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Denis de Paris

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Pour les articles homonymes, voirSaint Denis.

Denis de Paris
Image illustrative de l’article Denis de Paris
Statue de saint Denis (1460-1470),
entourage d'Antoine Le Moiturier.
Saint,évêque,martyr
Date de naissanceIIIe siècle
Lieu de naissanceItalie,Empire romain
Date de décèsentre250 et272
Lieu de décèsMontmartre,Lutèce,Gaule lyonnaise, Empire romain
Vénéré àbasilique Saint-Denis
Vénéré parl'Église catholique, l'Église orthodoxe
Fête9 octobre
Saint patronrois de France,royaume de France (avantLouis XIII[note 1]), diocèses deSaint-Denis etSaint-Denis de la Réunion
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Denis de Paris (Dionysius en latin), dénommé dans toute la chrétienté médiévalesaint Denis, est unsaint tutélaire à la vie légendaire[1] et lepremier évêque de Paris. La cité se nomme alorsLutèce. Il est aussi le patron d'un prestigieuxmonastère homonyme, qui accueille de riches fondations royales à partir du règne deDagobertIer, et garde depuis ce temps mérovingien les tombes de rois de France. Cette institution monastique devient grâce aux vastes donations et attributions des premiers Carolingiens un des plus riches centres religieux de l'Occident chrétien autour de l'an 800.

Hilduin,abbé de Saint-Denis, a puissamment transformé la figure de son saint patron par saPassio sancti Dionysii rédigée entre 835 et 840. Non content de l'assimiler àDenis l'Aréopagite, moine promoteur intellectuel du mysticisme chrétien, il accroît son prestige miraculeux en admettant les légendes decéphalophorie lumineuse.

Personnage légendaire venu d'Italie en245apr. J.-C., il est chargé, selon l'illustration médiévale, avec six compagnons d'évangéliser le territoire desGaules. Dans les premières légendes, Denis, oncle dePancrace, évêque de Rome devenu saint Pancrace, a pris la place médiévale d'apôtre des Gaules. Saint Denis fonde au cours de son apostolat plusieurs églises en France, avant d'être martyrisé avecRustique etÉleuthère, deux de ses compagnons, vers250 àMontmartre (mons Martyrum). Des versions tardives proposent unepersécution sous Valérien en258, sur l'île de la Cité.

La Saint-Denis se fête le9 octobre.

Légende

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La légende de Saint-Denis est reprise auXIIIe siècle parJacques de Voragine dans sa Vie des Saints.

Statue de Saint-Denis dans lesquare Suzanne-Buisson à l'endroit où il lava sa tête

Denis et ses compagnonsÉleuthère etRustique chargés d'évangéliser la Gaule vinrent vers Lutèce où le préfet romain Fesceninus les fit arrêter dans une carrière du faubourg Saint-Jacques (lieu de lapremière station de leur martyre). Les lieux où Saint-Denis a célébré l'office dans l'île de la Cité, où sont édifiées leséglises Saint-Étienne-des-Grés etSaint-Benoît-le-Bétourné, sont lesdeuxième et troisième stations du martyre. Saint-Denis fut incarcéré à la prison de Glaucus, emplacement de la futureéglise Saint-Denis-de-la-Chartre,quatrième station, torturé et mis sur le gril à la pointe amont de l'île de la Cité, emplacement de la futureéglise Saint-Denis-du-Pas,cinquième station, condamné à être décapité au temple de Mercure au sommet de la butte Montmartre.

Les soldats qui conduisaient Denis, Éleuthère et Rustique ayant renoncé à gravir la butte, les décapitèrent à mi-pente :sixième station. Cet endroit devint un lieu de pèlerinage où fut construite auIXe siècle une chapelle, emplacement de l'abbaye de Montmartre à la fin duXVIIe siècle détruite en 1794, actuellementCrypte du martyrium de saint Denisrue Yvonne-Le-Tac.

Denis ramassa sa tête continua à monter conduit par un ange. Il s'arrêta au sommet pour laver son chef à une source située à l'emplacement de l'actuelsquare Suzanne-Buisson puis descendit le versant nord et expira après un parcours de 6 kilomètres où une veuve, Catulla, l'inhuma :septième station.

Plus tardsainte Geneviève fit élever à cet endroit une basilique, celle de Saint-Denis[2] .

Hagiographie, histoire et archéologie

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Saint Denis de Paris, portail de la Vierge,Notre-Dame de Paris

Patron deParis et de laSeine-Saint-Denis[réf. souhaitée] (il a donné son nom à l'Église catholique de Seine-Saint-Denis), Denis est le premier évêque de Paris, capitale de laFrance. L'hagiographie le fait mourir en martyr entre250 et272, puis ensevelir à Catulliacus, là où s'élève aujourd'hui labasilique Saint-Denis[3].

Le nom de saint Denis, lié à unmausolée du Bas-Empire, apparaît vers 520 dans la littérature avec laVie de sainte Geneviève. Lasainte femme témoigne de sa dévotion envers l'évêque martyr, son père dans la foi. Elle obtient du clergé parisien l'érection d'une église sur sa tombe au « vicus Catulliacus », situé à huit kilomètres au nord de laSeine, à l'emplacement de l'actuelle basilique Saint-Denis,rue Catulienne[note 2]. Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire.

Un demi-siècle plus tard, leMartyrologe hiéronymien mentionne la déposition de saint Denis et de ses compagnons au9 octobre. Le poète et écrivain latinsaint Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu'àBordeaux.

Dans les mêmes années, l'historienGrégoire de Tours raconte que vers 250 le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec six autres évêques pour y porter l'Évangile. Denis se fixa àLutèce, où il ne tarda pas à être mis à mort par Fescennius Sisinnius, gouverneur romain de la province. Il subit vraisemblablement le martyre soit sous la persécution deDèce (250-275) soit plus tardivement.

La décollation des trois saints Denis, Rustique et Éleuthère, au tympan du portail nord de labasilique Saint-Denis, France.

Près du lieu-mausolée où reposaient après 320 les restes du premier évêque de Paris, une église est édifiée, entourée de tombes aristocratiques. Une abbaye est fondée auVIIe siècle et ce centre doté d'une basilique devient vite prestigieux grâce aux largesses royales à partir deDagobert, lequel choisit d’agrandir le sanctuaire et d'y être inhumé. L'abbaye, institution religieuse royale et centre administratif deRegnum francorum, ayant la charge d'une constellation d'églises, contribue au rayonnement de son saint patron en le dotant d'une merveilleuse légende[note 3].

D'après lesVies de saint Denis, écrites à l'époquecarolingienne et faisant suite à l'invention de l'abbé de Saint-Denis,Hilduin, Denis et sesdiacres, saint Eleuthère et saint Rustique, incarcérés dans l'île de Lutèce, empruntent les chemins qui seront nommésrue Montmartre,rue du Faubourg-Montmartre etrue des Martyrs, pour gagner labutte Montmartre où ils sont décapités.
Denis décapité, traversantMontmartre, aurait ensuite marché vers le nord pendant six kilomètres[4], sa tête sous le bras, jusqu'à un lieu qui s'appelle aujourd'huiSaint-Denis. À la fin de son trajet, il donne sa tête à une femme pieuse originaire de la noblesse romaine et nommée Catulla, puis s'écroule. Il est enseveli à cet endroit précis et Catulla y fit édifier unebasilique en son honneur.

Saint Denis, d'après le tampon de la paroisse deLugny enSaône-et-Loire (début duXXe siècle).

Le récit parle également de ses deux compagnons, le prêtreRustique et le diacre Éleuthère, ainsi que du portement de tête du saint après sadécapitation depuisMontmartre jusqu'à Saint-Denis. Les martyrs étant habituellement représentés avec l'objet de leur supplice, il se peut que la légende carolingienne soit issue d'un oubli de cette spécificité iconographique.

La tradition a peu à peu fait croître la renommée de saint Denis qui a ensuite été confondu avecDenys l'Aréopagite, puis avec lePseudo-Denys l'Aréopagite qui vécut à la fin duIVe siècle, auteur de traités réputés et prisés desPères de l’Église (La Hiérarchie céleste,La Hiérarchie ecclésiastique,La Théologie mystique,Les Noms divins)[5]. La vie légendaire de Denis de Paris emprunte aux deux autres Denys, comme on le découvre dans les noms employés parJacques de Voragine, tel celui de Damaris, que l'on retrouve dans desActes de Paul apocryphes à propos de Denys l'Aréopagite[6]. Cette tradition remonte aussi à l'abbé Hilduin. Le prestige aidant, elle a été maintenue par les abbés successeurs, convaincus de la bonne foi de leurs prédécesseurs. L'abbéSuger auXIIe siècle aurait fait même fabriquer des faux[réf. nécessaire], pour des raisons politiques, afin d'imposer l'idée que saint Denis ait pu assister aux sermons desaint Paul. La confusion en un seul et même saint de ces trois Denis perdura jusqu'au milieu duXXe siècle[7].

Représentations et culte

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Saint Denis, parJean Bourdichon.Horae ad usum Parisiensem, v. 1480, BnF.
Retable de saint Denis, Dernière communion et martyre de saint Denis, 1416,Henri Bellechose.

Saint Denis, le plus célèbre des saints « céphalophores »[8], est souvent représenté portant sa tête, iconographie fréquente des martyrs décapités. Selon d'anciens récits, le saint se serait relevé, aurait ramassé sa tête, et aurait marché jusqu'au lieu de sa sépulture[9]. Outre la tête coupée, il est reconnaissable grâce à ses attributs, lamitre et les chaînes[8]. La façade de lacathédrale Notre-Dame de Paris en offre un exemple au piédroit du portail de la Vierge.

La peinture deLéon Bonnat auPanthéon de Paris est évoquée parMichel Serres dans une section de son livreHominescence, à l'appui de son utilisation de la figure du saint portant sa tête comme allégorie-métaphore de son contemporain, qui a très souvent posé à côté de lui une tête à laquelle a été déléguée la charge de la mémorisation et du calcul – sonmicro-ordinateur ; le sujet proprement dit — libéré — pouvant s'adonner à une créativité nouvelle[10].

Son nom se retrouve dans celui de la communevaldôtaine deSaint-Denis.

Musique

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Dictons relatifs à la fête de ce saint

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Saint très populaire dont la fête le9 octobre tombe pendant une période de récolte, il fait l'objet de nombreux dictons :

  • « À la Saint-Denis, le laboureur se réjouit », « À la Saint-Denis, ramasse les fruits[note 4] », « À la Saint-Denis, bonne sèmerie[note 5] », « À la Saint-Denis, bécasses en tout pays »,
  • « Beau temps à la Saint-Denis, hiver pourri[note 6] », « Beau temps à la Saint-Denis, l'hiver sera bientôt fini », « Le laboureur se réjouit s'il pleut à la Saint-Denis, car tout l'hiver sera pluie ».
  • « S'il pleut à la Saint-Denis, la rivière sort neuf fois de son lit », « S'il pleut à la Saint-Denis, l'hiver sera humide et sans glace ».
  • « Le jour de la Saint-Denis, le vent se marie à minuit[note 7] », « À la Saint-Denis, l'hiver fait son nid », « Ai lai Saint-Denis l'hivré court par les chemis[note 8] ».
  • « Regarde bien avant et après la Saint-Denis les jours. Si tu vois qu'il gèle blanc, les vieux assurent que toujours le semblable temps tu revois pendant un, deux ou trois mois »[11].

Notes et références

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Notes

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  1. Louis XIII consacre la France à la Vierge Marie qui devient sainte patronne principale.
  2. A-t-elle fait ériger une église en 475 ? Les archéologues en doutent car ils n'y ont retrouvé qu'un modeste cimetière.
  3. Le ministresaint Éloi a-t-il contribué à améliorer le tombeau de saint Denis ? Aucune preuve archéologique ne le confirme.
  4. Dicton deCharente.
  5. Variante à ce dicton d'Eure-et-Loir : « Dernière semaille au pays ou tu compteras tes semis ».
  6. Dicton desDeux-Sèvres.
  7. Dicton duCalvados.
  8. « Chemis » désigne en patois les chemins dans ce dicton duMorvan.

Références

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  1. Jean-Marie Le Gall,Le Mythe de saint Denis. Entre Renaissance et Révolution, Champ Vallon,,p. 11.
  2. Jacques Hillairet,évocation du Vieux Paris, Paris,Les Éditions de minuit,, 432 p.,p. 242
  3. « Saint Denis »(consulté le).
  4. Mot de la marquise du Deffand au cardinal de Polignac, en 1767 : " ah !, Monseigneur, je crois que dans une telle situation, il n'y a que le premier pas qui coûte".
  5. La théologie mystique, trad. Maurice de Gandillac, 1943.
  6. Christian Montésinos,Éléments de mythologie sacrée auxXIIe et XIIIe siècles en France, Éditions de La Hutte, 2011,p. 247 et suiv.
  7. Christian Montésinos,Éléments de mythologie sacrée auxXIIe et XIIIe siècles en France, Éditions de La Hutte,,p. 248 et suiv.
  8. a etbLa Bible et les saints, Guide iconographique, Gaston Duchet-Suchaux etMichel Pastoureau,Flammarion, 1990,(ISBN 2080117254),p. 109.
  9. Légende dorée,Jacques de Voragine, « Saint Denis ».
  10. Hominescence, éd. Le Pommier, 2001,p. 236-237.
  11. Anne-Christine Beauviala,Météo et dictons régionaux, Chamalières, éd. Christine Bonneton, 2010.

Source

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean-Marie Le Gall,Le Mythe de saint Denis : entre Renaissance et Révolution, Paris, Champ Vallon, 2007.

Articles connexes

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Liens externes

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