Diphénylcyanoarsine | |
![]() | |
Structure de la diphénylcyanoarsine | |
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | diphénylarsanylformonitrile |
Synonymes | Clark 2, |
No CAS | 23525-22-6 |
NoECHA | 100.041.545 |
No CE | 245-716-6 |
PubChem | 64506 |
SMILES | |
InChI | Std. InChI :vue 3D InChI=1S/C13H10AsN/c15-11-14(12-7-3-1-4-8-12)13-9-5-2-6-10-13/h1-10H Std. InChIKey : BDHNJKLLVSRGDK-UHFFFAOYSA-N |
Propriétés chimiques | |
Formule | C13H10AsN |
Masse molaire[1] | 255,146 8 ± 0,011 3 g/mol C 61,2 %, H 3,95 %, As 29,36 %, N 5,49 %, |
Unités duSI etCNTP, sauf indication contraire. | |
modifier ![]() |
Ladiphénylcyanoarsine, CD ouClark 2[a], est uncomposé organo-arsénié mis au point en1918 afin de produire ungaz de combat plus toxique encore que leClark 1[2]. Il a été produit en grande quantité, mais uniquement brièvement utilisé commegaz de combat incapacitant par l'armée allemande lors de laPremière Guerre mondiale grâce à la fin des hostilités. Cette substance provoque descéphalées, desnausées et desvomissements, et peut conduire à unœdème pulmonaire. Une partie des stocks d'armes non utilisées (ou utilisées mais non-explosées) a été démantelée (par exemple sur le site de la place à gaz en forêt deSpincourt en France, une autre partie a étéimmergée en mer, par exemple sur lebanc du Paardenmarkt.
La diphénylcyanoarsine a été massivement produite pour être utilisée sous le nom de Clark 2 commearme chimique à la fin de la guerre de tranchées sur le front Ouest durant laPremière Guerre mondiale[3]. Les obus allemands dits « à croix bleue » contenaient un contenant remplis de Clark I ou de Clark II[4],[5]
Cette molécule fait partie du groupe des produits organo-arséniés utilisés comme agentssternutatoires,vomitifs etlacrymogènes, de même que la diphénylchloroarsine (Clark 1), lephényldichlorarsine (Fiffikus), lesLewisites (3Isomères) et ladiphénylamine-chlorarsine (DM ouAdamsite)[6].
Cette molécule, de même que celle du Clark 2 avaient - plus encore que chlore et l'ypérite pour lesquels des parades avaient assez rapidement été trouvées - le potentiel d'unearme de destruction massive. Elles ne semblent pas avoir été décisives lors du conflit, mais les horreurs qu'elles ont suscité lors de la grande guerre, ont contribué à entretenir l'idée de l'émergence d'une nouvelle menace (péril aérochimique apocalyptique pouvant toucher le front, mais aussi les villes de l'arrière exposées à l'aviation naissante)[7]. Ces idées ont notamment motivé chez les nationalistes français et chez les partisans d'une paix durable (à la suite de « la der des der ») durant l'entre-deux-guerres, le besoin d'une part un désarmement réel de l’Allemagne (qui en réalité se réarmait à grande vitesse) et d’autre part un réarmement français, notamment aérien[7]. Cette menace nouvelle a aussi engendré, en réponse, celle d'une interdiction des armes chimiques, mais qui semblait difficile à mettre en place à l'époque, et celle du besoin de préparer une organisation de la défense passive (antiaérienne notamment). Desarchitectes eturbanistes ont proposé des formes urbaines plus aérées et des constructions en hauteur (lesgaz de combat de la première guerre mondiale étaient lourds pour s'insinuer dans les tranchées et abris enfouis où les soldats étaient moins accessibles aux bombes, balles et obus)[7]. Lors de laSeconde Guerre mondiale, les armées disposaient de stocks de munitions chimiques, que personne n'a osé utiliser.
Ne sachant comment détruire ces munitions (produites en très grandes quantités à la fin de la guerre) quand elles n'avaient pas explosé ou qu'elles n'avaient pas été utilisés, les autorités militaires et/ou civiles les ont souvent fait « pétarder » (en 2017, environ 250 sites de pétardements sont connus pour le seul territoire français[8]. ), ou quand les stocks étaient trop importants elles les ont parfois fait démonter et brûler en plein air (comme sur le site dit de« la Place à gaz », enforêt de Spincourt, où« dans lesannées 1920, 1,5 million d'obus chimiques et 30 000 obusexplosifs ont été détruits dans un lieu proche de la ville de Verdun », ou en pleine zone agricole (aujourd'hui cultivée) en Belgique par exemple)[9]causant une très forte et durable pollution du sols par lezinc, l'arsenic, leplomb et lecadmium, mais aussi par des restes d'explosifs nitroaromatiques (trinitrotoluène,2,4-dinitrotoluène,2,6-dinitrotoluène,2-amino-4,6-dinitroluène et -amino-2,6-dinitrotoluène), des composés phénylarséniques, y compris l'acide diphénylarsinique et latriphénylarsine (en), leperchlorate, letétrabromoéthane (en) et lebromure de vinyle... Ailleurs les munitions ont été simplement enterrées ; ou jetées ou perdues dans des puits, fosses, marais... ou encore elles ont été massivementjetées en mer, parfois près de zones habitées comme sur lebanc du Paardenmarkt enmer du Nord, au large deZeebruges enBelgique...où 35 000 tonnes de munitions chimiques risquent de peu à peu relarguer leurs contenus hautement toxiques[10].
Substances étudiées ou utilisées commearmes chimiques ou pour lemaintien de l'ordre | |||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Maintien de l'ordre | |||||||||||
Substances incapacitantes |
| ||||||||||
Gazasphyxiants | |||||||||||
Substancesvésicantes | |||||||||||
Poisonsrespiratoires | |||||||||||
Neurotoxines |
| ||||||||||
Agents innervants |
|