LeDhaulagiri, ouDhaulagiriI, est un sommet culminant à 8 167 mètres d'altitude auNépal, dans l'Himalaya. Il constitue leseptième plus haut sommet du monde. Sapremière ascension a été réussie le par Albin Schelbert,Kurt Diemberger, Ernst Forrer,Peter Diener, avec Nawang Dorje et Nima Dorje, aidés d'un avion. Leur itinéraire, par l'arête nord-est, est devenu la voie normale empruntée par la grande majorité des alpinistes.
Le nom de la montagne vient dusanskritधौलागिरी (dhaulāgirī) et dérive deधवल (dhawala), « éblouissant, blanc, beau »[2], et de गिरि (giri), « montagne »[3], soit la « montagne éblouissante ».
Animation représentant le Dhaulagiri en trois dimensions.
Le Dhaulagiri est situé au centre duNépal, au sein dudistrict deMyagdi dans laprovince deGandaki Pradesh. Il se trouve à 70 kilomètres au nord-ouest dePokhara et à 210 kilomètres deKatmandou. Il s'élève à 8 167 mètres d'altitude dans leDhaulagiri Himal, un massif de l'Himalaya, ce qui en fait le septième plus haut sommet au monde[1] et le plus haut entièrement au Népal. Saproéminence par rapport auK2 est de 3 357 mètres mais le sommet plus élevé plus proche est leCho Oyu à 317 kilomètres à l'est-sud-est[1]. Ses pentes appartiennent aubassin versant de la rivièreKali Gandaki.
Après sa découverte par les EuropéensWilliam Webb etJohn Anthony Hodgson en 1808-1809, le Dhaulagiri est considéré pendant trente ans comme leplus haut sommet du monde[4],[5], supplantant le sommet équatorien du Chimborazo, qui a longtemps eu ce mérite supposé. Il est survolé et photographié le 18 octobre 1949 par legéologue suisseArnold Heim[6],[7].
Lapremière ascension est réussie le par une expéditionsuisse dirigée par leLucernoisMax Eiselin et dont les membres étaientPeter Diener,Michel Vaucher,Hugo Weber, Albin Schelbert, Ernst Forrer, Jean-Jacques Roussi, le cinéasteaméricain Norman Dyhrenfurth, lesPolonais Georges Hajdukiewicz et Adam Skoczylas ainsi qu’unAutrichien,Kurt Diemberger[9],[10]. En raison de l'approche habituellement longue, c'est la première ascension himalayenne qui est assistée par un avion, unPilatus PC-6, baptisé « Yéti ». Il effectue une série de dépôts au début du mois d'avril et réussit le plus haut atterrissage du monde avec unaéroplane à 5 750 mètres d'altitude[11]. Plus tard, il s'écrase dans la vallée Cachée, au nord de la montagne, où sa carcasse est encore présente[12]. Cette expédition, après s'être fait déposer au col Nord-Est, gravit le sommet sans apport d'oxygène supplémentaire. Michel Vaucher et Hugo Weber atteignent à leur tour le sommet le[9]. La voie est répétée dix ans plus tard par une expéditionjaponaise menée par Tokufu Ota et Shoji Imanari, sans assistance aérienne ; Tetsuji Kawada et Lhakpa Tenzing Sherpa parviennent au sommet le 20 octobre[13].
Première page du carnet de voyage deMichel Vaucher lors de l'expédition de 1960.
Seconde page du carnet de voyage.
Après un premier échec en 1975[9] et la mort de cinq alpinistes dans uneavalanche[9],[14], leJaponais Takashi Amemiya mène une nouvelle expédition en 1978 pour venir à bout du pilier sud-ouest[9]. Deux alpinistes parviennent au sommet le 10 mai et quatre sans apport d'oxygène supplémentaire le 11 mai[9],[15]. Les 19 et, cinq nouveaux alpinistes japonais et un de leurs sherpas, menés par Seiko Tanaka, parviennent au sommet par l'arête sud-est[9].
En, une expédition internationale réalise, enstyle alpin, la première ascension de la face orientale. Toutefois, après être parvenus à l'arête nord-est à l'altitude de 7 650 mètres, les PolonaisWojciech Kurtyka et Ludwik Wilczyński, leBritannique Alex MacIntyre et leFrançais René Ghilini sont contraints de redescendre aucamp de base. Ils effectuent une nouvelle tentative en remontant l'arête et parviennent au sommet le 18 mai[9],[15],[16].
En1981, Hironobu Kamuro réussit l'ascension en solo par la voie normale. Le, laBelgeLut Vivijs est la première femme à atteindre au sommet.
Le, Kozo Komatsu, Yasuhira Saito et Noboru Yamada, membres de l'expédition menée par Norio Sasaki, réalisent l'ascension intégrale de la face nord, ditevoie de la Poire[9]. Le, lesTchécoslovaques Karel Jakeš, Jaromir Stejskal et Jan Šimon, de l'expédition de Jiri Novak, ouvrent la voie de la face occidentale[9].
Le,Jerzy Kukuczka et Andrzej Czok, membres de l'expédition d'Adam Bilczewski, réussissent la première ascension hivernale, après sept semaines de lutte contre les éléments, en style alpin[17]. Le, Akio Koizumi et Nima Wangdu Sherpa, pour le compte du club alpin académique de l'université de Hokkaidō, avaient atteint le sommet avec un permis népalais d'ascension hivernale (délivré après le), mais non considérée comme telle du point de vue calendaire (avant le).
Le, une expédition internationale dirigée par Jiri Novak complète l'arête sud-ouest en style alpin[9],[15]. Les 10 et, deux équipeskazakhes réussissent la première ascension du pilier central de la face occidentale jusqu'à l'arête sud-ouest menant au sommet[9],[15].
Le, une voie directe dans la face nord est ouverte par une expédition russe dirigée par Sergueï Efimov avec Sergei Bogomolov, Alexei Lebedekhin, Ivan Plotnikov, Valeri Pershin, Boris Sedusov et le Britannique Rick Allen[9],[15].
Lavoie normale reste celle de 1960, par l'arête nord-est. Fin 2009, 368 des 417 alpinistes étant parvenus au sommet avaient emprunté cette voie[15].
À cette date, sur les 417 ascensions réussies par 403 alpinistes différents (14 répétitions), incluant lesguides, 22 l'étaient par des femmes[18] ; 62 étaient décédés au cours de l'ascension[18],[14] ; 328 l'étaient sans apport d'oxygène supplémentaire[18]. C'est leNépal qui était alors en tête avec 61 ascensions, devant leJapon (48) et laSuisse (37)[18].
↑Maurice Isserman, Stewart Angas Weaver, Dee Molenaar,Fallen Giants: A History of Himalayan Mountaineering from the Age of Empire to the Age of Extremes, Yale University Press, 2010, page 241[lire en ligne].