Patañjali en fait une étape préliminaire dusamādhi. Les deux termes sont interchangés pour désigner ces états de conscience « transcendants ». Par exemple, les traductionsCh'an en chinois,Sŏn en coréen,Thiền en vietnamien etZen en japonais sont des noms d’écoles de dhyāna bouddhistes, dérivées les unes des autres, où dhyāna prend ce sens fort de samādhi.
On rencontre plus souvent, en bouddhisme, le terme pālijhāna, parce que les enseignements qui y sont liés sont plutôt une préoccupation de l'écoleTheravāda.
Atteindre les jhānas correspond au développement de la tranquillité et de la sagesse (voirSamatha bhavana). On distingue cinq jhānasde la forme ou de la sphère physique pure, et quatre jhanas dans la méditation sur les royaumes immatériels[3].Anapanasati est la principale technique d'accès aux jhānas, la méditationmetta en est une autre[4]. Ces jhānas sont différenciés en fonction des « facteurs » qui les caractérisent :
Application initiale (mouvement de l'esprit vers l'objet de méditation) :vitakka ;
Application soutenue (saisie de l'objet par l'esprit) :vicāra ;
Pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression decinq empêchements :
le désir des sens (kāmacchanda) ;
la colère ou l'animosité (vyāpāda) ;
la paresse ou la torpeur (thīna-middha) ;
l'agitation ou le remords (uddhacca-kukkucca) ;
le doute (vicikicchā).
Les cinq jhānas du monde de la forme comportent tous des facteurs différents ; leur nombre est souvent réduit à quatre (en ne tenant pas compte d'un état intermédiaire entre le premier et le deuxième, dépourvu de vitakka, mais avec un reste de vicāra) :
la sphère du néant ; le néant n'est pas le mot. Le pratiquant expérimente l'exclusion de toute perception à l'exception de sa Conscience en pleine Félicité.
La sphère de l'Eveil ; l'abolition de la frontière entre la perception et la non-perception.
Dans lebouddhisme mahâyâna, dhyana est uneparamita : une perfection ou vertu[3].Chan est la traduction sémantique en chinois du termedhyâna, et les termesseon ou sǒn,thiền etzen sont lestranslittérations du chinois, respectivement en coréen, vietnamien et japonais du terme. Dans ces écoles, la pratique correspond à la méditation assise enposture du lotus, lezazen au Japon, en Corée, en Chine et au Vietnam.Zazen se pratiquerait aussi enseiza, au Japon et en Corée.[réf. nécessaire]Mais en Chine et au Vietnam, on considère que le seiza coupe lescanaux énergétiques[réf. nécessaire] et que, de plus il n'est pas propre aux pratiques méditatives.
Dhyâna y est traditionnellement présenté comme la triple pratique desila,samadhi etprajna.
La méditation oudhyana conseillée parAdi Shankara (VIIIe siècle), un des grands maîtres yogis de l'Inde, est la voie utilisée par de nombreuses écoles aujourd'hui pour ne faire qu'un avec le Tout : le Brahman. Obtenir le calme mental et physique est recherché[7], ainsi que passer au quatrième niveau desashramas c'est-à-dire renoncer à une vie civile et devenir ascète[8].
Dans lejaïnisme, le termedhyana désigne un exercice de concentration ;samayika, la méditation ; etkayotsarga est le mot qui désigne la contemplation. De nos jours après un travail de recherche important qui a eu lieu au cours des siècles, les responsables de courants jaïns déconseillent une méditation concentrée trop importante qui peut mener à la peine ou créer des vagues de méchanceté intérieure. De nouvelles méditations ont été mises en place, moins percutantes que l'antique méditation jaïne. Néanmoins, ledhyana fait partie des devoirs quotidiens. Il permet de se débarrasser des poussièreskarmiques qui envahissent lejiva : l'âme du croyant[10],[11].
En 2023, un groupe de scientifiques a pu observer des schémas d’activité différents dans le cerveau, lors de la phase de méditation dhyâna. Grâce à leur recherche, ils pourraient par la suite élaborer de nouvelles thérapies d’interventions innovantes permettant de traiter des problèmes de santé mentale et favoriser le bien-être en général.[1]