Pour les articles homonymes, voirDiadoque (homonymie).
| Diadoque de Grèce (el)Διάδοχος της Ελλάδας | ||
Armoiries du diadoque de Grèce. | ||
Drapeau personnel du diadoque. | ||
Dernier diadoque de Grèce Paul de Grèce (1967-1973) | ||
| Création | ||
|---|---|---|
| Abrogation | [N 1] | |
| Premier titulaire | Luitpold de Bavière | |
| Dernier titulaire | Paul de Grèce | |
| Site internet | greekroyalfamily.gr | |
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Lediadoque de Grèce (dugrec ancien :διάδοχος /diádokhos, qui signifie simplement« successeur ») ouprince royal de Grèce est l'héritier du trônede Grèce à l'époque contemporaine. Depuis1973-1974 et l'abolition de la monarchie, il ne s'agit plus que d'une sorte detitre de courtoisie, lesconstitutions grecques ne reconnaissant pas lestitres de noblesse.
Depuis letraité de Londres de 1832, le titre est attribué au fils aîné du souverain ou, à défaut, au prince de sa dynastie le plus proche en degré ou, à défaut, à la princesse de sa dynastie la plus proche en degré. À partir de1844, laconstitution grecque établit en outre que le diadoque doit confesser lareligion orthodoxe, ce qui n’est pas sans poser de difficulté à une époque où ladynastie royale est catholique. Depuis la mise en place de laconstitution de 1952, les filles du monarque ont le pas sur leurs cousins mais viennent après leurs frères dans l’ordre de succession au trône.
Ni laconstitution grecque de 1844, nicelle de 1864, qui servent de base aux autres lois fondamentales duroyaume de Grèce, ne reconnaissent lestitres de noblesse. Elles interdisent au contraire aux souverains hellènes d'en conférer[N 2]. Dans ces conditions, l'expression« diadoque de Grèce » renvoie davantage à une fonction (celle d'héritier du trône) qu'à un titre proprement dit.
De fait, le mot« diadoque », qui vient dugrec ancienδιάδοχος (diádokhos) signifie simplement« successeur, qui recueille la succession de ». C'est undéverbal du grec ancienδιαδέχομαι (diadékhomai), qui veut lui-même dire« recevoir par succession »[1]. À l'époque hellénistique, « diadoque » désignait ainsi les généraux successeurs d'Alexandre le Grand[2].
Letraité de Londres du, quiplace lamaison de Wittelsbach sur letrône de Grèce et pose les bases de la future monarchie hellène, établit que la couronne y est« héréditaire par ordre deprimogéniture dans la descendance du roiOthon, ou à défaut, dans celle de son frèreLuitpold, ou à défaut, dans celle de son frèreAdalbert »[N 3]. En attendant la naissance d'un hypothétique prince héritier, il fait donc de Luitpold le premier diadoque (« successeur ») du tout nouveau royaume de Grèce[3].
La question de la succession dynastique se complique après leCoup d'État du 3 septembre 1843 et l'instauration de laconstitution de 1844. En effet, la nouvelle loi fondamentale dispose, dans son article XL, que les successeurs d'OthonIer doivent confesser lareligion orthodoxe pour pouvoir monter sur le trône[N 4]. Or, tous les Wittelsbach sontcatholiques et ni Luitpold ni aucun membre de sa parentèle ne semblent prêts à abjurer leur religion pour accéder au trône de Grèce. OthonIer n'ayant pas d'enfant légitime, l'identité du diadoque reste donc indécise pendant plusieurs années[4].
Ladéposition d'Othon et de sa femmeAmélie en1862[5] résout cependant la question dynastique en proclamant la déchéance des Wittelsbach[6] et enappelant unenouvelle dynastie sur le trône en la personne deGeorgesIer[7]. En1864, unenouvelle constitution est adoptée par le royaume de Grèce. Son article XLV établit que« la Couronne hellénique et les droits constitutionnels qui lui sont attachés sonthéréditaires et se transmettent, par ordre deprimogéniture, aux descendants directs,naturels etlégitimes du roi GeorgesIer, les héritiers mâles étant toujours préférés aux femmes »[8].
Durant presque quatre-vingt dix ans, cet article constitutionnel est interprété sous une forme quasi-salique, les Grecs n'envisageant de voir une femme monter sur le trône qu'en cas d'extinction totale des mâles de la dynastie[réf. nécessaire]. Il faut attendre laréforme constitutionnelle de1952 pour que les choses évoluent. Un article explicitatif est alors ajouté au précédent. Celui-ci établit « que la couronne de Grèce échoit de préférence aux descendants de chacun des rois, selon leur ordre de naissance, la préférence étant donnée aux enfants de sexe masculin ». Depuis cette réforme, les filles du monarque ont donc préséance sur leurs cousins mâles mais viennent après leurs frères dans l'ordre de succession à la couronne[9].
Aucun article constitutionnel ni aucun traité international liés auxlois de succession au trône de Grèce n'établissent de règle concernant le mariage des descendants du souverain. L'institution dumariage morganatique, d'origine allemande, n'existe pas officiellement dans le pays et aucune règle explicite n'oblige les membres de la famille royale à épouser des individus de rang similaire au leur, autrement dit des personnes issues de maisons souveraines.
Malgré tout, en Grèce comme dans les autres pays européens, les unions inégales ont longtemps été considérées comme desmésalliances. Très sourcilleuse sur les questions matrimoniales, la reineSophie de Grèce, épouse du roiConstantinIer, a ainsi interdit à ses filsGeorges II etPaulIer d'épouser des femmes qu'elle jugeait inférieures à eux en rang. Le roiAlexandreIer lui-même n'est parvenu à épouser uneroturière qu'en secret etson épouse n'a jamais obtenu les rangs et titres dereine des Hellènes.
Tous les membres de la famille royale ayant conclu des mariages inégaux n'ont cependant pas été exclus de la succession. Dans la jeune génération, le diadoquePaul, sa sœurAlexia et son frèreNikólaos ont tous épousé des roturiers sans courir le risque d'être exclus de la famille royale.
| Portrait | Héritier | Période | Monarque | Explications |
|---|---|---|---|---|
| Luitpold,prince de Bavière Né le àWurtzbourg (Bavière) — Mort le(à 91 ans) àMunich (Bavière) Futur régent de Bavière (1886-1912) | — (11 ans, 10 mois et 11 jours) | OthonIer | Lors de l'élection au trône d'Othon Ier, letraité de Londres de1832 précise qu'en l'absence d'enfant légitime du roi, son frère Luitpold est reconnu héritier du trône[3]. | |
| Succession indécise | — (18 ans, 7 mois et 5 jours) | Laconstitution grecque de 1844[10] et le traité de Londres de 1852[11] établissent que l'héritier du trône doit professer lareligion orthodoxe. Or,Luitpold et les autres membres de lamaison de Wittelsbach refusent de se convertir, ce qui pose la question de la succession[4]. Les Wittelsbach sont définitivement déchus par un décret du Parlement daté du[6]. | ||
| Vacance du trône | ||||
| Portrait | Héritier | Période | Monarque | Explications |
|---|---|---|---|---|
| Succession indécise | — (5 ans, 4 mois et 3 jours) | GeorgesIer | Après l'élection de GeorgesIer en1863, la succession au trône reste floue jusqu'à la naissance du diadoque Constantin[N 5]. | |
| Constantin,prince de Grèce et de Danemark Né le àAthènes (Grèce) — Mort le(à 54 ans) àPalerme (Italie) Futur roiConstantinIer | — (44 ans, 7 mois et 16 jours) | Premier prince à naître sur le sol grec depuis ladisparition de l'Empire byzantin[12], il est baptisé Constantin dans l'espoir d'accomplir la prophétie qui dit qu'unbasileus portant ce nom libéreraConstantinople et rendra sa gloire à la Grèce[13],[14]. | ||
| Georges,prince de Grèce et de Danemark Né le àTatoï (Grèce) — Mort le(à 56 ans) àAthènes (Grèce) Futur roiGeorges II | — (4 ans, 2 mois et 23 jours) | ConstantinIer | Jugé tout aussi germanophile que son père, il est exclu de la succession par les puissances de l'Entente et par le Premier ministreElefthérios Venizélos pendant laPremière Guerre mondiale[15],[16]. | |
| Succession indécise | — (3 ans, 5 mois et 12 jours) | AlexandreIer RégentPávlos Koundouriótis RégenteOlga Constantinovna de Russie | Après la destitution deConstantin Ier, la succession au trône est une nouvelle fois indécise.Alexandre Ier ayant conclu unmariage inégal sans obtenir l'autorisation duPrimat de l'Église grecque, safille posthume n'est pas dynaste[17],[18]. À la mort du roi, la couronne est proposée à son frère cadet,Paul, qui la refuse[19]. Après plusieurs semaines de crise institutionnelle, unréférendum rend finalement la couronne à Constantin Ier[20]. | |
| Georges,prince de Grèce et de Danemark Né le àTatoï (Grèce) — Mort le(à 56 ans) àAthènes (Grèce) Futur roiGeorges II | — (1 an, 11 mois et 5 jours) | ConstantinIer | Georges reprend sa place dans l'ordre de succession après la restauration de son père. | |
| Paul,prince de Grèce et de Danemark Né le àTatoï (Grèce) — Mort le(à 62 ans) àAthènes (Grèce) Futur roiPaulIer | — (1 an, 5 mois et 27 jours) | Georges II | Après l'abdication de son père et en l'absence d'enfant du côté de Georges II, le prince Paul devient diadoque de Grèce[13] jusqu'à l'abolition de la monarchie[21]. | |
| Deuxième République hellénique | ||||
| Paul,prince de Grèce et de Danemark Né le àTatoï (Grèce) — Mort le(à 62 ans) àAthènes (Grèce) Futur roiPaulIer | — (11 ans, 4 mois et 29 jours) | Georges II RégentDamaskinos d'Athènes Georges II | Georges II n'ayant pas d'enfant, Paul redevient diadoque quand son aîné estrestauré sur le trône[22]. LesAlliés continuent à le reconnaître comme héritier pendant l'Occupation et la période d'incertitude institutionnelle qui suit la Libération[N 6]. Il ne reprend cependant ses fonctions de diadoque qu'après leretour définitif de Georges II sur le trône, en1946[23]. | |
| Constantin,prince de Grèce et de Danemark Né le(85 ans) àAthènes (Grèce) Futur roiConstantin II | — (16 ans, 11 mois et 5 jours) | PaulIer | Devenu diadoque à l'accession au trône de PaulIer, il remporte unemédaille d'or en voile lors desJeux olympiques d'été de 1960[24]. Il est brièvementrégent lors de l'agonie de son père[25]. | |
| Irène,princesse de Grèce et de Danemark Née le(83 ans) auCap (Afrique du Sud) | — (1 an, 4 mois et 4 jours) | Constantin II | Laconstitution de 1952 ayant réformé lesrègles successorales[9], Irène devient diadoque lors de l'accession au trône de son frère[N 7]. Cette situation inédite provoque une crise au sein de la famille royale : le princePierre se considère en effet mieux placé que sa cousine pour succéder à Constantin II[26]. | |
| Alexia,princesse de Grèce et de Danemark Née le(60 ans) àCorfou (Grèce) | — (1 an, 10 mois et 10 jours) | Alexia succède à sa tante à sa naissance. Elle garde le titre de diadoque jusqu'à la naissance de son frèrePaul. | ||
| Paul,prince de Grèce et de Danemark Né le(58 ans) àTatoï (Grèce) Dernierdiadoque de Grèce | — (de jure) (6 ans et 12 jours) — (titre de courtoisie) (49 ans, 7 mois et 9 jours) | Constantin II RégentGeorgios Zoitakis RégentGeórgios Papadópoulos | Titré diadoque à sa naissance, Paul le reste nominalement durant laDictature des Colonels. Après l'abolition de la monarchie, il use de ce statut comme d'untitre de courtoisie. | |
| Troisième République hellénique | ||||
| Konstantínos Aléxios,prince de Grèce et de Danemark Né le(27 ans) àNew York (États-Unis) | Depuis le (titre de courtoisie) (2 ans, 10 mois et 16 jours) | Paul II (prétendant au trône) | Fils du précédent, il est reconnu par certains médias comme diadoque de Grèce à la mort de son grand-pèreConstantin II en 2023[27],[28],[N 8]. | |
Légende :
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