| Nom complet | Didier Joseph Louis Pironi |
|---|---|
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Villecresnes,France |
| Date de décès | (à 35 ans) |
| Lieu de décès | Poole,Dorset (Royaume-Uni) |
| Nationalité |
| Années d'activité | 1973-1987 |
|---|---|
| Qualité | Pilote automobile |
| Nombre de courses | 70 |
|---|---|
| Pole positions | 4 |
| Podiums | 13 |
| Victoires | 3 |
| Champion du monde | vice-champion en 1982 |
Didier Pironi, né le àVillecresnes enSeine-et-Oise (aujourd'hui enVal-de-Marne) et mort accidentellement le àPoole auRoyaume-Uni dans une courseoffshore debateaux à moteurs, est unpilote automobile etmotonautiquefrançais.
Il court enFormule 1 à partir de la saison 1978 et remporte trois courses dont deux avecFerrari en1982, année où il lutte pour le titre mondial, notamment avec son coéquipierGilles Villeneuve qui se tue lors des essais duGrand Prix de Belgique. Il est lui-même victime d'un terrible accident trois mois plus tard lors duGrand Prix d'Allemagne qui met fin à sa carrière de pilote alors qu'il est en tête du championnat.

En1972, Didier Pironi court le Grand National[1] (épreuve parallèle auTour de France automobile) surFord Capri 2600 RS groupe 2 comme coéquipier deJacques Hoden[2]. Sa carrière prend forme en 1972 lorsqu'il remporte leVolant Elf sur le circuit duCastellet. Intégré à la Filière Elf, il va alors grimper tous les échelons jusqu'à laFormule 1. En1974, il remporte le titre de champion de France deFormule Renault, ainsi que leChallenge Européen de Formule Renault, puis en1976 le titre dechampion d'Europe de Formule Renault. En1977, il passe à laFormule 2 (troisième du championnat derrière son coéquipierRené Arnoux et l'AméricainEddie Cheever) non sans avoir effectué cette année-là une pige victorieuse enFormule 3 puisqu'il remporte le prestigieuxgrand prix de Monaco F3, véritable ticket d'entrée pour laFormule 1 car disputé sous l'œil du gratin du sport automobile mondial.

En1978, Didier Pironi intègre l'écurieTyrrell (alors sponsorisée parElf), où il peut effectuer ses gammes dans l'ombre de son compatriotePatrick Depailler, le premier pilote de l'équipe. Cette même année, et malgré les réticences de son employeurKen Tyrrell, Didier Pironi dispute les24 Heures du Mans en compagnie du vétéranJean-Pierre Jaussaud sur le prototypeAlpine-Renault A442B. Malgré des soucis de transmission et une chaleur éprouvante (l'Alpine-Renault A442B est une voiture ouverte mais recouverte d'une bulle deplexiglas qui rend l'atmosphère de l'habitacle absolument étouffante), l'équipage Jaussaud-Pironi décroche dans laSarthe une victoire historique pour lesport automobile français.

En1979, malgré sa volonté de changer d'air (il a pu mesurer en 1978 la différence entre la surpuissante structure Renault au Mans et le côté plus artisanal de Tyrrell), Pironi effectue une deuxième saison pour l'écurie de Ken Tyrrell. Au sein d'une équipe désormais incapable de rivaliser avec les meilleures écuries (Ferrari, Williams, Ligier...), Didier doit se contenter de grappiller quelques places d'honneur, au gré des incidents de course.

En1980, Pironi rejointLigier avec de grosses ambitions. L'année précédente, l'équipe française s'est en effet montrée en mesure de jouer régulièrement la victoire. Le potentiel de la Ligier se concrétise dès le cinquième grand prix de la saison àZolder enBelgique, puisque Didier Pironi y décroche avec brio sa première victoire en Formule 1. Mais malgré les belles performances des Ligier, Pironi se lasse vite des coups de gueule de son patronGuy Ligier et du statut de premier pilote dont bénéficie son coéquipierJacques Laffite. Didier Pironi préfère alors répondre positivement aux sollicitations de laScuderia Ferrari, pourtant au fond du gouffre en cette saison 1980. Avec Ligier, il termine tout de même la saison à la cinquième place du championnat des pilotes.
En1981, Didier Pironi découvre une Scuderia Ferrari en pleine reconstruction, qui suivant le modèle de Renault, s'est lancée dans le développement d'un moteurturbocompressé. Dans un contexte technique délicat, Pironi subit le plus souvent la loi de son redoutable coéquipier québécoisGilles Villeneuve, auteur cette année de deux victoires rentrées dans les annales de la Formule 1, et adulé des tifosi. Cette saine rivalité interne n'empêche pourtant pas Pironi et Villeneuve d'entretenir une grande amitié hors-piste.

L'arrivée à maturité du moteurturbo permet à l'ensemble de l'équipe Ferrari d'entretenir de grosses ambitions pour lasaison 1982. Le début d'année est pourtant marqué par les conflits politiques qui empoisonnent l'atmosphère de la Formule 1. Porte-parole des pilotes, toujours très impliqué dans les questions liées à la sécurité, Didier Pironi se transforme ainsi en véritable leader syndicaliste lors de la fameusegrève des pilotes auGrand prix d'Afrique du Sud 1982 (il s'agissait de protester contre un projet de super-licence qui aurait entravé la liberté contractuelle des pilotes). D'un strict point de vue sportif, le début de saison n'est pas vraiment conforme aux ambitions de la Scuderia Ferrari et il faut attendre leGrand Prix de Saint-Marin 1982 (boycotté par la plupart des écuries britanniques) pour retrouver les Ferrari à leur aise. Alors que l'on s'achemine vers un facile doublé Villeneuve-Pironi, Pironi entreprend en fin de course d'attaquer son coéquipier. Il s'ensuit un duel fratricide dont Pironi sort vainqueur. S'estimant trahi par son ami et coéquipier (le stand Ferrari avait implicitement gelé les positions en agitant le panneau « Slow » devant ses pilotes), Villeneuve ne cache pas son amertume sur le podium, boudant ostensiblement le succès de Pironi.
La réconciliation entre les deux amis n'aura jamais lieu puisque lors des qualifications du Grand Prix suivant disputé enBelgique en mai 1982, Gilles Villeneuve se tue dans son tour de décélération après avoir essayé de battre Pironi qui était à la sixième position. Puis, au mois de juin, Pironi est impliqué dans un nouveau drame : s'élançant de lapole position auGrand Prix du Canada (performance qu'il dédie à son coéquipier disparu), il cale au départ et se fait emboutir par l'Osella de l'inexpérimenté pilote italienRiccardo Paletti, qui est tué sur le coup[3].
Affecté par ces drames à répétition, Pironi n'en met pas moins à profit une remarquable série de places d'honneur ainsi qu'une victoire auGrand Prix des Pays-Bas àZandvoort pour s'emparer de la tête du championnat du monde. Au volant d'une Ferrari de plus en plus performante, Pironi s'affirme à quelques épreuves de la fin du championnat comme le grand favori pour le titre mondial. Mais tous ses espoirs s'évanouissent lors des essais duGrand Prix d'Allemagne : roulant à vive allure sous la pluie, il s'envole sur la Renault d'Alain Prost, au ralenti devant lui et masquée par le brouillard. Après un terrible vol plané, la Ferrari retombe sur son nez, broyant les jambes de son infortuné pilote. Encore conscient, Pironi parvient à convaincre les médecins de ne pas l'amputer, mais sa carrière de pilote de F1 vient de s'arrêter. Au championnat pourtant, seul le FinlandaisKeke Rosberg parviendra à le dépasser à l'issue des cinq dernières courses (et pour 5 points seulement), faisant de Didier Pironi le vice-champion du monde1982, son écurie Ferrari est championne du monde des constructeurs,Patrick Tambay etMario Andretti ayant succédé aux pilotes accidentés.
Après plusieurs mois d'hospitalisation, de multiples opérations et une interminable rééducation, Didier Pironi peut reprendre une vie normale. En1986, quatre ans après son accident, il retrouve même le volant de monoplaces de Formule 1. Il s'installe pour la toute première fois en grand secret à huis clos dans le baquet d'une F1 sur le petit circuit privé deDavron (entre La Ferme Neuve et lechâteau de Wideville à côté deSaint-Nom-la-Bretèche enrégion parisienne). Par la suite, Didier effectuera de vrais essais, notamment sur lecircuit de Dijon-Prenois (Pironi fera successivement des tests pour les écuries françaisesAGS,Ligier etLarrousse) en vue d'un éventuel come-back. Mais les essais ne sont guère concluants et poussent Pironi à regarder ailleurs.
Après avoir assisté à l'invitation dePhilippe Streiff etGilles Gaignault aux championnats du Monde « offshore » qui se disputent autour de l'île deKey West au sud deMiami enFloride à la mi-, Didier, véritablement enthousiasmé, se découvre une nouvelle passion. En 1986, il se lance dans la compétition aux commandes du surpuissant Rocky-Euromarché aux côtés de Jean-Pierre Fruitier, le seul pilote français dans la discipline. Puis, en 1987, avec le soutien financier d'Elf et du groupe Midialvia ses marquesBanania etColibri, il monte sa propre équipe et fait construire le « Colibri » qu'il pilote lui-même.
Début, Pironi remporte sa première victoire àArendal enNorvège mais, deux semaines plus tard, le, Pironi et l'ensemble de son équipage constitué de Jean-Claude Guénard et du journalisteBernard Giroux se tuent à bord duColibri, après que le bateau s'est retourné à très haute vitesse et s'est écrasé à la surface au large de l'île de Wight dans le sud de l'Angleterre.
LeColibri, restauré et piloté par le piloteJean-Pierre Jarier est offert àMichel Hommell, créateur du musée duManoir de l'automobile àLohéac où il est exposé.
| Saison | Ecurie | Châssis | Moteur | Pneus | GP disputés | Victoires | Pole positions | Meilleurs tours | Points inscrits | Classement |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1978 | Elf Team Tyrrell | 008 | Ford-Cosworth V8 | Goodyear | 16 | 0 | 0 | 0 | 7 | 15e |
| 1979 | Team Tyrrell Candy Tyrrell Team | 009 | Ford-Cosworth V8 | Goodyear | 15 | 0 | 0 | 0 | 14 | 10e |
| 1980 | Équipe Ligier Gitanes | JS11/15 | Ford-Cosworth V8 | Goodyear | 14 | 1 | 2 | 3 | 32 | 5e |
| 1981 | Scuderia Ferrari SpA SEFAC | 126CK | Ferrari V6 turbo | Michelin | 15 | 0 | 0 | 1 | 9 | 13e |
| 1982 | Scuderia Ferrari SpA SEFAC | 126C2 | Ferrari V6 turbo | Goodyear | 10 | 2 | 2 | 2 | 39 | 2e |
| Total | 70 | 3 | 4 | 6 | 101 |
| # | Année | Manche | Date | Grand Prix | Circuit | Position de départ | Écurie | Voiture | Résumé |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | 1980 | 5/14 | Belgique | Zolder | 2e | Ligier-Ford | JS11/15 | Résumé | |
| 2 | 1982 | 4/16 | Saint-Marin | Imola | 4e | Ferrari | 126 C2 | Résumé | |
| 3 | 1982 | 9/16 | Pays-Bas | Zandvoort | 4e | Ferrari | 126 C2 | Résumé |
| Année | Voiture | Équipe | Équipiers | Résultat |
|---|---|---|---|---|
| 1976 | Porsche 934 | Kremer Racing | Marie-Claude Charmasson /Bob Wollek | 19e |
| 1977 | Renault Alpine A442 | J. Haran de Chaunac | René Arnoux /Guy Fréquelin | Abandon |
| 1978 | Renault Alpine A442B | Renault Sport | Jean-Pierre Jaussaud | Vainqueur |
| 1980 | BMW M1 | BMW France | Dieter Quester /Marcel Mignot | 14e |
| Les pilotes n'ayant pas participé à au moins une épreuve ne sont pas mentionnés ; les années indiquent une participation à au moins une épreuve de la saison. | |
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