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dans le motchou, le digrammech représente la consonne /ʃ/ (en notationphonologique) et le digrammeou correspond à la seule voyelle /u/. Ce mot contient donc quatre lettres et deux graphèmes, chacun un digramme.
dans le motloi, le digrammeoi est un graphème unique représentant la suite de phonèmes /wa/, qui ne correspond pas à la suite des phonèmes représentés par chacun des signes, /o/ puis /i/.
Pour qu'une suite de deux lettres soit considérée comme un digramme dans une langue donnée, il faut qu'elle soit bien attestée dans le système d'écriture, voire être productive. On peut, enfrançais, noter dans n'importe quelnouveau mot lephonème /ʃ/ parch, ce qui confirme son statut de graphème, donc de digramme.
Un digramme est composé de lettres qui peuvent par ailleurs représenter des voyelles ou des consonnes. Un digramme de voyelles est aussi appelé « faussediphtongue » quand les deux lettres notent une voyelle simple, et non une diphtongue. C'est le cas enfrançais par exemple pourou = [u],ai = [e] ou [ɛ],eu = [œ] ou [ø], etc. Legrec ancien en connaît aussi :ου vaut [oː] etει vaut [eː]. De même, engrec moderne pourου = [u],αι = [ɛ] ou encoreη,υ,ει,ηι,οι,υι = [i].
Il peut y avoir deux raisons historiques à cela : soit le digramme a été inventé pour représenter un son distinct, soit il correspond à une ancienne diphtongue devenue voyelle simple. Le premier cas est très courant pour les langues écrites avec l'alphabet latin, qui souvent possèdent des sons à la fois plus nombreux et différents. Par exemple, les différentes façons de noter le son /ʃ/ dans les langues européennes :ch en français,sh en anglais,sch en allemand,sz enpolonais,x en portugais, catalan et basque... sont dues à son absence enlatin classique. Autre exemple, en grec ancien, les phonèmes [oː] et [eː] du dialecteionien-attique ne pouvaient pas, en raison de l'absence de signes qui leur fussent propres après la réforme de 403 avant l'ère chrétienne, être notés autrement. Ce sont bien là de fausses diphtongues.
On nomme phénomène demonophtongaison une ancienne diphtongue devenue voyelle simple. En grec moderne et en français, de nombreuses notations actuelles s'expliquent par le jeu d'une ancienne monophtongaison : par exemple,au se disait bien /au/ enancien français et non /o/.
Les deux processus ne sont pas identiques : c'est un moyen de pallier les lacunes d'unsystème d'écriture dans le premier cas, un archaïsme dû à l'évolution secondaire de diphtongues anciennement prononcées comme telles dans le second. Ainsi, les graphèmes composés (digrammes et trigrammes) sont plus nombreux en français (du fait de ses langues d'origines et de son histoire) que dans la plupart des autres langues romanes (voir une analyse des raisons de ce phénomène dans la section consacrée aufrançais de l'article qui recense les digrammes et trigrammes dans plusieurs langues).
À la différence de laligature, l'identité graphique des graphèmes fondamentaux combinés n'est pas altérée. Par exemple,au etou sont des digrammes, tandis queæ etœ sont des ligatures.
Dans une écriture bicamérale, un digramme lié se distinguera d’un digramme simple par la majusculisation : si les deux caractères doivent être en majuscule capitale et le reste en bas-de-casse, c’est bien un digramme lié (exemple :IJsselmeer en néerlandais), sinon c’est un digramme simple (exemple :Château en français).
Il faut noter qu'un flottement entre digramme et ligature peut exister pour des raisons historiques, en raison de la persistance de l'utilisation de choix graphiques, même si une tendance prédomine dans le monde moderne digital. Par exemple ledigramme IJ néerlandais flotte entre le digramme composé de deux lettres sans modification, et la ligature composée des deux lettres IJ partiellement déformées, voire la formey avec des points (comme ij, et non comme un tréma) dans l'alphabet enseigné aux élèves.
On ne confondra pas legraphème et lalettre : tout digramme est un graphème mais tout digramme n'est pas considéré comme une lettre. En effet, dans certaines langues le digramme reste considéré comme deux lettres séparées (il n'est pas comptabilisé dans l'ordre alphabétique). Au contraire, dans d'autres, les digrammes fonctionnent comme des lettres nouvelles qui ont leur propre place dans leclassement alphabétique.
Par exemple, le digrammech en français n'est pas une lettre : il n'est pas compté dans l'alphabet et le motcheval doit être classé, dans un dictionnaire, par exemple, entre des mots ence et enci. Envietnamien, cependant,ch est un digrammeet une lettre. Ainsi,chiếc doit être cherché à la rubrique des mots ench, placée après tous les mots commençant parc. On peut illustrer cela par des mots à classer :