Joueurs de Djembé.La fabrique du Diembé au SenegalLa finition de la fabrique du diembé au Senegal
Undjembé est uninstrument de percussion africain composé d'unfût debois en forme decalice sur lequel est montée une peau dechèvre ou d'antilope tendue grâce à un système de tension (originellement des chevilles en bois ou des cordes en peaux, maintenant le plus souvent utilisées sont des cordes synthétiques et des anneaux en fer à béton), que l'on joue à mains nues et dont lespectre sonore très large engendre une grande richesse detimbre. La forme évasée du fût viendrait de celle dumortier à piler le grain.
Le djembé, appelé par lesSoussous deGuinée « boté », fait partie d'un ensemblepolyrythmique, et ne s'entend que très rarement seul. Les membres de cet instrumentarium sont ledoundounba, lesangban, lekenkeni, plusieurs djembés d'accompagnement et un djembé soliste. De plus, il est presque indissociable de ladanse africaine dont les phrases du soliste marquent les pas.
Dans les années 2000, le djembé s'illustre hors de son contexte traditionnel pour accompagner des musiques résolument modernes. Dès 2002, le percussionniste de l'artiste américainJason Mraz,Noel "Toca" Rivera propulse l'instrument modernisé dans la musique pop-rock avec une tournée en duo guitare et djembé. À partir de 2010, l'artiste françaiseChristina Goh fait du djembé son seul instrument rythmique de base sur ses albums et ses concerts. La percussion accompagne des instruments électriques (guitare, basse 8 cordes) sur des titres blues et afro-rock.
Le djembé est taillé en une seule pièce de bois massif composée de trois parties :
La tête, où le son prend forme, est tournée vers le ciel et se trouve en contact avec la peau.
La voix est un passage, la partie intermédiaire où le son prend son ampleur et qui fait l'objet d'une cérémonie spécifique lors de sa conception.
Le pied, tourné vers la terre, est l'amplificateur sonore de l'instrument.
Souvent, les solistes ajoutent des Seke-Seke, sortes « d'oreilles métalliques » qui résonnent avec les vibrations du djembé et qui aident à clarifier la tonalité de la peau.Traditionnellement, les djembés ont une hauteur de 45 à 65 cm et un diamètre de 25 à 35 cm et sont taillés en bois de lengue,iroko, dugura,acajou, goni, djala,acacia,cola... On les monte avec une peau rasée d'antilope, de chèvre, de vache et parfois même de chameau, maintenue au moyen de trois cercles en métal et tendue à l'aide de cordages.
le son « claqué » : c'est le son le plus aigu, souvent considéré – à tort – comme le plus puissant (nb : chezFamoudou Konaté, comme chez d'autres grands djembéfolas, ce sont les toniques qui sont plus fortes que les claqués). On l'obtient de deux manières différentes :
la claque dite « malienne » est obtenue en avançant la main par rapport à la position du son tonique, de telle sorte que le pouce, qui est un peu relevé, soit presque au niveau du cerclage en fer. La main est légèrement en cuiller afin que seul le bout des doigts vienne frapper la peau (le bas de la paume vient en contact avec le bord du djembé). La position exacte dépend de la dimension du djembé, de la longueur des doigts de celui ou celle qui joue, etc. et ne peut être acquise que par la pratique. Le son ainsi obtenu est plus sec qu'avec la méthode qui suit.
la claque dite « guinéenne » est obtenue en adoptant sensiblement la même position que pour le son tonique mais en écartant légèrement les doigts ; c'est toute la surface des doigts, augmentée d'environ un tiers de la paume, qui vient claquer sur la peau. Là encore l'explication ne suffit pas; seule une pratique assidue et régulière permet de maîtriser les différents sons que l'on peut tirer d'un djembé.
En plus de ces trois sons principaux, il en existe d'autres que l'on retrouve dans le jeu traditionnel :
le son « matté » : c'est le son étouffé, obtenu en empêchant la peau de vibrer. Une des deux mains est posée sur la peau (même position que pour la basse) pendant que l'autre frappe. Il existe donc le matté claqué et le matté tonique.
le « fla » : Ce n'est pas un son à proprement parler, mais une technique de jeu intervenant dans de nombreux morceaux. Il s'agit de deux frappes très rapprochées dans le temps, se chevauchant presque et produisant une sorte de « mini-roulement ».
Julien Comtet,Mémoires de djembéfola : essai sur le tambour djembé au Mali : méthode d'apprentissage du djembé, avec partitions et CD, l'Harmattan, Paris, 2012, 282 p. + CD(ISBN978-2-296-96702-1)