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Undoctorathonoris causa (doctorat honorifique au Canada), outitre de docteurhonoris causa (du latincausa, qui exprime le but, précédé dugénitif dehonor, honoris, l'honneur : « pour l'honneur », honorifique) est undiplôme honorifique décerné par uneuniversité ou unefaculté à une personnalité éminente. Un docteurhonoris causa, parfoisabrégé enDr h. c., en est le récipiendaire.
Le doctorathonoris causa est une marque de distinction offerte par une université à une personnalité ayant posé sa marque dans un domaine particulier[1]. Comme notamment une personnalité politique telle queNelson Mandela, honoré en 2005 par l'Université Paris-VIII, ou des personnalités ayant marqué les sciences, les lettres, les arts ou le sport[2]. Par exemple, le,Jean Béliveau, ancien joueur dehockey sur glace chez lesCanadiens de Montréal, reçoit un doctorat honorifique de l'université Laval. Le, c'est le cas deDaniel Cohn-Bendit qui reçoit le titre de docteurhonoris causa de la part de l'université Paris-Nanterre[3]. Plus récemment,Charles Tisseyre reçut un doctorat honorifique de la part de l'université de Sherbrooke en ou encoreNancy Pelosi par l’universitéPanthéon-Assas en 2023[4].
Autre exemple, quatre chefs cuisiniers, l'EspagnolMartín Berasategui, le JaponaisKiyomi Mikuni (ja), le SuissePhilippe Rochat et le BelgePierre Wynants, sont depuis 2013 docteurshonoris causa de l'université de Tours et présélectionnés par 45 personnalités françaises[5], étant des ambassadeurs de la gastronomie française dans leurs pays respectifs[6]. L'IvoirienDidier Drogba est depuis le docteurhonoris causa du Réseau des universités des sciences et technologies d'Afrique (RUSTA).
Ce titre honorifique permet donc à une université de souligner l'œuvre d'une personnalité ou son implication dans une communauté. Il offre aussi une visibilité à l'université et peut encourager la participation du docteurhonoris causa au financement de cette dernière (inversement, le titre peut être décerné à la suite d'undon[7]), cet usage prête toutefois à controverse.
Certains doctoratshonoris causa sont remis par une faculté en particulier. Par exemple, l'auteur britanniqueJ. K. Rowling est docteurhonoris causa de l'université d'Exeter, où elle a étudié, et de la faculté de droit de l'université d'Aberdeen, pour avoir fait un important don dans le cadre de la recherche sur lasclérose en plaques[8],[9].
Un doctorat honorifique peut être retiré dans des cas exceptionnels. Ainsi,Aung San Suu Kyi en a perdu plusieurs en raison de sa politique face auxRohingyas, à la suite des décisions de l'Université Carleton et de l'Université Queen's.
D'aprèsFamous First Facts (en) de Joseph Kane, le doctorat honoris causa serait délivré (sous un autre nom) pour la première fois par le Collège Harvard de Cambridge le à John Winthrop[10].
Au Canada, on parle de doctorat honorifique. Celui-ci existe depuis 1828 (Université du Nouveau-Brunswick)[11].

Lors de l'entrée en guerre desÉtats-Unis en 1917, des représentants français en mission (dontViviani etJoffre) reçoivent des titres honorifiques de docteur en Droit, en juin, par lesuniversités de Pennsylvanie, deHarvard et parl'Université Columbia. Ces distinctions auraient inspiré la création du doctorathonoris causa en France. Consécutivement, le premier doctorat honoris causa est décerné parl'Université de Paris au président américain Wilson le 21 décembre 1918 au sein du Grand amphithéâtre de la Sorbonne[12]. La même université le décerna en 1921 à deux autres dirigeants américains :Nicholas Murray Butler, président de la Columbia University etLawrence Lowell, président de Harvard. Il fut par la suite attribué à un nombre considérable de scientifiques internationaux (environ quatre cents entre 1919 et 1968, sauf durant l'occupation de 1940 à 1945)[13].
Le titre de docteur honoris causa a successivement été régi par plusieurs textes définissant le régime et les modalités de remise de ce titre, remplacés depuis 2013 par les articles D612-37 à D1612-41 du Code de l'éducation[14] :
L'usage est que le nombre de titres de docteurhonoris causa remis représente un faible effectif annuel, cette limite a parfois été rappelée par circulaire[21].
Le choix des docteurshonoris causa est généralement confié à un comité, comprenant en principe les membres les plus éminents du corps professoral de l'université et sa direction[22],[23],[24]. Il n'y a aucune limite au nombre de doctorats de ce type que peut offrir une université, mais, afin que cette distinction conserve son prestige, l'usage veut que chaque université n'en décerne que quelques-uns par an au maximum[25].
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