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Denise Holstein

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Denise Holstein
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Denise Holstein, née le àRouen et morte le àAntibes[1],[2], est une survivante d'Auschwitz. Elle témoigne de son histoire dans deux livres et dans un documentaire réalisé par un étudiant du lycée Corneille de Rouen[3].

Biographie

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Enfance

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Denise Holstein est née le àRouen dans une famille juive aisée[4]. Son père, Bernard Holstein, né àKaunas dans l'Empire russe (aujourd'huiLituanie) le[5], est dentiste. Il a combattu pour la France pendant laPremière Guerre mondiale. Sa mère, Juliette Cohen, est née le àParis[5]. En 1939, son père est mobilisé comme lieutenant à l'hôpital de Rouen. Elle fait ses études aulycée Corneille et aulycée Jeanne-d'Arc.

La vie dans la France occupée

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En 1940, la mère de Denise s'engage auprès de son mari comme ambulancière. Elle suit l'armée française dans son repli. Denise et son frère Jean (né en 1924) fuient devant l'avance allemande avec leur grand-mère maternelle et leur arrière-grand-mère. L'exode les mène jusqu'àVierzon. Finalement, toute la famille se retrouve àAvignon puis revient àRouen où son père a le droit de continuer à travailler. C'est le seul dentiste juif de la rive droite de Rouen à recevoir ce droit.

Le père de Denise est arrêté une première fois lors de la rafle du, interné aucamp de Drancy et libéré trois mois plus tard. Le frère de Denise est envoyé enzone libre et caché. Il rejoindra le maquis.

Denise et ses parents sont arrêtés chez eux au soir du[6] lors de la grande rafle de tous les Juifs de Rouen et de la Seine-Inférieure. Ce jour-là, deux cent vingt adultes et enfants du département sont arrêtés sur ordre du préfetAndré Parmentier qui n'a même pas demandé l'autorisation de ses supérieurs de l'État français enzone occupée. Transférés àDrancy, ils sont déportés àAuschwitz ou àSobibor.

Denise, malade, est hospitalisée pourdiphtérie etoreillons. Ses parents sont déportés, par leConvoino 62, en date du, de Drancy à Auschwitz[5]. Elle ne les reverra jamais. Orpheline, elle peut alors bénéficier de l'aide de l'UGIF et ne retourne pas au camp de Drancy. Elle est d'abord hébergée aufoyer Guy-Patin qui recueille les enfants dont les parents ont été déportés tout en fréquentant lelycée Lamartine (un lycée de jeunes filles), puis au centre de larue Lamarck.Elle est ensuite hébergée à la maison d'enfants de Louveciennes dans l'Ouest parisien. Denise a alors17 ans et devient monitrice d’un groupe d’enfants dont les parents ont été déportés[6].

Arrestation et déportation

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Article connexe :Rafle de Louveciennes.

En juillet 1944,Aloïs Brunner décide de rafler tous les occupants des maisons d'enfants. Denise continue de s'occuper de ses petits protégés à Drancy. Elle espère que les alliés arriveront à Paris avant le départ en déportation.

Article connexe :Convoi n° 77 du 31 juillet 1944.

Mais le, elle est déportée àAuschwitz[7] avec les34 enfants du foyer de Louveciennes:« Mille trois cents personnes dans des conditions incroyables, entassées avec quelques matelas, des seaux, à peine de quoi boire alors qu'il fait vraiment très chaud et qu'il n'y a que de très petites ouvertures pour laisser passer un peu d'air. » Elle essaie de soutenir les enfants en les faisant chanter et en les consolant.

Arrivée à Auschwitz, un déporté la sauve en lui enjoignant de ne pas prendre d'enfant avec elle. Les34 enfants de Louveciennes sont directement envoyés à la chambre à gaz. Denise Holstein se souvient d'une rumeur qui circulait dans le camp et qui racontait que les nazis faisaient dusavon avec la graisse des cadavres (rumeur fausse).

Denise est« sélectionnée » pour le travail forcé dans le camp[8]. Après quinze jours dequarantaine, elle esttatouée. Elle raconte que lorsqu'une déportée se plaignait, les « pollacks » qui tatouaient enfonçaient les aiguilles encore plus profondément. Elle est affectée à des travaux épuisants, comme le transport de blocs de pierre. Elle est levée à trois heures du matin avec une sorte de café comme petit déjeuner. L'appel dure ensuite jusqu'à huit heures, à genoux, sans bouger. En cet été 1944, il n'y a pas assez de travail pour toutes les détenues dans le camp. Elle ne travaille donc pas tous les jours.

Denise Holstein attrape lascarlatine et se retrouve auRevier. C'est là qu'elle croise le docteurMengele. Elle n'en a alors jamais entendu parler et se demande pourquoi l'annonce de son arrivée sème ainsi la terreur dans toute l'infirmerie.« D'une voix au timbre impérieux, il lut une liste de noms dans laquelle j'étais, et nous fit descendre du lit, retirer nos chemises de nuit et, en face de chaque nom, il faisait un petit signe que nous ne pouvions pas comprendre : lesquelles de nous seraient-elles choisies, peut-être même toutes, mais il n'y avait rien à espérer. Les malheureuses sanglotaient tenant leurs enfants dans les bras serrés contre elles, d'autres devenaient complètement folles et s'arrachaient les cheveux… c'est le soir que la Schreiberin entra dans la pièce et lut une longue liste sur laquelle mon nom ne figurait pas mais celui de toutes les femmes maigres, de celles qui avaient des enfants et de toutes celles qui avaient le typhus. C'est alors que je compris qu'elles allaient être conduites à lachambre à gaz et ensuite brûlées. Les hommes que nous avions vus dans le camp avaient donc dit la vérité en nous parlant du four crématoire. Jusqu'à ce jour je n'avais rien cru de tout cela et je compris enfin que toutes les personnes qui n'étaient pas rentrées dans le camp avec nous avaient subi ce sort affreux. »

Lorsqu'elle ressort duRevier au bout de sept semaines, le froid s'est abattu sur le camp transformé en vaste bourbier. Mais dit-elle, à cette époque, le camp regorgeait de ravitaillement et elle peut reprendre des forces. Elle change plusieurs fois de bloc.

À la fin de l'année 1944, elle est transférée àBergen-Belsen, puis elle est libérée en avril 1945[9], dans un état de grand délabrement physique.

« Je suis revenue maintenant mais ces visions d’horreur, je crois, ne pourront plus jamais me quitter, et d’ailleurs je ne veux pas oublier, les Français oublient eux beaucoup trop vite et surtout ceux qui n’ont pas souffert c’est-à-dire ceux qui ne sont pas passés entre les mains des Allemands. »

Après la déportation

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À son retour de déportation, Denise Holstein rédige durant l’été 1945 ses souvenirs. Mais son témoignage ne dépasse pas le cadre familial.

Denise devient vendeuse puis secrétaire médicale. Elle se marie en 1947 avec Jean Samuel. Ils ont trois enfants. En 1957, Denise Holstein commence une carrière de représentante pour vêtements de luxe pour enfants. Elle divorce en 1966.

En 1990, après avoir rencontréSerge Klarsfeld, Denise décide de témoigner[10].

En 1992, elle commence à témoigner dans les établissements scolaires et se met rapidement à sillonner la France pour s'adresser au plus grand nombre d'élèves. En 1995, elle est même invitée à l'émissionLa Marche du siècle à la télévision pour la célébration du cinquantième anniversaire de la libération des camps.

Cette même année, son témoignage est publié pour la première fois par les Éditionsno 1 sous le titre deJe ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz[11].

Elle fait plusieurs voyages avec des collégiens à Auschwitz dont certains sont filmés. Ses souvenirs sont de nouveau publiés en 2008 sous le titre deLe Manuscrit de Cayeux-sur-Mer, juillet août 1945, Rouen - Drancy - Louveciennes -Birkenau – Bergen-Belsen auxéditions Le Manuscrit. Le manuscrit est suivi d'entretiens avec l'inspecteur de l'Académie de Paris, Raymond Riquier. Ils permettent d'éclaircir les conditions d’écriture du manuscrit, certains aspects du récit. En dernière partie, une étude historique de Françoise Bottois permet de mieux comprendre l’anéantissement des Juifs à Rouen entre 1940 et 1943.

En 2020, elle fait l'objet d'un documentaire[12].

Distinctions

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Œuvres

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. EnzoGuerini, « Denise Holstein, une des dernières rescapées françaises du camp d’Auschwitz, est décédée à 97 ans », surleparisien.fr,(consulté le)
  3. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », surfilm-documentaire.fr(consulté le).
  4. Auno 17rue Jeanne-d'Arc.
  5. ab etcVoir, Klarsfeld, 2012.
  6. a etbAnnette Lévy-Willard, « Denise Holstein, une voix de la mémoire parle aux collégiens », surliberation.fr,(consulté le).
  7. « Témoignage de Denise Holstein »[PDF], surac-lyon.fr(consulté le).
  8. Mathilde Devillers, « Rencontre avec Denise HOLSTEIN, une jeune fille rescapée du camp d'Auschwitz », surmemoiresdelashoahabristol.weebly.com(consulté le).
  9. « Denise Holstein », surrescapesdelashoah.org(consulté le).
  10. « Denise Holstein, militante de la mémoire après quarante-cinq ans de silence »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surhumanite.fr,(consulté le).
  11. Françoise Bottois, « Denise Holstein, Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz »[PDF], surcercleshoah.org(consulté le).
  12. ab etc"Documentaire : amitié et travail de mémoire entre un lycéen et une rescapée d'Auschwitz" surhttps://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-04-mars-2020
  13. Biographie de Denise Holstein. Décorations.
  14. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompensesno 04 du 05 août 2024 - Légifrance », surwww.legifrance.gouv.fr(consulté le)

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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