Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Division de l'Empire romain

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Durant leIVe siècle, l'Empire romain est partagé en deux parties : l'Empire romain d'Occident et l'Empire romain d'Orient. Si le premier disparaît au siècle suivant sous le coup desinvasions germaniques, de la création deroyaumes sur son territoire et d'autres raisons plus complexes que les seules invasions, l'existence du second se poursuit jusqu'à laprise de Constantinople par lesOttomans en1453, à travers ce que l'Europe occidentale a désigné successivement par les noms de « Romanie » (ou encoreRomée), de « Bas-Empire », puis d'« Empire byzantin ».

Contexte

[modifier |modifier le code]
LesTétrarques (porphyre d'Égypte, Empire romain d'Orient, vers 305 ap. J.-C., aujourd'hui à labasilique Saint-Marc deVenise).

L'œuvre de Dioclétien et de ses successeurs

[modifier |modifier le code]

L'Empire romain est divisé en 285-286 endiocèses par l'empereurDioclétien, qui instaure aussi unetétrarchie. Lui-même administre les régions situées enOrient, et son compagnon d'armesMaximien celles enOccident. Chacun est assisté d'un coempereur ayant le titre de César. Cette organisation était conçue comme une division administrative et non politique, le collège des empereurs représentant l'autorité sur l'ensemble, et chaque empereur devant prendre ses décisions en accord avec son collègue.

AuIVe siècle tout l'Empire romain forme quatrepréfectures, contenant ensemble quatorzediocèses, qui eux-mêmes comprenaient plus de centprovinces ;Rome etConstantinople restant en dehors de cette division.

L'œuvre de Constantin

[modifier |modifier le code]

En305, Dioclétien abdique, ce qui est une première dans l'histoire de l'empire, en obligeant Maximien à l'imiter en faveur de leurs coempereursGalère etConstance Chlore, père deConstantinIer.

Au terme de nombreuses luttes de pouvoir entre les prétendants, dont Constantin sort vainqueur fin 323, l'unité administrative de l'empire est temporairement rétablie.

Constantin peut être considéré comme le fondateur de l'Empire romain d'Orient chrétien, étant l'empereur qui à la fois fit duchristianisme une religion légale dans l'Empire romain, mettant ainsi fin aux persécutions menées par ses prédécesseurs, et deByzance une « nouvelle Rome » (Nova Roma) dès lors appeléeConstantinople (Constantinou polis, « ville de Constantin », aujourd'huiIstanbul). ConstantinIer contribua aussi à la fondation de ladoctrine chrétienne en convoquant lepremier concile œcuménique àNicée en325.

La division de l'Empire

[modifier |modifier le code]
Empires romainsd'Orient etd'Occident en395. Alors que la partition est vécue comme une disposition temporaire au moment des faits, elle sera en fait durable.

L'unité de l'Empire n'est que temporairement rétablie sous Constantin, car après sa mort, le recours à un coempereur devient presque systématique.

La division est définitive à la mort deThéodose le Grand en 395. Les parties occidentale et orientale échoient à ses deux fils,Honorius à Rome puis à Ravenne, etArcadius à Constantinople. Dès lors, les ambitions politiques de chaque coempereur ne viendront plus empiéter sur les prérogatives de l'autre. Avec l'accession au trône deLéonIer à Constantinople en457, les liens dynastiques qui unissaient jusque-là les empereurs d'Orient et d'Occident sont définitivement rompus.

En 476, lors du remplacement de l'Empire romain d'Occident par lesroyaumes germaniques, l'empereur d'OrientZénon devient l'unique dépositaire de l'autorité impériale romaine, dont ces royaumes reconnaissaient, au début, l'autorité nominale. Comme au moment de la séparation de395, l'événement ne fut pas perçu à l'époque comme définitif etOdoacre commeThéodoric firent allégeance à Zénon. Dans l'antiquité tardive et auHaut Moyen Âge, l'empire d'Orient et ses divers avatars sont naturellement considérés commeromains tant par leurs habitants que par l'Occident[1]: c'est l'historien allemandHieronymus Wolf qui, dans sonCorpus historiæ byzantinæ, lance auXVIe siècle la dénomination d'« Empire byzantin »[2] qui ne sera cependant popularisée qu'à partir de1857 parGeorge Finlay[3].

Dans l'empire d'Orient, lalangue grecque étaitlingua franca ducommerce, de laculture, dessciences etde l'Église, avecConstantinople,Andrinople,Thessalonique,Mistra,Nicée,Nicomédie,Éphèse,Philadelphie,Sinope,Trébizonde,Sébaste,Icônie,Antioche etAlexandrie comme centres de rayonnement, mais beaucoup de ses citoyens, les « Romées », parlaient aussi d'autres langues, notamment deslangues romanes, perpétuant la culture romaine dans lesexarchats deCarthage, d'Hispanie, d'Italie etdans les Balkans[4].

Tentatives de reconstitution de l'empire

[modifier |modifier le code]
L'empereurJustinien et sa cour,mosaïque de labasilique Saint-Vital deRavenne.

En488,Théodoric emmène lesGothsfédérés, installés depuis un siècle dans le nord de laThrace, dans un grand exode vers l'Italie, en accord avec l'empereur Zénon qui doit destituer Odoacre et régner à sa place au nom de l'empereur. L'Empire romain d'Orient a finalement surmonté la période desgrandes migrations en cette fin deVe siècle grâce à sa diplomatie, ce qu'il poursuit ensuite face auxSlaves et auxAvars[5].

Après la mort de Théodoric, l'assassinat de sa fille en535 offre à l'empereurJustinienIer le prétexte pour achever la restauration de l'unité de l'empire qu'il a initiée en œuvrant à la réconciliation des Églises d'Orient et d'Occident en519, puis en reconquérant l'Afrique du Nord en533. L'armée byzantine, commandée par le généralBélisaire, débarque enSicile en536, puis, quatre ans plus tard, reconquiert toute l'Italie. Mais les Goths reprennent Rome, obligeant Justinien à envoyer une nouvelle armée en552 sous le commandement deNarsès. Les Goths sont définitivement vaincus cette même année, dans la vallée du Sarno, et chassés d'Italie. Justinien parachève son œuvre enreprenant pied en Hispanie, refaisant de la Méditerranée une « mer intérieure » romaine (mare internum) pendant que Constantinople devient la plus grande ville d'Europe[6].

L'œuvre de Justinien ne se résume pas à sa restauration partielle de l'Empire romain : elle est également juridique. À sa demandeTribonien révise les lois romaines : son travail monumental aboutit à la rédaction duCorpus juris civilis en529. Justinien fait en outre reconstruire la basiliqueSainte-Sophie (la « Sainte Sagesse »,Αγια Σοφια) qui fut achevée en537[7].

Son neveuJustin II ne parvient pas à stopper l'invasion desLombards en Italie en568 car simultanément lesAvars envahissent les Balkans, suivis en577 par lesSlaves[8] pendant que lesPerses attaquent à l'Est depuis572. En588, leroyaume wisigoth prend aux Romains d'Orient la moitié de l'Hispanie romaine. L'empereurMaurice doit réorganiser les dernièrespossessions romaines en Italie, enHispanie eten Afrique[9].

Il constitue lesexarchats de Ravenne et deCarthage, destinés à faciliter la défense de ces régions par la concentration des pouvoirs civil et militaire dans les mains d'un seul homme, l'exarque. Ils permettent d'assurer à l'empire une présence durable en Occident. Enfin, la paix obtenue avec les Perses en591 permet à Maurice de lancer une offensive dans lesBalkans. Mais la guerre est longue et pénible, et en602, l'armée et le peuple se révoltent et conduisent un nouvel empereur au pouvoir. Les Romains d'Orient renoncent définitivement à chasser lesSlaves de l'empire, choisissant de leschristianiser et de vassaliserleurs duchés[10].

Conséquences

[modifier |modifier le code]

La séparation de 395 est d'abord réalisée sur le plan administratif, mais s'étend à la sphère religieuse duchristianisme auconcile de Chalcédoine de451, qui établit unepentarchie postulant l'égalitépatriarcale entre lesévêquesde Rome, deConstantinople, d'Antioche, deJérusalem et d'Alexandrie, ce que l'Église de Rome, laPapauté, refuse de reconnaître[11]. LeVIe siècle a aussi été marqué par les crisesthéologiques, avec le développement dumonophysisme, malgré sa condamnation lors du concile de Chalcédoine : en484, lepape Félix III excommunie le patriarche de ConstantinopleAcace pour protester contre la nomination d'un évêquemonophysite àAlexandrie et en représailles, Acace excommunieFélix III[12].

La séparation entre l'Empire romain à l'Orient et lesroyaumes germaniques à l'Occident incitera ces derniers, mais aussi la Papauté, à revendiquer l'héritage de l'Empire romain d'Occident en contestant la légitimité de la « Romanie » orientale dont ils se détachent de plus en plus, ce qui historiquement favorisera l'émergence des empires sanctifiéscarolingien etgermanique, legrand schisme chrétien, le détournement de laquatrième croisade vers Constantinople au lieu de laterre sainte[13] et l'élaboration en Occident d'une historiographiepéjorative de l'Empire romain d'Orient, dès lors appelé « Bas-Empire » (par opposition à l'Empire triomphant unitaire), « Byzance » et « byzantin » (par opposition à « Rome » et « romain »)[14] tandis que s'élabore l'idéalisation d'un dynamique « Occident chrétien » de traditionlatine (par opposition à un « Orient schismatique et décadent » de traditiongrecque)[15].

À partir duVIe siècle, à l'Ouest, l'Italie tardi-romaine disparut en grande partie au profit desLombards, pendant qu'au Sud et à l'Est lesPersessassanides, puis lesArabesmusulmans, conquirent, sous le règne d'Héraclius, les provinces d'Afrique du Nord et duMoyen-Orient[12]. En revanche, au Nord, le modèle romain d'Orient, institutionnel et religieux, avec lestsars (« césars ») et lechristianisme orthodoxe derite grec, influença durablement les paysslaves,roumains etgéorgiens, au point qu'à lachute de la « seconde Rome » Constantinople, lanouvelle métropole russe,Moscou, se proclama « troisième Rome ». L'Empire russe put alors revendiquer l'héritage de l'Empire romain d'Orient ettenter auxXVIIIe et XIXe siècles, endevenant le protecteur des« Romées » (rûm) chrétiens soumis auxottomans, de traduire cet héritage entermes géopolitiques modernes[16],[17].

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. En témoignentsa dénomination de « Romanie » (par exemple dans lesAssises de Romanie) et de « Romées » pour ses habitants. AuXIVe siècle, lors de la conquête de l'Empire d'Orient par lesOttomans, ceux-ci appelèrent la péninsule balkanique « Roumélie », duturcRûm-eli « le pays des Romains ». Lesarabes et lesturcs appelèrent aussi les « Romées »Rum, nom qui signifie « romain », mais qui finit par désigner,dans l'Empire ottoman, leschrétiens orthodoxes : cf.Alexander Kazhdan (dir.),(en)Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford University Press 1991,(ISBN 978-0-19-504652-6), Thomas Harrison,(en)Greeks and Barbarians, Routledge, New-York 2002,(ISBN 0-415-93958-5), p. 268 etLouis Bréhier,Vie et mort de Byzance, Albin Michel 2006, coll. « Bibliothèque de l'évolution de l'humanité »,(ISBN 2226171029).
  2. Georg Ostrogorsky (trad. J. Gouillard),Histoire de l’État byzantin, Payot 1996,(ISBN 9782228890410), p. 27
  3. John H. Rosser,Historical Dictionary of Byzantium 2012, p. 2 :« "Byzantium" and "Byzantine Empire", became more widespread in England and elsewhere in Europe and America only in the second half of the 19th Century. George Finlay'sHistory of the Byzantine Empire from 716 to 1057, published in 1857, was the first occasion of "Byzantine Empire" being used in a modern historical narrative in English ».
  4. Jean-Claude Cheynet (dir.),Le Monde byzantin, Presses Universitaires de France, « Nouvelle Clio » 2006,(ISBN 9782130520078), dontJean-Marie Martin, Chapitre XVIII,L'Italie byzantine (641-1071) dans le tome II (2006), pp. 473 à 494.
  5. Cf.:migrations tardives.
  6. Constantinople est en Europe même si depuis saprise par les Turcs en 1453 beaucoup d'auteurs occidentaux l'oublient et ne la citent plus parmi les villes européennes. Si on la compte parmi celles-ci, elle reste la ville d'Europe la plus vaste et peuplée jusqu'au milieu duXVIIIe siècle : cf. John Freely,(en)Istanbul, the Imperial City Penguin 1998,(ISBN 978-0-14-024461-8).
  7. Cécile Morrisson,Le Monde byzantin,vol. 1 :L'Empire romain d'Orient : 330-641, Paris,Presses universitaires de France,coll. « Nouvelle Clio »,, 489 p.(ISBN 978-2-13-059559-5,DOI 10.3917/puf.bavan.2012.01.0181),chap. VI (« La capitale »),p. 181–192
  8. Vladislav Popović, « La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie » in :Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 12, pp. 596-648, 1978 -[1] et
  9. Émilienne Demougeot,De l’unité à la division de l’Empire romain (395–410), essai sur le Gouvernement impérial, Librairie Adrien-Maisonneuve, Paris 1951.
  10. Vladislav Popović, « Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des premières sklavinies macédoniennes vers la fin duVIe siècle » in :Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 124, pp. 230-257, 1980 -[2]
  11. (en) « Pentarchy », surEncyclopædia Britannica,(consulté le) :« the popes of Rome always opposed the idea of pentarchy ».
  12. a etbAlain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin, Françoise Micheau,Le Moyen Âge en Orient : Byzance et l'Islam, Hachette, Paris 2012.
  13. Michel Fauquier,Aux sources de l'Europe : les premiers temps Artège Editions,(ISBN 9782916053325) Perpignan 2012
  14. Edward Gibbon,Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain.
  15. Images et signes de l’Orient dans l’Occident médiéval, Presses universitaires de Provence, 1982,(ISBN 2821835922) :[3] etÉdouard Thouvenel qui écrit auXIXe siècle : « l'Orient est un ramassis de détritus de races et de nationalités dont aucune n'est digne de notre respect » (Archives nationales, microfilms cote 255AP surArchives nationales).
  16. Georges Florovsky,Les Voies de la théologie russe, Paris 1937, en français par J.C. Roberti, Desclée de Brouwer Eds., Paris 1991.
  17. Christian Greiling,Le Grand jeu, Héliopoles,(ISBN 2379850119).
v ·m
Bon article Histoire de laRome antique
v ·m
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Division_de_l%27Empire_romain&oldid=226183003 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp