Au, Digoin est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].Elle appartient à l'unité urbaine de Digoin[Note 2], une agglomération inter-régionale regroupant trois communes, dont elle estville-centre[Note 3],[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digoin, dont elle est la commune-centre[Note 4],[15]. Cette aire, qui regroupe 8 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (58,5 %), zones agricoles hétérogènes (12,3 %), forêts (9,8 %), zones urbanisées (9,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,4 %), eaux continentales[Note 5] (1,4 %),terres arables (0,9 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La découverte de vestigesgallo-romains[23] témoignent d'une implantation relativement ancienne. Le lieu a porté les nomslatins deDenegontium puis deDigonium[24].
Pendant plusieurs siècles, l'activité de la ville se déroula aux alentours de la grève sur laquelle était aménagée unport pour la Loire. De ce port étaient exportés vers le val de Loire et Paris lesvins du Mâconnais et du Chalonnais ainsi que des bois duMorvan et de lapierre de taille.
La création du canal deRoanne à Digoin et ducanal latéral à la Loire (1838 tous deux) nuit petit à petit à la navigation sur la Loire qui décline tout au long de la deuxième moitié duXIXe siècle. Unpont-canal en pierre de taille, long de 243 mètres (onze arches) permet aucanal latéral à la Loire de franchir cette dernière afin d'aller se connecter 4 kilomètres plus loin, aucanal du Centre, au lieu-dit le Paradis (cette jonction sera déplacée au port Campionnet par la suite). À la fin duSecond Empire, la rigole navigable de l'Arroux est ouverte ; elle porte, grâce à un pont-canal métallique, les eaux de l'Arroux pour alimenter le canal latéral.
Le, une fête a été organisée pour célébrer joyeusement le nouvel éclairage public de la ville, rendu possible grâce à la construction d'uneusine à gaz près de la levée du canal (usine qui, dans un premier temps, alimenta 60 becs de gaz pour les particuliers et 120 destinés à l'éclairage des rues et de quelques édifices publics, tels la mairie, l'hôpital et les écoles)[27].
Durant le mois de, la ville de Digoin a été le siège de multiples conflits entre les armées française et allemande :
le 10, les Allemands ont saboté la voie ferrée passant par Digoin ;
le 16, les routes ont commencé à être encombrées par les réfugiés français ;
le 17, l'armée allemande est arrivée par l’axe Autun, Digoin et Moulins. Puis, elle s’est emparée des ponts surplombant la Loire ;
le 18, l'occupation de la Saône-Loire est totale ;
le 19, l'arrivée des chars allemands met fin aux derniers combats.
De 1940 à 1944, la ville se situait à la frontière entre la zone occupée par les Allemands et la zone non-occupée. Elle est très vite devenue une ville frontière reliant les deux zones. De plus, elle se situe à une heure deVichy qui était la ville du siège dugouvernement français de l’État français.
La ville a été un lieu de tension entre les Allemands et les résistants :
Marcellin Vollat a été déporté le. Il était le maire de Digoin à titre posthume de 1945 à 1947 ;
Titus Bartoli, instituteur en retraite, est un ancien combattant arrêté par la gendarmerie française le pour distribution de tracts communistes et emprisonné plusieurs semaines à Chalon. Il a été fusillé le par les Allemands.
De l'après-guerre jusque dans les années 1960, Digoin et ses usines ont fait appel à beaucoup de main-d'œuvre étrangère de toutes origines (Espagnols, Portugais, Italiens, Marocains, Turcs, Tunisiens et d'autres). La Briérette, quartier nord-est de Digoin, a accueilli l'immigration des années 1960. Beaucoup de personnes s'installèrent alors dans la cité ouvrière du Tonkin (entre la gare actuelle et la rue Francis-de-Pressensé). Elle appartenait ainsi que d'autres à la Faïencerie. N'étant plus aux normes, elle est détruite dans les années soixante-dix, de même que plus tard, lacité d'urgence construite rue du Bac, ses habitants ont été relogés, avec la création des cités de la Faïencerie et de la C.E.C (Allia de nos jours).
Le déclin démographique depuis la fin du XXe siècle
De nombreux immigrés dans les années 1970-1980 sont partis pour de plus grandes villes comme Roanne, Lyon et la région parisienne. Beaucoup d'immigrants espagnols seraient repartis en Espagne. Digoin demeure une ville cosmopolite ouvrière avec une culture « melting pot » issue du rêve américain.
De nos jours, Digoin perd la majorité de ses jeunes qui, pour trouver du travail, doivent quitter la région vers de plus grandes agglomérations. Depuis moins de 30 ans, la commune a perdu le tiers de ses habitants de 12 000 dans les années 1980 à 8 000 en 2010.
Le maire sortant, Maxime Castagna, divers droite, ne se représente pas. Au premier tour : 5 526 inscrits, 3 898 votants soit 70,54 % de participation, dont 149 blancs ou nuls. Deux listes se présentent : celle de M. Fabien Genet "Génération Digoin", divers droite, qui obtient 2 439 voix soit 65,05 % des votants et celle de Philomène Baccot, "Envies d'agir", union de la gauche. Il n'y a pas de deuxième tour. La listeGénération Digoin obtient 24 élus sur 29. La Liste "Envies d'agir" 5 élus sur 29.
La ville de Digoin est jumelée avecGerolstein, une ville d'eau de l'Eifel dans le land deRhénanie-Palatinat enAllemagne. Le jumelage a été scellé le 09/05/1987 à Gerolstein et le 05/09/1987 à Digoin. Les deux villes jumelées entretiennent des échanges intensifs, entre les habitants de leurs cités et les nombreuses associations, écoles, organisations qui sont fortement impliquées dans ce partenariat.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2022, la commune comptait 7 380 habitants[Note 6], en évolution de −5,52 % par rapport à 2016 (Saône-et-Loire : −1,06 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population atteignit jusqu'à 12 000 habitants ; aujourd'hui elle est aux environs de 9 000 habitants (et 12 000 habitants avec les communes environnantes).
Structure de la population par grandes tranches d'âges en 2011 et 2016
De 2011 à 2016 la population de la commune a diminué de 4,11 %, passant de 8 146 habitants à 7 811. L'évolution est marquée par la diminution des toutes les classes d'âge à l'exception de celles de 60 à 74 ans et des 75 ans et plus.
Population par grandes tranches d'âge, en 2011 et 2016[38]
L'église Notre-Dame-de-la-Providence, reconstruite à partir de 1876 et achevée dans son gros-œuvre en 1894, entièrement rénovée intérieurement à partir de 1975 à l'initiative de l'abbé Rhéty.Cigognes et cigogneau (église de Digoin, 2007).
L'ObservaLoire, musée installé dans les anciens abattoirs réhabilités, consacré aufleuve Loire et à ses canaux[41]. L'ObservaLoire a été créé en 2001. Il donne la possibilité d'observer, à partir de sa galerie vitrée, le canal, la Loire, le pont-canal et la faune et la flore présentes. L'observaLoire propose des expositions temporaires et quatre salles d'exposition permanentes : salle des canaux, salle de la Loire, salle « marine de la Loire » (vie du port de Digoin) et la salle sous l'eau permettant de voir diverses espèces de poissons[42].
ObservaLoire de Digoin (Musée de la Loire et des canaux).
L'église Notre-Dame-de-la-Providence (1869), dont la façade dispose de tympans et de chapiteaux sculptés entre 1975 et 1978 par le tailleur de pierre Pierre Griot (Cluny) d'après des dessins deMichel Bouillot[43] (artiste qui dota également l'édifice de deux tableaux : unSaint François prêchant aux oiseaux suspendu au-dessus de la chaire à prêcher débarrassée de son abat-voix et uneRésurrection de Lazare au-dessus de la chapelle des morts[44]).
Le square du 8-Mai, jardin public, qui occupe l'emplacement d'une très importante tannerie qui fonctionna pendant 135 ans à Digoin (de 1825, année de sa fondation, à 1960) : la tannerie Chopin[46].
Le cinéma Le Majestic de Digoin fait partie des Cinémas Panacéa (gérés par l'association Panacéa) qui comptent 3 autres cinémas : le cinéma « Le Danton » deGueugnon et, depuis février 2022, les cinémas Les Plessis deMontceau-les-Mines et Le Morvan duCreusot (qui appartenaient à Pathé-Gaumont) depuis que Régis Faure, gérant du cinéma Le Majestic à Digoin et président de Panacéa, est devenu leur nouveau propriétaire[47],[48].
D'azur à une ancre renversée d'argent sommée d'un croissant accosté de deux étoiles d'or, l'ancre accostée des lettres F et M aussi d'or et soutenue de deux besants, accompagné en pointe et en dessous de l'anneau des lettres C et I aussi d'or[50].
Ce blason est utilisé par la mairie depuis le début duXXe siècle. Il provient d’armes de1626 sculptées sur une maison de la ville, d'appartenance inconnue. Il s’agissait d’un blason ovale (de Dame).
L'ancre renversée (avec un petit organeau à l’extrémité du « diamant », la « sincenelle ») est l’emblème de la marine de Loire. Les étoiles pourraient également symboliser la navigation. Le croissant d’or en chef évoque les croisades, mais symbolise également la richesse et la renommée. Ces armes appartenaient probablement à un riche batelier, dans une ville qui vivait du commerce fluviatile sur la Loire.
Certains blasonnements décrivent des besants et non des quartefeuilles, en contradiction avec les représentations du blason. La signification des lettres F et M, C et I reste obscure. Il pourrait s’agir des initiales du mari et de sa femme (blason de Dame), rajoutées au blason sur sa représentation murale.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Digoin comprend une ville-centre et deux communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Structure devenue musée le 13 mai 1992, après avoir été leCentre de documentation de la céramique de Digoin créé en 1972[45]. Il est situé auno 8 rue Guilleminot[19].
↑ab etc« Digoin », surgoogle.fr/maps. Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
↑« Digoin, carte interactive » surGéoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
↑EV6 c'est quoi ? -eurovelo6.org, site édité par le Conseil Régional du Centre.L’EuroVelo 6 Atlantique-Mer Noire est l’un des douze itinéraires du réseau EuroVelo 6 né à l’initiative de laFédération européenne des cyclistes (ECF) (…).Son objectif est de suivre trois des plus grands fleuves européens, creusets de la civilisation européenne : la Loire, le Rhin et le Danube. Elle traverse donc la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Croatie, la Bulgarie et la Roumanie.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑[Aubry, Peyrouse & Walter 2003] Thierry Aubry, Jean-Baptiste Peyrouse et Bertrand Walter, « Les feuilles de laurier de Volgu (Saône-et-Loire) : une énigme en partie résolue ? »,Paléo,no 15,(lire en ligne [surjournals.openedition.org], consulté en).
↑« Observaloire : Digoin joue enfin sa carte Loire »,Images de Saône-et-Loire, n° 127, septembre 2001, p. 14-18.
↑Frédéric Lafarge, « 2007-2017 : Il y a dix ans, Michel Bouillot nous quittait »,Images de Saône-et-Loire, n° 188, décembre 2016, p. 20-23.
↑À la demande de l'abbé Lucien Rhéty (1921-2010), curé du lieu à partir de 1966. Source : Marie-Aude Poisson, « Michel Bouillot, l'Émerveilleur. Images Sacrées. », Éditions Doyen, Chevagny-sur-Guye, 2021(ISBN978-2905990-29-7).