
Ladiversité sexuelle et de genre, ou simplementdiversité sexuelle, est un terme utilisé pour exprimer toutes les variantes des caractéristiquessexuelles, desorientations sexuelles et desidentités du genre, sans le besoin de préciser pour chacune des identités des attitudes ou caractéristiques qui forment cette pluralité[1],[2],[3],[4].
Les systèmes de genre sont desstructures sociales qui établissent les modalités de la diversité de genres, notamment le nombre de genres, lesrôles degenre et notre expression de genre[5] qui sont associés dans chaquecontexte social[6],[7],[8],[9],[10].
Labinarité de genre est un exemple d'un système de genre qui propose une division dusexe (biologique) et dugenre (sociologique) en deuxcatégories sociales distinctes (les hommes et les femmes) qui co-évoluent et se définissent l'une par rapport à l'autre ; si l'un est fort, l'autre sera faible, si l'un est doux, l'autre sera dur, si l'un estintellectuel, l'autre seraémotif, etc.
« Qu’est-ce que le système de genre ? C’est le système cognitif qui sépare l’humanité en deux groupes totalement distincts, totalement étanches, exclusifs l’un de l’autre et totalement hiérarchisés[11]. »
La non-conformité au système de genres de sa culture est lavariance de genre.
Dans de nombreuses sociétés, en particulieroccidentales, s'est développé au cours du début duXXe siècle le concept d'orientation sexuelle, c'est-à-dire d'une caractéristique identitaire d'une personne, qui définit sesattirances etrelations sexuelles, soit comme exclusivement envers les personnes de son genre (homosexualité,lesbianisme, etc.), soit envers celles de l'autre genre (hétérosexualité), soit les deux (bisexualité, pansexualité[12]). Cette vision s'est enrichie de nuances avec la création dans les années 1950 de l'échelle de Kinsey et la fin des années 1970 de lagrille d'orientation sexuelle de Klein, toutes deux proposant des orientations intermédiaires entre homosexualité, bisexualité et hétérosexualité.
Cette conception d'une orientation sexuelle identitaire s'associe à des débats quant à son origine : elle pourrait être soit innée, et notamment avoir desorigines biologiques, soit, comme le postule lathéorie queer, résulter de l'environnement socio-culturel, de l'histoire de vie et des choix de la personne.
Depuis le début duXXIe siècle se rajoute l'asexualité, pour les personnes n'éprouvant pas d'attirance sexuelle. Mais il existe aussi le polyamour[13] une nouvelle forme de couple non exclusive et polygame[14] qui consiste à avoir plusieurs partenaires amoureux et/ou sexuels.
L'hétérosexualité, qu'on la considère comme ensemble de pratiques des relations entre hommes et femmes ou comme orientation sexuelle, est unenorme sociale. L'existence de cette norme sociale est désignée par les concepts d'hétérosexisme (terme générique), d'hétéronormativité (terme désignant plutôt la manière dont la perception par défaut des personnes est une présomption d'hétérosexualité) et d'hétérosexualité forcée.
Les théoriesqueers etféministes interrogent l'hétérosexualité comme norme sociale, et l'analysent en interaction avec lepatriarcat et lesviolences contre les femmes, créant le concept d'hétéropatriarcat pour désigner cette articulation.
L'hétérosexualité comme norme sociale fait que les comportements homosexuels sont condamnés plus ou moins fortement par les sociétés et queles lesbiennes, hommes gays, personnes bisexuelles et d'autres orientations se retrouvent en position minoritaire et subissentviolences et discriminations spécifiques. Les termesnon-hétérosexuel,minorités sexuelles et le sigleLGBT et ses variantes désignent l'ensemble des identités qui ne s'inscrivent pas dans la norme hétérosexuelle.
Dans certaines régions de l'Afghanistan et duPakistan, des filles peuvent être élevées en garçon afin de bénéficier du statut social de ces derniers. Celles-ci, appeléesbacha posh, reprennent un rôle féminin au moment de la puberté et/ou de leur mariage.
L'identité de genre est une conception occidentale datant des années 1950 et 1960. Initialement conceptualisée comme explication de l'homosexualité comme une masculinisation des femmes (ou féminisation des hommes), elle est depuis utilisée pour différencier lacisidentité de latransidentité : femmes cisgenres et transgenres ont ainsi la même identité de genre, la différence étant que les femmes cisgenres sontassignées femmes à la naissance tandis que les femmes transgenres sont assignées homme.

La non-binarité a plusieurs sens. Le premier et plus ancien, historiquement appeléetroisième genre, en particulier enanthropologie, désigne le découpage des rôles sociaux dans une société comme comprenant plus de catégories que seulement « homme » et « femme », mais une ou plusieurs supplémentaires. Ces troisièmes (ou plus) genres sont aussi anciens que les sociétés elles-mêmes.
Le deuxième, datant des années 1970, est issu de l'intersection duféminisme matérialiste et dulesbianisme politique et permet de caractériser la position unique deslesbiennes au sein de l'hétéropatriarcat.
Enfin, la non-binarité peut désigner desgenres autres que femmes et hommes dans les sociétés occidentales, genres qui ne sont pas associés à des rôles sociaux particuliers et définis.

Dans les années 1990 est conceptualisée labispiritualité, un terme englobant l'ensemble des genres non-binaires des nationsautochtones d'Amérique du Nord. Chaque nation a son propre système à trois ou quatre genres, avec des rôles et noms spécifiques, les troisièmes et quatrièmes genres étant un mélange entre les rôles masculins et féminins ; l'appartenance à un genre relevant de la bispiritualité est vue parfois comme relevant du choix de la personne, soit comme un signe de forte spiritualité.
La culturezapotèque fonctionne avec un troisième genre, lesmuxhes, proche de celui des femmes ; si être muxhe est vu en culture zapotèque comme innée, des familles sans fille cherchent aussi à ce que leur plus jeune fils passe de garçon à muxhe afin qu'ils s'occupent d'eux dans leur vieillesse.
Lesous-continent indien possède aussi un troisième genre, leshijras, pensé comme absence de genre. Si leur statut social avant lacolonisation britannique était assez élevé, époque à laquelle les hijras étaient symbole de fertilité, celui-ci a dramatiquement baissé sous l'influence homophobe du colonisateur au point que les hijras puissent être considérées comme inférieures auxintouchables. De plus en plus d'hijras se considèrent comme desfemmes trans, ou avec une expérience similaire à elles.
LesBugis ont un système à cinq genres : hommes, femmes, gynandrie, androgynie etbissu, ces derniers étant considérés comme transcendant le concept de genre et ayant un statut intermédiaire entre hommes et dieux.
Monique Wittig publie en 1992Pensée straight, retranscription d'une conférence qu'elle a donné auBarnard College[15]. Elle y désigne l'hétérosexualité non pas comme une orientation sexuelle, mais comme un régime politique qui crée deux catégories de personnes formant des classes, avec une classe (les hommes) exploitant l'autre (les femmes).
« La femme n'a de sens que dans les systèmes de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. […] Les lesbiennes ne sont pas des femmes[15]. »
En effet, les lesbiennes, n'ayant pas de relation avec les hommes et ne réalisant pas pour eux detravail domestique, sexuel ou reproductif, ne sont pas exploitées par eux et sont ainsi une troisième classe de genre[16].
Il y a de nombreuses identités de genre faisant partie de la non-binarité. La plus connu reste lesgenderfluid[17] qui consiste à avoir un genre et une identité de genre qui fluctue, qui ne reste pas la même entre féminin, maculin etandrogyne[18] et regroupe les personnes qui se retrouve dans plusieurs genre (femme, homme, non binaire) ou dans aucun.

Dans les pays occidentaux, l'orientation sexuelle et l'identité du genre sont généralement classifiées d'une manière simple (hétérosexuels,homosexuels etbisexuels pour l'orientation ettransgenre oucisgenre pour le genre). La diversité sexuelle inclut aussi les personnesintersexes, qui sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle »[19]. Leslesbiennes,hommes gays,personnes bisexuelles,femmes trans,hommes trans,personnes non-binaires etpersonnes intersexes sont réunies sous le signeLGBTI. Les personnesasexuelles sont parfois incluses dans la liste[20].
Durant les dernières décennies[Depuis quand ?], des théories en sexologie telles que lathéorie de Kinsey et lathéorie Queer ont été développées, qui trouvent que la classification mentionnée ci-dessus n'est pas suffisante pour décrire la complexité sexuelle chez l’être humain, voire chez les espèces animales[21]. Par exemple, certaines personnes peuvent avoir une orientation sexuelle intermédiaire entre hétérosexuel et bisexuel (hétéroflexible)[22], ou entre homosexuel et bisexuel (homoflexible), ou bien dont l'identité ne peut pas être définie, comme les personnesnon-binaires.
Le termenon hétérosexuel est utilisé dans lesétudes de genre etféministes ainsi que dans la littérature académique pour aider à différencier les identités sexuelles, avec une compréhension variable des implications de ces identités sexuelles[23],[24],[25],[26]. Le terme est similaire à queer, mais politiquement moins chargé et plus clinique ; êtrequeer se réfère généralement à êtrenon normatif et non hétérosexuel[27],[28],[29]. Être queer est avant tout culturel et politique[30], la transcription exacte signifie « bizarre » et « anormal » et désigne les personnes qui ne rentrent pas dans les codes sociauxbinaires ethétéro-normative. Certains disent quenon hétérosexuel est le seul terme utile pour le maintien de la cohérence dans la recherche, et suggèrent qu'il« met en évidence une lacune dans notre langue autour de l'identité sexuelle » ; par exemple, son utilisation peut permettre l'occultation de la bisexualité[31].
L'expressionnon hétérosexuel apparaît principalement dans les environnements de recherche, et peut être utilisée comme un moyen d'éviter des termes jugéspolitiquement incorrects commelesbienne,gouine,gay,bisexuel, etc. qu'un certain nombre de personneshomosexuelles oubisexuelles utilisent comme auto-descripteurs[32],[33],[34]. Par exemple, l'échelle de Kinsey peut être divisée entre ceux exclusivementhétérosexuels, ceux exclusivementhomosexuels et tous les autres[35]. Le terme a pris plus d’ampleur dans le domaine universitaire dans les années 1980 et une place plus importante dans les années 1990 avec de grandes études d'identités de jeunes non-hétérosexuels et un plus petit nombre d'études portant spécifiquement sur les étudiants non hétérosexuels[36].
Parfois,non hétérosexuel est également utilisé pour décrire les personnestransgenres etintersexuées[32],[37],[38]. Cependant, dans ces situations, l'expression « noncisgenre » lui est préférée.
Depuis lesannées 2000, les motsallosexuel etaltersexuel constituent des tentatives de nommer les personnes non-hétérosexuelles. LeGrand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française avait entériné cet usage[39], proposé par le Regroupement d’entraide de la jeunesse allosexuelle du Québec (le REJAQ) en 2005[40]. Depuis, puisque les termesallosexuel etaltersexuel ne se sont pas implantés, les termesqueer etpersonne queer sont désormais ceux à privilégier et parce qu'ils sont légitimés en français au Québec et ailleurs en francophonie[39].
Le terme « queer » est polysémique. DansLe Grand dictionnaire terminologique, québécois, définit en 2019 le termequeer comme« Personne qui ne s'identifie à aucune catégorie relative à son orientation sexuelle et à son identité de genre »[39].« Les termespersonne queer etqueer sont aussi employés pour désigner les personnes dont l'identité de genre et le genre assigné à la naissance ne concordent pas, ou dont l'orientation sexuelle est autre qu'hétérosexuelle »[39].
Le linguiste québécois Gabriel Martin, en 2017, traite pour sa part l'adjectifqueer comme un polysème. Il indique que le sens de base dequeer, en français, se définit ainsi :« Qui s’inscrit dans un ensemble de courants de pensée politisés, axés sur l’analyse et la remise en question des construits sociaux traditionnels et normatifs qui ont trait aux questions de genre, de sexe et de sexualité »[41]. Ce sens de queer est notamment celui de lathéorie queer.
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