| Duchesse d'Angoulême | |
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| Comtesse de Ponthieu |
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| Fratrie | François II Élisabeth de France (sœur consanguine) Claude de France (sœur consanguine) Louis de France Charles IX Henri d'Angoulême Henri III Marguerite de Valois (sœur consanguine) François de France Victoire de Valois (sœur consanguine) Jeanne de France (sœur consanguine) |
| Conjoints | Horace Farnèse() François de Montmorency(à partir de) |
Diane de France,duchesse d'Angoulême, née àParis le, morte à Paris le, est une princesse française contemporaine desguerres de Religion.
Fille légitimée du roiHenri II et deFilippa Duci, et épouse deFrançois de Montmorency, sa vie se trouve étroitement liée au destin de la famille royale et à lamaison des Montmorency. Elle constitue un appui important de la monarchie durant le soulèvement de laLigue.
Elle meurt à l'âge de 80 ans, ayant vécu sous le règne de sept rois. C'est son personnage qui apparaît dans le livre d'Alexandre Dumas,Les Deux Diane.
Née en, elle est la fille naturelle du Dauphin Henri (le futurHenri II) et deFilippa Duci, une Piémontaise[1].
Elle est élevée par la favoriteDiane de Poitiers[2], ce qui fait dire à certains qu'elle est sa fille et celle du roi (c'est l'opinion deBrantôme)[3]. Elle profite d'une éducation soignée, parle plusieurs langues (espagnol, italien, latin), joue de plusieurs instruments et danse « fort bien ».
En, son pèreHenri II signe un contrat avec les agents du Pape dans lequel il promet la jeune Diane àHorace Farnèse (1531-1553), fils dePierre-Louis Farnèse et deGerolama Orsini, et petit-fils du papePaul III, mais élevé en France, à la cour de François Ier. En échange, Horace (Orazio en italien) reçoit leduché de Castro et une rente annuelle de 25 000 écus. Diane est légitimée en 1548 (elle a 10 ans).
A 15 ans, le à Paris, elle épouseHorace Farnèse, alors investi du duché de Castro. Celui-ci meurt au combat à laBataille d'Hesdin le suivant, tué par un arquebusier, la laissant veuve après seulement cinq mois de mariage.
Le, àVillers-Cotterêts, le roi la remarie àFrançois de Montmorency (1530-1579), fils aîné duconnétableAnne de Montmorency. Le connétable dira de sa belle-fille à Henri II que « c'était la seule de ses enfants qui lui ressemblât ».
Après la mort d'Henri II en 1559, elle est très appréciée par ses demi-frèresCharles IX etHenri III qui la titre duchesse de Châtellerault en 1563[4], d'Étampes en 1573 puis, après son veuvage en 1579, lui donne enapanage en 1582 leduché d'Angoulême et lecomté de Ponthieu[5]. Elle est également dame de Cognac, de Merpins, et d'Hérisson[6].
Elle réside souvent au « château du bois de Vincennes »[7], résidence de la famille de Montmorency[8], mais en 1584 elle se fait construire, à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Pavée, un bel hôtel, l'Hôtel d'Angoulême[9], connu de nos jours sous le nom d'« hôtel Lamoignon »[10].
Fin 1588, après l'exécution sommaire duduc de Guise et de son frère lecardinal de Guise, elle négocie la réconciliation d'Henri III de France avec son héritier, le roiHenri III de Navarre.
En 1589, après l'assassinat de son demi-frère le roi Henri III, elle s'installe en Touraine, àCivray-de-Touraine, puis àNotre Dame La Riche où elle demeure jusqu'en 1594 (évitant ainsiParis et les luttes de pouvoir entre laLigue et Henri de Navarre, devenu le roi Henri IV de France).
En 1594, elle quitte la Touraine pour revenir à Paris, à Vincennes ou à Fontainebleau[11]. Elle jouit d'un grand crédit auprès d'Henri IV, et se voit chargée de l'éducation du Dauphin, le futurLouis XIII.
En 1609, c'est elle qui rapatrie la dépouille deCatherine de Médicis deBlois à laBasilique de Saint Denis auprès de son époux, le roi Henri II, père naturel de Diane.
En 1619, Diane de France, duchesse d'Angoulême, meurt le, âgée de 80 ans, sans descendance, sa fille Anne et son fils François, nés de son deuxième mariage, étant morts jeunes. Le suivant, son corps est inhumé dans l'église ducouvent des Minimes de la place Royale à Paris, où une épitaphe est dressée. Une plaque de cuivre sur le cercueil portait l'inscription« Diane de France, fille et sœur légitime du Roy, duchesse d'Angoulesme, douairière de Montmorency, décédée à Paris en janvier 1619. »[12].

Le tombeau de Diane de France, duchesse d'Angoulême, placé dans la chapelle d'Angoulême de l'église du couvent des Minimes de la place Royale fut orné en 1621-1623[13] d'une statue funéraire en marbre, exécutée par le sculpteur des Bâtiments Royaux (de 1618 à sa mort, en 1637)Thomas Boudin[14].
La disposition de la statue dans la chapelle ainsi que la configuration et la décoration somptueuse de cette dernière sont connues par la description qu'en a fait Sauval, et par deux dessins, l'un de la collectionGaignières[15], l'autre de l'album Lenoir (fol. 4)[16].
Diane de France est représentée en position traditionnelle d'orante, mais il est possible que la commande ait particulièrement voulu évoquer une de ses attitudes familières, telle qu'elle est citée dans laHarangue funèbre[17] que lui a consacrée Mathieu de Morgues : « Son oraison estoit humble, et servante: lorsqu’elle prioit, la composition de son visage & de ses mains tesmoignoit une grande attention intérieure, & il estoit aisé de lire dans ses yeux les affections de son ame. »
Cette œuvre est le seul élément du monument funéraire de la duchesse qu'Alexandre Lenoir parvint à soustraire à la fureur destructrice desrévolutionnaires. Elle fut répertoriée et attribuée à Boudin dans leCatalogue duMusée des monuments français (no 118).
Lorsque ce musée, installé depuis 1795 dans l'ancien couvent des Petits-Augustins, fut fermé en 1816 afin de libérer les lieux pour la nouvelleÉcole des Beaux-Arts de l'Académie, ses collections furent dispersées. La statue échoua alors dans une crypte de la nécropole royale à Saint-Denis, où elle se trouvait encore en 1897, traînant, selon Paul Vitry, « sans socle, sans piédestal d'aucune sorte, à contre-jour, presque invisible, entre le Charlemagne de Gois et les énormités de Dupaty et de Cortot[18] ». Propriété de l'Etat, elle fut classée monument historique au titre d'objet en 1906[19].
En 1956, la statue a été déposée par leMusée du Louvre à l'Hôtel d'Angoulême Lamoignon. Depuis 1969, elle est installée, avec la statue funéraire de son neveuCharles d'Angoulême exécutée en 1661 parPierre II Biard, dans une aile moderne créée dans la cour de cet ancienhôtel particulier parisien qui fut la demeure de Diane de France et abrite aujourd'hui laBibliothèque historique de la ville de Paris.
Diane de France | ||||||
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