Le projet « Dernière adresse connue » (« После́дний а́дрес ») est un mouvement civique né enRussie qui vise à commémorer les victimes de larépression politique en Union soviétique. En mémoire des victimes, une plaque commémorative de la taille d'une carte postale est installée sur le mur du bâtiment de leur dernier domicile connu. Le principe du projet est formulé ainsi : « Un nom, une vie, un signe »[1].
Ce projet a été mis en place par uneorganisation non gouvernementale russe qui se nomme « La Fondation pour la commémoration des victimes des répressions politiquesDernière adresse connue ». Les données biographiques des victimes sont puisées dans la base de l'ONGMemorial.
En juillet 2019, le mouvement « Dernière adresse connue » est devenue membre de la Coalition internationale des lieux de mémoires (International Coalition of Sites of Conscience)[3].
L'installation de la plaque commémorative est initiée par une personne physique qui paye sa production et sa fixation sur la façade afin d'assurer sa visibilité à partir de l'espace public.
Le projet est conforme à la loi russe « relative de la réhabilitation des victimes des répressions politiques ». Votée en 1991[5], cette loi définit le statut de victime et fixe le début de la période des répressions politiques au 25 octobre (7 novembre) 1917.
Le financement du projet est assuré par la fondation à but non lucratif « Dernière adresse connue »[6]. Tout citoyen peut demander l'installation d'une plaque, et fait alors à la fondation un don couvrant les frais de sa fabrication et son installation. Les frais administratifs et juridiques, les recherchesarchivistiques et le fonctionnement du site Internet sont financés par les donations.
La base de données de l'ONGMemorial recense les noms des victimes ou l'adresse de leur dernier domicile. Cet outil comprend les archives des fusillés, créées à partir desMartirologs[7], ainsi que la base des victimes des répressions deLeningrad élaborée par l'historien pétersbourgeois Anatole Razoumov[8].
I. Mandraud, « Dernière adresse connue... au temps de la terreur stalinienne : Dans la capitale russe, des militants accrochent aux murs des immeubles des plaques en acier à la mémoire des victimes de la terreur stalinienne. »,Le Monde,(lire en ligne)