| Diplôme national de master | |
Certification duministère de l'Enseignement supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme. | |
| Lieu | |
|---|---|
| Établissements | Université |
| Direction | Ministère de l'Enseignement supérieur |
| Taux de réussite | 43 % pour l'année scolaire 2019-2020 |
| Sélection | |
| Diplôme ou concours requis | Mon Master avecDiplôme national de licence |
| Niveau ou grade requis | Niveau 6 RNCP/CEC. Bac + 3 |
| Diplôme | |
| Durée de la formation | 2 ans |
| Diplôme délivré | Diplôme national de master |
| Niveau délivré | Niveau 7 RNCP/CEC. Bac + 5 |
| Grade délivré | Master |
| Reconnu | |
| Débouchés | |
| Diplômes accessibles | Diplôme national de doctorat |
| Profession | professions intellectuelles |
| modifier | |
EnFrance, lediplôme national de master, abréviémaster ([ma.stœr]Écouterⓘ) et parfois désigné par le sigleDNM, est undiplôme délivré par un établissement public d'enseignement supérieur comme uneuniversité, deux ans après l'obtention dudiplôme national de licence. Il vaut 120ECTS et confère legrade du même nom[1].
Dans lesystème éducatif français, le master est à la fois undiplôme national de l’enseignement supérieur et ungrade universitaire, validant le deuxième cycle de l’enseignement supérieur, soit cinq années d’études après lebaccalauréat. C'est un diplôme professionnalisant pour des emplois de niveau cadre (professions intellectuelles) et qui permet de poursuivre vers lediplôme national de doctorat.
Le grade de master peut être délivré par des établissements non universitaires comme lesécoles d’ingénieurs ou lesétablissements d'enseignement supérieur privés. Le nom « master » s’inspire dumaster’s degree.
Durant l’existence de l’Université impériale, trois grades sont mis en place : lebaccalauréat, lalicence et ledoctorat. Cette gradation est ensuite peu à peu oubliée.
Créée en 1966, lamaîtrise est délivrée au terme du deuxième cycle des études supérieures universitaires. Les étudiants titulaires d’une licence de droit obtenue alors en quatre ans se voient conférer automatiquement une maîtrise. Ils peuvent alors poursuivre des études au sein d’un troisième cycle menant soit en un an à undiplôme d'études supérieures spécialisées (créé en 1977), afin d'« acquérir des connaissances approfondies dans des domaines particuliers complémentaires de la formation dispensée en deuxième cycle ainsi que d’acquérir des techniques destinées à favoriser l’exercice d’un type d’activité déterminé », soit audoctorat après une année d’enseignement d’approfondissement et de stage d’initiation à la recherche menant audiplôme d'études approfondies (créé en 1964 en sciences et 1974 dans les autres disciplines), puis normalement trois années de recherche conduisant à la rédaction d’une thèse.
En 1998, le rapportPour un modèle européen d'enseignement supérieur deJacques Attali propose la création d’une « nouvelle maîtrise »[2]. Puis ladéclaration de Bologne le vise à construire un « espace européen de l'enseignement supérieur ». Quelques mois plus tard, sous le ministère deClaude Allègre, un mastaire est créé en tant que grade universitaire, et s’ajoute aux grades préexistant[3]. Son but est « de rassembler sous une appellation unique un ensemble de diplômes et de titres, de niveau comparable, délivrés au nom de l’État et bénéficiant de sa garantie ». Il est conféré aux titulaires d’undiplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), d’undiplôme d’études approfondies (DEA), ou d’undiplôme d’ingénieur. En 2001, certainesécoles de commerce obtiennent le droit de le dispenser, sous contrôle de laCommission d’évaluation des formations et diplômes de gestion[4].
Le positionnement de ce grade est réaffirmé en 2002 parJack Lang, avec laréforme LMD qui structure toutes les formations de l’enseignement supérieur avec les grades de licence, master (le grade de mastaire disparaît alors) et doctorat[5],[6]. Dans le même temps, le diplôme national de master est créé, délivrant le grade de master[7],[8]. Le master professionnel remplace le diplôme d’études supérieures spécialisées et le master recherche remplace le diplôme d’études approfondies. La maîtrise existe toujours formellement sous la forme d’un diplôme intermédiaire. Le diplôme de master délivré par les universités peut aussi être délivrés par une université conjointement avec une école d’ingénieur[9].
Par laloi relative aux libertés et responsabilités des universités de 2007, le grade de master est institué deuxième cycle de l’enseignement supérieur[10]. En 2013, laloi relative à l'enseignement supérieur et à la recherche punit l’utilisation non autorisée du terme « master », ce qui est déjà le cas des appellations « universités », « baccalauréat », « licence », « doctorat »[11]. En 2014, un cadre national des formations définit la délivrance des diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et de master, et abroge dans l'arrêté du 25 avril 2002 l'article 2 qui différenciait un master professionnel et un master recherche, il n'y a plus qu'un master[12].

Le deuxième cycle associe formation générale et formation professionnelle, et doit permettre aux étudiants de compléter leurs connaissances, d’approfondir leur culture et les initier à larecherche scientifique[13]. La formation dispensée en vue du diplôme national de master comprend des enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués et comprend obligatoirement une ou plusieurs périodes d'expérience professionnelle (stages, contrats, service civique, etc.). Elle comprend également une initiation à la recherche et, notamment, la rédaction d’un mémoire ou d’autres travaux d’études personnels. Le diplôme de master valide également l’aptitude à maîtriser au moins une langue vivante étrangère.
En2010, les diplômes de master destinés à former aux métiers de l’enseignement (professeurs despremier etsecond degrés,professeur documentaliste etconseiller principal d'éducation avant qu’ils ne passent les concours) font leur apparition[14].
Le diplôme de master n'est délivré que par lesétablissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). Il peut faire l’objet d’une cohabilitation entre un EPSCP et un autre établissement public d’enseignement supérieur[15]. De même, seules lesuniversités peuvent délivrer le diplôme intermédiaire de lamaîtrise à la fin de la première année[16].
Le diplôme de master sanctionne un niveau correspondant à l’obtention de 120 crédits européens (ECTS)[17]. D’après le principe sur lequel repose lesystème européen de transfert et d'accumulation de crédits, selon lequel le travail à fournir par un étudiant à plein temps pendant une année universitaire correspond à soixante crédits, la préparation du master dure deux années universitaires (ou quatre semestres) après l’obtention de lalicence ; cette durée n’est cependant pas explicitement énoncée par les textes réglementaires. Il est parfois utilisé les termes de M1 ou master 1 pour désigner la première année (se rapportant à l'anciennemaîtrise), et M2 ou master 2 pour désigner la deuxième année (se rapportant aux anciensDESS etDEA); mais le diplôme de master est bien un diplôme indivisible de 2 années.
Le contenu des enseignements, les modalités de contrôle des connaissances, d’entrée et de progression sont définies par chacune des universités. Au terme du contrat d'établissement, celles-ci soumettent à accréditation leur offre de formation auprès duministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les programmes de master maintiennent l'équilibre entre des enseignements théoriques, méthodologiques, pratiques et appliqués (arrêté du). La place de la période d'expérience professionnelle (PEP) est rendue obligatoire en master (soit en1re, soit en2e année)[18]. Cette période d'expérience professionnelle (stage de 6 mois généralement) est souvent placée au quatrième et dernier semestre, soit en entreprise, soit en laboratoire de recherche, donnant lieu à la rédaction d’un mémoire dont l'évaluation est désormais obligatoire. Le master peut aussi être validé enalternance.
Pour accéder au diplôme de master, les étudiants doivent posséder lediplôme national conférant le grade de licence dans un domaine compatible avec celui du diplôme national de master, ou le cas échéant passer une procédure devalidation des acquis[19].
Contrairement à la licence, la possibilité de seconde session d’examen, de compensation ou de redoublement n’est pas mentionnée dans le texte réglementaire.
| Nom du diplôme (niv.RNCP/ CEC, sauf (-)) | Années | ||||||||||||||||||
| 9 et + | DE Médecin DES (-) | HDR (-) | DESV (-) | ||||||||||||||||
| +8 | Doctorat (8) | DSA DPEA (-) | DEC (-) | ||||||||||||||||
| +7 | |||||||||||||||||||
| +6 | DE Dentaire (-) DE Pharmacie (-) DFASM (7) | HMONP (-) | DE Vétérinaire (-) | ||||||||||||||||
| +5 | DFASO DFASP DEMK DESF (7) | Master (7) | DEA (7) | DSCG (7) | DNSEP(7) DSAA (-) | CCO DE IA DE IPA (7) | CA (7) CNSMD(7) CNSAD (-) | MSc MBA MS Diplovis (-) | ENC (-) ENS (-) INP (-) | ENS (-) IAE (7) ESC (-) | EI (7) ENS (-) DEFV (7) | ||||||||
| +4 | |||||||||||||||||||
| +3 | DFGSM DFGSO DFGSP DFGSMa (6) | Licence (6) | LP BUT (6) | DEEA (6) | DCG (6) | DN MADE DNA (6) | DE I (6) IFPS IRFSS (-) | DNSP (6) | IRTS (3-6) | Bachelor Diplovis (-) | |||||||||
| +2 | BTS (5) | AL/BL LSH (-) | ECG D1 D2 (-) | BC MP PC PSI PT MPI TSI (-) | |||||||||||||||
| Filière, discipline ou spécialité | +1 | L.AS PASS (-) | |||||||||||||||||
| Médecine Odontologie Pharmacie Maïeutique Kinésithérapie | Arts - Commerce, économie - Droit - Enseignement - Lettres et langues - Sciences humaines - Sciences et technologie | Pro ou Techno | Architecte | Comptabilité | Arts Design Mode | Paramédical et santé | Musique Danse Comédie | Social Sports | Libre Technique | STS | Lettres | Économie | Scientifique | ||||||
| Université, École délivrant un diplôme national | École | École Privée | École,Lycée CPGE | ||||||||||||||||
La poursuite de l'apprentissage du travail de la recherche implique pour les étudiants la rédaction d'un second mémoire, en Master (ancienDEA). Celui-ci est souvent l'étude de faisabilité d'unethèse. Il est, lui aussi, d'un format assez réduit et expose les outils qui permettront éventuellement à l'étudiant de se lancer dans une thèse. Pour un M2 en sciences sociales ou en littérature, le mémoire comprend la description des sources qui vont permettre le futur travail de thèse, la bibliographie nécessaire, l'exposé de laproblématique et la réponse dans le thème défini par l'étudiant et un ou deux essais de chapitres rédigés, qui montrent comment la problématique, les sources et labibliographie peuvent conduire à un véritable travail de recherche originale. La rédaction d'un mémoire de recherche est ainsi un rituel de passage souvent incontournable dans le cursus universitaire classique actuel. Il conclut souvent le second cycle d'études supérieures et marque une rupture avec les précédentes réflexions élaborées lors du premier cycle.
En revanche, on parle rarement de mémoire de thèse, celui-ci étant trop volumineux, et l'usage veut qu'on qualifie de thèse l'ouvrage en lui-même. On peut trouver des ouvrages aidant à la compréhension de la démarche derecherche en elle-même grâce aux références bibliographiques en bas de page du mémoire.
L'étudiant peut choisir lors de sa deuxième année de Master de partir enstage ou enalternance. Dans ce cas, il n'aura pas demémoire universitaire à rendre mais unmémoire de stage, équivalent d'unrapport de stage, répertoriant toutes les activités qu'il a effectuées durant son immersion dans le monde professionnel. Ce dernier devra aussi être soutenu devant unjury à l'instar du mémoire universitaire[20].
Depuis laréforme LMD, les masters sont classés en domaines, mentions et parcours (exemple : master en « Sciences, technologies, santé », mention « Chimie », parcours « Procédés industriels durables »). Les parcours étaient autrefois appelés spécialités. Les domaines sont choisis par chaque université, d'abord librement (premières habilitations 2003-2006) puis, à partir de 2007, dans une liste de quatre domaines nationaux, qui est figée par le cadre national des formations en 2014[12] :
En 2013, 7 700 masters étaient enseignés, dont 1 841 mentions et 5 806 parcours[21].
À partir de 2014, les mentions de masters deviennent strictement réglementées au niveau national et doivent être choisies parmi les 253 de la liste placée en annexe de l'arrêté du fixant la nomenclature des mentions du diplôme national de master[22] (cf. ci-dessous). Les mentions de masters déjà existantes doivent obligatoirement évoluer vers celles de cette liste. Néanmoins, au sein de ces mentions, les parcours demeurent libres et au choix des universités.
En dix ans entre 2014 et 2024, le nombre de jeunes entrant sur lemarché du travail avec undiplôme de master a doublé[23]. Dans une étude[23]publiée en septembre 2024, leCéreq a étudié les premières années devie active de ces diplômés. L'analyse montre que leurs parcours professionnels varient selon leur spécialité de formation, remettant en question l'idée d'une insertion homogène pour les titulaires d’un master[23]. Ainsi, les diplômés en Informatique et Réseaux ainsi qu'en Finance et Banque connaissent les meilleures insertions : respectivement 59 % et 54 %[23] d'entre eux suivent la trajectoire la plus favorable. À l'opposé, seuls 7 % des diplômés en Arts et Lettres et 6% en Éducation et Formation empruntent cette voie. Les écarts de salaire sont également marqués : 2 480 € en moyenne pour la Finance et Banque contre 1 720 € pour Éducation et Formation[23].
La question de la sélection des étudiants au diplôme national de master (en première ou deuxième année) a fait l’objet d'âpres débats. LeConseil d’État avait jugé illégale la sélection en[24],[25]. Un décret publié en avait dressé une liste - limitative - des 40 % de masters autorisés à sélectionner en2e année[26],[27] mais il n'avait pas empêché de nouveaux recours en justice. En, une loi instaure alors finalementla sélection à l'entrée de la première année, dès 2017[28],[29],[30].
L'ensemble des masters français est visible sur la plateforme du Ministère,monmaster.gouv.fr. Pour accéder au diplôme national de master, les étudiants doivent posséder lediplôme national conférant le grade de licence dans un domaine compatible avec celui du diplôme national de master, ou le cas échéant passer une procédure devalidation des acquis. Le diplôme de master est accessible aux étudiants après un dépôt de candidature (CV, lettre de motivation, relevés de notes, lettres de recommandation, expériences professionnelles et stages...), suivi, éventuellement après entretiens et épreuves complémentaires, d'un avis favorable de la commission chargée du master en question : l'accès est donc sélectif à l'entrée de la1re année de master. Il n'y a plus de sélection à l'entrée de la2e année (sauf pour les candidats extérieurs), seuls les étudiants n'ayant pas satisfait aux exigences de1re année n'accèdent pas en2e année.
Toutefois, les titulaires d'unelicence obtenue récemment et qui ne seraient acceptés dans aucun master peuvent solliciter lerectorat dans des conditions très strictes pour tenter d'obtenir une proposition d'inscription alternative[31]. Cela a concerné 3 300 étudiants à la rentrée 2017, dont 735 ont pu trouver une place[32]. Lecode de l'éducation fixe uneliste générale des compatibilités des mentions dudiplôme national de licence avec les mentions du diplôme national de master. Les recteurs d'académies et les universités s'appuient sur cette liste pour donner une admission aux étudiants souhaitant poursuivre leurs études[33].
| Diplôme national de master | |
Certification duMinistère de l'Enseignement Supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme. | |
| Lieu | Europe |
|---|---|
| Établissement | Université |
| Sélection | |
| Diplômes ou concours requis | Bac + 3 (Niveau 6) |
| Niveau ou grade requis | Diplôme national de licence |
| Diplôme | |
| Durée de la formation | 2 ans |
| Niveau délivré | Bac + 5 (Niveau 7) |
| Grade délivré | Master |
| modifier | |
Le grade de master est conféré par l’État aux titulaires du diplôme national de master. Il est également conféré par l’État aux titulaires de diplômes de certains établissements, après une évaluation nationale périodique. Un cahier des charges définissant les critères pris en compte lors de l'examen d'une demande visant à ce qu'un diplôme confère le grade universitaire de master est publié en 2014[34] et actualisé en 2020[35]. Les diplômes décernés sont :
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