
Lesdix jours de pénitence (hébreu: עשרת ימי תשובהasseret yeme teshouva), également appelés « jours entre la nouvelle lune et le dixième » (yemei bein kessè lè'assor), sont la période de dix jours allant du premier jour deRoch Hachana àYom Kippour.
Ces deux dates étant respectivement considérées comme le jour où Dieu émet son jugement surl'humanité et celui où Il le confirme, les dix jours de pénitence permettent d'après la tradition d'annuler les mauvais décrets par l'introspection et lerepentir.
La période de pénitence ne trouve pas son origine dans laBible mais dans la littérature des Sages, oùRoch Hachana est pour la première fois, considérée explicitement comme le jour du jugement. Les Sages instituent la période en se basant sur le verset d'Isaïe 55:6 (« cherchez YHWH lorsqu'il se laisse trouver »), la définissant comme « les dix jours entreRoch Hachana etYom HaKippourim »[1] (ces jours étant inclus dans l'intervalle des dix jours).
Selon laGuemara (leTalmud), deux bénédictions sont changées lors de la'Amida, afin de souligner la royauté de Dieu sur le monde. Il s'agit de conclusion de la troisième prière, où « HaMelekh HaKadosh » (le Saint Roi) remplace « Ha El HaKadosh » (le Saint Dieu), et de celle de la onzième prière, où « Melekh ohev Tzedaqa ouMishpat » est remplacé par « HaMelekh HaMishpat ». Ces prières sont obligatoires : quiconque se trompe lors de la troisième doit recommencer la 'Amida, l'erreur lors de la onzième prière n'étant sanctionnée que par la reprise de cette seule prière.
Quatre autres modifications ont été rajoutées au temps desGueonim. Dans celles-ci, le prieur demande que le décret de son destin aboutisse dans le « bon livre », et leur caractère est plus facultatif : on ne reprendra pas la prière si on a omis le passage.
Il est habituel de lire la prière d'Avinou Malkenou après la 'Amida. Certaines lignes en sont omises le Shabbat.
Certaines congrégations continuent de dire lesSeli'hot au cours de cette période.
Certainsjeûnent pendant ces dix jours. Selon leKitsour Choulhan Aroukh, même celui qui pratique pendant l'année doit renforcer sa pratique en cette période. Il est aussi recommandé d'éviter de manger pendant ces dix jours d'un pain qui n'aurait pas été cuit par un Juif.
Entre Rosh Hashana et Yom Kippour, leshabbat est nommé Shabbat Shouva, du nom de lahaftara tirée duLivre d'Osée (14:2-10), qui commence par les mots« שובה ישראל עד ה' אלוהיך » (ShouvaIsraël 'adHashem Elohekha -- Retourne, [ô] Israël, à Hashem ton Dieu). Il est de coutume pour lerabbin de prononcer en ce jour dans une longuedrasha centrée sur le pardon et la repentance.