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Ledomaine de Satsuma(薩摩藩,Satsuma-han?) était l'un desdomaines féodaux les plus puissants du Japon desTokugawa, qui a joué un rôle important pendant larestauration de Meiji et dans le gouvernement qui a suivi. Commandé tout au long de l'époque d'Edo par letozama daimyō duclan Shimazu, son territoire enjambait les provinces deSatsuma, d'Osumi et du sud-ouest deHyūga sur l'île deKyūshū, et avait leroyaume de Ryūkyū comme vassal. Le territoire est en grande partie contigu avec l'actuellepréfecture de Kagoshima, et des parties de lapréfecture de Miyazaki.
Officiellement appelé « Kagoshima-han », le domaine était gouverné à partir duchâteau de Kagoshima.
Sonkokudaka, la mesure officielle de la production du domaine, et donc sa richesse et sa puissance, était évalué à 729 000koku pour la majeure partie de la période, le deuxième plus hautkokudaka après ledomaine de Kaga[1].
La famille Shimazu a gouverné laprovince de Satsuma pendant quatre siècles avant même le début de la période Edo et l'établissement du système deshan et, vers la fin duXVIe siècle, elle contrôlait presque toutKyūshū. Malgré sa défaite face àHideyoshi Toyotomi lors de sacampagne de Kyūshū de 1587, et forcée de se retrancher à Satsuma, elle est restée l'un des clans les plus puissants de l'archipel. Pendant la décisivebataille de Sekigahara, qui a eu lieu en 1600 et a mis un terme à unelongue période de guerre, les Shimazu n'ont pas bougé de Satsuma, consolidant et protégeant leur puissance. Tandis qu'un grand nombre de clans fut vaincu à Sekigahara, les Shimazu sont restés l'un des rares à posséder une force militaire suffisante pour résister aux armées dushogun, qui a d'ailleurs essayé de s'emparer de Satsuma par la force. À la différence de beaucoup de clans qui se sont vu assigner arbitrairement un nouveauhan au cours de la période Edo, les Shimazu ont conservé leur territoire, et un grand degré d'autonomie.
En 1609, les Shimazu ont demandé au shogunat la permission d'envahir leroyaume de Ryūkyū au sud. Après une brève invasion qui n'a rencontré que peu de résistance, Satsuma s'est emparé d'un certain nombre desîles Ryūkyū, les annexant auhan, et a réclamé la vassalité de la totalité du royaume de Ryūkyū. Pendant le reste de la période Edo, Satsuma a influencé la politique et les politiques commerciales de Ryūkyū. Comme unisolement maritime était imposé au Japon dans les années 1630, la capacité qu'avait Satsuma d'accéder aux marchandises chinoises par l'intermédiaire de Ryūkyū lui donnait un rôle singulier, si ce n'est unique, dans l'économie et la politique de l'État des Tokugawa. Le degré des avantages économiques obtenus par Satsuma, et le degré de son oppression sur Ryūkyū, sont des sujets controversés par les historiens, mais le prestige et l'influence politiques gagnés dans ce rapport ne sont pas remis en cause. Les efforts continus des Shimazu pour accentuer leur position unique de seul domaine féodal à réclamer la vassalité d'un royaume étranger entier, et les hausses répétées de leur rang à la Cour, maintenait leur puissance et leur prestige aux yeux de Ryūkyū.
Sans être le han le plus riche enkokudaka (la mesure officielle de la richesse et donc de la puissance d'un han, mesurées enkoku), Satsuma est resté l'un des domaines les plus riches et les plus puissants tout au long de la période Edo. Cela venait non seulement du raccordement de Ryukyu, mais également de la taille et de la richesse productive de la province de Satsuma elle-même, et de sa distance extrême d'Edo, et ainsi des armées du shogun. Les Shimazu ont exercé leur influence sur le shogunat pour profiter de certaines faveurs spéciales. Satsuma s'est ainsi vu accorder une exception à la limite d'un château par domaine, une politique qui était censée limiter la force militaire des domaines ; des fiefs secondaires ont alors été formés, et les Shimazu ont distribué au compte-gouttes des châteaux à leurs vassaux, administrant le domaine comme une sorte de mini-shogunat. Ils ont également reçu des faveurs spéciales vis-à-vis de la politique dusankin-kōtai, une autre politique censée limiter la richesse et la puissance des daimyōs. Dans le cadre de cette politique, chaque seigneur féodal devait se rendre à Edo au moins une fois par an et y passer une partie de l'année, loin de son domaine et de ses zones d'influence. Les Shimazu avaient la permission de ne faire ce voyage qu'une fois tous les deux ans. Ces faveurs ont ainsi permis à Satsuma de gagner bien plus de puissance et de richesse que la majorité des autres domaines.
Bien que dans l'opposition au shogunat, Satsuma était peut-être l'un des domaines les plus stricts dans l'application des politiques particulières. Les missionnaires chrétiens étaient perçus comme une grave menace à la puissance du daimyo, et à la paix et l'ordre du domaine ; l'interdiction shogunale duchristianisme fut imposée, peut-être plus strictement et brutalement à Satsuma, que n'importe où ailleurs dans l'archipel. L'interdiction de la contrebande, sans surprise, n'a pas été aussi strictement appliquée, car le domaine gagnait beaucoup du commerce maritime. Dans les années 1830, Satsuma a utilisait les bénéfices de son commerce illégal avecOkinawa pour reconstruire ses finances pendant le mandat deHirosato Zusho.

Le daimyo de Satsuma des années 1850,Shimazu Nariakira, était très intéressé par la pensée et la technologie occidentales, et chercha à ouvrir le pays. A Satsuma, les contacts avec les Occidentaux augmentaient considérablementà mesure que les bateaux occidentaux débarquaient fréquemment à Ryukyu, non seulement pour commercer, mais aussi pour établir des relations diplomatiques officielles. Pour augmenter son influence au sein du shogunat, Nariakira organisa un mariage entre le shogunIesada Tokugawa et sa fille adoptive, Atsu-hime (connue sous le nom deTenshōin).
En 1854, première année du règne d'Iesada, lecommodorePerry débarqua au Japon et mit un terme à lapolitique d'isolement du shogunat. Cependant, les traités signés entre le Japon et les pouvoirs occidentaux, en particulier letraité de Harris de 1858, mirent le Japon dans une situation inégale face aux puissances occidentales. La même année, Iesada et Nariakira moururent . Nariakira appela son neveu,Tadayoshi Shimazu, à lui succéder. Mais comme Tadayoshi n'était qu'un enfant, son père,Hisamitsu Shimazu, régit officieusement Satsuma.
Hisamitsu suivit une politique dekōbu gattai, ou « unité entre le shogunat et la cour impériale ». Le mariage entreIemochi Tokugawa, le futur shogun, et la princesse impérialeKazunomiya fut un succès important pour la famille. Cependant, cela mt Satsuma en opposition avec les factions radicales dusonnō jōi, ou « vénérez l'empereur et repoussez les barbares », soutenus par ledomaine de Chōshū.
En 1862, lors de l'incident de Namamugi, un Anglais fut tué par dessamouraïs de Satsuma, conduisant en répression, aubombardement de Kagoshima par laMarine Royale britannique l'année suivante. Bien que Satsuma ait pu résister à l'attaque, cet événement montra à quel point il était nécessaire que le Japon importe la technologie occidentale et réforme ses armées.

Le shogunat confia aux domaines de Satsuma etAizu la protection de la cour impériale, contre la faction dusonnō jōi, comme lors de larébellion des portes Hamaguri en 1864. Le shogunat décida après cet incident de punir Chōshū lors de lapremière expédition de Chōshū, dirigée par un membre de Satsuma,Takamori Saigō. Saigō évita cependant le conflit militaire et permit à Chōshū de résoudre le problème avec leseppuku des trois responsables derrière l'attaque du le palais impérial.
Quand le shogunat décida de définitivement défaire Chōshū en envoyant uneseconde expédition un an plus tard, Satsuma, sous la conduite de Takamori Saigō et d'Okubo Toshimichi, décida de changer de camp. L'alliance Satchō entre Satsuma et Chōshū fut ainsi négociée parRyōma Sakamoto deTosa.
Cette deuxième expédition fut un désastre pour le shogunat. Il fut défait sur le champ de bataille, et le shogun Iemochi mourut de maladie auchâteau d'Osaka. Le shogun suivant,Yoshinobu Tokugawa, négocia un cessez-le-feu.

Malgré les tentatives du nouveau shogun de reformer le gouvernement, il ne put pas contenir Satsuma et Chōshū dans leur volonté de renverser le shogunat. Même après avoir quitté le poste de shogun et accepté de remettre le pouvoir entre les mains de la cour impériale, les deux camps se sont finalement affrontés à labataille de Toba-Fushimi en 1868. Le shogun, défait, se réfugia à Edo. Takamori Saigō mena alors ses troupes à Edo où Tenshōin contribua à la reddition sans effusion de sang duchâteau d'Edo. La guerre de Boshin continua jusqu'à ce que toutes les forces du shogunat soient défaites en 1869.
Le gouvernement de Meiji, qui fut formé le lendemain de ces événements, fut en grande partie dominé par des politiciens de Satsuma et de Chōshū. Cependant la classe samouraï, dans le système de domaine, et une grande partie des structures politiques et sociales entourant cette dernière, furent supprimées peu après, des personnages de ces deux anciens domaines dominèrent donc pour une bonne part le gouvernement japonais jusqu'à laPremière Guerre mondiale.
Cependant, le début de la période fut marqué par le mécontentement croissant de l'ancienne classe samouraï, qui éclata lors de larébellion de Satsuma conduite parTakamori Saigō en 1877.
| Nom | Mandat | |
|---|---|---|
| 1 | Shimazu Tadatsune(島津家久?) | 1602-1638 |
| 2 | Shimazu Mitsuhisa(島津光久?) | 1638-1687 |
| 3 | Shimazu Tsunataka(島津綱貴?) | 1687-1704 |
| 4 | Shimazu Yoshitaka(島津吉貴?) | 1704-1721 |
| 5 | Shimazu Tsugutoyo(島津継豊?) | 1721-1746 |
| 6 | Shimazu Munenobu(島津宗信?) | 1746-1749 |
| 7 | Shimazu Shigetoshi(島津重年?) | 1749-1755 |
| 8 | Shimazu Shigehide(島津重豪?) | 1755-1787 |
| 9 | Shimazu Narinobu(島津斉宣?) | 1787-1809 |
| 10 | Shimazu Narioki(島津斉興?) | 1809-1851 |
| 11 | Shimazu Nariakira(島津斉彬?) | 1851-1858 |
| 12 | Shimazu Tadayoshi(島津忠義?) | 1858-1871 |