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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?Lesdiacritiques de l'alphabet grec sont un ensemble de signes ajoutés aux signes graphiques (leslettres) pour en modifier la prononciation. L’alphabet grec originel ne possédait aucundiacritique : la langue fut, pendant des siècles, écrite seulement encapitales. Les diacritiques, eux, sont apparus à lapériode hellénistique mais ne sont devenus systématiques qu'auMoyen Âge, à partir duIXe siècle. Le grec (ancien etmoderne) tel qu'il est écrit actuellement est donc le résultat de plusieurs siècles d'évolution ; les diacritiques y sont maintenant obligatoires.
L'alphabet grec est attesté depuis leVIIIe siècle av. J.-C., mais jusqu'en403 av. J.-C., les lettres grecques, qui n'existent qu'encapitales, se tracent différemment selon lespolis, les États. Cette année-là, lesAthéniens décident d'employer l'alphabet en usage àMilet (enIonie)[1] et qui va s'imposer au reste du monde grec, supplantant plus ou moins vite lesalphabets grecs archaïques, ditsépichoriques (« local, qui n'existe que dans un lieu »). Le modèle ionien, cependant, n'est composé que de capitales.
C'est à l'époque hellénistique que les grammairiensalexandrins, en particulierAristophane de Byzance (iiie et iie sièclesav. J.-C.), inventent le système de notation de l'accentuation[2]. Ceux-ci consistent essentiellement enesprits, marques d'aspiration (l'aspiration étant toutefois déjà notée sur certaines inscriptions, non au moyen de diacritiques mais de lettres pleines ou de lettres modifiées), et enaccents, dont l'usage va peu à peu se généraliser, avant d'être perfectionné auMoyen Âge. Il faut attendre leIIe siècle pour que les accents et les esprits apparaissent, sporadiquement, dans lespapyrus.
À partir du début duIXe siècle, laponctuation, lesminuscules (formant un ensemble composite de formescursives et de réductions decapitales) et les diacritiques se systématisent, et les manuscrits plus anciens sont même corrigés. L'imprimerie accélérera le processus de normalisation[3],[4].
En grec, les signes diacritiques se placent habituellement au-dessus des lettres minuscules, et à gauche des majuscules lorsque seule la première lettre du mot est en majuscule. Dans les mots ou phrases entièrement en lettres capitales, ils sont aujourd’hui omis, excepté pour lesdiarèses ou la conjonctionή (« ou »). Ils ont aussi été placés au-dessus ou à droite des lettres capitales auparavant par certains éditeurs[5] ou dans certains styles archaïques. Sans la plupart des signes diacritiques, les mots en majuscules peuvent parfois être ambigus[6].
Ce n'est que récemment, en 1982, que l'ancien système, dit « polytonique », qui indiquait les accents et les esprits en usage dans le grec ancien mais qui n'avaient plus cours a été remplacé par un système « monotonique » qui n'a gardé que l'accent aigu marquant la syllabe à accentuer fortement dans le grec parlé[7].
Les diacritiques servant au grec ancien sont donc plus nombreux que ceux dugrec moderne. On nomme « système polytonique » (πολυτονικὸν σύστημα /polytonikòn sýstêma) l'ensemble des règles d'utilisation des diacritiques de la langue ancienne : en effet, cette langue se distinguait par l'existence de troisaccents, en fait des modulations, d'où le termepolytonique, « à plusieurs intonations ». On oppose ce système complexe à celui ditmonotonique, utilisé actuellement pour le grec moderne (voir plus bas).
Les esprits ouspiritus ne s'écrivent que sur unevoyelle ou unediphtongue initiale ainsi que sur la consonnerhô (Ρ ρ). Leur nom signifie proprement « souffle » (dulatinspiritus) et non « âme ». Ils indiquent la présence (esprit rude ouspiritus asper :῾) ou non (esprit doux ouspiritus lenis :᾿) d'une consonne/h/ devant la première voyelle du mot.
Leur placement se fait selon les règles suivantes :
Tout mot à initiale vocalique ou débutant par unrhô doit porter un esprit. Un texte en capitales au long n'en portera cependant pas. Uniôta adscrit (voir plus bas) ne pouvant pas porter de diacritiques, il sera distingué de cette manière : Ἄιδης n'est donc pas composé de la diphtongue ᾰι, qui serait diacritée Αἵ- avec la majuscule, mais de la diphtongue à premier élément long ᾱι, qu'on pourrait aussi écrire ᾍ-.
À l'origine, dans l'alphabet qu'utilisaient les Athéniens, lephonème [h] était rendu par la lettreêta (Η), qui a donné leHlatin. On a vu que lors de laréforme de 403 av. J.-C., on a adopté un modèle d'alphabet ionien, qui s'est imposé à l'ensemble de la Grèce. Or dans ce modèle,êta en était venu à noter un [ɛː] ([ɛ] long) : un nouveau rôle rendu possible par lapsilose (disparition de l'aspiration) survenue en grec ionien, qui permettait d'employerΗ pour noter maintenant cette lettre. Par conséquent, une fois le modèle ionien popularisé, il n'était plus possible de noter le phonème [h] alors même que celui-ci restait prononcé dans certains dialectes, dont l'ionien-attique d'Athènes et, partant, lakoinè, jusqu'à l'époque impériale.
Pour noter cet esprit, Aristophane de Byzance (iiie et iie sièclesav. J.-C.) systématise l'utilisation d'un Η coupé en deux dont on trouve des attestations épigraphiques antérieures (àTarente etHéraclée, cités de laGrande-Grèce)[8]. Cette partie deΗ donnaⱵ, parfoisL, caractère ensuite simplifié en ◌⳰ dans les papyrus puis en ◌̔ à partir duXIIe siècle, devenant le diacritique nomméπνεῦμα δασύ /pneûma dasý, « souffle rude ». Il ne faut pas perdre de vue qu'à cette époque le phonème [h] avait déjà disparu du grec. L'invention et le perfectionnement de ce diacritique qui était devenu inutile est donc d'un archaïsme grammatical exceptionnel.
L'emploi de l'esprit rude comme diacritique, cependant, se limite aux initiales vocaliques et aurhô en début de mot ; il n'est donc pas possible d'indiquer facilement la présence de [h] à l'intérieur d'un mot ou devant une consonne :ὁδός se lithodós (« route ») mais dans le composé σύνοδοςsýnodos (« réunion », qui donnesynode en français), rien n'indique qu'il faut liresýnhodos. En grammaire grecque, on dit d'un mot débutant par [h] qu'il est « δασύς »dasýs (« rude »).
Si l'on considère maintenant le cas de la lettrerhô, on constate dans le dialecteionien-attique (celui d'Athènes qui, devenu lakoinè, a donné naissance augrec moderne), que le phonème /r/ était toujourssourd à l'initiale :ῥόδον (« (la) rose ») se prononçait ['r̥odon] et non ['rodon]. Pour noter ce phénomène, le rôle de l'esprit rude a été étendu : toutrhô initial doit donc le porter. Cela explique pourquoi les mots d'origine grecque débutant par unr passés enfrançais s’écrivent toujoursrh- :rhododendron, par exemple. Toutefois, comme il existe des dialectes à psilose (disparition de l'aspiration, comme l'éolien deSappho), les éditions modernes de tels textes utilisent parfois l'esprit doux sur lerhô initial.
Sauf dans les éditions françaises, lorsque deuxrhô se suivent dans un même mot, il est possible de les écrireῤῥ, comme dansπολύῤῥιζος/polýrrhizos (« qui a plusieurs racines »). Dans une édition française, le mot serait écrit πολύρριζος. Il s'agit d'une graphie étymologisante retrouvé sous la forme-rrh- dans des mots français tels quecatarrhe (du grecκατὰ/katà « de haut en bas » +ῥέω/rhéô « couler »).
Alors que l'esprit rude indique la présence d'un phonème [h], l'esprit doux note l'absence d'un tel phonème : de fait, il n'a aucun rôle, si ce n'est de permettre une meilleure lecture ; en effet, puisque seules les voyelles initiales peuvent le porter, comme l'esprit rude, il indique clairement le début de certains mots. Dans les manuscrits médiévaux, souvent de lecture malaisée, il est évident qu'un tel signe joue un rôle somme toute non négligeable.
L'invention de l'esprit doux, ouπνεῦμα ψιλόν/pneûma psilón « souffle simple », est aussi attribuée àAristophane de Byzance, mais il a cependant préexisté. Il s'agit simplement de l'inversion du rude : le demi-êtaꟵ aboutit à ◌⳱ puis à◌̓.
En cas decrase (contraction de deux voyelles enhiatus entre deux mots liés par le sens), la voyelle issue de la fusion des deux voyelles porte un signe de même forme qu'un esprit doux (aux premiers temps, il s'agissait d'uneapostrophe), laκορωνίς /korônís (littéralement : « petit crochet »). Puisqu'un esprit doux ne peut se trouver que sur la lettre initiale d'un mot, il n’est pas possible de confondre la corônis avec l’esprit :καὶ ἐγώ /kaì egố (« moi aussi ») donneκἀγώ /kagố après crase.
La crase se limite à un petit nombre d'expressions, parmi lesquelles la célèbre dénomination de l’« homme de bien », en grecκαλὸς κἀγαθός /kalòs kagathós, crase pourκαλὸς καὶ ἀγαθός /kalòs kaì agathós (proprement : « beau et bon »).
Lorsque la première des deux voyelles se contractant porte une aspiration, la corônis est remplacée par un esprit rude :ὁ ἐμός /ho emós >οὑμός /houmós (« le mien »). Si c'est la deuxième voyelle qui est aspirée et cette aspiration peut être indiquée au moyen d'une consonne aspirée, la corônis reste douce :τῇ ἡμέρᾳ /tễ hêmérâ >θἠμέρᾳ /thêmérâ (« au jour »,datif singulier).
L'usage de la corônis n'est pas très ancien et ne date que du Moyen Âge.
Apparu au cours du Moyen Âge, le tréma, ou διαίρεσις/diaíresis (qui donne en françaisdiérèse) se met sur uniôta ou unupsilon afin d'indiquer que ces deux lettres ne forment pas le second élément d'une diphtongue mais le début d'une nouvelle syllabe, presque exactement comme en français (aïe,aiguë/aigüe). On le trouve dans un petit nombre de mots :αὐτή/autế [auˈtɛː] « elle-même », maisἀϋτή/aütế [ayːˈtɛː] « cri de guerre », ou encoreῥοΐσκος/roḯskos [r̥oˈiskos] « gland en forme de grenade décorant le bas de la robe du grand-prêtre des Juifs ».
Dans certaines éditions, le tréma est omis si la graphie n'est pas ambiguë ;ἀϋτή/aütế peut très bien s'écrireἀυτή : la place de l'esprit suffit à indiquer le statut indépendant de l'upsilon.
Le tréma s'utilise dans un texte en capitales au long contrairement aux esprits et accents. Il ne peut pas se trouver en début de mot.
La langue grecque classique connaissait desdiphtongues à premier élément long,ᾱι [aːʲ], ηι [ɛːʲ] et ωι [ɔːʲ], fréquentes dans laflexion nominale etverbale. Ces diphtongues, cependant, ont été simplifiées à partir duIIe siècle av. J.-C. pour le dialecte d'Athènes, soit par abrègement du premier élément : [aːʲ] > [aʲ], soit, cas le plus fréquent, parmonophtongaison : [aːʲ] > [aː] (amuïssement du second élément). Les inscriptions antiques écrivent doncΑΙ, ΗΙ, ΩΙ avant leIIe siècle etΑ, Η, Ω ensuite.
Les manuscrits médiévaux, à partir duXIIIe siècle, cependant, gardent une trace étymologique de ces anciennes diphtongues (il ne faut pas perdre de vue que les diacritiques ont été conçus par les grammairiens de l'Antiquité) en écrivant l'iôta afin de marquer qu'il est muet (ce qui n'est vrai qu'à leur époque, pas à celle de la rédaction des textes classiques d'avant leIIe siècle). On le place sous la voyelle concernée en nommant ce diacritiqueiôta souscrit :νεανίᾳ/neaníâi « jeune homme »,κεφαλῇ/kephalễi « tête »,δώρῳ/dốrôi « don » (tous trois audatif singulier). Une lettrecapitale peut rarement recevoir l’iôta souscrit : on écrira dans ce casᾼ, ῌ, ῼ ; mais, le plus souvent, comme c'est toujours le cas lorsque le mot est entièrement écrit en majuscules), l'iôta est adscrit (et en minuscule) :Αι, Ηι, Ωι ; de plus, uniôta adscrit ne reçoit aucun diacritique. Ainsi, le verbe « chanter » s'écritᾄδω/ấidô s'il ne commence pas une phrase etἌιδω (ou plus rarementᾌδω) en début de phrase. La dernière graphie montre bien combien la place des diacritiques importe :Ἄι doit être lu comme [ˈaːʲ] ; s'il s'agissait de la diphtongue normale, l'iôta recevrait les diacritiques :Αἴ [ˈaʲ].
Certains signes sont utilisés à des fins purement grammaticales ouphilologiques ; ils n'apparaissent donc que dans des ouvrages didactiques,philologiques ou scientifiques (épigraphie,papyrologie,paléographie, etc.).
C'est le cas dumacron et de labrève (deux diacritiques datant du Moyen Âge), qui permettent d'indiquer laquantité des voyelles αa, ιi, υu. En effet, l'écriture est ambiguë puisque le même signe note deux phonèmes. L'alpha, par exemple, peut valoir [a] ou [aː]. Afin de faire apparaître la quantité, on utiliseraᾱ/ā pour [aː] etᾰ/a pour [a] et on fera de même avecῑ/ī etῐ/i,ῡ/ū etῠ/u.
Enfin, dans les éditions philologiques, les lettres dont la lecture n'est pas sûre (la plupart du temps parce que la source, manuscrit ou papyrus, est corrompue et il n'y a pas d'autre source permettant de comparer) sont traditionnellement accompagnées d'un point souscrit. Voici, à titre d'exemple, un fragment deSappho tel que présenté dans leGreek Lyric, Sappho and Alcaeus, édité par David A. Campbell chez Loeb Classical Library (les passages manquants sont entre crochets droits ; les lettres qui y sont placées sont supputées ; le point seul indique la présence d'une lettre illisible) :
La langue grecque de l'Antiquité était àaccent de hauteur, au même titre que lelituanien classique ou que lesanskrit védique. Elle connaissait deux ou trois (il n'est pas aisé de trancher) accents, dont une modulation (consulterAccentuation du grec ancien) :
L'une des inventions majeures des philologues alexandrins, peut-être encore Aristophane de Byzance, avec celle des esprits, a consisté à indiquer la place des accents, ce que les inscriptions classiques n'avaient jamais fait. Le système choisi est simple : ce sont des accents dont le tracé représente la modulation vocale. Ainsi, l'élévation de la voix (↗) est représentée par un trait ascendant suscrit, l'accent aigu : ´ ; la modulation montante puis descendante (↗↘) par l'accent dit circonflexe ^, mais généralement rendu comme untilde, ou parfois aussi comme unebrève inversée ◌̑ (c'est le cas avec la police utilisée pour les entrées duDictionnaire grec-français d'Anatole Bailly). Enfin, l'absence d'élévation ou la descente (↘) est symbolisée par un trait descendant, l'accent grave : `. À l'origine destinés à faciliter la lecture des textes d'Homère, ces signes alexandrins à visée didactique étaient placés sur chaque voyelle d'un mot :Ἂφρὸδίτὴ, l'accent grave indiquant visiblement une absence d'élévation de la voix. Rapidement, seul l'accent aigu a été conservé :Ἀφροδίτη.
Le placement des accents suit celui des esprits :
Tous les mots ne portent pas d'accent (il existe desenclitiques et desproclitiques). Dans un texte en capitales au long, les accents et les esprits sont omis.
Le système accentuel du grec et ses règles sont décrits en détail dans l'article « Accentuation du grec ancien ».
Nomméeτόνος ὀξύς /tónos oxús, « intonation aiguë », l'élévation de la voix est représentée par l'accent aigu. D'après des témoignages de philologues antiques, cette élévation atteignait une quinte.
L'accent aigu peut se trouver sur une voyelle ou une diphtongue de n'importe quel timbre, mais sa position dans le mot respecte leslois de limitation (en pratique, il ne remonte pas au-delà de lasyllabe antépénultième si la dernière voyelle est brève, au-delà de la pénultième si la dernière voyelle est longue).
L'intonation grave ouτονὸς βαρύς/tonòs barýs est marquée par l'accent grave. Il n'est pas possible de déterminer exactement comment cette intonation était réalisée. Dans les premiers temps, toute voyelle atone pouvait le porter (Ἂφρὸδίτὴ), ce qui laisserait penser qu'il ne s'agit pas d'une intonation particulière, comme une chute de la hauteur de la voix, mais d'une absence d'intonation. L'usage, cependant, en a limité l'emploi aux mots à finale aiguë suivis d'un autre mot tonique, mais on ignore ce que cela indique réellement.
Ainsi, l'on utilise l'accent grave en remplacement de l'accent aigu final d'un mot ne se trouvant pas devant une pause : par exemple,τονός/tonós devientτονὸς/tonòs devantβαρύς/barýs. Il ne peut donc se trouver qu'en finale.
En cas d'élision, simple ouaphérèse par élision inverse, la lettre élidée pouvait porter un accent (mais pas un esprit : on n'élide pas les voyelles seules, comme l'articleὁ /ho, « le », ou lepronom relatifὅ /hó « qui (neutre) ») :
Pour une analyse plus détaillée des processus impliqués, consulter l'article « Accentuation du grec ancien ».
Lorsque deux mots se sont fondus en raison d'unecrase, seul le second mot importe :
ὦ ἄνθρωπε/ỗ ánthrôpe >ὤνθρωπε /ốnthrôpe (« ô homme ! »).
Le résultat d'une crase doit porter une corônis ou un esprit rude.
Une voyelle initiale minuscule peut porter au maximum trois diacritiques différents. Il faut donc bien les placer : l'accent tonique se place à droite de l'esprit ou de la corônis (ἄ), au-dessus si c'est un circonflexe (ἆ). L'iôta muet est souscrit et ne gêne pas les diacritiques suscrits (ῳ). L'accent circonflexe se place au-dessus du tréma (ῧ), les autres accents entre les deux points (ΐ).
Avec des majuscules capitales, les diacritiques se placent à gauche de la lettre et l'iôta muet est adscrit :Ἄ, Ἆ, Ωι, excepté dans le diarèse :Ϋ͂, Ϊ.
Le caractère complexeᾗ, ci-dessus, forme un mot unique, qui se lithễi et signifie « à qui » (datif féminin dupronom relatif).

Au cours de sa longue histoire, la langue grecque continua d'évoluer. À partir de lakoinè, l'accent de hauteur est devenu unaccent d'intensité, la consonne [h] s'est perdue (psilose), le iôta « muet » l'est réellement devenu : les trois accents, les esprits et le iôta souscrit sont donc inutiles pour noter la langue actuelle, ledémotique (δημοτική /dimotikí) et dans des usages modernisés de lakatharévousa (καθαρεύουσα /katharévousa) qui peut aussi conserver les diacritiques anciens partradition.
Il fallut cependant attendre avril1982 pour que le gouvernement grec accepte par décret le système ditmonotonique (μονοτονικό σύστημα /monotonikó sístima) car il n'utilise qu'un seul type d'accent écrit, qui note la place de l'accent tonique. Cet accent unique, nomméτόνος /tónos, remplace les trois accents du grec ancien, qui se sont confondus. On le trace généralement comme un accent aigu, bien que certains éditeurs préfèrent un accent droit (exemples ci-contre), afin de bien marquer la distinction :Unicode, à cet égard, offre un emplacement spécifique aux lettres accentuées du système monotonique. Selon la police affichée, les accents aigus polytoniques et les accents monotoniques peuvent prendre un œil (tracé) différent. Selon Yannis Haralambous,« l’accent vertical n’a jamais existé en grec, du moins avant l’arrivée des premières polices américaines le contenant… et subitement on a donc vu des livres composés avec l’accent vertical[9]. » Le glyphe de l’accent tonique dans la table de caractères grecs d’Unicode a d’ailleurs été corrigé pour ne plus être vertical depuis la version 3.0 d’Unicode[9].
Le grec actuel utilise encore le tréma pour lever les ambiguïtés :Ευρωπαϊκό /Evropaïkó, « européen » ; sans tréma, le mot*Ευρωπαικό /Evropaikó se lirait *Evropekó.
L'accent aigu ne s'emploie normalement pas pour les monosyllabes. Il peut cependant fonctionner de manière réellement diacritique et permettre de distinguer des homonymes commeπου /pou,pronom relatif etπού /poú, adverbe interrogatif de lieu (« où ? »).
Enfin, lanumération grecque alphabétique datant de l'Antiquité est encore utilisée à la manière deschiffres romains ; laκεραία /keraía ainsi que l'αριστερή κεραία /aristerí keraía sont employés comme signes auxiliaires servant à isoler les lettres numérales mais ne sont pas réellement des diacritiques. Ainsi : 1996 =͵αϡϟϛ, 42 =μβʹ.
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