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Dents du Midi | |
![]() Carte topographique des dents du Midi. | |
Géographie | |
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Altitude | 3 257 m,Haute Cime[1] |
Massif | Massif du Giffre |
Longueur | 3 km |
Administration | |
Pays | ![]() |
Canton | Valais |
Districts | Monthey,Saint-Maurice |
Géologie | |
Âge | 60 millions d'années |
Roches | Calcaires |
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Lesdents du Midi sont un chaînon montagneux de trois kilomètres de long situé dans leChablais valaisan (canton du Valais) enSuisse.
Dominant leval d'Illiez et lavallée du Rhône, au sud, elles font face aulac de Salanfe, uneretenue artificielle, et font partie de l'ensemble géologique dumassif du Giffre. Ses sept sommets sont, du nord-est au sud-ouest : la cime de l'Est, la Forteresse, la Cathédrale, l'Éperon, la dent Jaune, les Doigts et laHaute Cime. Ils sont composés principalement de rochescalcaires, notamment ducalcaire gréseux dans sa partie supérieure.
Accessibles depuisChampéry, les Cerniers,Mex,Salvan etVérossaz, les dents du Midi sontescaladées à partir de la fin duXVIIIe siècle. Il est également possible d'en faire le tour depuis1975. Le chaînon représente un véritable symbole local et est utilisé autant pour promouvoir le val d'Illiez que pour diverses marques et associations de la région.
Le premier nom des dents du Midi est« alpe de Chalen », datant de1342, ensuite transformé en Chalin et qui a donné son nom à un glacier, un hameau et un refuge de montagne. C'est en1656 que le terme« dent de Midy » est mentionné pour la première fois dans l'ouvrageHelvetia antiqua et nova du pasteur Jean-Baptiste Plantin[2]. Durant leXIXe siècle plusieurs noms sont utilisés. À l'écriture, les plus communs sont« la dent du Midi » ou« la dent de Midi », mais les habitants duval d'Illiez utilisent« dents de Tsallen » ou« dents de Zallen », du mot patoistsalin signifiant« haut pâturage dénudé »[3],[4]. Le nom de« dents du Midi » semble venir du fait que pendant leXXe siècle, les habitants du val d'Illiez utilisent le massif pour indiquer l'heure. Cette théorie est soutenue par l'ancienne appellation de la dent de Bonavau, au sud-ouest, qui porte le nom de« Dent-d'une-heure » sur des cartes éditées en1928[5].
La cime de l'Est s'appelle« mont de Novierre » avant1636[6], puis, après des éboulements,« mont Saint-Michel » en l'honneur de l'archangeMichel et finalement« dent Noire » jusqu'aux premières cartes. Cinq des sommets n'ont alors pas de nom. À la fin duXIXe siècle, les appellations Forteresse, Cathédrale, Éperon et dent Jaune apparaissent après les premières ascensions, bien que l'Éperon et la dent Jaune portent encore les noms« dent Ruinée » et« dent Rouge » sur plusieurs cartes jusque vers1915. Cette année-là, le« Doigt de Champéry » et le« Doigt de Salanfe » sont regroupés sous un nom commun et deviennent les Doigts. LaHaute Cime a également connu plusieurs noms : « cime de l’Ouest », « dent du Midi », « dent de Tsallen » et « dent de Challent »[3].
Les dents du Midi se situent à la limite entre les communes deVal-d'Illiez et d'Evionnaz. La face nord s'élève au-dessus duval d'Illiez tandis que la face sud domine lelac de Salanfe. Lacrête du chaînon se situe à une altitude variant entre 2 997 mètres et 3 257 mètres ; elle est visible depuisMontreux, à 30 kilomètres au nord, ainsi que depuis l'ensemble de la plaine duRhône duChablais vaudois[7],[8]. Les dents du Midi sont orientées selon un axe allant du nord-est au sud-ouest sur une longueur de 3 kilomètres.
Les principaux sommets des dents du Midi sont, du nord-est au sud-ouest : la cime de l'Est (3 178 m), la Forteresse (3 164 m), la Cathédrale (3 160 m), l'Éperon (3 114 m), la dent Jaune (3 186 m), les Doigts (3 205 m et 3 210 m) et laHaute Cime (3 257 m, point culminant)[3]. Le chaînon fait partie dumassif du Giffre, dont il est la limite septentrionale et qui continue au sud jusqu'aumassif du Mont-Blanc[9].
On compte troiscols entre les différents sommets : le col de la Cime de l'Est (3 032 m), la fenêtre de Soi entre la Forteresse et la Cathédrale (3 004 m) et le col des Dents du Midi entre la dent Jaune et les Doigts (2 997 m), et un quatrième, le col des Paresseux, en contrebas de la Haute Cime (3 067 m). Les dents du Midi sont reliées à latour Sallière par unecrête au sud. C'est sur celle-ci que se trouve le col de Susanfe, qui permet de passer du vallon de Susanfe à celui de Salanfe[10].
Les dents du Midi correspondent à la charnière frontale de la nappe de Morcles qui appartient aux nappes helvétiques du point de vue structurale. À l'image des autres nappes helvétiques constituant les reliefs desAlpes bernoises, la nappe de Morcles est déformé sous la forme d'un plianticlinal couché qui résulte d'un mécanisme de cisaillement entre les unités de socles dumassif des aiguilles Rouges et dumassif du mont Blanc[11] et auquel se rajoutent des replis d'amplitudes secondaires. Dans cette configuration, les dents du Midi définissent à la fois cette charnière principale mais aussi le flanc inverse du pli. Ce repli frontal s'inscrit dans une déformation progressive de la nappe de Morcles depuis la pointe de Bostan, à l'ouest, où la nappe ne forme qu'un anticlinal droit (« rouleau de Bostan ») jusqu'aux déformations plus complexe, à l'est, que l'on peut observer dans Alpes bernoises.
La série stratigraphique présente ainsi la particularité de présenter une polarité inversée. Le sommet est constitué de calcaire duJurassique supérieur tandis que les pentes boisées recouvrent desflyschsoligocènes[12]. L'ensemble des dépôts décrit une séquence demarge passive évoluant enplateforme carbonatée durant leMésozoïque. Cette sédimentation est ensuite interrompue puis tronquée (Crétacé supérieur àPaléocène) par la mise en place dubassin d'avant-pays nord-alpin oubassin molassique suisse qui est marquée par une sédimentation détritique terrigène produite par l'érosion des Alpes en formation et notamment représenté par les flyschs helvétiques (grès du Val d'Illiez) d'âgeéocène tardif àoligocène précoce. L'ensemble repose sur le versant nord (val d'Illiez) sur des mélanges suprahelvétiques qui servent d'interface avec les nappes penniques dumassif du Chablais[13]. Vers le sud (lac de Salanfe), les flyschs helvétiques, en position inversée, reposent sur des calcaires du Jurassique supérieur en position normale et correspondant à la fine couverture sédimentaire du massif des aiguilles Rouges.
Les sommets des dents du Midi sont formés principalement de rochescalcaires formées durant leMésozoïque et leCénozoïque dans lepaléo-océanTéthys. Parmi celles-ci, on retrouve, sur la face nord, de l'urgonien, formé lors duCrétacé derudistes en une bande claire sur la base du massif et entrecoupée d'une couche plus jeune et très sombre formée denummulites. Plus haut, on trouve ducalcaire gréseux duValanginien qui se démarque par une couleur plus foncée. Le versant sud est fait de calcaires du Crétacé qui recouvrent une couchesédimentaire datant duTrias[14]. Duflysch parautochtone recouvre cette couche sur la face nord. Ce dernier est formé entre autres d'argile, dequartz élastique et depyrite[15].
La forme actuelle des dents du Midi apparaît durant la dernière des grandes glaciations, celle deWürm, qui a débuté il y a 100 000 ans. C'est alors que le chaînon est séparé des dents de Morcles par leglacier du Rhône, que le glacier duval d'Illiez dégage leflysch à la base des dents du Midi et que les eaux régionales façonnent les sommets en fonction des faiblesses de la roche. Selon certaines sources, l'Éperon est le point culminant auXVIIIe siècle[14]. La forme du sommet et la présence de blocs de pierres vers lelac de Salanfe laissent penser qu'il s'est effondré[14],[16].
Il existe trois glaciers sur le chaînon des dents du Midi : le glacier de Plan Névé sur la face sud, et les glaciers de Chalin et de Soi (aussi orthographié« Soy » ou« Soie ») sur la face nord[17]. Ce dernier approvisionne le lac de Soi, un petit lac de montagne situé à 2 247 mètres d'altitude. Un torrent du même nom y naît et se jette dans laVièze[18]. Lelac de Salanfe, qui se situe sur le versant sud des dents du Midi, à 1 925 mètres d'altitude, alimente la zone des Bains deVal-d'Illiez, située en contrebas du versant nord à 709 mètres d'altitude et à 9 kilomètres du lac. La source d'eau chaude est apparue en1953 après plusieurs séismes peu marqués. On ignore son origine jusqu'en2001, année où est conduite une enquête scientifique sur une fuite d'eau au sud du lac[19].
Selon lesystème de mesure suisse, la cime de l'Est et l'ensemble de la face sud se situent dans une zone derisque sismique 3b, c'est-à-dire la catégorie des régions les plus exposées, tandis que le versant nord se trouve en zone de risque sismique 3a[20].
Les dents du Midi connaissent de nombreuxéboulis. En1925, la face est de la cime de l'Est s'effondre ; des coulées atteignent la région du Bois Noir àSaint-Maurice sur plusieurs jours en détruisant des routes et la canalisation d'eau de la ville. D'autres effondrements notables ont eu lieu depuis lepremier millénaire, en563,1635,1636 et1835[21]. Le dernier grand éboulement a eu lieu en2006 : un million demètres cubes de roches se sont détachés de laHaute Cime sur le versant nord. Ces événements sont des phénomènes de haute altitude et n’atteignent généralement aucune habitation[22].
Selon laclassification de Köppen, le climat des dents du Midi est un climat detoundra (ET). Il n'y a pas de station météorologique sur les dents du Midi. La station proche la plus représentative est celle duplateau Rosa, située à 65 kilomètres au sud-est, à une altitude de 3 440 mètres. Le climat aux deux endroits présente des hivers très froids et des étés frais[23]. Les dents du Midi agissent comme un barrage face aux masses d'air venant du nord-ouest, ce qui crée des précipitations autour des sommets et sur les villages duval d'Illiez[24].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −17 | −18 | −16 | −13 | −7 | −4 | −2 | −1 | −4 | −8 | −13 | −17 | −10 |
Température maximale moyenne (°C) | −9 | −10 | −8 | −5 | 1 | 6 | 8 | 8 | 5 | 0 | −6 | −9 | −1,6 |
Précipitations (mm) | 68 | 65 | 64 | 83 | 136 | 118 | 114 | 110 | 93 | 74 | 71 | 73 | 1 069 |
Les dents du Midi se situent entre l'étage alpin et l'étage nival, au-dessus de lalimite des arbres. Les terrains en éboulis non stabilisés vers 2 500 mètres d'altitude ne laissent de place qu'à certaines espèces particulières de plantes. On y trouve ainsi letabouret à feuilles rondes (Noccaea rotundifolia), lasaxifrage faux Orpin (Saxifraga aizoides) età feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia) ou legénépi dans les endroits difficilement accessibles. Près des glaciers se rencontrent des plantes rares, telles que despensées du Mont-Cenis (Viola cenisia). Au-dessus de 2 500 mètres, les dents du Midi sont couvertes de neige neuf mois par an ; il y a très peu de végétation. Les rares plantes qui y poussent sont lesgentianes de Bavière (Gentiana bavarica), lesaule réticulé (Salix reticulata) et lesrenoncules alpestres (Ranunculus alpestris)[25].
La faune des dents du Midi est, comme dans l'ensemble desAlpes valaisannes, principalement composée dechamois (Rupicapra rupicapra), demarmottes (Marmota) et debouquetins (Capra ibex). Elle comprend aussi diverses espèces d'oiseaux, tels que letichodrome échelette (Tichodroma muraria), lelagopède alpin (Lagopus muta), legypaète barbu (Gypaetus barbatus) et parfois levautour fauve (Gyps fulvus). Environ 40 000 alevins sont introduits chaque année aulac de Salanfe, où la pêche est autorisée[26]. Enfin, des troupeaux devaches sont parfois installés autour du lac[27],[28].
Leval d'Illiez est habité depuis l'Antiquité, mais il faut attendre la fin duXVIIIe siècle pour voir les premières ascensions des dents du Midi. Anciennement, les montagnes inspirent la crainte et sont parfois considérées comme habitées par leDiable[29]. En1784, levicaire deVal-d'Illiez Jean-Maurice Clément, passionné d'alpinisme, devient le premier à escalader la Haute Cime[30]. En1832, le prêtre de Val-d'Illiez Jean-Joseph Gillabert fait installer la premièrecroix au sommet de la Haute Cime[31]. Dix ans plus tard, le, une expédition menée par Nicolas Délez et comprenant lechanoine Bruchon de l'abbaye de Saint-Maurice et quatre autres personnes réalise la première ascension de la cime de l'Est. Parti depuis l'alpage de Salanfe, le chanoine Bruchon déclare dans un texte pour laGazette du Simplon avoir traversé« mille difficultés » pour arriver au sommet de la dent, mais décrit la vue comme étant« le spectacle le plus ravissant ». Les conditions étant très difficiles, la cime de l'Est est peu escaladée durant le reste duXIXe siècle. Certains doivent s'y prendre à plusieurs fois avant de réussir, et les cloches de l'église deSalvan sonnent à chaque fois que quelqu'un accède au sommet. Au début duXXe siècle, cette tradition s'arrête cependant, car on dénombre dès lors plus d'une centaine d'ascensions par année[32].
Le, l'écrivain etalpinisteÉmile Javelle, accompagné d'un guide, est le premier à atteindre le sommet de la Forteresse. La dent Jaune est gravie pour la première fois le. L'escalade, d’un seul jour, est conduite par les guides Fournier et Bochatay. L'ascension est simplifiée par la proximité de l'alpe de Salanfe, où l’on peut se réfugier en cas de difficultés. Deux ans plus tard, le, Auguste Wagnon, Beaumont et leur guide Édouard Jacottet réalisent la première ascension de la Cathédrale[33]. Les Doigts sont gravis en deux fois : d'abord le Doigt de Champéry en1886 par Auguste Wagnon, Beaumont et un guide, puis le Doigt de Salanfe par Breugel et son guide en1892. Le dernier sommet à être escaladé est l'Éperon, le par Janin et son guide[34].
En1902, lors du nivellement topographique de laSuisse pour l'Office fédéral de topographie, le fondateur deWild HeerbruggHeinrich Wild se retrouve dans une tempête au sommet des dents du Midi. L'équipement étant lourd et difficile à transporter, il ne parvient pas à terminer la prise de mesure et doit quitter les lieux en urgence. Cet événement le motive dès lors à concevoir unthéodolite aisément transportable. L'outil représente une révolution dans le domaine de lagéomatique et est encore utilisé aujourd'hui[35]. En1942, le club alpin deSaint-Maurice célèbre le centenaire de la première ascension de la cime de l'Est en érigeant une croix métallique au sommet de la dent[36].
Le, les guides Werner Kleiner et Marcel Maurice Demont effectuent la première ascension hivernale de la cime de l'Est, la Forteresse et la Cathédrale[37]. Le, Beat Engel et Armand Gex-Fabry, respectivement professeur de ski et employé de Télé-Champoussin, réalisent la première descente hivernale à ski du couloir des Doigts. Partis à2 h du matin d'un hameau au-dessus deSalvan, la montée représente alors treize heures d'effort pour deux de descente[38]. En 1981, Beat Engel tente avec Diego Bottarel, également professeur de ski, d'atteindre le sommet de la Haute Cime avec unemontgolfière pour ensuite descendre le couloir des Doigts. La tentative se solde par un échec, les conditions météorologiques ne leur permettant pas de se poser[39].
Plusieurs dizaines de kilomètres de sentiers sillonnent les dents du Midi. Letrail des dents du Midi, unecourse pédestre créée en1961 par Fernand Jordan, a lieu chaque année à la mi-septembre entre1963 et2000, et depuis 2011. La course est longue de 57 kilomètres pour 3 700 mètres de dénivelé positif ; c'est la première du genre enEurope et le précurseur du trail[40]. En1975, le succès du trail entraîne la création d'un sentier faisant le tour des dents du Midi[41]. Ce chemin de 42,5 kilomètres propose un dénivelé total de 6 000 mètres ; il est accessible depuisChampéry, les Cerniers,Mex,Salvan etVérossaz. Neuf refuges se situent sur le tour et permettent d'effectuer les 18 heures de marche en plusieurs jours[42]. Depuis 2010, les sentiers sont entretenus par l'association du Tour des dents du Midi. Cette association réunit les communes, les responsables des refuges, les guides et les accompagnateurs de montagne locaux[43].
L'accès aux sommets des dents du Midi est possible en été sous forme detrek et en hiver enski de montagne ouescalade mixte[44]. Lavoie normale pour la cime de l'Est part du refuge des Dents du Midi (2 884 m), sur le versant sud, en traversant le glacier Plan Névé. À une centaine de mètres après le col de la Cime de l'Est, qui n'est plus utilisé car encombré d'éboulis, elle escalade un flanc de montagne, soit en empruntant le couloir Rambert, qui peut être enneigé, soit en le contournant. Au sommet de ce couloir se trouve un chemin à flanc de coteau sur la face nord qui se termine à une vingtaine de mètres en dessous du sommet. Le sommet est également accessible depuis le refuge de Chalin (2 595 m) en escaladant la face nord-est de la cime de l'Est ou en escaladant le pilier Harlin[45]. La voie normale pour la Forteresse est similaire à celle de la Cathédrale. Elle part du refuge de Chalin, sur le versant nord, rejoint l'alpage du même nom et gravit l'arête de Soi, qui est équipée, avant d'arriver dans le couloir Forteresse-Cathédrale. Depuis le sommet du couloir, appelé la Fenêtre de Soi, les deux sommets sont accessibles à lagrimpe. La Fenêtre de Soi est également accessible à pied depuis le refuge des Dents du Midi[46]. L'accès à la dent Jaune se fait par laVire desGenevois. Cette voie part du refuge des Dents du Midi, traverse le glacier Plan Nevé jusqu'au col de la Dent Jaune, longe le pic sur une vire puis suit l'arête jusqu'au sommet de la dent Jaune[47]. La voie normale de laHaute Cime débute à la cabane de Susanfe (2 102 m), longe le torrent Saufla jusqu'au col de Susanfe et traverse despierriers jusqu'au sommet[46].
L'émergence du tourisme auXIXe siècle voit plusieurs hôtels ouvrir dans les villages duval d'Illiez. Dès1857, la construction duGrand Hôtel de la Dent du Midi permet àChampéry de s'agrandir, l'image des dents du Midi étant largement utilisée pour promouvoir le village. En dehors du val d'Illiez, les villages deBex,Gryon etLeysin exploitent également le relief des dents du Midi dans leur matériel promotionnel, tout comme certains hôtels sur les rivessuisses dulac Léman[48]. En 2018, les communes deChampéry,Troistorrents etVal-d'Illiez se sont unies avec lesPortes du Soleil et d'autres associations locales pour créer un organe de gestion touristique au nom de Région dents du Midi. Son but est principalement d'unifier la politique de développement touristique duval d'Illiez[49].
La brasserie7 Peaks, située àMorgins, base sa marque sur l'image des dents du Midi. Son nom fait référence aux« sept pics » du chaînon, qui donnent leur nom aux sept styles de bières proposés[50].
Il existe deux sites protégés sur le versant nord-est des dents du Midi : l'Aiguille et le Teret. Ces zones de4 ha chacune ont été classées en2017 dans le but de conserver les prairies et pâturages secs deSuisse, dont près de 95 % ont disparu depuis1900[51].
Les dents du Midi sont représentées enpeinture par de nombreuxartistes, le plus souvent en trame de fond pour des peintures de villages, duLéman ou duchâteau de Chillon, mais aussi seules.Gustave Courbet, par exemple, signe des toiles intituléesChâteau de Chillon etVue du lac Léman dans lesquelles elles sont reconnaissables en arrière-plan[52].
Elles sont également décrites ou mentionnées parAlexandre Dumas dansImpressions de voyage en Suisse,Charles Ferdinand Ramuz dansLa guerre dans le Haut-Pays etVendanges,Eugène Rambert dansBex et ses environs etLes Alpes suisses,Étienne Pivert de Senancour dansOberman,Maurice Bonvoisin dansLa vie à Champéry et enfinÉmile Javelle dansSouvenirs d'un alpiniste[53].
En 2022, les dents du Midi servent de décor à lasérie télévisée suisseHors-Saison, tournée dans leval d'Illiez[54].
Les dents du Midi figurent depuis 1946 sur les armoiries de la commune deVal-d'Illiez[55]. Elles ont également été utilisées sur les billets de 10 farinets, unemonnaie localevalaisanne nommée d’aprèsJoseph-Samuel Farinet qui a circulé entre 2017 et 2019[56]. Les dents du Midi font partie des montagnes choisies pour la photo officielle duConseil fédéral de 2024[57].
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