L'Internationale socialiste fut fondée, à l'initiative notamment deFriedrich Engels, par les partissocialistes et ouvriers d'Europe lors du congrès de Paris en ; elle est aussi connue sous le nom deDeuxième Internationale, ouInternationale ouvrière.
Regroupant les délégations participantes de vingt pays, elle s'inscrivait dans la continuité de laPremière Internationale, dissoute dans les années 1870. Son unité prit fin avec laPremière Guerre mondiale.
Se fondant sur le constat de lalutte des classes, la Deuxième Internationale milite jusqu'au début duXXe siècle sur les bases dumarxisme. Mais certains courants se développent à la droite de l'Internationale, prêchant l'abandon du principe selon lequel« l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes » (principe révolutionnaire qui était celui de laPremière Internationale) et recommandant de privilégier leparlementarisme et leréformisme. En 1904, le congrès donne cependant raison au révolutionnaireJules Guesde contre le « réformiste »Jean Jaurès, choix inverse de celui des élections qui donnent 31 députés à Jaurès et 12 à Guesde.
Certainsanarchistes furent présents à ce congrès, réclamant le groupement des travailleurs en lutte essentiellement sur le terrain économique, et rejetant la division politique, mais ils en furent exclus pour les raisons de divergence tactique claires.
Après le déclenchement de laPremière Guerre mondiale, les dirigeants socialistes (à l'exception notamment des Russes et des Serbes), votèrent les crédits militaires demandés par les gouvernements. Les militants fidèles à l'internationalisme et aupacifisme dénoncent ce reniement de la majorité, et militent contre la guerre - ce qui leur vaut souvent d'être exclus des partis de la Deuxième Internationale (c'est le cas par exemple deRosa Luxemburg et deKarl Liebknecht enAllemagne). Certains de ces militants hostiles à la guerre seront plus tard appelés « communistes », par opposition à leurs ex-camarades socialistes ; d'autres opposants à la guerre formeront l'aile gauche des partis socialistes (socialistes révolutionnaires).
Durant le conflit, deux conférences, celle deZimmerwald en 1915 et surtout celle deKiental en 1916, ont réuni les militants de la gauche de l'Internationale, parfois exclus, pour s'opposer à la guerre et aux dirigeants socialistes la soutenant.
En1923, les derniers partis membres de l'Internationale socialiste se rassemblent avec ceux de l'Union de Vienne pour former l'Internationale ouvrière socialiste.