| Diocèse de Tulle | |
Cathédrale Notre-Dame de Tulle. | |
| Informations générales | |
|---|---|
| Pays | |
| Rite liturgique | romain |
| Type de juridiction | diocèse |
| Création | 1317 |
| Affiliation | Église catholique en France |
| Province ecclésiastique | Poitiers |
| Siège | Tulle |
| Titulaire actuel | Éric Bidot,O.F.M. Cap., depuis avril 2025 |
| Langue(s) liturgique(s) | français |
| Calendrier | grégorien |
| Statistiques | |
| Paroisses | 296 |
| Prêtres | 43 |
| Religieux | 7 |
| Religieuses | 23 |
| Territoire | Corrèze |
| Superficie | 5 857 km2 |
| Population totale | 241 000(2022) |
| Population catholique | 221 000(2022) |
| Pourcentage de catholiques | 91,7 % |
| Site web | site du diocèse |
| (en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | |
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Lediocèse de Tulle (enlatin :Dioecesis Tutelensis) est undiocèse de l'Église catholique en France. Le siège épiscopal est àTulle.
Érigé dès le à partir de la partie méridionale dudiocèse de Limoges, il est le diocèse historique duBas-Limousin.
Supprimé par leConcordat de 1801, il a été rétabli en 1822 dans ses frontières actuelles correspondant au territoire du département de laCorrèze.
Jusqu'en2002, il étaitsuffragant de l'archidiocèse de Bordeaux et relevait de laprovince ecclésiastique du même nom. Depuis lors, il est suffragant de l'archidiocèse métropolitain dePoitiers, et relève de laprovince ecclésiastique du même nom, qui comprend les diocèses d'Angoulême,La Rochelle et Saintes, Poitiers,Limoges et Tulle.
Depuis avril 2025, le siège est occupé parÉric Bidot.
Avant la création du diocèse, celui deLimoges couvrait l'intégralité duLimousin. Aux origines duChristianisme, la région a été évangélisée parMartial, évêque de Limoges[1], et Martin de Brive, dit l'Espagnol[2].
Par la bulleSalvator Noster du 13 août 1317 deJean XXII, le diocèse de Tulle est érigé en démembrant celui de Limoges. En effet, l'évêque ne pouvait alors fournir tous les services spirituels nécessaires pour son diocèse. L'abbaye Notre-Dame de Tulle devient ainsi siège d'un nouvel évêché pour le Bas Limousin, et l’Abbé Arnaud de Saint-Astier, est promu à la dignité d’évêque. Ces créations de nouveaux diocèses ne sont pas des faits isolés : elles font partie d'un mouvement plus important de réorganisation de l'administration pontificale menée par le pape, qui aboutit à un total de seize nouveaux évêchés dans le sud de la France entre le 11 juillet 1317 et le 7 avril 1318[3],[4].
Trois papes sortent de deux de ses paroisses auXIVe siècle[5] :
À Tulle, lechapitre des chanoines de la cathédrale a eu des pouvoirs importants. Ainsi, l'évêqueDenis de Bar a-t-il décidé de permuter Tulle etSaint-Papoul avec son successeur dans ce dernier diocèse, afin de mettre fin à sa situation inconfortable dans celui de Tulle.Clément de Brillac qui lui succède fait une demande àLéon X afin de séculariser le chapitre. Cependant, labulle pontificale n'est promulguée qu'après son décès le[6].François de Lévis de Ventadour nommé par le pape au siège épiscopal de Tulle doit faire face à ce même chapitre qui avait déjà un élu. Sous son épiscopat, le diocèse doit faire face à lapeste qui ravage le territoire diocésain.
Ce chapitre réussit tout de même à faire nommer évêque son doyen en 1587 avecAntoine de La Tour, notamment grâce à la demande de la famille de son prédécesseur, la familleRicard de Genouillac, qui se destine à occuper l'évêché. L'accession au trône d'Henri IV rencontre l'opposition de son homologue de LimogesHenri de La Marthonie, cependant Antoine de La Tour reconnaît le roi et ne combat pas les Ligueurs.
AuXVIIe siècle, lesprêtres de Saint-Sulpice forment un clergé efficace au sein du diocèse.
La personnalité deJules Mascaron porte le diocèse de Tulle aux lumières du pouvoir, en effet l'évêque étant un prédicateur réputé devint un des favoris deLouis XIV. Ainsi, celui-ci prêchait devant la cour, notamment lors des funérailles. Son successeurHumbert Ancelin surnommé en raison de ses origines modestes "l'évêque Téton" se montre exemplaire en réorganisant le diocèse et le dotant d'unséminaire à Tulle, mais victime de l'hostilité duchapitre de chanoines, il doit se démettre de son siège en1702.
En 1790, les diocèses sont remodelés afin de correspondre aux limites départementales. Aussi, ils prennent le nom des départements dans le cadre de laConstitution civile du clergé. C'est pourquoi le diocèse devient celui de laCorrèze jusqu'en 1801. L'évêque de Tulle,Charles-Joseph de Raffélis de Saint-Sauveur refuse enjanvier1791 l'offre deJacques Brival, procureur général syndic de la commune deTulle et futurconventionnel qui lui propose de devenirévêque constitutionnel du nouveaudiocèse de la Corrèze et il doit céder son siège àJean-Joseph Brival l'oncle du syndic. Ce dernier est évêque constitutionnel jusqu'en 1793, qui sera raillé et accusé de manquer de charisme[7]. Le clergé se divise en 247prêtres réfractaires contre 195 jureurs. La cathédrale devienttemple de la Raison le puis fermée au culte. Par la suite, l’édifice est pillé et saccagé. On y stocke du fourrage, y est installée une fabrique de canons. Le ministère sacerdotal devient clandestin. Quatre-vingts prêtres émigrent, quarante-cinq défroquent, d'autres sont déportés ou meurent en captivité.
Parmi eux, Jacques Lombardie, né en 1737 àLimoges, fut curé de Saint-Hilaire de Foissac[8]. Prêtre de laCompagnie de Saint-Sulpice, il est confronté aux difficultés traversées par les populations rurales à la veille de laRévolution française. En janvier 1789, il prend part à la rédaction descahiers de doléances en dénonçant les manquements à la charité évangélique des hommes de pouvoir. Pendant la Révolution Française, il est confrontés aux excès des révolutionnaires, à l'anticléricalisme et laprofanation des églises. Il choisit ainsi de ne pas prêter serment à laConstitution civile du clergé, malgré les menaces et les peines qu’il encourt. Ainsi, il est arrêté et transféré, comme 829 de ses confrères, àRochefort, pour être déporté enGuyane. Le blocus continental des ports empêchant cette déportation, les prêtres et religieux sont entassés sur les "Pontons de Rochefort" dans des conditions de détention inhumaines. Les condamnés continuent cependant à y vivre leur foi dans le secret et l'épreuve des maladies qui s'y développent, comme lescorbut. Il mourut le 22 juillet 1794, âgé de 57 ans[9].
En 1794, la cathédrale est promise à la démolition. Le citoyen Laval, adjudicataire, s'y oppose et sauve l'édifice. Cependant, deux ans plus tard, la coupole surmontant la croisée du transept s’effondre, entraînant le transept, le chœur et le chevet.
Le diocèse est supprimé par leConcordat de 1801.
La cathédrale est rendu au culte en 1805. Cependant, un mur referme désormais l'extrémité de la nef.
Le diocèse est rétabli, à la suite des négociations du projet deConcordat de 1817, par la bullePaternae charitatis du, qui prend effet en 1823[10].

LeXIXe siècle est celui desmissionnaires. Parmi eux se dégage la personnalité dePierre Dumoulin-Borie, un prêtre originaire deBeynat appelé en mission auTonkin dans le cadre desMissions Étrangères de Paris. Ordonné en novembre 1830, il ne rejoint le Tonkin du sud qu'un an et demi plus tard, et notamment après avoir appris levietnamien àSaïgon. Cependant, il doit faire face aux maladies et aux persécutions. Arrêté en 1838, il apprend dans sa prison qu’il vient d’être nommé évêque. Le bourreau qui devait le décapiter, avait bu pour se donner courage au moment d’exécuter un homme qu’il estimait. Complètement ivre, il dut s’y reprendre sept fois. Exhumé secrètement onze mois plus tard, il repose à lasalle des martyrs du séminaire des Missions Étrangères de Paris[11].
LeXIXe siècle voit aussi apparaître des congrégations féminines dont les Sœurs de Nevers qui s'occupent des hôpitaux. Le carmel de Tulle est fondé en 1836. Parmi les grands évêques de cette époque, l'on peut citerJean Baptiste Pierre Léonard Berteaud qui donne un essor certain aux deux petits séminaires deBrive et deServières et le grand séminaire d'Ussel. En 1878, le diocèse compte 458 prêtres et onzeordinations. Il y en a encore 300 en 1940.
À partir duXXe siècle, le diocèse est miné par l'exode rural et le début dulaïcisme.
Amable Chassaigne (1940-1962) confie aux prêtres de laMission de France des zones déchristianisées de campagne, comme àLapleau,Bugeat etTreignac.
De janvier à août 1962, le diocèse de Tulle est dirigé parMarcel Lefebvre, alors très critique envers la direction empruntée par l'Église catholique depuis le concile deVatican II. Il est le futur fondateur de laFraternité Saint-Pie X.
En 2017,Francis Bestion fait venir laCommunauté Saint-Martin pour exercer lacharge pastorale dans la paroisse deBrive-la-Gaillarde[12].
Le territoire du diocèse de Tulle correspond au territoire du département de laCorrèze, soit une superficie de 5 857 km2.
Le diocèse est frontalier de ceux deLimoges (Creuse etHaute-Vienne),Clermont (Puy-de-Dôme),Saint-Flour (Cantal),Cahors (Lot) etPérigueux-et-Sarlat (Dordogne).
Le diocèse est divisé en quatre espaces missionnaires, 30 communautés locales et 296 paroisses[13] :

Lacathédrale Notre-Dame de Tulle est l'église-cathédrale du diocèse. Égliseabbatiale, elle est promue siège épiscopal à la création du diocèse en 1317.
De nombreuses abbayes ont été fondées dans la partie méridionale du diocèse de Limoges, puis dans le diocèse de Tulle.
Jean-Christophe Lagleize, évêque émérite de Metz depuis2021.
En 2017, le diocèse comptait 221760 baptisés pour une population de 241 340 personnes, soit 91,9 % du total[15].
| année | population | prêtres | diacres | religieux | parroisses | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| baptisés | totale | % | nombre | séculier | régulier | nombre de baptisés par prêtre | hommes | femmes | |||
| 1950 | 250000 | 254601 | 98,2 | 240 | 224 | 16 | 1041 | 42 | 240 | 293 | |
| 1969 | 225000 | 237864 | 94,6 | 223 | 191 | 32 | 1008 | 46 | 237 | 101 | |
| 1980 | 229000 | 244000 | 93,9 | 178 | 163 | 15 | 1286 | 4 | 24 | 163 | 295 |
| 1990 | 229000 | 250000 | 91,6 | 141 | 126 | 15 | 1624 | 9 | 15 | 106 | 296 |
| 1999 | 224000 | 244000 | 91,8 | 113 | 102 | 11 | 1982 | 5 | 13 | 94 | 296 |
| 2000 | 225700 | 245900 | 91,8 | 111 | 100 | 11 | 2033 | 5 | 11 | 92 | 296 |
| 2001 | 213000 | 231810 | 91,9 | 113 | 93 | 20 | 1884 | 6 | 20 | 82 | 296 |
| 2002 | 213000 | 231810 | 91,9 | 101 | 88 | 13 | 2108 | 7 | 15 | 83 | 299 |
| 2003 | 213000 | 231810 | 91,9 | 87 | 82 | 5 | 2448 | 7 | 5 | 77 | 296 |
| 2004 | 213000 | 231810 | 91,9 | 88 | 83 | 5 | 2420 | 6 | 5 | 76 | 296 |
| 2010 | 219000 | 241600 | 90,6 | 73 | 66 | 7 | 3000 | 7 | 9 | 66 | 296 |
| 2014 | 223300 | 242454 | 92,1 | 59 | 54 | 5 | 3784 | 8 | 12 | 41 | 296 |
| 2017 | 221760 | 241340 | 91,9 | 49 | 44 | 5 | 4525 | 11 | 12 | 35 | 296 |
| 2020 | 225850 | 242520 | 91,9 | 44 | 44 | 5064 | 9 | 9 | 28 | 296 | |
Circonscriptions catholiques en France | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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