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Diocèse de Maurienne

45° 16′ 22″ N, 6° 20′ 54″ E
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Diocèse de Maurienne
(la)Diocesis Maurianensis
Image illustrative de l’article Diocèse de Maurienne
Le cloître de lacathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne.
Informations générales
PaysFrance
Églisecatholique
Rite liturgiqueromain
Type de juridictiondiocèse uni
CréationVIe siècle
AffiliationÉglise catholique en France
Province ecclésiastiqueLyon
SiègeSaint-Jean-de-Maurienne, siège uni avecChambéry depuis
Diocèses suffragantsaucun
Conférence des évêquesConférence des évêques de France
Titulaire actuelThibault Verny
Langue(s) liturgique(s)français
Calendriergrégorien
Site webhttp://catholique-savoie.cef.fr/
(en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org
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Lediocèse de Maurienne (enlatin :Diocesis Maurianensis), est undiocèse uniæque principaliter de l'Église catholique en France.

Érigé auVIe siècle dans la ville de Maurienne, maintenantSaint-Jean-de-Maurienne, il est l'un des diocèses historiques de laSavoie. Supprimé en1801, il est rétabli dès. De à, il estsuffragant de l'archidiocèse métropolitain de Chambéry. Depuis, les diocèses de Maurienne, de Tarentaise et de Chambéry sont réunis pour former l'archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise mais le diocèse existe toujours et la cathédrale est l'un des trois sièges de l'évêque diocésain. Depuis, l'archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise n'est plus métropolitain, mais suffragant de l'archidiocèse métropolitain de Lyon et relève de la province ecclésiastique de Lyon.

Nom du diocèse

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Le nom du diocèse est « Maurienne »[1], comme retranscrit en latinDiocesis Maurianensis, notamment lors de l'union des diocèses de Savoie[2]. L'intitulé peut surprendre puisque selon la tradition le diocèse porte le nom de la ville où réside l’évêque et où se trouve la cathédrale, pour ce diocèse la ville deSaint-Jean-de-Maurienne avec lacathédrale Saint-Jean-Baptiste. On trouve donc la forme « diocèse de Saint-Jean-de-Maurienne », comme sur le sitecatholic-hierarchy.org[3].

Il faut souligner qu'avant de prendre le nom de « Saint-Jean-de-Maurienne », la ville portait le nom de « Maurienne », selon les formesUrbem Mauriennam (VIe siècle),urbs Maurienna,locus Mauriennensis[1],[4]. Le chanoineAdolphe Gros, dans sa recherche étymologique du nom de Maurienne[5], indique que la « Maurienne » sous sa formeMaurigenna[4], désigne la ville jusqu'auXe siècle, où le nom du saint est accolé[6], tandis que la vallée était désignée par « territorio Mauriennam »[4] ou « vallis Maurigennica ».

Province ecclésiastique

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Le territoire originel du diocèse de Maurienne correspond à l'ancienneprovince romaine desAlpes cottiennes[7], dont la capitale était la ville deSuse, sur le versant italien[8]. Jusqu'à l'érection du diocèse de Maurienne par le roiGontran, la vallée de Maurienne relevait de l'évêché de Turin. Des tensions opposent l'évêque de Maurienne Leporius (Leborius) à l'archevêque d'Embrun Eméritus à propos des limites des deux circonscriptions[7]. Le diocèse de Maurienne comprend les vallées de l'Arc — laMaurienne — et de laDoire Ripaire — leval de Suse jusqu'àVeillane (Aveillanne, Avigliana)[9], comprenant lesvallées de Lanz, deBardonnèche enPiémont —, ainsi que leHaut-Briançonnais[9], dans le secteur dela Roche-de-Rame[7],[10],[11]. Sur sa partie nord, la ligne de crête des montagnes le sépare dudiocèse, puis archidiocèse métropolitain de Tarentaise[9]. Ces différentes limites se retrouvent dans des documents au cours de ces premiers siècles : diplôme en, bulles pontificales en, en et[7].

Toutefois, ces limites ne trouvent une stabilité qu'à partir du milieu duXIIIe siècle[12]. En effet, le diocèse semble perdre le contrôle sur le Briançonnais au milieu duXIe siècle[13] et la vallée de Suse en[12]. En effet, dans un acte du où l'évêqueConon II effectue une transaction avec Guillaume,abbé de la Novalaise, il n'est fait d'aucune mention des droits épiscopaux sur la vallée de Suse ou la vallée de laGenischia[12],[14].

Lepouillé, réalisé en, indique que le diocèse possède environ80 paroisses[15]. Le diocèse comptait, au début duXIXe siècle,« environ cent paroisses, à partir deLa Chavanne etLa Rochette [— en aval de la vallée de l'Isère, débouchant sur lacombe de Savoie —], jusqu'àBonneval », en Haute-Maurienne[9]. Lorsque lediocèse de Chambéry est érigé en archevêché, avec pour suffragants, à partir de, les diocèses de Maurienne et de Tarentaise, la Maurienne perd une vingtaine de paroisses[9]. En, dans l'étude duchanoine Angley (-), le diocèse est constitué de80 paroisses, organisées en10 archiprêtrés à partir des chefs-lieux de Lanslebourg, Modane, Saint-Michel, Saint-Jean-de-Maurienne, Fontcouverte, Saint-Étienne-de-Cuines, La Chambre, Aiguebelle, Bonvillard-sur-Aiton et Chamoux[9].

L'assemblée synodale de, mettant en place la nouvelle organisation des diocèses de Chambéry, Maurienne et Tarentaise, institue ladoyenné de Maurienne, constituée de7 paroisses : Saint-Christophe - Porte de Maurienne ; Sainte-Madeleine de La Chambre ; Cathédrale St-Jean-Baptiste en Maurienne ; Saint-Michel en Maurienne ; Ste-Thècle - Le Galibier ; Notre-Dame du Charmaix - Modane et Notre-Dame de l'Alliance en Haute-Maurienne[DS 1].

Histoire

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Le siège épiscopal de Maurienne a été fondé du temps deGontran, petit-fils deClovis, vers. Son diocèse correspond à la vallée de laMaurienne, la cathédrale est àSaint-Jean-de-Maurienne.

Fondation de l'évêché

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Statue en bois de sainte Thècle présentant les doigts de Jean le Baptiste (détails du retable du maître autel deéglise Notre-Dame-de-l'Assomption de Valloire).

Jusqu'auVIe siècle, la vallée de la Maurienne dépend dudiocèse de Turin[1], tout comme la vallée de Suse[7],[12]. Vers[7]-575[12], le roi Gontran s'empare de ces deux vallées. Afin d'affirmer son contrôle sur les Alpes, il crée un nouvel évêché[16]. Lors dusynode organisé àChalon, vers[12], les territoires formés de la Maurienne, du Val de Suse, du Haut Briançonnais et du Val de Lanzo sont organisés en diocèse[16]. Le papeGrégoireIer s'y oppose sans succès[12]. Certains évêques ont pu porter le titre correspondant à ses deux vallées « de Maurienne et de Suse »[12].

La légende raconte que la cité de « Maurienne » (l'actuelle Saint-Jean-de-Maurienne)[1] aurait reçu de Tigris / Tygris / Tigre, devenue par altérationThècle, dite de Valloire[17], auVIe siècle, desreliques deJean le Baptiste,« les doigts qui ont touché la tête du Seigneur dans le fleuve du Jourdain[18] ». Dans le recueil desSept livres des miracles Septem libri miraculorum (livre I,chap. XIV),Grégoire de Tours indique que ces reliques devaient être transportées de la petite ville de Maurienne vers lesiège métropolitain de Turin, dont elle dépendait, sur la demande de l'évêque de Turin, Rufus[19], vers. Il semble que le messager eut un accident de parcours, ce qui fut considéré comme un message du ciel et on laissa les reliques dans ce lieu[19]. À la suite de cet événement,Gontran, roi deBourgogne, élève unecathédrale dédiée àJean le Baptiste, commençant les travaux vers ou[20]. Au-delà de l'aspect spirituel, Gontran soustrait la vallée à l'autorité de l'évêque deTurin, prenant ainsi le contrôle sur les vallées deSuse et deBriançon. Cette politique lui permet de contrôler les vallées alpines entre son royaume et les territoireslombards, de la plaine du. Il fait ainsi une donation de dix-sept paroisses à la nouvelle Église de Maurienne[21] (voir ci-après).

Le choix du siège s'est fait entreSuse, sur le versant italien des Alpes, et « Maurienne » (Maurienna), plus modeste, mais sur le versant français[7],[11]. Suse était, jusque-là, la capitale de l'ancienne province romaine[8]. Le roi Gontran opte pourtant pour « Maurienne », futureSaint-Jean-de-Maurienne, la cité ségusiane étant trop proche de Turin et de la menace lombarde[11],[16]. Si les reliques deJean le Baptiste ont servi de prétexte, c'est sa position qui entre en compte, en étant plus proche de sa résidence royale[7],[22]. En effet, elle se trouve plus proche de ville deChalon, principale ville de résidence duroi de Bourgogne. D'ailleurs, l'évêque porte parfois le titre de « évêque de la cité de Suse et de Maurienne »[7] (Segusinae civitatis vel Maurianorum episcopus, soit la« mise en corrélation [d']un lieu géographique (Suse) et une population (mauriennaise) » selon Leguay)[11]. En, l'évêque Asmondus est appelé évêque de Maurienne et de Suse, lors d'une donation du roi Boson[7],[8]. Les historiensJean Prieur (1968) et Lovie (1979)[7] s'interrogent sur cet évêché reposant sur deux vallées,« Peut-être les premiers évêques de Maurienne avaient-ils un siège double : Saint-Jean-de-Maurienne et Suse » (Prieur)[8]. Les deux historiens font observer l'existence d'une cathédrale double[7],« A Suse, la proximité et la disposition de la cathédrale et de l'église Sainte-Marie rappellent la proximité et la disposition de la cathédrale et de l'église Notre-Dame à Saint-Jean-de-Maurienne. » (Prieur)[8].

Le premier titulaire connu de l'évêché semble êtreFelmase, mentionné dans un manuscrit duXe siècle[7],[8],[11], consacré par l'archevêque de Vienne[7],[Note 1]. Il s'agirait très probablement d'Isice II[23]. Felmase est signataire auconcile à Chalon, en[24], ville de résidence du roi, Gontran.

Entre et, le diocèse semble suffragant decelui de la Tarentaise[25]. AuXIe siècle, la vallée de Suse semble échapper à l'évêque de Maurienne[12]. Elle revient sous son autorité, sans que les historiens ne sachent vraiment à quelle date[12]. Au cours de cette période, un faux diplôme appelé décret de Conrad, daté de (voire peut être plus ancien), réunit l'évêché de Maurienne à celui de Turin[12].

Deuxbulles pontificales, duXIIe siècle viennent confirmer les donations faites par le roi Gontran, ainsi que le nom du premier évêque Felmase. Le papeLucius III, le confirme la juridiction sur dix-sept paroisses : Jarrier, Saint-Pancrace, Foncouverte, Villarambert, Saint-Jean et Saint-Sorlin d'Arves, Montrond, Albiez-le-Jeune et Albiez-le-Vieux, Villargondran, Valloires, Saint-André, Le Bourget, Aussois, Sollières, Termignon, Argentine et la moitié des Millières[26]. Il faudrait cependant très probablement ajouter celles voisines de Saint-Jean-de-Maurienne, de Saint-Martin-d'Arc, Valmeinier, Albanne et Montrricher. Le papeClément III, le, confirme lui aussi ces différentes donations à l'Église de Maurienne[27].

Un puissant évêché

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La terre épiscopale de Maurienne, relevant directement dupouvoir temporel de l'évêque, comprend, auXIe siècle, par les villages et paroisses deSaint-André etArgentine, situées en rive droite, et les seize autres« depuis le ruisseau du Freney jusqu'au Rocherai, entre Saint-Jean et Pontamafrey :Saint-Martin d'Arc,Valmeinier,Valloire,Albane,Montricher,Villargondran,Albiez-le-Jeune etAlbiez-le-Vieux,Montrond,Saint-Jean etSaint-Sorlin d'Arves,Fontcouverte,Villarembert,Saint-Pancrace,Jarrier etSaint-Jean de Maurienne[28],[29] ». Les terres de Chamousset, Le Sappey, Hermillon, Montaimont, Montvernier, Saint-Julien, Cuines et les Villards leur ont appartenu un temps avant de passer notamment entre les mains desnobles de La Chambre, apparus au milieu duXIe siècle[21]. Sur la rive gauche de l'Arc, les évêques possèdent treize des quinze paroisses (moins Valmeinier et Saint-Martin-d'Arc), mais les enchevêtrements des droits faisaient que l'évêque partagera, à partir duXIVe siècle, la juridiction avec les comtes de Savoie et il ne gardera l'administration temporelle que sur les paroisses Argentine, Albanne, Montricher, Valloire et Saint-André[29],[21],[30],[31].

L'empereurConrad II le Salique ayant ceint la couronne du royaume de Bourgogne en se faisait reconnaître dans ses nouvelles possessions, seul l'évêque de Maurienne refuse l'hommage. Commandant des marches de Maurienne,Humbert aux Blanches Mains, prend la ville d'assaut après un long siège et la livre à l'incendie afin de soumettre l'évêque rebelle. Cela marque l'émergence de lamaison de Savoie avec le premier comteHumbert Ier de Savoie, enMaurienne. En, Humbert reçoit le titre de « comte en Maurienne ».

L'organisation territoriale temporelle, vers la fin duXIIIe siècle-début duXIVe siècle, repose sur six châtellenies épiscopales[32]. Le reste de la vallée est placé sous l'administration comtale avec les châtellenies d'Aiguebelle (basse vallée) et deMaurienne (partie moyenne et haute de la vallée).

Perte d'influence au profit des Savoie

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Le contrôle de l’évêché sur son territoire produit une « jacquerie » — dite révoltes des Arves — à la fin de l’année[21],[33]. Des paysans du bassin de l'Arvan se soulèvent,« exaspérés par l'oppression fiscale et les « injustes vexations » commises par des agents de l'évêque de Maurienne »,Aimon II de Miolans[33]. Lepalais épiscopal ainsi que quelques maisons sont brûlés. L’évêque se réfugie dans lacollégiale Sainte-Catherine deRandens, à proximité d'Aiguebelle[34], auprès du comte de Savoie[21]. Il doit se résoudre, le, à signer un traité avecÉdouard de Savoie, venu à son secours[21]. Ce traité est dit « traité d'association »[34]. Le traité instaure un territoire constitué de fiefs communs et placé sous l'autorité des deux souverains, la « Terre commune », administré par un courrier« oucorrier, sorte d'administrateur et un juge, élus par les deux parties contractantes » et un juge[34]. L'évêque ne gardant que la « Terre limitée », où s'applique son autorité temporelle[34]. La terre dite « commune » comprend le centre de l'évêché, Saint-Jean, ainsi que« dix paroisses rurales, Jarrier, Saint-Pancrace, Fontcouverte, Villarambert, Saint-Jean et Saint-Sorlin d'Arves, Montrond, les deux Albiez et Villargondran »[21]. L'évêque ne possède plus que les troischâtellenies deSaint-André[32],Argentine etValloire (constituée d'Albane, Montricher et Valloire et dont le centre se trouve probablement auchâteau Saint-Pierre[35],[36])[21].

Cet événement marque ainsi la fin du pouvoir temporel de l'évêque sur la Maurienne, puisque les Savoie profitent de la situation pour s'imposer définitivement dans la vallée de la Maurienne[37],[38]. Surtout que depuis l'indult de (cf. section « Liste des évêques »), les évêques de Maurienne sont désormais désignés par le duc de Savoie[39].

En, la vallée de la Maurienne estoccupée par les troupes françaises, menées parLesdiguières. La ville de Saint-Jean est occupée et l'évêque,Philibert Milliet, s'est réfugié dans la capitale ducale, Turin[40]. Envoyé en Espagne par le ducCharles-Emmanuel Ier de Savoie, il reprend possession de son évêché en avant de le fuir à nouveau, à la suite d'une nouvelle occupation duduché de Savoie en. Il résigne son évêché en, devenantarchevêque de Turin jusqu'à sa mort[40].

En, création du séminaire deSaint-Jean-de-Maurienne.

En et, l’évêque de Maurienne renonce à ses titres et à ses pouvoirs temporels.

Occupation française et union des diocèses de Savoie

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En, la Savoie est touchée par le mouvement révolutionnaire français. L'Assemblée des Allobroges se réunit le et confisque les biens du clergé le. Le, elle abolit les privilèges[41]. LaConvention nationale accepte l'annexion de la Savoie, qui devient le84e département français sous le nom duMont-Blanc. Chambéry en est le chef-lieu et Annecy accueille le siège de l'évêché constitutionnel. Leconcordat de 1802 () crée un grandévêché de Chambéry-Genève, confié provisoirement à Paget. Cela met fin à l’archevêché de Moûtiers-Tarentaise[42].

Leconcordat de 1802 rassemble, avec le titre de Chambéry et Genève, l'ensemble des deux départements savoyards, mettant fin à l’archidiocèse deSaint-Jean-de-Maurienne. En, le diocèse de Maurienne est rétabli, mais en ayant perdu une vingtaine de paroisses, réunies à celui de Chambéry[1].

Le, une constitution apostolique dePaul VI[2] unit les diocèses de Chambéry, deMoûtiers et celui de Maurienne[1]. Cette constitution apostolique indique que les diocèses de Tarentaise et de Maurienne sont réunisæque principaliter à l'archidiocèse de Chambéry« de telle sorte qu'il y ait un seul et même évêque à la tête des trois diocèses et qu'il soit en même tempsarchevêque de Chambéry, évêque de Maurienne et évêque de Tarentaise[DS 2] ».

Cartulaire de Maurienne

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LaCartulaire de Maurienne est un recueil d'actes provenant du diocèse, entre et, et publié sous le titreChartes du diocèse de Maurienne en parAlexis Billiet,archevêque de Chambéry, dans les « travaux » de l'Académie impériale de Savoie.

Liste des évêques

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Articles détaillés :Liste des évêques de Maurienne etListe des évêques et archevêques de Chambéry.

Malgré la mention de quatre personnages parJoseph-Antoine Besson, notamment dès avec un évêque Lucien (Lucianus, episcopus Maurianensis), qui aurait participé à un concile de Rome[43] (repris dans laGallia Christiana auquel Besson participe), et contesté par les auteurs plus récents (chanoine Angley,Adolphe Gros,Jacques Lovie, etc.), le premier évêque titulaire mentionné avec certitude estsaint Felmase, vers la fin duVIe siècle[44],[45],[46],[47]. SelonAdolphe Gros (), historien de la province, soixante-dix évêques se sont succédé sur le siège de Maurienne depuis le saint (v. )[48], auxquels il faut ajouter ceux courant jusqu'à l'union des trois diocèses de Savoie en.

Au cours de la période médiévale, les évêques de Maurienne sont considérés comme les« légats pontificaux pour la Savoie », ayant un rôle diplomatique notamment auprès du comte de Savoie[48]. Leur rôle leur permet d'obtenir également certaines charges ou honneurs[48]. Une douzaine d'entre-eux sont des cardinaux[48]. Le, le roiCharles-Emmanuel III créé le titre honorifique de « Prince d'Aiguebelle » en faveur d'Ignace-Dominique Grisella de Rosignan[49]. Dès lors, l'évêque perd en réalité son pouvoir temporel, le titre de « prince de Maurienne », et doit se contenter d'une rente et du droit sur les seules paroisses d'Aiguebelle, d'Aiton, du Bonvillaret, de Montsappey et de Randens[49].

Plusieurs d'entre-eux ont été moines de l'abbaye de la Novalaise avant leXIe siècle, mais à partir de l'implantation des « Humbertiens » dans la vallée, et ce jusqu'auXIVe siècle, les évêques proviennent, pour les siècles suivants, des grandes familles aristocratiques des environs (Maurienne, Savoie)[48]. Ils sont originaires par la suite duPiémont voisin, puis de laBresse[48].

Du milieu duXIIe siècle jusqu’au milieu duXIVe siècle, les évêques sont traditionnellement élus par lechapitre cathédral[50]. Vers, les papes successifs se réservent le droit de la nomination[50]. À partir de, leduc de Savoie obtient du pape l'indult, c'est-à-dire la possibilité de désigner, en accord avec leSaint-Siège, les futurs évêques dans ses États — Maurienne, Genève et Tarentaise —, mais aussi les abbés[50],[39]. Ces derniers devront être obligatoirement sujets piémontais[39]. Ce principe est confirmé par le concordat de et se maintient jusqu’à l'occupation du duché par les troupes révolutionnaires françaises ()[39]. Avec le rétablissement du diocèse en, les évêques sont à nouveau d'originesavoyarde jusqu'auxannées 1950[48]. Dès lors trois évêques, originaires d'autres provinces se succèdent sur le trône, jusqu'àAndré Bontems, qui à partir de 1966, porte les titres d'archevêque de Chambéry, évêque de Maurienne et évêque de Tarentaise[48].

Notes et références

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Notes

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  1. L'évêché de Maurienne est soumis à la juridiction de l'archevêque de Vienne.

Site desDiocèses de Savoie

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Données extraites du sitewww.catholique-savoie.fr :

  1. « Paroisses » (lire en ligne).
  2. « Histoire et géographie » (lire en ligne).

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Fonds d'archives

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Articles connexes

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Les diocèses dont le nom est inscrit en italique se sont trouvés hors de France après le démantèlement de l'empire en 1814 et 1815.
Province d'Aix
Province deBesançon
Province deBordeaux
Province deBourges
Province deLyon
Province deMalines
Province deParis
Province deRouen
Province deToulouse
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1822-2002 (Prévues par le concordat de 1817,en 1883)
Les diocèses dont le nom est suivi d'une astérisque sont ceux qui ont été rétablis en 1822
Province d'Aix, Arles et Embrun
Province d'Albi (Castres et Lavaur)*
Province d'Alger (1866-1962)
Province desAntilles et de la Guyane (1967)
Province d'Auch*
Province d'Avignon
Province deBesançon
Province deBordeaux
Province deBourges
Province deCambrai
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Province deLyon et Vienne
Province deNouméa (1966)
Province dePapeete (1966)
Province deParis
Province deReims*
Province deRennes (Dol et Saint-Malo) (érigée en 1859)
Province deRouen
Province deSens (-Auxerre)*
Province deToulouse et Narbonne
Province deTours
Sièges immédiats
Depuis la réforme de 2002
Les diocèses dont le nom est inscrit en gras sont des archevêchés non-métropolitains
Province des Antilles et de la Guyane (Saint-Pierre et Fort-de-France)
Province deBesançon
Province deBordeaux (-Bazas)
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Province deNouméa
Province dePapeete
Province deParis
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