LaGrande-Bretagne n'a pas fait la paix avec laFrance à la suite de la guerre de laPremière Coalition (1792 –1797). Elle a conquis l'essentiel des colonies françaises et hollandaises ainsi que quelques colonies espagnoles, et laflotte britannique opére un blocus commercial de la France et de ses alliés. Elle demeure très hostile à la domination française en Belgique et Hollande, de leurs zones portuaires (Anvers, Rotterdam…) et fluviales (Escaut, Rhin…). C'est pourquoi leDirectoire décide de mettre un terme à cette guerre contre la Grande-Bretagne en organisant une armée, en réorganisant la flotte française et en instituant unblocus économique. Toutes les exportations britanniques en direction de la France et de ses alliés sont interdites. Le gouvernement français autorise même la guerre de course contre les navires neutres transportant des marchandises britanniques. Le gouvernement britannique réagit à ces mesures par une augmentation de la fiscalité afin de renforcer la puissance maritime britannique, toute expédition militaire sur le continent étant prohibée. Pourtant, en,Bonaparte émet un rapport défavorable à un débarquement en Grande-Bretagne. Unetentative, la deuxième aprèscelle avortée deHoche en décembre 1796, sera néanmoins lancée en direction de l’Irlande. 1000 français débarquent ainsi le 22 août 1798 sur les côtes irlandaises, sans parvenir à emporter la décision. Trois mois auparavant, une expédition anglaise a été lancée sur Ostende afin de freiner voire empêcher les préparatifs du débarquement. Bonaparte estime que la France doit se lancer dans uneexpédition contre l'Égypte.
Dans le même temps, la politique de satellisation des États proches de la France, menée par le Directoire, provoque de sérieux mécontentements dans toutes les cours européennes. En effet, le Directoire favorise l'émergence derépubliques-sœurs autour de la grande nation ou bien poursuit sa politique d'expansion.
En Suisse, c’est ainsi que larépublique de Mulhouse et celle deGenève sont intégrées à la République française. La pression française s’accentue. Le 27 janvier 1798, des troupes françaises commandées par les générauxMénard etRampon pénètrent dans lepays de Vaud et traversent même lelac Léman depuisÉvian afin d’occuperLausanne. L’offensive s’étend quelques semaines plus tard au reste de la Suisse sous l’égide du généralBrune qui commande désormais les troupes révolutionnaires.Fribourg puisBerne tombent dès le 4 mars et laConfédération des cantons indépendants est remplacée par uneRépublique helvétique le 28 mars. Elle est amputée de laValteline au profit de laRépublique cisalpine et dupays de Vaud qui devient indépendant. Les combats se poursuivent néanmoins dans d’autres cantons.
Bonaparte a créé la République cisalpine par l'agrégation des Républiquescispadane ettranspadane. Elle est liée à la France par un traité d'alliance et de commerce et doit entretenir une armée française sur son sol. LesÉtats pontificaux sont à leur tour transformés enRépublique romaine le 15 février 1798 à la suite d'une révolution. Leroyaume de Piémont-Sardaigne parvient à maintenir son indépendance mais à la suite d'un traité, il doit accepter le stationnement de troupes àTurin. Toutes ces républiques, ainsi que laRépublique batave et leroyaume d'Espagne, sont liées à la France par des traités d'alliance.
En février1798,Bonaparte remet un rapport auDirectoire sur le projet d'invasion de l'Égypte. Il caresse ce projet ambitieux depuis quelque temps. La possession de l'Égypte aurait le mérite de compenser la perte des colonies. Cette expédition porterait un coup aux intérêts britanniques, puisque l'isthme de Suez est l'une des routes desIndes pour le Royaume-Uni. L'Égypte pourrait être transformée en colonie et servir de base à la conquête d'une des sources de la richesse britannique. Le Directoire voit dans cette expédition un bon moyen d'éloigner ce général ambitieux qui peut devenir une menace pour la République. Ce dernier y voit un moyen de gagner encore en prestige et en gloire, même si cela présente le risque d'un conflit contre l'Empire ottoman. L'expédition d'Égypte tient donc davantage son origine dans la politique intérieure française que dans une politique extérieure agressive. Il faut seulement deux mois pour les préparatifs de cette expédition qui voit partir 38 000 soldats vers l'Égypte ainsi que des scientifiques.
Le, la flotte française, forte de 55 navires de guerre et 280 transports, quitte le port deToulon principalement, mais aussi ceux deMarseille,Gênes etCivitavecchia, embarquant une armée de 38 000 hommes commandée par le généralBonaparte, ainsi que quelques dizaines de scientifiques et administrateurs. Elle traverse lamer Méditerranée échappant presque miraculeusement à la flotte britannique de l'amiralNelson. Le, elle se retrouve devantMalte qui tombe sans coup férir. Le, elle est àAlexandrie qui est enlevée d'assaut. L'armée se dirige versLe Caire et remporte une victoire sur lesMamelouks au pied desPyramides le. Deux jours plus tard,Bonaparte entre au Caire. Pendant ce temps, Nelson apprend la destination prise par la flotte française. Le1er août il surprend les navires de guerre français près d'Aboukir, trop gros pour entrer dans le port d'Alexandrie et alignés au mouillage selon les ordres du vice-amiralde Brueys. Sur 13 vaisseaux de lignes et 4 frégates, seuls 2 vaisseaux et deux frégates parviendront à s'échapper. LaGrande-Bretagne est définitivement maîtresse de la mer Méditerranée tandis que Bonaparte et son armée se retrouvent isolés enÉgypte. Pour se dégager, ce dernier conçoit alors la glorieuse (victoires àGaza, àJaffa et auMont Thabor, prises deTyr, deNazareth…), éprouvante (absence de ravitaillement suffisant, près d'un millier de morts de lapeste…) et finalement vaine campagne enTerre sainte. Il échoue en effet à faire tomberSaint-Jean d'Acre malgré un siège du au, ravitaillé et soutenu par la flotte anglaise.
La formation de la coalition et les difficultés françaises
L'expédition d'Égypte facilite la mise en place d'une Deuxième Coalition.
L'Empire ottoman, qui voit dans cette expédition une intrusion sur son territoire, déclare la guerre à laFrance, le.
LaRussie, dirigée parPaulIer, sent ses intérêts menacés par cette intrusion française en Orient. Russie et Empire ottoman signent un traité le selon lequel les ports et les détroits turcs sont ouverts aux navires russes. Une flotte russe franchit immédiatement les détroits afin de s'emparer desîles Ioniennes. Le, une alliance est conclue entre laGrande-Bretagne, lesDeux-Siciles et laRussie qui s'engage à intervenir enItalie avec Souvorov, ainsi qu’en Suisse avecKorsakov et même en Hollande (avecHermann etEssen).
L'intervention des Deux-Siciles est directement liée à larévolution romaine. D'ailleurs, dès le, des troupes napolitaines s'emparent deRome, occupée par les français depuis le 11 février précédent. Deux jours plus tard 8000 soldats napolitains sont débarqués àLivourne en Toscane par une escadre anglaise. Face au risque de contagion dans la péninsule, le Directoire riposte par l'occupation du Piémont. Le roiCharles-Emmanuel IV est chassé par les troupes du généralJoubert. De son côté,Championnet prend la direction duSud de l'Italie, et reprendRome très rapidement dès le 14 décembre 1798. Il s'empare dans la foulée deNaples le, obligeantFerdinandIer etMarie-Caroline à fuir enSicile. Immédiatement est créée uneRépublique parthénopéenne, tandis que lePiémont est annexé à la France.
Prusse etAutriche restent neutres en ce début de conflit mais l'Autriche accepte tout de même de laisser passer les troupes russes sur son territoire ce qui entraîne la déclaration de guerre de la France à l'Autriche le. La paix, issue dutraité de Campo Formio, n’aura pas tenu 18 mois. La France occupe laToscane à compter du 24 mars 1799 parachevant une domination quasi complète mais surtout éphémère de la France du Directoire sur l’Italie (hors Vénétie).
Le reflux français sur plusieurs fronts commence d’abord dans la péninsule italienne. Les diverses conquêtes depuis 1796 et les républiques sœurs sont reprises en quelques mois. Aucun général français ne parvient à inverser la tendance. NiSchérer, ni Moreau rappelé, ni Joubert ni même Championnet lui aussi rappelé ne trouvent de solution pour les troupes françaises, isolées et sans véritable soutien populaire, face aux austro-russes.
À la différence de laPremière Coalition (1793-1797) qui, en1793, avait attaqué la France sans plan d'ensemble, elle entend agir en coordonnant les efforts de ses troupes et l'action des insurgés de l'intérieur. Le ministre britannique des Affaires étrangères,William Wyndham Grenville, après de multiples lettres à ses homologues autrichiens, russes, napolitains, turcs, ainsi qu'àLouis XVIII de France qui dirige les sociétés secrètes royalistes de l'intérieur de la France (notamment l’Institut philanthropique) met au point le plan suivant : une armée russe transportée par des vaisseaux britanniques attaquera les troupes françaises deHollande. Des armées autrichiennes (épaulées par les 40 000 russes de Korsakov) prendront l'offensive enAllemagne et enSuisse, en direction duRhin. Des armées russes, autrichiennes et turques s'efforceront de chasser les Français d'Italie. En même temps éclateront auxPays-Bas, enRhénanie, enSuisse, enItalie, des insurrections contre les Français. Lorsque les armées des coalisés auront atteint les frontières de la France, c'est-à-dire, vers la mi-août1799, des soulèvements royalistes se produiront dans les régions deToulouse et deBordeaux, enVendée, enBretagne et enNormandie. Après la victoire,Louis XVIII montera sur le trône et l'Ancien Régime sera rétabli, selon la proclamation deLouis XVIII àVérone le.
Le Directoire oppose quatre armées à l'Autriche alliée à la Russie :Jourdan doit attaquer en Allemagne du Sud (armée du Danube),Bernadotte doit protéger son flanc gauche,Schérer doit opérer en Italie du Nord etMasséna enSuisse (armée d’Helvétie). Les armées françaises sont partout en infériorité numérique, ce qui rend une offensive générale très aléatoire.
Les autres forces en Italie et en Allemagne sont repoussées.
En Allemagne, l'offensive débute le 1er mars. D'une part Bernadotte franchit le Rhin au niveau de Spire et s'empare de Mannheim, tandis que Jourdan passe le fleuve du côté de Bâle et Kehl le même jour. C'est sa troisième offensive sur la rive droite après ses précédents de 1795 et 1796. Une nouvelle fois mis en échec, le vainqueur deFleurus retrouve son vieil adversaire le jeune archiduc Charles. Jourdan est rapidement bloqué àOstrach etPfullendorf et même battu àStockach le. Jourdan et Bernadotte (malade) démissionnent ou sont relevés.
En Italie, Schérer, après de timides et indirects progrès (prise de Bormio le 17 mars par le généralDesolles qui est envoyé rejoindre Masséna en Suisse), ne cesse de refluer devant les Autrichiens deKray. Il est rapidement remplacé le 21 avril parMoreau rappelé, 18 mois après sa disgrâce post coup d’Etat du18 Fructidor.
Les défaites françaises s’enchainent (Vérone,Magnano,Cassano,Trebbia,Novi…) à compter de mars jusqu’en août. Les Austro-Russes entrent àMilan le et àTurin le. Ils reprennent la place stratégique de Mantoue le 30 juillet 1799 après unsiège de quatre mois. Moreau se réfugie avec les restes de son armée dans la région de Gênes.
La retraite généralisée des armées françaises en Italie et en Allemagne provoque l'isolement en Suisse des forces de Masséna qui a remplacé en avril Jourdan. Il cumule dès lors les commandements au travers d’une seule et même armée dite du Danube. L'archiduc Charles lance l'offensive. Il parvient à prendreZurich les 3- (tandis queHotze l’emporte face àNey du côté deWinterthour). Mais il est arrêté par Masséna qui seul limite le recul français.
Le Directoire donne alors l'ordre à l'armée de Naples désormais commandée parMacdonald de revenir vers le nord de l’Italie afin d'attaquer le flanc de l'armée austro-russe conjointement avec une contre-offensive de Moreau.Macdonald remonte lapéninsule italienne en ébullition et rencontre Souvorov près de la rivière de laTrébie du 17 au. Isolé et trop lent, il n'obtient pas le soutien de Moreau et est défait.Joubert est alors nommé commandant en chef en Italie. Mais il est lui aussi battu et tué à labataille de Novi le comme quatre autres généraux de division. Moreau reprend provisoirement le commandement (épaulé parVictor,Gouvion Saint Cyr,Grouchy…) avantChampionnet.
Les souverains légitimes profitent du reflux français pour refaire leur apparition en Italie. La répression est terrible pour les partisans italiens de la France et des républiques sœurs.
LeRoyaume-Uni décide de lancer fin août 1799 uneopération anglo-russe à partir de la Hollande septentrionale en direction de Anvers et de la Belgique (anciennement Pays-Bas autrichiens) avec leduc d'York et une aide russe. L'archiduc Charles quitte alors laSuisse pour gagner leRhin, afin de ne pas laisser les Britanniques libérer un ancien territoire autrichien.
L'Autriche convaincPaulIer de quitter l'Italie pour aller libérer la Suisse et rejoindreKorsakov et les autres forces russes. Souvorov traverse alors les Alpes suisses de septembre à octobre 1799. Il remporte des succès initiaux au col duSaint Gothard face au généralLecourbe et àAndermatt (pont du diable), mais perd des hommes et surtout du temps. Car au même moment, Korsakov se retrouve isolé deHotze et des ultimes troupes impériales présentes en Suisse. Il subit alors une lourde défaite lors de ladeuxième bataille de Zurich face à Masséna qui prend l’initiative avant l’arrivée de Souvorov. Masséna apparaît comme le sauveur de la République, au moment même où Bonaparte approche des côtes françaises.
Sans victoire décisive face aux troupes du Directoire, notamment celles du généralMolitor du côté deNaefels, Souvorov quitte donc la Suisse toujours sous domination française. Auréolé de gloire, il retourne en Russie avec les restes de son armée très affaiblie par ces combats alpins coûteux en hommes.
La deuxième coalition perd un acteur de poids en ce début d’automne, à l’approche de la pause hivernale. C’est une aubaine pour les troupes du Directoire sur le reculoir, essentiellement en Italie mais aussi en Allemagne. Pour le reste, la Suisse et la Hollande demeurent sous la menace des coalisés. Seul le Rhin -infranchissable pour les Autrichiens depuis 1795- constitue une source de confiance et une barrière protectrice pour un régime fragilisé et à bout de souffle.
Brune, à la tête d'une armée franco-hollandaise, résiste pendant l’automne auHelder auduc d'York, qui dirige une armée russo-britannique sur le point de rembarquer en novembre.
Chez les coalisés, les divergences de vues ne tardent pas à naître. Les Autrichiens ne voient pas d'un bon œil les progrès russes sur tous les fronts et notamment enItalie et enMéditerranée. Ils ne sont pas non plus satisfaits d'être exclus de l'opération enBelgique. Il est convenu que l'archiduc Charles se lance dans une offensive sur la Belgique par le Rhin, tandis queSouvorov libérerait laSuisse avecKorsakov déjà sur place. Pressé, l'archiduc Charles quitte la Suisse et prendMannheim le. Alors que Souvorov approche péniblement à travers les Alpes, les Russes de Korsakov et les Autrichiens restants de Hotze sont sévèrement battus parMasséna (épaulé par Mortier, Oudinot, Molitor, Soult…) lors de ladeuxième bataille de Zurich fin septembre 1799. Ils sont alors repoussés hors de Suisse parSoult qui poursuit. La Suisse devient alors le point faible du dispositif des coalisés sur lequel les Directeurs s'appuient.
Les Russes sont refoulés dans les territoires desHabsbourg.PaulIer estime que cette défaite est imputable à l'Autriche, si bien qu'il quitte la coalition le 22 octobre. Comme en Hollande avec les Anglais, les Russes amers se brouillent avec leurs alliés autrichiens. Les deux armées russes de Souvorov et Korsakov auront -il est vrai- supporté l’essentiel de l’effort et fondu comme neige au soleil. Elles sont passées de près de 60 000 soldats en avril à moins de 15 000 en octobre.
Dans le même temps,Napoléon Bonaparte fait son grand retour d'Égypte et prend la tête de laGrande Nation après soncoup d'État du 18 Brumaire. Il assure donc la direction des opérations militaires contre l'Autriche, dernière grande rivale sur le continent.Bonaparte tente alors d'obtenir la paix par la médiation mais en vain.Autriche etRoyaume-Uni refusent mi-janvier ses offres.
LaFrance peut opposer trois armées aux coalisés : unearmée du Rhin de 100 000 hommes sous le commandement deMoreau, unearmée d'Italie de 31 000 sous le commandement deMasséna et une armée de réserve de 60 000 sous le commandement deBerthier qui une fois installée en Suisse pourrait déborder les Autrichiens soit en Italie, soit au sud du Saint Empire.
Le 5 avril les Autrichiens deMélas lancent les hostilités en Italie et obligent Masséna à se réfugier dansGênes,Suchet étant repoussé vers le Var.
Dans le même temps, les Français sous la direction de Moreau (épaulé parLecourbe etGouvion Saint Cyr) franchissent à compter du 25 avril 1800 leRhin (pour la cinquième fois depuis septembre 1795). Face aux Autrichiens deKray, ils enchaînent les victoires, notamment àStockach,Engen etMösskirch les 3 et, ce qui permet à Moreau d'investirUlm à la fin du mois. Augsbourg tombe au même moment, puis c’est Munich qui est occupé le 28 juin. L’armistice deParsdorf sollicité par Kray est conclu le 15 juillet.
Pour contrer l'offensive autrichienne en Italie, Bonaparte y envoie son armée de réserve qui emprunte le chemin le plus court, c'est-à-dire à travers lesAlpes par lecol du Grand-Saint-Bernard. Cette armée joue la surprise et oblige les Autrichiens à la retraite. Le, Bonaparte entre dansMilan. Pourtant, Masséna capitule le. La rencontre décisive entre les deux armées ennemies a lieu le àMarengo. Les Autrichiens, deux fois plus nombreux, sont prêts d'emporter la bataille mais Bonaparte reçoit le soutien inopiné des 9 000 hommes du généralDesaix. Mélas est contraint d'évacuer lePiémont, laLigurie et laLombardie. L’armistice ouconvention d’Alexandrie est signé dans la foulée le 15 juin. L'Autriche ne conserve plus queMantoue et la Vénétie.
Le généralBrune prend le relais de Bonaparte qui rentre à Paris. En liaison avecMacdonald, il relance l’offensive en décembre après une pause liée à la convention d’Alexandrie. Il brise alors la ligne autrichienne duMincio face au comte deBellegarde.
EnÉgypte, les troupes françaises, isolées, ne parviennent pas à défendre leurs positions. Le1er novembre 1799, un débarquement de janissaires est repoussé àDamiette mais le, les Turcs parviennent tout de même à reprendreel-Arich.Kléber tente de négocier une sortie honorable du territoire avec les autorités ottomanes mais en vain. Le, il remporte une victoire àHéliopolis. Le (soit le même jour que Marengo) Kléber est assassiné. Les combats se poursuivent.Menou est battu àCanope le 21 mars 1801, tandis queLanusse est mortellement défait lors de la bataille deMandora. Le27 juin 1801, les troupes françaises duCaire capitulent. Le, c'est au tour d'Alexandrie de tomber après trois années d’occupation française. Selon les accords de reddition négociés, les troupes françaises sont rapatriées en France par des navires britanniques.
La défaite autrichienne en Italie (Marengo) mais aussi en Allemagne du sud engendre une réouverture des négociations de paix. Mais les tergiversations à la cour deVienne entraînent la rupture des armistices deParsdorf et Alexandrie et donc le retour des hostilités mi-novembre sur ces deux fronts.
Le àHohenlinden en Bavière, le généralMoreau, épaulé par les générauxLecourbe,Ney,Grouchy etRichepance, remporte une victoire décisive sur les troupes de l'archiducJean. À la suite de la chute de Salzbourg le 15 décembre, l'Autriche signe précipitamment l'armistice deSteyr le alors que l'armée de Moreau n'est plus qu'à une centaine de kilomètres de Vienne. Comme en avril 1797, la prise de la capitale autrichienne attendra et ne sera effective qu’en novembre 1805.
En Italie, ce même jour de Noël, le général Brune, épaulé parMacdonald,Suchet,Delmas,Moncey,Davout etDupont de l’Etang, remporte la double victoire décisive dePozzolo etMonzambano. Trente etVérone tombent aux mains des Français début janvier 1801, tandis que le 4 janvier Brune traverse l’Adige. Le 11, c’est laBrenta qui est franchie. Dans la foulée, le était signé l'armistice complémentaire deTrévise entre Brune etl'archiduc Charles. Les Autrichiens doivent reculer jusqu’au delà duTagliamento et se résignent à une paix inéluctable. Ils évacueront le 16 février à la suite dutraité de Lunéville la forteresse deMantoue, rattachée à la République cisalpine.
La domination française en Italie s’achève avecMurat qui, quant à lui, lance l'offensive vers le sud de la péninsule et chasse les Napolitains deToscane, puis deRome et pénètre enfin dans leroyaume de Naples. L'armistice avec Naples est rapidement signé le 9 (20 pluviôse)[2] àFoligno, suivi d’untraité de paix le 28 mars. Le royaume doit fermer ses ports aux Britanniques. L'Autriche doit accepter unepaix séparée de la Grande-Bretagne une nouvelle fois mais cette dernière ne tarde pas à signer les préliminaires de paix le.
Au même moment et dans la même logique, unecourte guerre éclate en mai pour le Portugal face à l’Espagne et son allié français. La victoire rapide des espagnols deGodoy, sans intervention des troupes deLeclerc, isole encore un peu plus l’Angleterre. Le Portugal, un de ses fidèles alliés, se recentre sur ses intérêts vitaux.
Le est signé letraité de Lunéville entre laFrance et l'Autriche qui marque le retour de la paix sur le continent. LeSaint-Empire reconnaît leRhin comme limite orientale de la France. Cette dernière évacue toutes les places fortes se situant sur la rive droite. L'Autriche reconnaît l'annexion desprovinces belges et les républiquesbatave ethelvétique. Il est stipulé dans l'article 7 que les princes laïcs expropriés sur la rive gauche devront obtenir des compensations sur la rive droite du Rhin. Cela augure pour la France une future pénétration de son influence dans le Saint-Empire et un élargissement de sa clientèle. L'Autriche reconnaît laRépublique cisalpine qui annexeModène et lesLégations ainsi que laRépublique ligurienne. Legrand-duché de Toscane est transformé enroyaume d'Étrurie. Le grand-duc de Toscane, unHabsbourg, reçoit en compensation leduché de Salzbourg. Le royaume d'Étrurie échoit auBourbon de Parme marié à l'infante. Ce dernier cède la partie de l'île d'Elbe qu'il possède à la France. La France accroît ainsi son influence en Italie. Le, lePiémont devient une division militaire et une administration française y est mise en place. Le traité avec l'Autriche accentue encore l'influence française en Italie. Bonaparte désire constituer un glacis protecteur avec lesRépubliques sœurs.
Le est signé letraité de Florence entre laFrance et leroyaume de Naples. Ce dernier cède la partie napolitaine de l'île d'Elbe à la France qui réunit ainsi les deux parties de l'île sous son autorité. Le royaume de Naples cède également laprincipauté de Piombino à la France ainsi que lesprésides de Toscane que la France rétrocède au royaume d'Étrurie. Les ports napolitains sont fermés à lamarine britannique et la France obtient le droit de maintenir des garnisons àBrindisi,Otrante etPescara afin de veiller à l'application de cette dernière mesure. Une division française pourrait également stationner temporairement àTarente avant d'embarquer pour l'Égypte.
Le est signé letraité de Badajoz entre laFrance et lePortugal. La France obtient quelques territoires enGuyane, une indemnité de guerre de 20 millions et la clause de la nation la plus favorisée. Ce traité intervient après une courte intervention hispano-française au Portugal afin de détacher ce dernier de l'alliance britannique.
Le est signé letraité de Paris entre laFrance et laRussie. La France cède lesîles Ioniennes à la Russie et promet de respecter l'intégrité duroyaume de Naples. La Russie, quant à elle, promet sa médiation dans le conflit qui oppose la France à l'Empire ottoman.
Le est signé letraité d'Amiens entre laFrance, laRépublique batave, l'Espagne et leRoyaume-Uni. Ce dernier rendLe Cap à la République batave mais conserveCeylan, cèdeMalte à l'ordre des Chevaliers de Saint-Jean, restitueMinorque à l'Espagne mais conserve l'île de laTrinité. Elle promet également d'évacuer l'Égypte mais ne reconnaît pas les annexions françaises sur le continent. À cette date, l'Europe se retrouve en paix pour la première fois depuis dix ans. La France domine l'Europe continentale tandis que le Royaume-Uni poursuit sa lente domination des mers.