Divali, la fête de la lumière, s'accompagne desparklers, sources de fumée toxique, ainsi que de pétards parfois puissants. Les autorités ont mis en place des règles à ce titre[1].
Divali, également appeléeDiwali ouDeepavali (hindi :दीपावली (Dīpāvalī) ouदिवाली (Divālī)), est une fête majeure dans lemonde indien. « Divali » est la forme contractée de « Dipavali », tiré dusanskrit « rangée de lampes » (« dipa avali »). Indissociable de la grande fête deDussehra[N 1], qui a lieu vingt jours avant, elle commémore le retour deRama àAyodhya. Ses habitants avaient alors éclairé les rues où passait le roi avec des lampesdip. Divali est aussi une occasion de célébrer Ganesh, invoqué pour lever les obstacles susceptibles de nuire au bon déroulement d'une action.
Divali est une fête très populaire enInde : c'est celle des lumières, à l'occasion de laquelle on s'offre des cadeaux et tire des feux d'artifice. Les festivités durent cinq jours, dont le troisième, le plus important (« Bari Divali », « la grande Divali »), est consacré à la déesseLakshmi, les quatre autres étant associés à différentes légendes et traditions. Ce troisième jour est aussi le dernier de l'année ducalendrier hindou Vikram, utilisé dans le nord de l'Inde. Le lendemain, début de lanouvelle annéehindoue, est connu sous le nom d’Annakut dans le nord de l'Inde. Dans l'Inde du Sud, Divali ne coïncide pas avec le début de la nouvelle année, car un autre calendrier est utilisé, lecalendrier Shalivahana.
Outre leshindous, lessikhs et lesjaïns fêtent également Divali, en lui rattachant d'autres valeurs symboliques et des références historiques différentes. Divali est aussi célébrée auNépal (où la majorité de la population est hindoue) et dans de nombreux pays où vivent d'importantes communautés indiennes, tels que laMalaisie,Singapour,Maurice,La Réunion, l'Afrique du Sud ou le Royaume-Uni.
Divali et la religion hindoue
Divinités hindoues associées à Divali
La destruction deRavana, célébrée à l'occasion de la fête deDussehra.
Divali fait appel à de nombreux mythes et légendes de l'hindouisme, se rapportant principalement àVishnou et à son épouseLakshmi.
AvecBrahma, dieu de la création, etShiva, dieu de la destruction,Vishnou, dieu de la préservation, fait partie de laTrimurti[2], la trinité de l'hindouisme qui a peu à peu remplacé dans la ferveur populaire la trinitévédique que constituaientAgni (le feu),Vayu (le vent) etSurya (le soleil). Ces trois divinités sont chacune accompagnées de leursparèdre (oushakti), la déesse qui leur est associée. Ainsi, l'épouse de Brahma estSarasvati, déesse du savoir, celle de Shiva estParvati (qui peut revêtir les formes terribles que sontDurga etKali), et enfin, celle de Vishnou estLakshmi, qui personnifie la richesse intérieure et la prospérité.
Avant tout, Divali célèbre le retour dans sa capitale,Ayodhya, de Rama avec son épouseSita, qu'il a reconquise de haute lutte sur le démonRavana, épisode conté dans le Ramayana. Divali (ou Dipavali), dont le sens est « rangée de lumières », rappelle le chemin de lampes fait à Rama par les habitants d'Ayodhya pour éclairer son retour. Divali prolonge la fête deDussehra, qui célèbre la victoire de Rama sur Ravana, et a lieu exactement vingt jours avant Divali. Au cours des festivités de Dussehra, les gigantesques effigies de Ravana, sont brûlées avec force pétards.
Divali a pour point d'orgue la journée d'adoration de la déesseLakshmi, mais c'est aussi une suite de festivités qui s'étendent sur cinq jours complets : chacun d'eux célèbre de manière différente, et selon un cérémonial approprié, toute une série de légendes et de traditions. Outre Lakshmi et les deux avatars de Vishnou que sont Krishna et Rama, Divali célèbre égalementGanesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, qui est « celui qui écarte les obstacles de l'égo »[3].
Déroulement de Divali
Maisons illuminées par des guirlandes lumineuses àKarnal (Haryana), à l'occasion de Divali en 2010.
La date de Divali est fixée selon les calendriers hindous traditionnels, de typeluni-solaire dérivés de l'antiquecalendrier védique sont : leVikram en Inde du Nord[4] — selon lequel leNouvel An est le quatrième jour des fêtes de Divali — et leShalivahana en Inde du Sud[5].
Vaches décorées pour Divali.Boite de feux d'artifice individuels, très populaires pour la fêtes de Divali, notamment dans l'ouest duBengale.
Les festivités commencent avecDhanteras[6], la première journée (aussi appeléeDhan Trayodashi), qui évoque le Seigneur de la Mort,Yama Raj. La seconde estNarak Chaturdashi[7], appelée le « petit Divali » (Chhoṭi Divali), qui célèbre la défaite deNarakasura, le démon de la saleté[8].
Le troisième jour, le plus important, considéré comme celui de Divali proprement dit[9],[10] est dévolu à lapuja (la cérémonie religieuse) deLakshmi, la déesse de l'abondance et de la prospérité épouse de Vishnou[11]. À cette occasion, le dieu à tête d'éléphant,Ganesh, est toujours associé à Lakshmi. Le quatrième jour[N 2], appeléAnnakut ouNavu Varsh, marque le début de la nouvelle année selon le calendrier Vikram[11]. C'est le jour de lapuja deGovardhana, de nom de la colline que souleva Krishna pour sauver son village[11]. C'est aussi leGudi Padwa consacré à l'amour entre époux. Enfin, le cinquième jour ouBhai Duj (ou Bhai Bij, ou encoreBhai Tika), est dédié à l'amour fraternel[12].
À l'occasion de Divali, jeunes et vieux, riches et pauvres, s'habillent de neuf[9], échangent des sucreries et font exploser des pétards, des feux de Bengale et des feux d'artifice. Le lendemain de Divali marque le début de l'année fiscale en Inde du Nord, ce qui est approprié, puisque Lakshmi est censée apporter richesse et prospérité[11].
Préparatifs et festivités
Divali est l'occasion de décorer maisons et rues et de se régaler de différents mets. Dans les villes, amis et familles se réunissent plusieurs jours avant pour jouer aux cartes, boire et manger.
Après la partie proprement religieuse de la fête, certains échangent des cadeaux, tirent desfeux d'artifice et assistent aux spectacles de tous ordres proposés dans lesmela, les grands rassemblements qui ont alors lieu.
Divali est inséparable des lampesdiya oudip, enterre cuite la plupart du temps, mais parfois métalliques[13]. Elles sont remplies d'huile ou deghi, beurre clarifié, et brûlent grâce à unemèche, généralement faite decoton. On utilise également desbougies.
Rangoli
Lesrangoli sont les décorations qui, lors de la fête, ornent maisons, cours, sanctuaires et autres édifices. Destinées à témoigner d'une chaleureuse hospitalité - car lors du troisième jour, Lakshmi, selon la croyance populaire, vient elle-même visiter les maisons - lesrangoli sont dessinées sur le sol avec de la farine de riz en signe d'accueil et pour repousser les mauvais esprits. Des poudres de couleur sont aussi utilisées, afin de former des dessins de formes géométriques. Cette décoration se complète avec des feuilles demanguier et des guirlandes desoucis[9].
Thali pour lapuja
Unthali prêt pour lapuja.
Un certain nombre d'objets sont nécessaires à la célébration de lapuja, la cérémonie religieuse tenue en l'honneur deLakshmi et deGanesh[14].
Il est bon que tous ces objets soient préparés d'avance, de façon harmonieuse et plaisante à l'œil, sur un plateau (thali)ad hoc : on y dispose leroli, mélange decurcuma et dechau pour faire letilak, la marque colorée que l'on apposera sur le front de son frère ou de sa sœur ; on y trouve aussi l’akshat (grains de riz), uneghanti (la clochette servant à appeler la divinité), un petitkalash (pot) empli d'eau, unkalava que l'on attachera autour de son poignet, quelques pièces d'or et d'argent ainsi que des fleurs. Une lampediya, brûlant aughi, sera ensuite posée sur le plateau de riz, qui est à son tour placé sur lekalash afin de représenter Lakshmi[15].
On peut acheter desthali décoratifs tout faits[16], mais c'est l'un des plaisirs des préparatifs de Divali que d'arranger soi-même unthali particulièrement réussi[17].
Puja de Lakshmi et de Ganesh
La statue de Ganesh, lors de lapuja de Divali.
Au cours de la grandepuja du troisième jour, on adoreLakshmi (à laquelle sont associéesKâlî etSarasvati), et Ganesh (auquel est associé Vighnaharta). Lapuja est la cérémonie par laquelle la divinité, appelée par l'officiant (lepujari) avec la clochetteghanti, va descendre parmi ses adorateurs.
Après qu'on a soigneusement nettoyé la pièce, les statues de Lakshmi et Ganesh sont baignées avec de l'eau, puis avec unonguent appelépanchamrita[N 3] ; on place alors une lampediya devant chaque divinité pour chasser les mauvais esprits. Lapuja se poursuit par l'offrande aux divinités de fleurs fraîches, de couleurs (rougeabir etvermillonsindur), et ducurcuma, auxquels on joint des friandises, des fruits et de l'argent, qui pourra être ensuite donné aux pauvres. On chante alors lesincantations (arti) en l'honneur de Lakshmi et de Ganesh[18].
Après la célébration, les participants mangent les friandises offertes (prasad), et sortent faire exploser les pétards et tirer les feux d'artifice.
Feux d'artifice et pétards
Divali, la fête des lumières, serait incomplète sans feux d'artifice. Compte tenu de leur prix, mais aussi de lapollution qu'ils génèrent, c'est la communauté qui tend à organiser les tirs[19]. Quant auxpétards, leur nombre et leur puissance n'ont cessé de croître jusqu'au début des années 2000, lorsque les autorités ont décidé de limiter cette escalade[20].
Divali, en effet, donne l'occasion à certains de s'affirmer en achetant les pétards les plus puissants possibles, donc les plus bruyants. Leur niveau sonore pouvait dépasser 125, voire 145décibels à quatre mètres. Ils sont désormais interdits[1]. De plus, des accidents liés aux pétards et feux d'artifice ont lieu chaque année.
Friandises
Lesgulab jamun, un régal à l'occasion de Divali.Desjalebi, toujours appréciés, lors de Divali ou en d'autres occasions.
L'échange de bonbons et de gourmandises fait partie des traditions de Divali. Ces friandises portent notamment le nom deprasad (« offrandes »). Il existe une grande variété de friandises qui varient d'une région ou d'une communauté à une autre. Parmi les friandises les plus connues :
imarti : semblable aujalebi, c'est une friture de pâte deharicot urd ;
peda : préparation spécifique à Divali. Ceux d’Agra, renommés pour être délicieux, sont à base d'une sorte delait concentré (khoya), de sucre en poudre, de cardamome et de pistache[24].
Dans certaines communautés, on boit lecharnamrit, boisson à base de yaourt, de lait et de cardamome.
Échanges de cadeaux
Les échanges de cadeaux étant aussi de mise, Divali apparaît comme l'équivalent indien duNoël chez les chrétiens. Chacun s'efforce d'offrir quelque objet, utile peut-être, inattendu et novateur si possible, mais en tous cas, témoignant de l'atmosphère chaleureuse et joyeuse qui caractérise la fête. De nos jours, les cadeaux couvrent une large gamme de produits : friandises ou fleurs, ustensiles de cuisine, bijoux, appareil multimédia, etc[25].
Mela
Décoration des mains au mehndi pendant unemela.
Lesmela, du motsanscrit signifiant « rassemblement », réunissent des foules importantes dans une atmosphère de liesse populaire : foires, manifestations religieuses, commerciales ou sportives. Divali donne lieu à desmela, généralement tenues lors d'un week-end, peu de temps après les célébrations : c'est l'occasion pour la communauté hindoue de se rassembler, en Inde comme dans tous les pays où existe unediaspora.
On peut assister à des spectacles de magie, demarionnettes, ou visiter des expositions d'artisanat, fréquenter deséchoppes où l'on dessine destatouagesmehndi sur les mains, d'autres où l'on achète toutes sortes de mets. Bien entendu, les feux d'artifice sont de la partie. Du fait de leur popularité, lesmela de Divali accueillent souvent des vedettes du cinéma deBollywood ou des chanteurs connus[26].
Plusieurs légendes ou traditions sont associées à Divali et entraînent des célébrations distinctes. En règle générale, les festivités de Divali s'étendent donc sur cinq jours (le nombre en peut cependant varier), chacun d'eux ayant son rôle et sa signification[N 5],[27]. Ces jours se situent à cheval sur les mois du calendrier hindou deashwin et deKartik.
Au coucher de soleil, les Hindous se baignent et allument les lampes ditesyama diya, qu'ils laissent brûler toute la nuit. Leur lueur écarte et honore tout à la foisYama, le Seigneur de la Mort, auquel on offre des friandises et qu'on prie pour s'épargner une fin prématurée. Les offrandes doivent être faites auprès d'un arbre sacré que, pour cette raison, certaines personnes font pousser dans leur jardin. Il est également traditionnel d'acheter un porte-bonheur : un nouvel ustensile, voire une pièce d'or ou d'argent[28].
Chhoti Divali, le second jour
Le second jour de Divali est appeléNarak Chaturdasi ouChhoti Divali (petit Divali). C'est celui où Krishna détruisit le démon de la saleté. Narakasura[29]. Il convient alors de se masser le corps avec de l'huile pour qu'en disparaisse la fatigue, de se baigner et se reposer, de façon à pouvoir célébrer Divali avec l'entrain et la dévotion requis.
Ce soir-là, à la différence de la veille, on n'allume pas de lampesyama diya:lesshastras, stipulant qu'elles sont exclusivement réservées àDhanteras[30].
Lakshmi Puja, le troisième jour
Ce jour le plus important de tous, appeléBari Divali ou « grand Divali », est consacré à lapujade la déesseLakshmi. Lors de cettepuja qui se déroule le jour d'Amavasya, Nouvelle Lune, cinq divinités sont célébrées. Ce sont latrimurti des déesses:MahaLakshmi, déesse de la richesse,MahaSarasvati, déesse du savoir, etMahakali ; ainsi queGanesh etVighnaharta[31].
Ce jour les Hindous effectuent leurs ablutions avant de se joindre à leur famille et à leurPandit, pour adorer ensemble la divine Lakshmi, afin qu'elle les bénisse de richesse et prospérité, et permette le triomphe du bien sur le mal, de la lumière sur l'obscurité.
C'est lors de ce troisième jour que les préparatifs en vue de lapuja sont les plus importants : décoration de la maison avec lesrangoli (motifs décoratifs pour accueillir Lakshmi), préparation desthali, plateaux des offrandes et ustensiles pour lapuja.
Puja de Padwa et de Govardhan, le quatrième jour
Krishna portant lemont Govardhana sur son doigt, pour sauver les habitants de la colère d'Indra. On aperçoit celui-ci au loin dans le ciel, sur sa monture, l'éléphant blanc Airavata.Peinture Pahari (École duGarhwal) attribuée à Mola Ram, réalisée vers 1790.
Le quatrième jour de fête est le premier jour du mois deKartik, qui marque, en Inde du Nord, la nouvelle année. Kartik est un mois extrêmement propice tant sur le plan matériel que spirituel[32].
Ce jour a deux significations. D'une part, c'est leGudi Padwa, qui symbolise l'amour et la dévotion unissant les époux ; en ce jour, les jeunes mariées sont invitées avec leur époux à des repas spéciaux et reçoivent des présents[33]. D'autre part, on célèbre la puja deGovardhana. Il y a bien longtemps, le SeigneurKrishna sauva les habitants du village de Gokul du déluge déchaîné parIndra. Depuis cette époque, les Hindous honorent chaque année Govardhan en hommage à la premièrepuja jadis célébrée par les habitants de Gokul[34].
Bhai Duj, le cinquième jour
Bhai Duj, ou encoreBhrati Duj est une journée dite « des frères » qui est dédiée aux sœurs. Elle rappelle que Yama Raj, Seigneur de la Mort, se rendit chez sa sœur et lui accorda le don (vardhan) de libérer de ses péchés quiconque viendrait la voir ce jour-là, conférant du coup aux visiteurs le pouvoir d'atteindre la libération finale (moksha). Depuis, les frères se font un devoir, à cette date, de se rendre chez leurs sœurs et de prendre de leurs nouvelles.
Mythes et légendes associés à Vishnou et à Lakshmi
Ravana aux dix têtes et aux vingt bras.Aquarelle de styleCompany Paintings (Inde du Sud), réalisée vers 1920.
Pour un non-Hindou, il peut sembler qu'il existe bien des légendes mythologiques disparates associées à Divali. En réalité, la plupart d'entre elles sont, d'une façon ou d'une autre, en rapport avecVishnou et sadivine épouseLakshmi.
Retour de Rama et Sita
Retrouvailles de Rama et Sita, lors de la fête de Divali (Représentation deYakshagana).
Rama, roi d'Ayodhya (l'une des sept villes sacrées des Hindous[35]), dont la quête de son épouseSita occupe une grande partie de l'épopée duRamayana, est en réalité l'un desavatars de Vishnou, sa femme étant une incarnation deLakshmi. Après une longue recherche, menée avec l'aide de son demi-frèreLakshmana[N 7],[36] et du dieu-singeHanuman, Rama affronta le démonRavana en un combat de dix jours et le tua. Cette victoire est célébrée aujourd'hui en Inde par la fête deDussehra.
Vingt jours après la mort de Ravana, Rama et son épouse Sita revinrent en leur capitale d'Ayodhya, « l'invincible »[N 8]. La population leur fit fête et illumina les rues de lampesdip, disposées en rangéeavali (d'où le nom composéDipavali, contracté enDivali).
La médecine ayurvédique révélée aux hommes par Dhanvantari
Cette légende rattachée au jour de Dhanteras fait référence au barattage de la mer de lait, accompli par lesdevas (dieux) et lesasuras (démons) à l'aide duMont Mandara dans leur quête de l'ambroisie (amrita), l'élixir d'immortalité. Après le barattage, le Seigneur Dhanvantari, médecin des dieux, sortit de l'océan[N 9], avec en ses mains une coupe (kumbha) contenant le précieux élixir. Les démonsdanava, hostiles aux dieux, cherchèrent alors à s'en emparer. Mais Vishnou veillait : revêtant la forme de la belleMohini, il saisit prestement la coupe d'ambroisie et la leur offrit ; pleins d'une nouvelle vigueur, ils défirent alors lesdanava sans coup férir.
Le Seigneur Dhanvantari fit également don aux hommes de lamédecine ayurvédique, qu'il leur confia pour leur plus grand profit[37]. Dhanvantari s'est réincarné dans la famille royale de Kashi, aujourd'huiBénarès, ville renommée pour son rôle éminent dans la médecine[38].
Les vertus du basilic, la plante de Vishnou
Les lampes qui brillent pendant le mois deKartik relèvent également de l'adoration dutulsi, lebasilic sacré, herbe considérée comme ayant de grandes vertus[39] car elle augure bien du futur tout en accroissant les forces vitales[40].
Le démon Narakasur avait vaincu le dieuIndra lui-même, puis volé les bijoux magiques[N 10],[41] qui ornaient les oreilles de la déesse mèreAditi[41], parente de la femme deKrishna (autre avatar de Vishnou), Satyabhama[42]. Plus grave encore, Narakasur enleva 16 000 jeunes filles d'origine sainte, voire divine, pour les enfermer dans son harem. Les dieux demandèrent alors à Krishna de le tuer[41]. Comme un sort l'avait jadis frappé, lui prédisant la mort des mains d'une femme, Krishna conféra à Satyabhama la force de décapiter le démon.
Sauvetage du village de Gokul
Krishna, lorsqu'il n'était encore qu'un jeune garçon, vivait dans le petit village de Gokul, où il folâtrait en compagnie des jeunes bergères, lesgopi[43]. Or, les habitants de Gokul, proche deMathura, avaient coutume de célébrer le dieuIndra à la fin de chaque mousson ; mais une année, Krishna leur enjoignit de cesser ces prières.
Fou de rage, Indra fit s'abattre un déluge d'eau pour noyer Gokul. Les habitants terrifiés se virent alors assurés par Krishna que rien de fâcheux ne leur arriverait. De fait, lorsqu'ils se furent tous réfugiés avec leur bétail auprès de Krishna, celui-ci souleva lemont Govardhana qu'il tint du bout de son seul petit doigt. Sous cette protection improvisée, les villageois et leur bétail échappèrent à la noyade. Au bout de sept jours pendant lesquels Krishna porta Govardhan sans faiblir[44], Indra fut contraint de s'incliner et de reconnaître son infériorité[45].
Cette légende est révélatrice de l'évolution de l'hindouisme, qui s'écarta de l'ancienne divinitévédique qu'étaitIndra, pour aller vers le culte nouveau que constituait celui deVishnou et de sonavatarKrishna[44].
Autres mythes et légendes
Mythe solaire
L'une des significations de Divali est liée aux cycles des saisons : les innombrables lampes de Divali sont allumées pour célébrer le retour du soleil, masqué pendant toute la période de lamousson par le malveillant esprit des eaux[46]. Si, à cette époque de l'année, on procède aux offrandes qui s'imposent, les dieux et les esprits prennent alors une forme humaine pour rendre visite aux hommes[46].
Les lampesdiya commémorent également le retour des cinqPandava, les héroïques frères duMahabharata, bannis pour treize ans à la suite de leur désastreuse défaite aujeu de dés contre lesKaurava[N 11]. À leur arrivée lors de Divali, leurs sujets leur rendirent hommage en illuminant la ville de petites lampes de terre cuite[47]. Cette tradition, considérant l'importance de l'avatar Krishna dans le Mahabharata et en particulier dans laBhagavad Gita (célèbre dialogue entre le hérosArjuna, l'un des Pandava, et Krishna lui-même), se rapporte de nouveau à Vishnou.
Yama, seigneur de la mort, et la femme du roi Hima
Yama, seigneur de la mort
Il avait été prédit que le roi Hima mourrait quatre jours après son mariage à la suite de la morsure d'un serpent. Résolue à empêcher ce drame, au jour fatidique son épouse alluma des lampes qu'elle disposa tout autour de la chambre, et passa la nuit à narrer des contes et chanter des chansons à son mari pour l'empêcher de s'assoupir. Au milieu de la nuit,Yama le dieu de la mort arriva sous la forme d'un serpent, mais ébloui par l'éclat des lampes il ne put accomplir son sinistre dessein. Ainsi, le roi Hima échappa aux griffes de la mort par l'intelligence et la détermination de sa femme[48]. Cette légende explique et inspire la tradition selon laquelle les lampesdiya doivent rester allumées au soir deDhanteras, le premier jour de Divali.
Selon la légende, Yama, le dieu de la mort, rendit visite à sa sœur Yamuna (aussi appelé Yami[49]) pendant le mois de Kartik. Celle-ci le reçut chaleureusement, accomplissant sonarti (c'est-à-dire les démonstrations de dévotion que l'on témoigne à un dieu), lui plaçant letilak (marque rouge) sur le front, et lui mettant une guirlande autour du cou. Yamuna avait également préparé pour son frère toutes sortes de plats et de friandises qu'elle s'empressa de lui offrir. S'étant régalé de ces mets délicieux, le Seigneur Yama couvrit sa sœur de bénédictions et lui accorda un don divin : désormais, chaque fois qu'un frère rend visite à sa sœur le jour deBhai Duj (dernier jour des fêtes de Divali), il jouit de la santé et de la prospérité[50].
Il existe cependant d'autres versions de la même histoire. Selon la principale variante, c'est Krishna lui-même qui, après avoir tué le démon Narakasur, rendit visite à sa sœur Subhadra qui l'accueillit avec une lampe, des fleurs et des friandises, et lui apposant letilak[N 12] porte-bonheur sur le front[51].
Le sikhisme est une religion qui a été fondée auXVIe siècle dans le nord de l'Inde parGuru Nanak. Il prônait une sorte de synthèse entre l'Islam et l'hindouisme, déclarant à ses « disciples » : « il n'y a ni hindou ni musulman ; quant à vous, vous êtes dessikhs (des disciples) ». Pour lesSikhs, la signification de Divali est différente de celle des hindous. D'un point de vue symbolique, Divali représente surtout la victoire de la justice (dharma etahimsa) sur l'injustice (adharma) et la violence[52]. Sur le plan historique, la commémoration rappelle quelques moments essentiels de la lutte contre l'empire moghol :
Bandi Chhorh Divas
En1619 lors de Divali, le6e gourou, Hargobind Singh, fut emprisonné au fort deGwalior par l'empereurJahangir, avec cinquante-deux princes duPenjab. Jahangir qui appréciait les qualités de Hargobind Singh[53] pour les avoir éprouvées, ne souhaitait pas le garder en prison et lui annonça sa libération. Hargobind Singh demanda alors que les princes fussent libérés en même temps que lui. Jahangir, ne voulant pas totalement repousser cette requête, déclara à Hargobind Singh « qu'il pourrait emmener avec lui ceux des princes qui réussiraient à s'accrocher à son manteau lorsqu'il quitterait le fort de Gwalior ». Ainsi en fut-il : Hargobind Singh revêtit un vaste manteau flottant, qu'il avait découpé en cinquante-deux lanières, et il franchit les portes du fort de Gwalior accompagné des princes, désormais libres grâce à son insistance[54]. Hargobind Singh s'en fut alors versAmritsar où il parvint à la veille de Divali, et une grande fête fut organisée le lendemain par son peuple pour célébrer son retour. C'est ce souvenir qu'évoque pour les Sikhs le termeBandi Chhorh Divas, « jour de la libération des prisonniers ».
Ainsi, Divali est célébrée pendant trois jours à Amritsar avec une ferveur toute particulière: leTemple d'Or est illuminé, des feux d'artifice sont tirés et les pèlerins se baignent dans le bassin sacré du Temple[54]. C'est aussi à ce moment que les commerçants clôturent leurs comptes et ouvrent les livres de la Nouvelle Année après les avoir consacrés[52].
Martyre de Bhai Mani Singh Ji
Le Harmandir Sahib, le Temple d'Or où est exposé le adi Granth, le livre saint des Sikhs
Autre événement important associé à Divali, le martyre, survenu en1734, du vénérable SikhBhai Mani Singh. Ce dignitaire, à la fois savant et stratège, occupait alors l'importante fonction deGranthi et, en tant que tel, avait la charge duadi Granth, les saintes écritures des Sikhs, déposées dans le Harmandir Sahib, le Temple d'Or. En 1733, souhaitant redonner vie à la célébration de Divali dans le Temple d'Or d'Amritsar, il lança un appel en ce sens à la communauté sikh et accepta de payer au gouvernement la somme de 5000 Rs pour avoir le droit de la réunir. C'est alors qu'il eut vent des intentions meurtrières du gouverneur deLahore, le cruel Zakriya Khan, qui comptait mettre à profit le rassemblement pour massacrer tous les participants.
Bhai Mani Singh n'eut alors d'autre choix que d'annuler les festivités prévues, et refusa de ce fait le paiement de la somme convenue. Arrêté, il se vit offrir l'alternative habituelle : abjurer et se convertir à l'Islam ou mourir sous la torture. Il refusa d'abjurer sa foi et finit décapité à Nakash Chowk, Lahore, en 1734[55].
Son martyre, ainsi que celui d'autres Sikhs, contribuèrent à accroître l'élan donné à la lutte desKhalsa, « la Communauté des Purs », pour obtenir leur liberté.
Divali et leSarbat Khalsa
La fondation duKhalsa, « la communauté des Purs », par GuruGobind Singh en 1699, transforma profondément la communauté sikh pour en faire l'organisation quasi militaire qu'elle devint désormais, et le combat que menaient les Sikhs contre l'Empire moghol s'exacerba. En effet, les atrocités envers les non-musulmans, et tout particulièrement envers la communauté sikh, s'intensifièrent auXVIIIe siècle.
Face à cette situation, à partir de 1708, puis après l'exécution de Banda Bahadur en 1716 (qui conduisit au soulèvement agraire du Penjab), les Sikhs commencèrent à organiser deux fois par an des rassemblements destinés à décider de leurs affaires. Progressivement, l'habitude se prit de les tenir àAmritsar, le premier jour deBaisakh et le jour de Divali[56]. Ces rassemblements sont connus sous le nom deSarbat Khalsa et les décisions qui y sont prises se nomment desgurmata (« décrets du Gourou »)[57].
Le jaïnisme est une antique religion indienne, qui met en avant le concept denon violence, accompagné d'un code moral en tout point identique à celui duRaja yoga (avec lesyama), selon la voie montrée par ses fondateurs, lestirthankara. Leur respect de l'âme, présente dans toute forme de vie, leur interdit par exemple de tuer tout animal, même le plus humble.
Lesjains célèbrent eux aussi Divali, en mémoire deBhagvan Mahavir, derniertirthankara duJaïnisme, qui, ce jour-là (en octobre de l'an 527av. J.-C.) atteignit lenirvana. Le Seigneur Mahavira parvint au nirvana à l'aurore de la nouvelle lune (amavasya). Selon leKalpasutra, écrit par Acharya Bhadrabahu auIIIe siècle av. J.-C., de nombreux dieux illuminaient l'obscurité par leur présence[58].
Le Seigneur Mahavira est à l'origine des lois divines dudharma que suivent les Jaïns. Selon la tradition, c'est en la journée de Divali que le disciple le plus important de Mahavira, Ganadhara Gautam Swami, atteignit la connaissance parfaite (Keval jnana), et c'est à ce titre qu'elle est célébrée.
SiDipavali est mentionné dans les livres jaïns comme étant la date dunirvana du SeigneurMahavira, la plus ancienne référence de cette fête est un mot proche,Dipalikaya, que l'on trouve dans leHarivamsha Purana, écrit par Acharya Jinasena[59] et composé pendant l'ère Saka en l'année 705[60].
« Traduction : Les dieux illuminèrent de lampes Pavanagari pour célébrer cette occasion. Depuis cette époque, le peuple de Bharat (l'Inde) célèbre la fameuse fête de Dipalikaya pour adorer le Jinendra (c'est-à-dire Mahavira) à l'occasion de sonnirvana[60]. »
On peut rendre le terme Dipalikaya par « la lumière qui quitte le corps ».Dipalika est utilisé de façon interchangeable avec Divali. Cependant, chez les Jaïns, les fêtes elles-mêmes restent empreintes d'une certaine austérité. Divali ne dure que trois jours, pendant le mois de Kartik, au cours desquels on médite et pratique le jeûne[60].Les Jaïns s'envoient des cartes de vœux de "Joyeux Divali" et de "Bonne année" pour l'année nouvelle qui suit..
Le 21 octobre 1974, le 2500eNirvana Mahotsava (nom jaïn de Divali) fut célébré par la communauté à travers l'Inde tout entière[61],[60].
Variantes de Divali selon les régions de l'Inde
Les festivités de Divali sont particulièrement présentes et suivies en Inde du Nord, et d'autant plus qu'elles marquent le début de la Nouvelle Année. AuBengale, ou enInde du Sud, quelques différences sont à noter.
Au Bengale
Au Bengale, c'estKali, la forme la plus terrible deParvati, l'épouse deShiva, et non plusLakshmi, l'épouse de Vishnou, que l'on célèbre le jour de Divali. Les fêtes commencent à minuit, sans grands apprêts culinaires, car Kali n'est guère exigeante sur ce plan. Elles s'étendent sur toute la nuit, avec les habituels crépitements de feux d'artifice et de pétards[62].
Dans le sud de l'Inde, la célébration de Dipavali est centrée sur la figure de Krishna luttant contre le démon Naraka, là où Rama et son retour à Ayodhya tient une place prépondérante dans le nord de l'Inde. Au Tamil Nadu,Naraka Chaturdasi est le jour principal de la célébration, marqué par les nombreux pétards qui explosent à l'aube. Les festivités deNaraka Chaturdasi (qui précèdentamavasai, la nouvelle lune) ont lieu pendant le moistamoul deaipasi (mois dethula)[63]. Tandis qu'en Andhra Pradesh, auTelangana et au Karnataka, les célébrations de Dipavali connaissent leur paroxysme le jour suivantNaraka Chaturdasi (ouChhoti Divali en Inde du Nord), tout comme dans le reste de l'Inde.
Au Kerala, Dipavali est une fête historiquement peu ou pas célébrée, sa présence s'y faisant sentir surtout dans les régions où il y a une influence historique du Tamil Nadu voisin et la présence de populations issues de ce dernier (ou des autres régions indiennes). Tels que dans les régions deTrivandrum ou dePalghat.
Divali est largement fêtée dans la plupart des pays où existe une importante communauté indienne, ou une population de religion hindoue[66].
Au Népal
AuNépal, la religion majoritaire est l'hindouisme, longtemps religion officielle du pays[N 13]. Divali, sous le nom deTihar[67], y est fêté de façon tout à fait similaire à ce qui se passe en Inde, avec lumières, échanges de cadeaux, feux d'artifice et pétards, ainsi que par des fêtes données en l'honneur de Lakshmi. Tout comme en Inde,Ganesh est associé à Lakshmi lors des célébrations deTihar et les festivités s'étendent sur cinq jours[67]. Le premier est consacré aux vaches, conformément à la croyance que Lakshmi arrive sur l'échine d'une de ces bêtes. Le second est dédié aux chiens ; le chien est lamonture deBhairava, la forme terrifiante de Shiva. Le troisième, les lampes s'allument partout, alors qu'explosent les pétards et que fusent les tirs de feux d'artifice. Le quatrième est celui de Yama, le dieu de la mort, que l'on prie pour s'assurer d'une longue vie. Le cinquième, enfin, est le jour deBhaya Duj, consacré aux frères, à qui leurs sœurs souhaitent longue vie et prospérité[67],[N 14].
Dans la diaspora indienne
Célébration de Divali à SingapourDécorations pour Divali à Little India,Singapour
AuRoyaume-Uni, les jours célébrés sont Narak Chatrudashi, Lakshmi-Puja, le jour le plus important, Padwa ou Varshapratipanda et Bhaiya Duj ou la cérémonie Tika[66].
ÀTrinité-et-Tobago, le jour de Divali est chômé et les célébrations précèdent le jour de Lakshmi-Puja pendant presque deux semaines[66].
ÀLa Réunion, la communauté indienne célèbre depuis plusieurs années le « Dipavali » avec des défilés de chars fleuris, principalement dans la partie nord-est de l'île, sans rapport toutefois avec les véritables traditions des festivités du sous-continent indien : l'inspiration est plutôt d'ordre identitaire et plus culturelle que réellement religieuse. Ainsi, cette fête est l'occasion de nombreuses manifestations : concerts, spectacles, conférences et expositions[68]…
À l'Île Maurice, où la très importante communauté d'origine indienne représente plus de 60 % de la population (dont 80 % sont hindous)[69], Divali, comme en Inde, célèbre les victoires de Rama sur Ravana et de Krishna sur Narakasura. De la même façon, les lampes à huile en terre cuite sont placées devant chaque maison, illuminant toute l'île pour célébrer le retour de Rama[69]. Les Mauriciens de confession hindoue positionnent aussi des guirlandes de lumière comme celles utilisées à Noël pour honorer Rama, créant ainsi un spectacle merveilleux illuminant l'île entière.
ÀSingapour, où la population d'origine indienne est une composante importante de l'identité du pays, on fête égalementDipawali[66].Dipavali est considéré comme l'un des quatre « Noël » de l'état singapourien, avec leNoël chrétien, la fin duRamadan (connue ici sous son nom malais deHari Raya Puasa) et leNouvel An chinois. Cette fête, jour férié pour l'ensemble du pays, est célébrée sans être limitée à la seule population d'origine indienne.
En Afrique de l'Est, enTanzanie et auKenya, anciennes colonies britanniques, la population indienne qui y est restée après l'indépendance continue à fêter Divali dans le respect de la tradition de son pays d'origine. Divali est reconnu comme fête nationale au Kenya[70].
EnAfrique du Sud, où existe une importante communauté indienne, en particulier dans leNatal et àDurban, Divali est l'une des fêtes marquantes du calendrier[66].
EnMalaisie, la communauté d'origine hindoue — qui représente environ 8 % de la population[71] — célèbreHari Divali, la victoire du bien sur le mal. Les Malaisiens de religion hindoue commencent la fête par le traditionnel bain d'huile tel qu'il se pratique dans l'Inde du Sud, puis ils vont prier au temple. De petites lampes de terre remplies d'huile de noix de coco sont allumées pour commémorer comme ailleurs la victoire de Rama sur le démon Ravana. Divali est célébrée dans la plupart de la Malaisie à l'exception de la région deSarawak et duterritoire fédéral de Labuan[72].
AuxÉtats-Unis enfin, la communauté indienne célèbre également Divali dans une grande fête à laquelle les autres communautés sont les bienvenues[73].
Homme allumant des pétards parmi les restes des précédents.
L'Inde s'illumine durant les fêtes de Divali avec des millions de bougies et de lampes à huile, mais aussi et de plus en plus avec des éclairages électriques. La fête devient donc source d'un pic deconsommation d'énergie, depollution lumineuse et depollution de l'air (détecté durant plusieurs jours et à échelle continentale avec une hausse de + 56 à 121 % des particules fines, PM2,5et PM 10 notamment[74].
Dans les années 2000, despétards de plus en plus puissants ont été mis sur le marché pour la fête de Divali ; cette évolution a été longuement critiquée[75]. Ceux-ci sont considérés comme despolluants sonores, affectant tout particulièrement les jeunes enfants, parfois même victimes desexplosions[75], les personnes âgées dont lesommeil est troublé par les détonations jusque tard dans la nuit, et les animaux domestiques, dont l'ouïe est plus sensible que l'oreille humaine.
Une augmentation du nombre des enginspyrotechniques occasionne outre des départs d'incendie et des accidents graves, unsmog de pollution qui dure plusieurs jours, apparaissant dès la première nuit de fête pour se répandre au-dessus des villes avant de diffuser dans pratiquement tout le sous-continent indien selon une étude publiée en 2017[74]. Ces émanations sont à la fois irritantes pour les bronches des personnes sensibles et source d'accidents, car elles réduisent la visibilité des automobilistes[75].
Mesures prises
Les premières mesures prises par le Ministère de l'Environnement et des Forêts en 1986 sont restées sans effet. C'est pourquoi, au tout début des années 2000, de nouveaux efforts gouvernementaux ont été entrepris pour combattre la menace qui persiste[1]. La Cour Suprême de l'Inde a banni les pétards lors de la fête de Divali et celle deDussehra entre 22 heures et 6 heures, invoquant le fait que « le droit au sommeil est un droit fondamental du citoyen ». Bien que cette interdiction ne soit pas encore strictement respectée, elle a déjà eu des effets positifs.
LaCentral Pollution Control Board (« Commission centrale du contrôle de la pollution ») a interdit l'usage de pétards dont le niveau endécibels excède 125 à une distance de 4 mètres, tels que les pétards dits « bombes à hydrogène »[76]. LesONG tentent de sensibiliser lesenfants dans lesécoles sur les méfaits des pétards. En effet, ce sont eux qui demandent à leurs parents de les acheter et qui les utilisent[77].
Travail des enfants
Autre problème lié aux pétards et aux feux d'artifice, letravail des enfants dans l'industrie concernée : auTamil Nadu (particulièrement dans la région deSivakasi), de nombreuses fabriques emploient à cet effet de très jeunes ouvriers, parfois âgés de moins de 10 ans, qui travaillent dans des conditions très difficiles. Dans un nombre important de cas (estimé à un tiers), les enfants sont dans l'obligation de travailleren paiement des dettes contractées par leur famille[78],[79]. Bien entendu, en Inde, le problème dutravail des enfants dépasse largement le seul contexte de Divali[80].
Notes et références
Notes
↑La fête de Dussehra célèbre la mise à mort du démon Ravana aux mains de Rama. C'est cette victoire qui lui permet enfin de reconquérir Sita, son épouse, et de s'en retourner dans la ville d'Ayodhya
↑Le quatrième jour est parfois considéré comme Divali proprement dit par certains auteurs, tels que Christian Roy
↑Lepanchamrita se compose de lait, de lait caillé, deghi, de sucre, et de miel
↑Un sixième vient parfois s'y ajouter,Vasu Baras, placé avantDhanteras ; c'est le « jour de la vache » (Vasu)
↑Le moishindou de ashwin, c'est-à-dire le septième, le moishindou de Kartik étant le huitième (septième selon le calendrier bengali)
↑Lakshmana, aux côtés de Rama tout au long de sa quête, est considéré comme l'incarnation même de la loyauté
↑Si Rama est un avatar de Vishnou, Sita est elle-même Lakshmi, qui revêt des formes différentes pour accompagner Vishnou dans ses différents avatars
↑Les effets du barattage furent considérables et le Seigneur Dhanvantari sortit de l'océan accompagné de bien d'autres créatures et choses étonnantes, telles que lesapsara, ou encore Airavata, l'éléphant blanc, monture du dieu Indra
↑Ces boucles d'oreille magiques avaient la propriété de faire s'évanouir les chagrins
↑Yudhishthira perd en effet toute sa fortune et son royaume lors d'une partie de dés pipés. Cet exil a lieu avant la victoire ultime des Pandava lors de la bataille de Kurukshetra
↑Letilak est la marque rouge que l'on appose sur le front d'une personne pour la bénir. Cette marque est faite avec une pâte rouge, mélange de poudre decurcuma et de jus de citron vert
↑Les différences principales avec l'Inde concerne donc le jour de Dhanteras, qui est reporté au quatrième jour, remplaçant ainsi la Puja de Govardhan. Quant au premier jour consacré aux vaches, il est à rapprocher deVasu Baras, le jour de la vache, célébré le tout premier jour des festivités de Divali au Maharashtra
↑A.N. Upadhye,Mahavira and His Teachings, revu par Richard J. Cohen,Journal of the American Oriental Society, Vol. 102, No. 1 (janvier. - mars 1982), pages 231-232
La version du 23 juin 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.