Lediocèse de Saint-Dié (enlatin :Dioecesis Sancti Deodati) est une circonscription de l'Église catholique en France. C'est undiocèse érigé en1777 après que leduché de Lorraine est devenu français. Sa juridiction s'étend sur une partie sud de l'antiquediocèse de Toul, démembré pour l'occasion; ainsi que sur plusieurs circonscriptions abbatialesquasi-épiscopales (abbayes ne relevant d'aucun diocèse, mais avec des abbés n'ayant pas tous les pouvoirs épiscopaux) àSenones,Moyenmoutier,Saint-Dié etEtival et leurs dépendances. Sa juridiction coïncide aujourd'hui avec le département desVosges. Au, le nombre deparoisses est amené à 57. Elles sont à partir du au nombre de 48 paroisses réparties en 14 communautés de paroisses. Le siège épiscopal est occupé depuis parFrançois Gourdon.
À la suite de cette avancée française en terre impériale, lesducs de Lorraine, afin de s'affranchir de toute dépendance vis-à-vis de la France, promeuvent dès leconcile de Trente l'idée de créer de nouveaux évêchés au sein duduché de Lorraine, et en particulier dans leur capitaleNancy. Les ducsCharles III, puisCharles IV etLéopold Ier, ne ménagèrent pas leurs efforts dans ce sens.
En 1717, le ducLéopold Ier de Lorraine souhaite profiter de ses bonnes relations avec la France (le RégentPhilippe d'Orléans est son beau-frère), pour proposer diplomatiquement la création d'un évêché non à Nancy mais en la ville deSaint-Dié.
Lechapitre collégial de Saint-Dié avait en effet su gagner une certaine indépendance de son diocèse d'origine, Toul, jusqu'à se prétendrenullius dioecesis (sans diocèse). Un évêché lorrain aurait donné au duc plus d'indépendance face à la France. Il aurait fallu cependant démembrer le diocèse de Toul. Or la ville de Toul était possession du royaume de France et son évêque, nommé par le roi de France agissait en fonction des intérêts du royaume.
En dépit de l'appui deRome, le projet lorrain se heurte à la très ferme opposition du Régent qui oblige le pape à s'incliner.
L'érection de l'évêché aboutit cependant soixante ans plus tard, en 1777[1], après l'intégration duduché de Lorraine au royaume de France (1766). Le symbole est fort, le roi de France crée pour la première fois un évêché dans un territoire nouvellement annexé.
Grand séminaire de Saint-Dié confisqué en 1905.
L'évêché de Saint-Dié, également appelé "Quatrième évêché", se voit attribuer les domaines de l'ancien chapitre de Saint-Dié, augmentés de ceux de grandes abbayes vosgiennes (Étival,Senones,Moyenmoutier) ainsi que de territoires pris sur l'importantdiocèse de Toul[2] ; il est alors, comme les trois autres évêchés lorrains,suffragant deTrèves (enAllemagne).
L'évêché de Saint-Dié est cependant supprimé en 1802, et réuni avecVerdun à un vasteévêché de Nancy-Toul. Les quatre évêchés lorrains sont de nouveau séparés sous laRestauration (Saint-Dié en 1823), et sont désormais suffragants deBesançon en France[3].
Direction diocésaine des Œuvres et Offices diocésains à Épinal.
L'administration du diocèse est actuellement àÉpinal, et ce depuis ladestruction de la cathédrale et du palais épiscopal de Saint-Dié en 1944 par l'armée allemande appliquant la stratégie de la terre brûlée. Le changement provisoire à Epinal ville plus centrale et chef-lieu du département desVosges, et devenu définitif et jamais l'administration n'a réintégré Saint-Dié, le siège du diocèse[4] reste cependant àSaint-Dié-des-Vosges, où se trouve la cathédrale.
Par ordonnance du,Jean-Paul Mathieu, évêque deSaint-Dié, a réorganisé le diocèse en 14 communautés de paroisses. Au cours de l'année 2013, quelques paroisses fusionnent à la suite de cette ordonnance[5].
Enseptembre 2016, le diocèse ne compte plus que 95 prêtres, dont seulement 3 de moins de 50 ans[7].Jean-Paul Mathieu, à la tête du diocèse de 2005 à 2016, avait ainsi décidé dès 2013 de confier la charge curiale à des équipes paroissiales, comme le permet l’article 517-2 du code de droit canonique en cas de « pénurie de prêtres »[8]. En 2017, le diocèse compte 69 prêtres, tous diocésains, 29diacres permanents, 5 religieux et 174 religieuses dans 46 paroisses[6], pour 311 400 baptisés (83% de la population totale).
En juin 2019, le diocèse enregistre uneordination sacerdotale[9], après 16 ans sans ordination de prêtre[10], puis 2 ordinations en 2020 et 1 en 2024, plusieurs séminaristes sont actuellement en formation pour le diocèse.
ChapelleSainte-Menne : située sur le territoire de la commune dePuzieux. Pèlerinage chaque année le 15 mai ou le samedi le plus proche.
Ermitage de Frère Joseph à Ventron : pèlerinage à la chapelle de l'ermitage (emplacement de la hutte primitive defrère Joseph) et à l'église paroissiale (où ses ossements ont été élevés), le dernier dimanche de juillet.
Chapelle Notre-Dame de la Maix : pèlerinage ancien, sur le territoire de la commune deVexaincourt, lors de la fête Dieu, procession eucharistique autour du Lac (malheureusement en désuétude).
Pèlerinage en l'honneur deSaint Del en l'église paroissiale deRaon-aux-Bois, chaque année le premier samedi de mars.
Chapelle du Vieux-Saint-Amé : en l'honneur desaint Amé sur le territoire deSaint-Amé. Pèlerinage chaque année le dimanche le plus proche du 13 septembre.
Chapelle et fontaine Sainte-Claire : en l'honneur de sainte Claire au lieu-dit Charémont sur le territoire deFrapelle. Pèlerinage chaque année autour du 12 août.
Sanctuaire Notre-Dame de Sion : protectrice desLorrains. La statue de la Vierge a été couronnée sur ordre du bienheureux papePie IX en 1873 ; le sanctuaire est érigé en basilique par le papePie XI. Pèlerinage des Vosgiens début septembre.
Bienheureux Claude Richard (1741-1794), prêtre etmartyr des pontons de Rochefort sur leDeux-Associés, pendant la Révolution française, fêté le 18 août.
Bienheureux Jean-Baptiste Ménestrel (1748-1794), prêtre et martyr des pontons de Rochefort sur leWashington, pendant la Révolution française, fêté le 18 août.
Vautrin Lud (1448-1527), chanoine de Saint-Dié, fondateur duGymnase vosgien, rédacteur de laCosmographiae introductio considéré comme l'acte de baptême de l'Amérique.
Constant Olivier (1862-1919), prêtre, professeur et historien, auteur, entre autres deÉtat de l'Église et du clergé vosgien pendant la Révolution en 6 volumes.
Sœurs Dominicaines Missionnaires des Campagnes : congrégation fondée en 1932 par Bernadette Beauté pour la rencontre des pauvres et l'annonce de l’Évangile. La maison-mère est àLuzarches (Val d'Oise). Communauté à Neufchâteau-Rouceux.
Sœurs dominicaines du Saint-Esprit de Pontcalec : Société de vie apostolique de droit pontifical (1990) fondée en 1943 par lechanoine Berto pour l'éducation des jeunes. La maison-mère est à Pontcalec (Plouay dans le Morbihan). Communauté àLa Baffe (Institution Saint-Dominique).
Sœurs du Pauvre Enfant Jésus : congrégation diocésaine fondée en 1857 par Justine de Bonnay pour le service des pauvres. La maison-mère est àCharmois-l'Orgueilleux. Communautés àCharmois-l'Orgueilleux (maison de retraite Saint-Jean) et àSaint-Genest (maison de retraite Saint-Genest).
Sœurs de la Providence de Peltre (Saint-André) : congrégation romaine fondée en 1806 par l'abbé Antoine Gapp pour le service des enfants, des jeunes et des malades. La maison-mère est àPeltre (Moselle). Communautés àBruyères et auVal d'Ajol.
Sœurs de la Charité de Saint-Charles de Nancy ou Borroméennes ou Sœurs de la Miséricorde de Saint Charles Borromée : congrégation romaine ayant pour origine une "maison de charité" dite maison Saint-Charles, fondée à Nancy en 1652 par Joseph Chauvenel et par sœur Barbe Godefroy pour soigner les pauvres malades et abandonnés. Érigée en congrégation en 1679, les sœurs font vœu de charité et deviendront par la vox populi "Sœurs de Saint Charles". La maison-mère est àNancy. Communauté àRemiremont.
Sœurs hospitalières du Saint-Esprit de Rouceux : congrégation diocésaine érigée àNeufchâteau dans la succession de l'Ordre du Saint-Esprit fondé en 1172 parGui de Lusignan, pour révéler la miséricorde et la tendresse de Dieu aux plus pauvres. La maison-mère est à Rouceux. Communautés àNeufchâteau et àVille-sur-Illon (maison de retraite Saint-Joseph).
Sœurs du Très Saint Sauveur ou Sœurs de Niederbronn : congrégation de droit pontifical fondée en 1849 par Mère Alphonse Marie Eppinger. La maison-mère est àOberbronn. Communautés à Saint-Dié-des-Vosges et à Thaon-les-Vosges.
Société de Marie (Marianistes) : congrégation religieuse catholique masculine fondée en 1817 à Bordeaux par entre autresGuillaume-Joseph Chaminade. Cette congrégation a pour but l'enseignement de la foi. Communauté à Saint-Dié-des-Vosges (Institution Sainte-Marie).
Communauté des Béatitudes : communauté fondée en 1973, située dans la mouvance durenouveau charismatique. Communauté à l'abbaye Notre-Dame d'Autrey. En1982, la communauté des Béatitudes répond à l’appel de l'évêque de Saint-Dié et vient occuper l'abbaye Notre-Dame d'Autrey. Elle ouvre en1988 l'école du CoursAgnès de Langeac qui accueille des jeunes garçons désireux de discerner une éventuellevocationsacerdotale oureligieuse. L'école est fermée en 2007. En janvier 2023, le quotidienLa Croix publie un reportage sur des abus sexuels allégués au sein de l'école. Dix anciens élèves auraient été victimes d'agressions de la part des pères Dominique Savio et Henri Suso[N 1], prêtres de l’internat. Plusieurs victimes alléguées se sont suicidées[13],[14],[15].
Fraternité sacerdotale Saint-Pierre: société de vie apostolique catholique traditionaliste de prêtres et de séminaristes en communion avec le Saint-Siège. Elle a été fondée en 1988. Prêtres présents à Épinal (église et presbytère Saint-Laurent), ils assurent l'aumônerie de l'Institution Saint-Dominique deLa Baffe et du Collège Bienheureux Frassati àMandres-sur-Vair.
Évêché : initialement installé à Saint-Dié-des-Vosges, il est transféré en 1953 à Épinal. La résidence épiscopale est située 7 rue de la Préfecture.
La Maison diocésaine propose des services et héberge les mouvements diocésains au 29, rue François-de-Neufchâteau à Épinal.
La bibliothèque diocésaine de Saint-Dié, spécialisée en sciences religieuses, dispose de deux antennes : l'une à Saint-Dié-des-Vosges et l'autre à Épinal.
Le grand séminaire, initialement installé à Saint-Dié-des-Vosges, est actuellement celui d'Issy-les-Moulineaux.
↑Ces deux prêtres ont décidé, quand ils sont rentrés aux Béatitudes, de porter les noms de deux personnages historiques de l'Église (Dominique Savio etHenri Suso). Dominique Savio porte aussi les noms de Georges Silva ou Martin de Tours voire Martin Silva. Henri Suso est aussi connu sous le nom de Marie-Bernard d’Alès[13].
↑Lettres patentes du Roi, confirmatives de la bulle d'érection de l'évêché de Saint-Diez en Lorraine, données à Versailles au mois d'août, registrées en Parlement le 5 septembre 1777, P. G. Simon, Paris, 1777[1]