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Dhyāna

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Bodhisattva assis en méditation.Sahr-i-Bahlol,Khyber Pakhtunkhwa,Pakistan
Premiers siècles de l'ère commune

Dhyāna (sanskrit :ध्यान (devanāgarī) ;pali :झान, romanisation,jhāna ;chinois simplifié : ; chinois traditionnel : ; pinyin :chán ;coréen :, translit. :seon ;zen(?) ;vietnamien :thiền ;tibétain :བསམ་གཏན, Wylie :bsam gtan,THL :Samten) est un terme sanskrit qui correspond dans lesYoga Sūtra dePatañjali au septième membre (aṅga) duYoga. Ce terme désigne des états de concentration cultivés dans l'hindouisme, lebouddhisme, et lejaïnisme. Il est souvent traduit par « absorption », bien qu'étymologiquement il signifie simplementméditation oucontemplation[1]. Le terme méditation est utilisé aujourd'hui comme un mot désignant de nombreuses techniques en occident, il s'apparente à lavigilance en psychologie ou en philosophie[2]. Historiquement et pour le sous-continent indien, dhyana en est le plus proche.

Patañjali en fait une étape préliminaire dusamādhi. Les deux termes sont interchangés pour désigner ces états de conscience « transcendants ». Par exemple, les traductionsCh'an en chinois,Sŏn en coréen,Thiền en vietnamien etZen en japonais sont des noms d’écoles de dhyāna bouddhistes, dérivées les unes des autres, où dhyāna prend ce sens fort de samādhi.

On rencontre plus souvent, en bouddhisme, le terme pālijhāna, parce que les enseignements qui y sont liés sont plutôt une préoccupation de l'écoleTheravāda.

Dans le bouddhisme

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Therāvada

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Atteindre les jhānas correspond au développement de la tranquillité et de la sagesse (voirSamatha bhavana). On distingue cinq jhānasde la forme ou de la sphère physique pure, et quatre jhanas dans la méditation sur les royaumes immatériels[3].Anapanasati est la principale technique d'accès aux jhānas, la méditationmetta en est une autre[4]. Ces jhānas sont différenciés en fonction des « facteurs » qui les caractérisent :

  • Application initiale (mouvement de l'esprit vers l'objet de méditation) :vitakka ;
  • Application soutenue (saisie de l'objet par l'esprit) :vicāra ;
  • Joie, ravissement :piti ;
  • Bonheur :sukha ;
  • Concentration en un point :ekaggata ;
  • Équanimité :upekkha.

Pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression decinq empêchements :

  • le désir des sens (kāmacchanda) ;
  • la colère ou l'animosité (vyāpāda) ;
  • la paresse ou la torpeur (thīna-middha) ;
  • l'agitation ou le remords (uddhacca-kukkucca) ;
  • le doute (vicikicchā).

Les cinq jhānas du monde de la forme comportent tous des facteurs différents ; leur nombre est souvent réduit à quatre (en ne tenant pas compte d'un état intermédiaire entre le premier et le deuxième, dépourvu de vitakka, mais avec un reste de vicāra) :

  1. premier dhyâna :vitakka,vicāra,piti,sukha etekaggata (le monde des cinq sens est complètement transcendé) ;
  2. deuxième dhyâna :piti,sukha etekaggata (il n'y a plus d'action, de mouvement du mental, sont seulement ressentis la joie et le bonheur).
  3. troisième dhyâna :sukha etekaggata (seul le bonheur demeure).
  4. quatrième dhyâna :upekkha etekaggata (pure équanimité, il y a arrêt temporaire de la respiration dans cet état).

Ces deux facteurs, équanimité et concentration, resteront présents dans les4 jhānasdu sans-forme ou non physiques.

Les quatre royaumes immatériels de la méditation sont[3] :

Article détaillé :Arupajhana.
  1. la sphère de l'espace infini
  2. la sphère de la conscience infinie
  3. la sphère du néant ; le néant n'est pas le mot. Le pratiquant expérimente l'exclusion de toute perception à l'exception de sa Conscience en pleine Félicité.
  4. La sphère de l'Eveil ; l'abolition de la frontière entre la perception et la non-perception.

Mahayana

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Chan, soen, thien et zen

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Dans lebouddhisme mahâyâna, dhyana est uneparamita : une perfection ou vertu[3].Chan est la traduction sémantique en chinois du termedhyâna, et les termesseon ou sǒn,thiền etzen sont lestranslittérations du chinois, respectivement en coréen, vietnamien et japonais du terme. Dans ces écoles, la pratique correspond à la méditation assise enposture du lotus, lezazen au Japon, en Corée, en Chine et au Vietnam.Zazen se pratiquerait aussi enseiza, au Japon et en Corée.[réf. nécessaire]Mais en Chine et au Vietnam, on considère que le seiza coupe lescanaux énergétiques[réf. nécessaire] et que, de plus il n'est pas propre aux pratiques méditatives.

Dhyâna y est traditionnellement présenté comme la triple pratique desila,samadhi etprajna.

Dans l'hindouisme

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Historiquement lesmantras répétés, la vision deyantras ou de divinités sont des méditations de l'hindouisme[5],[6].Patanjali a apporté son enseignement sur le dhyana. La première apparition du mot dhyana date duVIIe siècle av. J.-C. et est dû auxUpanishads.

Dans le yoga de Patañjali

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Le motdhyâna se détaille par une méditation profonde avec le mental concentré et le contrôle du souffle c'est-à-dire lespranayamas.

Le dhyāna est alors l'avant-dernier des huit « membres », duRāja Yoga décrit parPatañjali dans lesYoga Sūtra (IIe s.av. J.-C.). Cette étape s'intègre à une pratique beaucoup plus vaste basée sur l'observance simultanée des huit directions appeléesashtānga yoga.

Pour Adi Shankara

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La méditation oudhyana conseillée parAdi Shankara (VIIIe siècle), un des grands maîtres yogis de l'Inde, est la voie utilisée par de nombreuses écoles aujourd'hui pour ne faire qu'un avec le Tout : le Brahman. Obtenir le calme mental et physique est recherché[7], ainsi que passer au quatrième niveau desashramas c'est-à-dire renoncer à une vie civile et devenir ascète[8].

Chez Shrî Aurobindo

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Le dhyana signifie pour le fameux gourou dePondichéry : flux ininterrompu de conscience sur un objet particulier[9].

Dans le jaïnisme

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Article détaillé :Méditation jaïne.

Dans lejaïnisme, le termedhyana désigne un exercice de concentration ;samayika, la méditation ; etkayotsarga est le mot qui désigne la contemplation. De nos jours après un travail de recherche important qui a eu lieu au cours des siècles, les responsables de courants jaïns déconseillent une méditation concentrée trop importante qui peut mener à la peine ou créer des vagues de méchanceté intérieure. De nouvelles méditations ont été mises en place, moins percutantes que l'antique méditation jaïne. Néanmoins, ledhyana fait partie des devoirs quotidiens. Il permet de se débarrasser des poussièreskarmiques qui envahissent lejiva : l'âme du croyant[10],[11].

Étude scientifique

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En 2023, un groupe de scientifiques a pu observer des schémas d’activité différents dans le cerveau, lors de la phase de méditation dhyâna. Grâce à leur recherche, ils pourraient par la suite élaborer de nouvelles thérapies d’interventions innovantes permettant de traiter des problèmes de santé mentale et favoriser le bien-être en général.[1]

Notes et références

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  1. Gérard Huet, « dhyāna », sursanskrit.inria.fr,Dictionnaire Héritage du sanscrit(consulté le)
  2. Alexis Lavis,La conscience à l’épreuve de l’éveil : Lecture, commentaire et traduction duBodhicaryāvatāra deŚāntideva, Paris,Les Éditions du Cerf,coll. « Sagesses d’Asie »,, 546 p.(ISBN 978-2-204-12762-2).
  3. ab etc(en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr,The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton University Press,, 1304 p.(ISBN 978-0-691-15786-3),p. 256-257.
  4. D'aprèsAjahn Brahm,Manuel de méditation selon le bouddhisme Theravada, Paris, Almora, 2011.
  5. Encyclopedia of Hinduism par C.A. Jones et J.D. Ryan publié par Checkmark Books, pages 283 et 284,(ISBN 0816073368)
  6. N. Ramacandra Bhatt :La religion deŚiva, 2000, p. 224 & suiv., Ed. Āgamāt,(ISBN 2911166094)
  7. The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 156 et 157,(ISBN 8170945216)
  8. Dictionnary of Hinduism par W.J. Johnson publié par Oxford University Press, pages 157 et 158,(ISBN 9780198610250)
  9. Jean Herbert et Jean Varenne,Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy, 1985, p. 45.
  10. Nalini Balbir :À la découverte du jaïnisme: Une tradition indienne, p.956 & suiv., 2024, Éd. CERF,(ISBN 978-2204159524)
  11. The A to Z of Jainism de Kristi L. Wiley édité par Vision Books, page 142,(ISBN 8170946816)

Voir aussi

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Bibliographie

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Sources

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Études

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Commentaire spirituel

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Articles connexes

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Liens externes

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