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| Dominique Vandamme | ||
Le général Dominique René Vandamme sur une gravure de l’Album du Centenaire. | ||
| Naissance | Cassel | |
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| Décès | (à 59 ans) Cassel | |
| Origine | ||
| Arme | Infanterie | |
| Grade | Général de division | |
| Années de service | 1788 –1825 | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes | |
| Distinctions | Comte de l'Empire Grand aigle de la Légion d'honneur Grand-croix de l'ordre du Mérite militaire[1] | |
| Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile,5e colonne | |
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Dominique Joseph RenéVandamme, comte d’Unsebourg, né le àCassel et mort le dans cette même ville, est ungénéral français de la Révolution et de l’Empire.
Fils de Maurice Vandamme, chirurgien deCassel et de Barbe Françoise Baert, élève dulycée Faidherbe[2] deLille, puis de l’École militaire de Paris, et entretenu par lemaréchal de Biron.
Il s'engage comme soldat le 8 juillet 1788 dans le4e bataillon auxiliaire du régiment des colonies, s’embarque le 2 février 1789 àLorient sur la flûtel’Uranie et arrive le 31 mars à laMartinique où il est immédiatement incorporé dans le régiment de cette colonie. Sergent en 1789 et porté comme déserteur en 1790, il rentre enFrance le 29 avril 1790[3]. Soldat aurégiment de Brie à partir du 22 juin 1791, puis au24e régiment d’infanterie, il reçoit son congé définitif le 26 août 1792. Enthousiasmé par les idées de laRévolution française, ilforme dans son pays natal, avec le grade de capitaine commandant de lacompagnie de chasseurs de Vandamme[pas clair] . Il la conduit à l’armée du Nord, et cette compagnie ayant été amalgamée aubataillon des chasseurs du Mont-Cassel, il devient chef de ce corps le 5 septembre 1793.
Les armées deHanovre occupentHondschoote. Les Britanniques campent devantDunkerque, qu'ils menacent d'envahir. Il commande le bataillon de Cassel qu'il mène, en avant-garde, lors de labataille d'Hondschoote du 6 au 8 septembre, sous les ordres deHouchard[4]. Le 27 septembre 1793, à 22 ans, il est promugénéral de brigade et participe à la prise deFurnes le 30 vendémiairean II. Il contribue, le1er thermidor, à la prise d’Ypres. En juillet 1794, lors de la prise deNieuport sous les ordres deMoreau, une grande partie des émigrés qui s'y étaient réfugié furent massacrés. Contraint de se retirer devant des forces supérieures, il perd une partie de son artillerie. Dans cette même campagne, il se distingue et prendMenin.
Pendant celle de l’an III, commandant par intérim la division de Moreau, il emporte lefort de Schenk le 16 brumaire, et le 19, il chasse l’ennemi deBudwich. Néanmoins, lors de la réorganisation de l’état-major de l’armée, le 25 prairial, il est mis en congé de réforme. Cette disgrâce provient de ce qu’il a été dénoncé comme terroriste et comme ayant livré Furnes au pillage[5]. Toutefois, leComité de salut public, par arrêté du 7 vendémiairean IV, le remet en activité de service.
Envoyé dans l’Ouest le 29 septembre 1795, il retrouve rapidement son grade dans l'armée de Sambre-et-Meuse commandée parJourdan, puis dans l'armée de Rhin-et-Moselle. Il enlève, le 27 thermidor de la même année, la porte qui défend la petite ville d’Alpirsbach, passe leLech sous le feu le plus meurtrier, et à l’attaque des hauteurs deFriedberg, se précipitant sur les Autrichiens à la tête de trois régiments de cavalerie légère, il leur prend 16 pièces de canon, et les poursuit le sabre aux reins jusque dans la vallée de laSarre. Quelques jours après il se fait encore remarquer par une attaque impétueuse des retranchements deKehl et deHuningue. L’année suivante, au passage duRhin àDiersheim, où il a un cheval tué sous lui, il effectue le premier débarquement, pénètre au-delà deGengenbach et bat l’ennemi entreZimmern etRenchen, et le chasse sur leKniebis.
L’attentat commis àRastatt ayant rallumé la guerre, Vandamme, qui a été nommégénéral de division le 17 pluviôsean VII, a le commandement de l’aile gauche de l’armée du Danube. Un jour que faiblement accompagné, il va à l’aventure reconnaître les avant-postes ennemis, il tombe dans une embuscade de dragons durégiment de Latour. Presque aussitôt abandonné des siens, il lutte seul contre 8 adversaires, en tue 2, met les autres en fuite et regagne le camp français. De nouvelles accusations ayant été dirigées contre lui, le Directoire, par un arrêté du 8 floréal, le traduit devant un conseil de guerre, mais un autre arrêté en date du 2 fructidor annule le premier. Alors le ministre envoie Vandamme sur les côtes du Nord-Ouest, afin de pourvoir à leur défense. Cette opération terminée, le 19 septembre1799 il est placé cette fois dans l'armée de Hollande sous les ordres deBrune, se rend auxPays-Bas, alors envahie par les forces combinées de l’Angleterre et de laRussie. Placé à l’aile gauche de l’armée gallo-batave, il prend une division russe tout entière à labataille de Bergen, et contribue puissamment à la victoire française à labataille de Castricum. Il poursuitFrederick,duc d'York et Albany, jusqu'à son rembarquement.
Après peu de jours passés àCassel pour se remettre de ses fatigues, le 20 janvier 1800 il retrouve son ami Moreau dans une campagne de l'armée d'Allemagne qui est couronnée de succès : il se trouve au passage du Rhin par l’armée de ce nom, fait capituler lefort de Hohentweil, que défendent 80 pièces de canon, et combat ensuite àHohenwiel le 2, àStockach le 3, àEngen le 4, àMoeskirch le 5, àMenningen le 10. Le 8 août 1800 il se marie à Cassel avec Marie Françoise T'Kint. Le 17 août 1800, il est accusé cette fois d’abus et d’irrégularités administratives, il est de nouveau destitué, mais pour très peu de temps puisqu'il est affecté à l'armée des Grisons sous les ordres deMacdonald. Mis en traitement de réforme, le 29 thermidoran VIII, et rappelé le 19 fructidor, au service actif, il commande l’avant-garde de l’armée dite « de réserve », avec laquelle il franchit leSplügen.
Le 9 février 1801, lapaix de Lunéville met une fin à une campagne difficile, où Vandamme s'illustre très souvent. Accueilli à son retour de la manière la plus flatteuse par lePremier consul, il en reçoit une paire de pistolets de lamanufacture de Versailles. Nommé membre de laLégion d'honneur, le 19 frimairean XII, et grand officier de l’ordre le 25 prairial suivant, alors qu’il a sous ses ordres la2e division du camp deSaint-Omer.
Le 6 octobre 1805, c'est lapremière campagne d'Allemagne deNapoléonIer. Vandamme, qui commande la2e division dans leIVe corps d'armée du maréchalSoult, a le 13 vendémiaire l’honneur de porter les premiers coups à l’armée autrichienne en culbutant, au pont deDonauworth, le régiment deColloredo qui déplore la perte de 60 hommes et 150 prisonniers. Le 2 décembre 1805 lors de labataille d'Austerlitz, il se bat pour la conquête du plateau dePratzen et repousse l'infanterie russe à la baïonnette avant d'emporter le village d'Augezd puis celui deTelnitz. Sa division occupe la gauche du maréchal Soult. La victoire est décisive : 45 000 Russes et Autrichiens tués, blessés ou prisonniers (dont 15 généraux russes), 40 drapeaux et 120 canons pris. Ces actions valent à Vandamme, le 3 nivôse, la dignité degrand aigle de la Légion d'honneur, ainsi qu’une habitation dans les polders de l’île de Cadsand.
Le 2 décembre 1806Napoléon l'envoie aux côtés de son frèreJérôme. À la tête d'une division wurtembergeoise, il s'empare deGlogau le 5 décembre, fait tomberBreslau qui capitule le 4 janvier 1807,Brieg-sur-Oder le 17 janvier,Schweidnitz le 8 février,Neisse le 16 juin. Se portant ensuite surGlatz, il force, le 23 juin, le camp retranché établi en avant de cette ville. Le 22 octobre 1806 il est fait grand-croix de l'ordre royal de Hollande etFrédéric de Wurtemberg le fait grand-croix de l'ordre militaire.
L’Empereur lui a donné le commandement de la16e division militaire le 11 septembre 1807, et l’a investi de celui ducamp de Boulogne le 16 août 1808 ; il l’envoie, le 11 mars 1809, àHeidenheim, se mettre à la tête de 10 000 Wurtembergeois formant le8e corps de la Grande Armée avec lequel le 29 avril et conjointement avec le maréchalLefebvre, il bat àAbensberg la division autrichienne du général Thierry, prend le 22 avril 1809 à labataille d'Eckmühl le château et le village de ce nom, et le 17 mai repousse vigoureusement l’ennemi àUrfar. En juillet 1809 il est blessé àWagram. Réintégré à son retour de l’armée dans le commandement ducamp de Boulogne, occupé pendant son absence par le généralSainte-Suzanne, il se permet de s’installer violemment dans la maison du maire et de faire jeter dehors les meubles qu’il ne trouve pas à sa convenance[6]. Napoléon l'envoie dans la14e division militaire, après l’avoir nommé le1er janvier 1811, président du collège électoral deHazebrouck. Il l’a quelque temps auparavant créé comte d’Unsebourg.

Quoique destiné à commander les troupes westphaliennes faisant partie de l’armée expéditionnaire deRussie, il ne fait point cette campagne, ayant été mis en disponibilité le 6 août 1812, par suite de ses démêlés avec le roiJérôme. Rappelé à laGrande Armée le 18 mars 1813, il y commande le1er corps. Maître deHaarbourg le 27 avril, le 29 il occupe l’île de Wilhemsburg, ce qui lui permet de commencer le bombardement de Haarbourg, que l’ennemi évacue dans la nuit du 30 au 31, et il se prépare à marcher contre les Russes, quand un armistice suspend momentanément les hostilités.
Celles-ci étant reprises, il s’empare le 25 août dePerne et deHodendorf, défait le 28, leduc de Wurtemberg, à qui il fait 2 000 prisonniers, passe une gorge desmonts Métallifères entre la Saxe et laBohême et marche sur Kulm (au nord d'Ústí nad Labem), où 15 000 Russes et Autrichiens commandés par legénéral Ostermann puis par le généralBarclay de Tolly, le contraignent à rétrograder après un combat opiniâtre. Le 30 août, le généralKleist et ses Prussiens attaquent la position de Vandamme sur ses arrières et déterminent le sort de la bataille[7]. C'est la défaite deKulm. Il est capturé par des cosaques alors qu'il tente de sauver son armée et est fait prisonnier, emmené àMoscou, puis transféré àViazma[8].
En 1814, à la signature de la paix, il est de retour en France le1er septembre, et est assigné à résidence à Cassel par ordre du gouvernement. L’événement du 20 mars 1815, le ramène sur la scène du monde. Il se rend aussitôt à Paris. Pendant lesCent-Jours, il se rallie à l’Empereur qui le faitpair de France. Le 9 avril 1815 Napoléon le place à la tête du3e corps d’armée, avec laquelle, après labataille de Ligny, il obtient un avantage significatif àWavre. Il poursuit l’ennemi lorsqu’il apprend le désastre de labataille de Waterloo[9]. Cependant, constamment harcelé par les Prussiens, il opère sa retraite en bon ordre, passe laSambre àNamur sans qu’ils osent l’inquiéter, et continue son mouvement rétrograde sur Paris, où il ramène son corps d’armée presque intact ainsi qu’un matériel considérable[10]. Il occupe alorsMontrouge,Meudon,Vanves etIssy. Plusieurs généraux, à la tête desquels on remarquePhilibert Fressinet, viennent l’y trouver pour lui offrir le commandement en chef de l’armée : il refuse. Paris étant occupé par les alliés, il se retire derrière laLoire, et envoie sa soumission au roi, ce qui ne l’empêche pas d’être compris dans l’ordonnance du 24 juillet.

Il se retire d’abord dans un château près deLimoges, mais le préfet de laHaute-Vienne lui a prescrit de sortir de ce département dans les vingt-quatre heures, il prend la route d’Orléans et se rend àVierzon. Enfin, compris dans l’ordonnance du 24 juillet 1815, il lui faut sortir du Royaume, et ne trouvant pas d’asile enBelgique, il s’embarque pour lesÉtats-Unis. L’ordonnance du sur les bannis met fin à son exil ; il est même rétabli le sur le cadre de l’état-major général, comme disponible. Puis il prend sa retraite définitive le. Depuis cette époque, Vandamme, retiré, passe la belle saison à Cassel, l’hiver àGand, occupant ses loisirs à des œuvres de bienfaisance et à rédiger desMémoires.
Il meurt à Cassel le 15 juillet 1830. Il est inhumé au cimetière de Cassel. Son nom est inscrit sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l'Étoile.
| Image | Armoiries |
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| Armes du comte Vandamme et de l'Empire De gueules à un château d'argent terrassé de sinople, ouvert et ajouré de sable, la porte surmontée d'une renommée d'or ; au chef tiercé en pal : au I, le canton des comtes militaires de l'Empire ; au II, d'or à un écusson d'azur chargé d'un S d'or dans un orle du même ; au III, de sable à quatre grenades d'or, enflammées de gueules, rangées en bande[11]. |