| Diocèse de Dol (la)Dioecesis Dolensis | ||
Lacathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. | ||
| Informations générales | ||
|---|---|---|
| Pays | France | |
| Église | catholique | |
| Rite liturgique | romain | |
| Type de juridiction | diocèse | |
| Suppression | 1790 /1801 | |
| Province ecclésiastique | Rennes | |
| Siège | Dol | |
| Diocèses suffragants | aucun | |
| Langue(s) liturgique(s) | latin | |
| Calendrier | julien puisgrégorien | |
| Site web | www.bistummainz.de/bistum/index.html | |
Localisation du diocèse | ||
| (en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | ||
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Lediocèse deDol (enlatin :dioecesis Dolensis) est un ancien diocèse de l'Église catholique enFrance.
Il était un des neufévêchés historiques deBretagne. Le territoire dudiocèse correspondait auPays de Dol et a de nombreusesenclaves sur tout le territoire breton. Le siège épiscopal se trouvait àDol-de-Bretagne.

La tradition donnesaintSamson comme étant le fondateur de l'évêché de Dol (VIe siècle), mais en fait Samson était un évêque missionnaire, itinérant, fondateur de l'abbaye de Dol[1].En marge de l'empire carolingien, la (Petite) Bretagne manifeste son désir d'indépendance lorsque les successeurs de Charlemagne s'affaiblissent : le comte puis ducNominoë, ayant réussi à obtenir son autonomie politique (845)[2], épure l'épiscopat breton[3] pour y placer des fidèles : en 849, lors du synode de Coitlouh[4], il dépose et remplace les évêques d'Aleth, Vannes, Quimper et Léon et érige àDol un siège épiscopal[5],[6] (il n’est pas question de métropole et encore moins de primatie). Le motif en est la présence sur les sièges épiscopaux de Vannes, Léon, Quimper et Aleth de prélats francs nommés par le pouvoir carolingien lors de l'invasion de la Bretagne par ses troupes et, partant, suspects ou rétifs aux princes bretons. Convaincus en outre desimonie après enquête par le pape Léon IV, il apparut impossible de les faire juger et déposer par une assemblée de douze autres évêques de la même nation franque. À défaut Nominoë et l'abbéConwoïon convoquèrent à Redon une assemblée de religieux et de seigneurs pour juger les évêques Suzannus de Vannes, Salacon d'Aleth, Liberal de Léon et Félix de Quimper, convaincus de simonie. Ils furent remplacés sur leurs sièges par des prélats bretons réputés plus dignes. C'est à tort qu'André Rhein affirmait que l'évêché de Dol fut érigé en archevêché, primatie de Bretagne[7]. L'immense territoire de l'ancienroyaume de Domnonée fut divisé en trois entre les diocèses nouvellement créés de Dol,Saint-Brieuc etTréguier. Ceux de Rennes et Nantes continuaient de relever de Tours, les comtés correspondant n'étant pas encore passés sous l'autorité des rois bretons.

Le ressort de l'évêché de Dol faisait de lui le plus petit évêché armoricain, fragmenté en nombreuses enclaves dans ceux de Tréguier, Saint-Brieuc, Aleth, Rennes, ainsi qu'une enclave de quatre paroisses dans l'Archidiocèse de Rouen appeléeexemption de Saint-Samson. Dès l'année suivante unconcile fut réuni à Tours pour rétablir les évêques francs sur leurs anciens sièges en menaçant Nominoë d'excommunication. Leconcile de Savonnières en 859 précise àSalomon de Bretagne que l' archevêque métropolitain de Tours conserve son autorité sur la Bretagne et qu' « aucun évêque ne peut être ordonné dans votre pays sans son consentement »[8], mais qu'il examinerait la question de la métropole quand la paix se serait établie entre les Bretons et les Francs.
Après l'extinction du schisme grâce aux négociations (862-866) avec le pape Nicolas Ier[9], le particularisme breton se manifeste tout au long des IXème-Xème siècles : les rois bretons, successeurs de Nominoë, qui ne veulent pas dépendre de l’archevêque franc de Tours[10], tentent d'obtenir de Rome la création d’une métropole. Une demande en bonne et due forme de pallium pour Dol est cependant rejetée dès 866[11]. Le roi Salomon tenta d'amener le papeAdrien II à ses vues par l'envoi de riches cadeaux et d'or, sans succès. Néanmoins la métropole de Dol, « usurpation politique »[12], tenta d'exister : Henri Waquet parlait d’une suprématie, à la fois féodale et religieuse, que l'archevêque Wicohen [c.960/970] exerça sur une grande partie de la Bretagne du Nord[13]. Jean XIII (965-972) condamne de nouveau les prétentions métropolitaines de Dol[14]. Dol obtient le pallium, et donc une semi-autonomie (1076-1144), sous Grégoire VII (archevêqueÉven, 1076)[15], Urbain II (1093)[16], Pascal II (1109)[17], jusqu'au refus de Lucius II (1144)[18], mais la question reste toujours pendante. Unconcile se tint à Dol en 1128 qui décida entre autres de la fondation du prieuré de Saint-Martin deMorlaix[19].
De longues querelles, où les autres diocèses bretons tendent à leur tour à une indépendance, voient s'affronter devant le pape les intérêts opposés deHenri II Plantagenêt, qui souhaite le maintien d'un archevêché breton, et ceux dePhilippe Auguste, qui tient à une relation hiérarchique plaçant les évêchés bretons sous l'autorité d'un archevêque (le métropolitain de Tours) issu de son royaume. La papauté soutient le plus souvent les prétentions du siège de Tours. La demande expresse de Philippe-Auguste et l'affaiblissement du pouvoir breton comme de celui des Plantagenêt font pencher la balance : l'affaire s'achève par la bulleLicet primum émise le[20] par le papeInnocent III qui confirme que le diocèse de Dol estsuffragant de l'archidiocèse métropolitain de Tours, avec interdiction de se dire archevêque ou de porter le pallium. C'est une victoire majeure de la monarchie capétienne sur la principauté bretonne qui précède de peu la confiscation et la conquête de la majeure partie de l'empire Plantagenêt, et l'assignation d'un mari capétien à la petite duchesseAlix de Bretagne.
Les archevêques, puis évêques, de Dol, ont toujours occupé la première place et la présidence des États de Bretagne quand ceux-ci ne se tenaient pas en présence du souverain (le duc, puis le roi après l'annexion). Ce droit fut confirmé par un arrêt du Conseil du Roi rendu le, mais ce droit fut perdu après 1664[21] ; pour protester contre la perte de ce droit, les évêques de Dol s'abstinrent désormais de paraître aux États, ou y vinrent tout en protestant de leurs droits[22]. Jamais les archevêques de Dol n'ont été "primats de Bretagne" ni n'en ont porté le titre.
Lors de la création des départements, lesparoisses du doyenné de Dol sont incorporées au département d'Ille-et-Vilaine ; celles du doyenné de Bobital, de Coëtmieux, de Lannion et de Lanvollon incorporées au département desCôtes-du-Nord ; celles du doyenné de Lanmeur, partagées entre les départements desCôtes-du-Nord et duFinistère ; celles de l’exemption de Saint-Samson, intégrées au département de l'Eure qui relève dès lors dudiocèse d'Évreux.
Laconstitution civile du clergé,décrétée par l'Assemblée nationale constituante le etsanctionnée parLouis XVI le suivant, supprime le diocèse de Dol.
À la suite duconcordat de 1801, le diocèse de Dol n'est pas rétabli : par la bulleQui Christi Domini du, le papePie VII supprime le diocèse qui sera définitivement incorporé àcelui de Rennes.
Le, les archevêques de Rennes sont autorisés à joindre à leur titre celui d'évêque de Dol.
C'est l'évêché de l'Hexagone qui a eu le plus grand nombre d'enclaves dans d'autres évêchés, 49 des 96 paroisses formaient 33 enclaves en Bretagne, à laquelle s'ajoute l'exemption de Saint-Samson en Normandie[23]. L'évêché de Dol était son proprearchidiaconé, comportait avant laRévolution 90 paroisses et 7trèves enBretagne et 4 paroisses deNormandie réparties sur 7doyennés :
Les paroisses deLanmodez,Loguivy-lès-Lannion,Perros-Guirec,Trévou-Tréguignec,Lanmeur (et satrèveLocquirec),Coadout (et sa trèveMagoar) etLanvellec, bien qu'enclavées dans l'évêché de Tréguier, appartenaient à l'évêché de Dol, tout comme la paroisse deLocquénolé, enclavée dans l'évêché de Léon[24].
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