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Domingo Ortega, né le àBorox (Espagne,province de Tolède), mort le àMadrid (Espagne), était unmatador espagnol.
Domingo Ortega, fils de petits paysans de Borox, village de la province de Tolède, vendait lesoignons de l'exploitation familiale dans les villages alentour. C'est alors qu’il allait au marché qu’il donne ses premièrespasses à untoro échappé du duc de Veragua(l'élevage est à Borox) qui menace sacharrette. Par la suite, il participe à descapeas dans divers villages de la province de Tolède.
Le, Domingo Ortega assiste à une novillada dans le village voisin de Almorox. Le village est pauvre ; il n'y a que deuxnovillos pour un seulnovillero. Celui-ci se fait blesser par son premiernovillo. Domingo saute en piste, torée bien et tue encore mieux le second. Il est immédiatement embauché pour le lendemain où il endossera pour la première fois l’habit de lumières.
Salvador García, un ancien torero, le remarque et avertitDomingo Dominguín, ex-matador lui aussi, devenu organisateur de corridas. Domingo Dominguín prend alors Ortega sous sa protection et le lance véritablement dans l’arène.
À ses débuts, il ne se fait pas remarquer, mais finit par éclater àBarcelone et prend unealternative triomphale en. Son succès est alors foudroyant : il termine sa première saison en tête de l'escalafón avec 93 corridas. Avec l’argent amassé cette année-là, il achète une partie de l'élevage du duc de Veragua. L'année suivante, il est engagé dans 116 courses, mais ne pourra en faire que 91, en raison d’une blessure subie àÚbeda.
Il devient le torero préféré desaficionados puristes qui vantent sa dignité, son inflexibilité, sa sobriété, son « casticisme ». Le mot qui vient le plus souvent dans leur bouche à propos de sa tauromachie estdominio, « domination ». Il étend son pouvoir sur tous les toros ; samuleta brise leur résistance et lepaso doble qui lui est dédié loue son art sans l'ombre d'artifices :« Domingo Ortega / torero de merveille / ton style divin aveugle / autant que le soleil deCastille. » Certains lui reprocheront pourtant la monotonie de sesfaenas sans coquetterie et de toréer trop souvent de la main droite. Il avait pourtant réussi à élever latrinchera,passe changée de la droite, au rang d'une passe noble[1].
Il arrête sa carrière en 1954. Auparavant, il donna une conférence sur l'art taurin, àMadrid en 1950.
Domingo Ortega ne fut pas seulement un grand matador : analphabète, il a grandi intellectuellement, en même temps qu'il combattait les toros. Alors qu’il était encore novillero, il avait demandé à l'instituteur de Borox de lui apprendre à lire. Puis il recourut aux services d'un professeur de littérature et d'un autre de sciences pour se forger une culture solide. Ses amis étaient des intellectuels : le philosopheJosé Ortega y Gasset, l’écrivain et journalisteJosé María de Cossío, le poèteGerardo Diego, le peintreIgnacio Zuloaga. Celui-ci fera de lui un portrait assez mélancolique sur fond de paysage castillan.
Mais des épreuves douloureuses traversent sa vie : la mort en 1944 de son épouse Marita, fille du marquis de Amboage, le massacre de ses toros par les « rouges » au début de laGuerre civile. Et à partir de 1939, « Manolete », son style hiératique et sonhalo « religieux » s'emparent de l'Espagne et rendent caduque la tauromachie rigoureuse et autoritaire d’Ortega.