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Dans l'histoire des Pays-Bas, Delft est surtout connue grâce àGuillaume d'Orange qui y a résidé à partir de 1572 et y a été assassiné en 1584. Depuis lors, lesOrange, c'est-à-dire les membres de lamaison d'Orange-Nassau ont été traditionnellement enterrés à Delft. Le surnom de Delft est notamment la « ville des Princes ». Le saint patron de la ville est Hippolyte de Rome[5].
Delft est lesiège de l'Office des eaux du Delfland. La municipalité fait partie de la région de Haaglanden et de la région métropolitaine de Rotterdam-Den Haag.
Carte topographique d'altitude et de relief centrée sur Delft (Pays-Bas).
Delft se situe au niveau de la mer (entre 0 et 1 m d'altitude en son centre-ville[8]) mais se situe sur un plateau en comparaison avec les communes limitrophes qui se trouvent pour la plupart sous le niveau de la mer (carte topographique ci-contre). La ville est encastrée dans un paysage depolders sillonné par de nombreux fossés et canaux de drainage, dont lecanal du Rhin à la Schie et le(nl) Delftsche Vliet[9] qui la traversent.
La géologie des zones côtières de la Hollande méridionale est déterminée par leRhin et laMeuse, qui se jettent dans lamer du Nord, à une vingtaine de kilomètres au sud de Delft et qui, encharriant de grandes quantités de sédiment, ont formé ledelta Rhin-Meuse. Dans lesoussol, les roches les plus anciennes se sont enfoncées dans des couches plus profondes, de sorte que la situation géologique est similaire à celle de nombreuses autres zones d'affaissement géologiquement jeunes.
Le long de la côte de la Hollande méridionale, les couches superficielles du sol de la bande côtière sont principalement constituées de dépôts d'argiles et demarnes (roche intermédiaire entre les calcaires et les argiles)[10], qui sont souvent recouverts par des tourbières dans les zones plus élevées de l'intérieur. Les argiles ont été déposées quand le niveau de la mer a commencé à monter pendant la périodepost-glaciaire (transgression). Les zones les plus élevées ont été déformées par l'action des glaciers durant cette période.
La zone autour de Delft présente dessédiments clastiques tels que l'argile et le sable, ce dernier se trouvant en particulier dans les dunes voisines[11].
La zone urbaine de Delft s'étend sur une superficie totale de 24,06 kilomètres carrés, dont 22,65 kilomètres carrés de surfaces émergées pour 1,41 kilomètre carré de canaux et autres surfaces immergées soit environ 6 % de la surface totale de la ville (chiffres de 2019[12]). En 2003, avant que la frontière entre Delft et leMidden-Delfland ne soit modifiée, leBureau central de la statistique néerlandais a réalisé une enquête détaillée sur l'utilisation des terres. À l'époque, Delft avait une superficie de 26,31 kilomètres carrés, dont 7,40 kilomètres carrés, soit environ 28 %, de zones résidentielles, et 6,63 kilomètres carrés, soit 25 %, utilisés à des fins agricoles, y compris pour la culture intensive maraichère ethorticole en serre.
La proximité de la mer et les vents dominants en provenance de la mer du Nord, qui est réchauffée par leGulf Stream, déterminent leclimat océanique doux et relativement humide des zones côtières des Pays-Bas et donc aussi de Delft.
Delft comptent 110 174 habitants au pour une densité de population de 4579hab./km2 (soit 10 fois la moyenne nationale auxPays-Bas; 433 hab./km2). Delft fait partie de laconurbation de la Randstad, zone la plus peuplée des Pays-Bas, qui concentre 40 % de la population du pays. En comparaison, àLa Haye, à 9 kilomètres au nord-ouest, cette densité de population est nettement dépassée avec 5 738 habitants/km2, tandis queRotterdam, à 14 kilomètres au sud de Delft, a une densité de population comparativement faible de 2 824 habitants/km2[14].
Les Delftois sont répartis dans les treize quartiers de la ville comme présenté sur la carte ci-contre (chiffres de 2018 – pop. tot. 102 000 hab.).
Pyramide des âges par sexe dans la commune de Delft pour les années 2019 et 2020.
Dans la démographie de Delft, la proportion d'hommes âgés de 20 à 30 ans est particulièrement frappante; elle représente en effet 15,3 % de la population masculine. En 2002, cette proportion était environ 100 % plus élevée que la moyenne néerlandaise. La proportion d'hommes entre 20 et 24 ans était même presque trois fois supérieure à la moyenne nationale en 2014[15]. La raison de ces différences est sans doute la présence de l'Université technique de Delft, qui propose principalement des études techniques et traditionnellement populaires auprès des hommes. La population féminine à laTU Delft était d'ailleurs de 28 % en 2018[16] sur 24 700 étudiants au total, un chiffre en progression puisqu'il n'était que de 21 % en 2009.
En 2007, le nombre deménages était de 52 885, avec une taille moyenne de 1,8 personne. 54 % des ménages étaient célibataires. En 2019, Delft compte 60 655 ménages d'une taille moyenne d'1,7 personne. 59 % des ménages étaient alors célibataires[13]. Au total, en 2007, 2 370 familles vivaient à Delft, dont 13 % étaient desfamilles monoparentales. Ce chiffre s'est accrue pour atteindre 3 595 familles (soit +51 % en 12 ans). La diminution constante des familles avec enfants est frappante ; en 2007, elle était de 8995 - une baisse de 11 % par rapport à 2002. Ce chiffre s'est ensuite relativement stabilisé les dix dernières années puisqu'en 2019 le nombre de familles avec enfants (dont les parents sont mariés ou en concubinage) baisse plus lentement et atteint 8 705 (-3,2 % par rapport à 2007). Ces chiffres ne comptent pas les familles monoparentales[13].
Les néerlandais ont une approche moins empreinte detabous avec lesstatistiques ethniques qu'en France par exemple. De telles statistiques démographiques sont d'ailleurs publiques et massivement utilisées par la population dans le choix d'un bien immobilier puisqu'il est possible de connaitre quartier par quartier le revenu moyen, les tranches d'âge, le nombre de personnes et d'enfants par foyer, etc.
Les statistiques des Pays-Bas, cependant, ne traitent que grossièrement les différentes nationalités etethnies, mais considèrent principalement desgroupes ethniques. Les personnes sont considérées comme appartenant à un groupe ethnique différent – et donc comme des étrangers – s'ils sont nés à l'étranger, ou même si un parent ou un grand-parent est né à l'étranger.
Comme partout ailleurs aux Pays-Bas, les statistiques de population à Delft font une distinction entre les citoyens despays occidentaux,(nl) westerse landen, qui comprennent la plupart des pays de l'UE et lesÉtats-Unis, et ceux des pays non-occidentaux,(nl) niet westerse landen, provenant de tous les autres pays du monde[13].
Les anciens citoyens des anciennes colonies néerlandaises d'Indonésie et deNouvelle-Guinée sont également répertoriés sous le libellé pays occidentaux,(nl) westerse landen, mais séparément et ce bien qu'ils vivent aux Pays-Bas depuis plus de deux générations en tant que citoyens néerlandais. En revanche, les personnes originaires d'Aruba sont répertoriées sous « allochtones non-occidentaux »,(nl) niet westerse landen, même si Aruba est une partie autonome duroyaume des Pays-Bas[17],[18].
La part d'étrangers à Delft s'est accrue au cours des vingt dernières années puisqu'en l'an 2000 , à titre de comparaison, la part des citoyens néerlandais à Delft était de 76,5 %, 10,8 % d'immigrés d'Europe de l'Ouest et des États-Unis (catégorisés comme originaires de pays occidentaux) et 12,7 % de pays non-occidentaux[13].
Hippolyte de Rome est lesaint patron de la ville. Jusqu'à laRéforme en 1583, la vieille égliseOude Kerk lui était dédiée. En 1804, la paroisse catholique nouvellement fondée dans la vieille ville de Delft a été nommée en son honneur, et en 1972 l'ancienne chapelle des Sœurs du Saint-Esprit de Delft a été renommée chapelle Saint-Hippolyte en son honneur. Depuis 1971, l'église néo-gothique Maria van Jessékerk est l'église paroissiale de la communauté catholique romaine de Delft, qui comprend également quatre autres églises et est consacrée à Sainte-Ursule de Cologne[21].
En 1821, unecommunauté juive a été fondée à Delft, mais elle n'a jamais réuni plus de 200 personnes. En 1840, une petite école juive et un cimetière ont été construits près des actuelles rues Vondelstraat et Geertruyt van Oostenstraat, et en 1862, unesynagogue a été construite au Koornmarkt 12. Pendant laSeconde Guerre mondiale, la plupart des résidents juifs ont étédéportés et assassinés. Après la guerre, la communauté juive de Delft a été fusionnée avec celle de La Haye. Lasynagogue de Delft a été préservée commemonument national, rénovée et est disponible pour des événements religieux et culturels[22].
La communauté musulmane de Delft compte environ 2 300 personnes. La mosquée du Sultan Ahmed fut construit au numéro 80 de la rue Martinus Nijhofflaan en 1995.
Peinture de 1512, illustrantOverschie (au premier plan),Rotterdam (en haut à gauche), etDelfshaven (en haut à droite). Le bras d'eau dans le coin inférieur gauche relie Delft.Carte de Delft après l'incendie de 1536.La porte Est (Oostport).
LaSchie était à l'origine un ruisseau marécageux qui se jetait dans l'ancienneMerwede au niveau de l'ancienne ville d'Overschie, aujourd'hui un arrondissement deRotterdam. Afin d'empêcher l'envasement menaçant de la rivièreGantel,Godefroid III de Basse-Lotharingie a fait creuser un cours d'eau artificiel. La ville de Delft s'est implantée le long de laSchie, au nord, et cette portion a pris le nom de(nl) Delf, du moyen néerlandais(nl) delven[26] qui signifie « creuser ».
L'ancienneSchie, puisqu'à ce jour elle est beaucoup plus large, a donc été au moins partiellement creusé au niveau de son cours supérieur. Il est possible que les premiers travaux de canalisation dans la région datent même de l'époque romaine, période pendant laquelle a également été creusé lecanal de Corbulon[27] au nord-est de Delft. Sur les hauteurs où se croisaient les berges boueuses de la rivièreGantel, il y avait, probablement depuis leXIe siècle, un cimetière.
De la naissance de la cité en 1246 au grand incendie de 1536
Delft a obtenu ses droits de cité par le comteGuillaume II de Hollande le 15 avril 1246. La construction de lavieille église de Delft (Oude Kerk) a été entreprise la même année bien qu'il existait vraisemblablement une église en bois au même endroit dont l'existence remonterait à 1050 environ. Vers cette époque, plusieurs monastères et couvents ont été également fondés dans la région de la ville. Des extensions de Delft ont été réalisées en 1268 et en 1355, portant la superficie de la ville, aujourd'hui le quartier(nl) Binnenstad, (le « centre-ville »), à sa taille actuelle d'environ100 hectares. L'hôpital deKoornmarkt (« marché aux grains », dans la rue qui porte ce même nom) a été construit auXIIIe siècle et a été mentionné pour la première fois dans les écrits en 1252. En 1271, lebéguinage de Delft a été construit[28],[29].
En raison de sa situation privilégiée, entreLa Haye etRotterdam, le commerce et l'industrie s'est développé dans la zone. Delft est devenu un important centre marchand et cela se voit encore à la taille de la place principale de la ville : laGrote Markt, « le grand marché ». Cependant, puisque la ville n'avait pas accès direct à laMerwede, elle est soumise auxdroits douaniers imposés par la ville voisine deSchiedam, qui collecte alors une taxe élevée lors des passages de navires sur les eaux de laSchie. À la même époque, vers 1343,Rotterdam souhaite également un accès moins onéreux vers Delft, et entreprend de creuser un autre canal reliant Rotterdam et Delft, en passant par la ville deOverschie plutôt que par Schiedam, et en empruntant certains des lits naturels de la Schie. Les bateaux en provenance de Delft devaient alors passer obligatoirement soit par laRotterdamse Schie ou laSchiedamse Schie. La construction de sa propre liaison par voie navigable vers laMerwede était nécessaire à son essor.
En 1389, le ducAlbertIer, comte deHollande et deZélande, a octroyé le droit à la ville de Delft de faire creuser son proprecanal d'accès à laMerwede. Pour créer la première partie de ce canal, leDelf ouSchie déjà existant fut élargi pour donner le(nl) Delftse Schie. Pour la deuxième partie, le conseil de Delft a fait creuser un nouveau canal entreOverschie et laMerwede. À l'embouchure de ce canal, Delft créa son propre port,Delfshaven. Ce dernier n'était donc pas à Delft même mais était administrativement sous la tutelle de la ville. En 1795, il devint une commune indépendante, jusqu'à son annexion par Rotterdam le 30 janvier 1886. Le canal entreOverschie etDelfshaven fut nomméDelfshavense Schie.
Avec l'essor du transport par voie fluviale, le développement de la ville s'intensifia. En été 1381, la construction d'une nouvelle église en bois au toit de chaume, en lieu et place d'ungibet de potence, fut entamée ; ce nouveau lieu de culte allait devenir lanouvelle église de Delft (Nieuwe Kerk). Trois ans plus tard, les travaux de construction d'une basilique en pierre autour de l'église en bois ont commencé.
Les fortifications de la ville se développèrent. Un vestige en est toujours visible aujourd'hui : la porte Est,(nl) Oostpoort, qui fut construite vers 1400. Les tours seront élevées par la suite et aux alentours de 1510[30], elles seront pourvues d'un étage supplémentaire octogonal et dotées chacune de leur flèche.
L'ancien couvent de Sainte-Agathe (aujourd'hui le Prinsenhof), vu depuis la rue Oude Delft (gravure de 1729).
En 1403, un groupe de religieuses a acquis une maison dans le long du canalOude Delft en face de laOude Kerk pour en faire un couvent dédié àsainte Agathe. Ce couvent deviendra plus tard lePrinsenhof.
Gravure de l'incendie de Delft du 3 mai 1536.
Le, un incendie, probablement causé par la foudre frappant la flèche en bois de la nouvelle égliseNieuwe Kerk[31], a détruit de vastes zones de Delft. Une partie de la flèche de la tour de laNieuwe Kerk a brûlé et l'orgue, les cloches et les vitraux ont été détruits. Les braises ont été dispersées par un fort vent d'est vers l'ouest de la ville. 2 300 maisons auraient pris feu. La carte de Delft après l'incendie, conservée au Prinsenhof, fut peinte vraisemblablement bien après l'incendie puisqu'elle a pour support un canevas et non un panneau de bois comme l'était la pratique de l'époque[32]. Sur cette carte sont représentées en marron clair et gris les zones qui furent brulées. En foncé apparaissent les habitations qui ont survécu à l'incendie. En bas de ce détail (au milieu) figure la maison[33] des ancêtres du peintre duXVIIe siècle, Johannes Vermeer[34], rescapée des flammes. Sur le cadre de la peinture (non illustré), une inscription détaille les dommages de l'incendie: « Quatorze églises de nombreuses personnes et d'innombrables maisons ont été brulées la mairie le marché à viande 1536 »[35]. Dans l'incendie, les archives communales de la ville ont été détruites. Un tiers de la ville aurait été détruit.
L'incendie a néanmoins poussé les Delftois à délaisser les maisons de bois pour des maisons de briques. SelonJohn Micheal Montias et son ouvrage, la catastrophe mit un coup d'arrêt à l'économie alors florissante à Delft. Ainsi, « au cours des quarante années suivantes, la reconstruction de laNieuwe Kerk et de dizaines de maisons en brique et en mortier a absorbé l'énergie des citoyens de Delft et a épuisé leurs ressources. Dans les années 1540 et 1550, des maisons seigneuriales ont été construites autour duGrote Markt (la Grande Place du Marché) près de laNieuwe Kerk, le long du canalOude Delft, et dans d'autres quartiers où de nombreuses habitations avaient été brûlées. Il s'agissait de nouvelles maisons, construites le long de canaux bordés d'arbres, où vivaient de riches citoyens, dont les gens du commun disaient qu'ilss'asseyaient sur des coussins et dirigeaient la ville »[36].
L'essor de Delft jusqu'à devenir ville princière à partir duXVIe siècle
Lors de laguerre de Quatre-Vingts Ans qui commence en 1568, les sécessionnistes entrent en rébellion contre le roi d'Espagne, à la tête desPays-Bas espagnols. La ville de Delft est en détresse économique. En effet, les révoltes et les répressions qui s'ensuivirent ont rendu le commerce de plus en plus difficile pour les villes comme Delft, et il devenait presque impossible commercer en dehors de la province de Hollande[40]. La crise fut telle que sur les 140 brasseries originales dans la région de la ville, 98 existaient encore en 1514 et seulement 25 en 1645. Une autre raison du déclin des brasseries était que l'eau de la Schie, qui était utilisée pour la production de bière, s'était détériorée en raison de l'augmentation rapide de la navigation marchande et ne pouvait plus être utilisée. L'industrie dudrap fut bouleversée également, après avoir connu un essor auxXVIe et XVIIe siècles. Près de deux tiers de toutes les familles de Delft ont perdu leurs moyens de subsistance à la suite de ces bouleversements[41].
Pendant laguerre de Quatre-Vingts Ans, Delft devient un centre de résistance contre le roiPhilippe II, après que plusieurs villes et régions ont déjà réussi à échapper à la puissance espagnole vers 1570. En 1572,Guillaume d'Orange (Willem van Oranje), s'installe à Delft dans l'ancien couvent Sainte Agathe[42], connu aujourd'hui sous le nom dePrinsenhof, dont une partie fut aménagée pour lui et sa cour. Dans la chapelle du monastère, sa filleLouise Juliana a été baptisée en 1576, et c'est au Prinsenhof queFrédéric-Henri est né. Le prince avait ses chambres privées au premier étage de l'angle nord-est du bâtiment. En mars 1584, un escalier a été construit à partir de ces pièces vers la salle à manger située en dessous.
Après l'Acte de La Haye en 1581, Delft devient la capitale de facto desProvinces-Unies, en tant que siège du prince d'Orange. La ville et ses fortifications furent développées en conséquence pour défendre ce nouveau lieu de pouvoir.Guillaume d'Orange est assassiné le de trois balles parBalthazar Gérard à la suite d'une promesse de récompense faite parPhillippe II. Des marques d'impacts de l'assassinat sont encore visibles dans le mur attenant. L'assassin sera arrêté dans sa fuite, puis torturé pendant dix-huit jours et exécuté selon les supplices réservés aux régicides[43].
Guillaume d'Orange est surnommé «père de la patrie» (vader des vaderlands) et enterré dans laNieuwe Kerk (la nouvelle église de Delft) car le précédent caveau de famille àBreda est occupé par les Espagnols. Depuis lors, l'église a été utilisée comme lieu de sépulture desOrange.
En octobre 1573 a eu lieu labataille de Delft en dehors des murs de la ville[44]. La bataille a été menée entre un groupe restreint de forces anglo-néerlandaises placées sous le commandement de Thomas Morgan[45] et les attaquants espagnols menés parFrancisco de Valdez[46]. Les Espagnols furent repoussés et forcés de battre en retraite[47].
L'avènement du Siècle d'or et de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales
AuxXVIe et XVIIe siècles, l'imprimerie a connu sa période la plus florissante aux Provinces-Unies. Delft occupait alors une position de premier plan, notamment avec les créations duMaître de Delft (en néerlandaisMeester van Delft), possiblement natif de Delft, qui a travaillé dans les premières décennies duXVIe siècle.
Politiquement, la ville presque indépendante était dirigée par une poignée de dirigeants omnipotents, étroitement liés les uns aux autres et qui gouvernaient la ville dans un systèmeoligarchique. Les familles Pauw, Van der Graeff, Van Adrichem et Van der Dussen sont d'importantes dynasties de régents de Delft à l'âge d'or néerlandais.
L'épanouissement culturel de la ville a été également consolidé parJan Vermeer, né en 1632, un des personnages les plus illustres de Delft et l'un des peintres les plus célèbres de l'âge d'or de la peinture néerlandaise. Avec des artistes tels que Carel Fabritius et Pieter de Hooch, il forme l'École de peinture de Delft, réunie au sein de la guilde de Saint-Luc, dont il sera admis maitre en décembre 1653[48].
Faïence. Après que la porcelaine deNanjing, en Chine est vendue pendant des dizaines d'années avec des marges bénéficiaires élevées sur le marché européen des produits de luxe, les fabricants néerlandais commencent à imiter les motifs exotiques et le précieux et fin travail de la céramique chinoise avec les faïences de Delft ou couramment appelébleu de Delft. Plusieurs fabricants defaïence italiens, maitrisant la technique de lamajolique, se sont installés dans la ville à cette même période et ont influencé ce courant
Rapidement, des motifs typiquement hollandais ont été également réalisés, repris notamment des peintures de Vermeer et de Hooch. À partir de 1657, lorsque les importations furent perturbées par les troubles politiques en Chine, les faïences de Delft se sont vendues avec succès dans toute l'Europe. Vers 1600, il n'y avait que deux poteries à Delft, puis 26 en 1660, et en 1695, 32 usines de porcelaine s'étaient installées dans la ville. En raison du déclin simultané des brasseries et des ateliers de draperies, les ateliers de faïence avaient accès à des locaux appropriés et à des artisans et ouvriers volontaires, et ont employé plus de 1 600 personnes[40].
En effet, l'une des six chambres de laVOC y a été fondée en 1602. Avec une flotte de plus de cent navires, sixsuccursales aux Pays-Bas, des bureaux en Asie et des milliers d'employés, la société est devenue la plus grandesociété commerciale au monde. Trois fois par an, les marchands de Delft envoyait une flotte marchande vers l'est, qui revenait auxProvinces-Unies et à Delft avec des épices, du café, du thé, de la porcelaine chinoise et d'autres produits de luxe. Ce dynasmisme se traduit aussi dans la démographie de Delft; en 1630, la ville compte environ 23 000 habitants.
En 1631, la Compagnie a acquis un complexe de maisons donnant sur le canalOude Delf, qu'elle a converti enOostindisch Huis (Maison des Indes Orientales) et agrandi au fil du temps pour y inclure plusieurs ateliers de conditionnement, dont l'arsenal de Delft. Unecorderie a été construite dans la rueWestvest en 1670, et à l'Oostpoort (la porte de l'est), legoudron de bois fut fabriqué à grande échelle dans desfours à poix. Ces deux produits servaient notamment aucalfatage et à l'armement des bateaux destinés à partir pour les Indes. ÀDelfshaven, la Compagnie des Indes a d'abord exploité un chantier naval puis trois à partir de 1702, où un total de 111 navires ont été construits pour laVOC jusqu'en 1813. En 1672, la société a fait construire un imposant entrepôt maritime dans le port (qui brûle en 1746 et est remplacé par un bâtiment plus simple) et employait des centaines de dockers[49].
L'explosion de la poudrière de Delft de 1654 et le déclin
AuXVIIe siècle, Delft était le principal site de l'arsenal des forces armées desProvinces-Unies et gardait ce qui était alors appeléGeheim van Holland, « le secret de la Hollande » : la cave de l'ancien couvent de religieusesclarisses, situé au centre de la ville dans le quartier deDoelenkwartier, sur lePaardenmarkt (le marché au chevaux), servait de dépôt secret pour quelque 40 000 kilogrammes de poudre à canon.
Allégorie de l'année désastreuse par Johannes van Wijckersloot (1673).
Le, à 10h30 le matin, la ville est ravagée par l'explosion d'environ 30 tonnes depoudre à canon stockées dans un magasin, qui détruit une bonne part de la ville, notamment à l'est, tuant ainsi une centaine de personnes et blessant plusieurs milliers d'autres. Cornelis Soetens, le gardien du magasin, aurait ouvert le magasin pour vérifier un échantillon de la poudre et l'énorme explosion s'en serait suivie. Cette catastrophe est également connue dans l'histoire de la ville sous le nom de « Coup de tonnerre de Delft ». Un des élèves prometteurs de Rembrandt,Carel Fabritius, meurt dans la catastrophe et l'incendie de son atelier détruit la majeure partie de ses œuvres.Egbert van der Poel, a fait plusieurs peintures de Delft montrant la dévastation. En 1660, le magasin de poudre à canon a été déplacé, à une distance d'un « boulet de canon »[50], en dehors de la ville[51], dans un nouveau bâtiment conçu par l'architectePieter Post.À partir de 1672, synonyme d'année catastrophique dans l'histoire et la culture néerlandaise (Rampjaar, littéralement deramp - « catastrophe », etjaar - « année »), l'économie alors florissante de Delft s'est effondrée. Outre les problèmes économiques auxquels l'ensemble des Provinces-Unies devait faire face, la ville de Delft perd de son importance commerciale, supplantée par Rotterdam et Amsterdam, favorisées par leur port, mais également par La Haye, en tant que centre administratif. Même la production de faïence plonge dans une crise profonde, car la production ne peut pas suivre le rythme industriel atteint par certains ateliers étrangers. Les sites de production de faïence de Delft ferment les uns après les autres. En 1794, il y en a encore dix en activité. Finalement, il ne reste plus que la manufactureDe Porceleyne Fles aujourd'hui en activité, connue sous le nom deRoyal Delft à l'étranger. Cette manufacture survit en produisant parfois des briques en plus de la vaisselle en porcelaine.
Arrivée des troupes françaises à Delft le 22 janvier 1795.
Fin février 1793, laConvention nationale déclara la guerre aux Provinces-Unies et à l'Angleterre.
Dans ce contexte, durant l'hiver 1794-1795, le général françaisPichegru mène une série d'attaques contre lesPays-Bas autrichiens (correspondant à la Belgique actuelle) et lesProvinces-Unies. Le 22 janvier 1795, les troupes françaises défilent devant les représentants de la municipalité de Delft. Le 16 mai 1795, la signature dutraité de la Haye met un terme au conflit opposant laRépublique française et lesProvinces-Unies, devenues en 1795 laRépublique batave.
En 1799, laCompagnie néerlandaise des Indes orientales faitfaillite. Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer la faillite de la dite plus grande entreprise du monde. Certaines soulignent l’importance de la corruption des agents de la compagnie, d’autres les coûts croissants de la gestion de son empire territorial, la transformation de la demande sur les marchés européens, l’émergence du capitalisme britannique ou encore l’histoire mouvementée des Provinces-Unies auXVIIIe siècle.
De la révolution industrielle à la Première Guerre Mondiale
À l'époque de larévolution industrielle, les Pays-Bas étaient initialement très en retard dans leur développement par rapport aux pays voisins. En raison du besoin de formation technique à l'échelle nationale, le roiGuillaume II a fondé l'Académie royale des ingénieurs civils (Koninklijke Akademie ter opleiding van burgerlijke ingenieurs) à Delft le 8 janvier 1842, transformant rapidement la ville en un important site scientifique et attirant des entreprises à vocation technologique.
En outre, un certain nombre d'instituts de recherche ont été créés, tels que l'Institut denormalisation (Nederlands Normalisatie Instituut) et le Bureau despoids et mesures (Nederlands Meetinstituut). L'Académie a déménagé dans le bâtiment vide de l'ancienne école d'artillerie. En 1864, l'Académie fut fermée, mais à la place, uneécole polytechnique fut ouverte, se concentrant sur la formation d'architectes et d'ingénieurs pour la construction de routes, le génie hydraulique, la construction navale, la fabrication d'outils et l'exploitation minière. L'école a reçu le niveau académique à partir de 1905, lorsqu'elle est devenue l'École polytechnique de Delft. La cérémonie d'ouverture par la reineWilhelmine a eu lieu le 10 juillet 1905. En 1986, l'école a été rebaptiséeUniversité technique de Delft (TU Delft).
Vue de l'Académie royale d'ingénieurs de Delft en 1858.
Plan de Delft en 1865.
Maison communale et Vieille église par Cornelis Springer (1877).
Habitations autour duAgnetapark
AuXIXe siècle, labourgeoisie s'installe principalement dans de spacieuses demeures du centre-ville, dans la rue Spoorsingel (le long de la voie ferrée ou à Nieuwe Plantage, au nord du centre-ville (autour d'un parc). Afin d'accueillir les ouvriers et leurs familles qui s'efforcent constamment d'entrer dans la ville, des lotissements ouvriers sont construits à partir de 1878 aux limites de la ville, comme le Westerkwartier et, un peu plus tard, le Vrijenban et le Hof van Delft (à l'ouest duBinnenstad - le centre-ville de Delft), qui sont constitués en 1921. En 1881, le propriétaire de la Gist- und Spiritusfabriek, Jacques van Marken, s'est donné l'immortalité à lui et son épouse Agneta Matthes avec la construction d'un parc au nom de sa femme: l'Agnetapark. Autour du parc, un complexe de logements pour les ouvriers a été mis en place par le couple. Le parc est considéré comme le premier projet delogement social dans lequel une attention particulière a été accordée aux conditions d'hygiène dans un environnement vert et vivable.
Pendant la Première Guerre mondiale, il n'y a pas eu de combats à Delft, ni dans l'ensemble des Pays-Bas, qui sont restés neutres. Delft a cependant été touchée par l'important afflux de réfugiés qui a commencé lorsque des centaines de milliers de Belges ont fui vers le pays voisin après la prise de leur pays par les Allemands le 4 août 1914[52].
Le, les communes voisines de Vrijenban et Hof van Delft sont dissoutes et intégrées à Delft. En conséquence, le territoire de Delft s'est considérablement étendu. En 1932, l'institut de recherche TNO, un centre de technologie et de science, est créé à Delft.
Courte vidéo de 1923 (sans son) prise à Delft, le long du canal Oude Delft devant la Vieille église de Delft.
Vue aérienne du sud-ouest de la ville avant la Seconde Guerre mondiale.
Vue aérienne de la place centrale, Groote Markt, entre 1920 et 1940.
Un parachutiste allemand atterrit, le 10 mai 1940, aux Pays-Bas.Le 10 mai 1940, à l'aéroport de Rotterdam-La Haye, les premiersJunkers JU 52/3M sont incendiés peu après leur atterrissage.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, des unités dugroupe d'armée B de laWehrmacht ont attaqué les Pays-Bas, neutres, le 10 mai 1940 dans le cadre de l'offensive allemande à l'Ouest. La cible de l'attaque était la zone stratégique de défense de Hollande (laVesting Holland[53]) et la prise du centre gouvernemental deLa Haye. L'aérodrome d'Ypenburg, situé directement à la limite nord-est de la ville de Delft, a joué un rôle important à cet égard. Les Allemands ont conquis la zone avec un grand déploiement de troupes parachutistes et aéroportées, tandis qu'au même moment, la18e armée allemande attaquait avec des troupes au sol.
Dès leXVIIe siècle, Delft était le site de laStaatse Affuitmakerij (littéralement « manufacture d'affûts »), une armurerie d'État où l'on fabriquait également desarmes de poing. Le vaste site de l'usine toujours en activité, employant jusqu'à 500 ouvriers à cette époque, était situé dans la partie nord de la vieille ville, à deux pas de l'aérodrome en difficulté. Les parachutistes allemands ont occupé cette zone et une autre zone industrielle le long de la Schie, où se trouvait un laboratoire. Des combats ont éclaté dans la ville, mais celle-ci a été épargnée par de grandes batailles ou des bombardements. Face à la perspective désespérée d'un soutien allié et afin d'éviter des catastrophes similaires dans d'autres villes après lebombardement de Rotterdam, les Pays-Bas capitulent le 15 mai 1940. Une centaine de Delftois a perdu la vie durant ce court épisode de résistance[54].
En outre, 190 étudiantsrésistants contre l'occupation allemande sont morts à Delft pendant la Seconde Guerre mondiale. Le soulèvement étudiant de Delft a eu lieu le. Lors du soulèvement, les étudiants, les professeurs et les employés de l'Université technique de Delft ont notamment protesté contre le licenciement (limogeage) de tous les employées Juifs travaillant dans les administrations publiques de la ville. Cette suspension a également touché les professeurs, les chargés de cours et les assistants de l'Université des sciences appliquées de Delft. Après l'annonce du, l'étudiant de 27 ans Frans van Hasselt a commencé unsit-in sur les marches du bâtiment de la faculté. De nombreux étudiants l'ont rejoint et ont boycotté les cours des nouveaux professeursaryens. Van Hasselt a été arrêté et emmené aucamp de concentration de Buchenwald, où il est mort le[55].
Aujourd'hui, certains noms de rues de Delft rappellent les étudiants et les professeurs qui ont été victimes de l'occupation allemande, et les lieux des affrontements par exemple la Van Hasseltlaan (du nom de l'étudiant Frans van Hasselt), la Mekelweg (du nom du professeur Johannes Antonius Alphonsus Mekel), ou la Schoenmakerstraat (rue des cordonniers)[56],[57].
La grève des ouvriers néerlandais en février 1941 avait également été déclenchée, entre autres, par un soulèvement étudiant de Delft. Aux Pays-Bas, quelque 300 000 travailleurs étaient au chômage ; en un an, les prix des denrées alimentaires avait augmenté de plus de 36 %, aggravant encore la misère. Le, une grève spontanée éclate dans les usines d'Amsterdam ; les ouvriers protestent contre la détérioration de leurs conditions de vie et exigent la fin de lapersécution des Juifs. Le 26 février, une grève massive s'étend à une grande partie de l'actuelleRandstad, y compris Delft[55].
Courte vidéo (avec commentaires en néerlandais) montrant les habitants de Delft fêtant les 700 ans de la ville. Les rues sont décorées, des attractions sont installées sur la grande place et des motards paradent le long du canalOude Delft.
En 1946, au lendemain de la guerre, Delft fête ses 700 ans depuis la reconnaissance de la ville.
Après la Seconde Guerre mondiale, Delft s'étend principalement par la construction de la zone résidentielle (quartier de Vrijenbahn) située entre le canal de laSchie qui traverse la ville du sud au nord, et la route principale qui reliait La Haye à Rotterdam, aujourd'hui l'autoroute A13.
Dans les années 1960, Delft s'est considérablement développée, surtout vers le sud. La zoneDelft-Zuidwest s'établit avec les quartiersPoptahof etVoorhof et leurs tours HLM ainsi que leBuitenhof, qui sont construits sur des polders nouvellement acquis à la commune deSchipluiden. Dans le même temps, le bois de Delft (Delftse Hout) a été créé à l'est de la ville.
En mai 1966, Delft etLa Haye sont reliées par le tram avec laligne de tramway 1. À partir des années 1980, le quartier résidentiel de Tanthof s'est développé encore plus au sud, avec un plan de rues beaucoup plus éclairé. Le quartier Tanthof-West (Tanthof-Ouest) présente la même disposition que le Tanthof-Oost (Tanthof-Est), mais il y a plus de grandes maisons individuelles et moins delogements sociaux. Afin d'améliorer les transports publics, la ligne de tramway 1 est prolongée vers le quartier Tanthof.
En raison du développement des quartiers Voorhof et Tanthof, la fonction résidentielle de Delft s'est déplacée davantage du centre historique de la ville, située l'est de la voie ferrée, vers le côté ouest à la ligne ferroviaire. Le centre commercialIn de Hoven qui s'y trouve est un facteur important de cette attractivité.
Le viaduc ferroviaire de Delft qui a surplombé laPhoenixstraat jusqu'à fin 2015.Incendie de la TU Delft en mai 2008.
Depuis 1999, la municipalité planifie un projet de développement urbain majeur, connu sous le nom deDelft Spoorzone (littéralement « zone de voie de Delft »). Le projet d'urbanisme s'articule au départ autour de la construction d'un tunnel ferroviaire pour remplacer le viaduc ferroviaire aérien (voir photo ci-contre) construit dans les années 1960 en bordure du centre-ville historique de Delft. En outre il s'agit de doter la ville de Delft d'une nouvelle gare centrale (souterraine cette fois-ci). Le viaduc à deux voies était considéré comme un goulot d'étranglement pour le trafic ferroviaire, causait des nuisances sonores (quelques mètres séparaient certaines maisons centenaires de la voie) et constituait une séparation entre le centre-ville et la zone résidentielle à l'ouest.
Sur les 40 hectares libérés par la destruction du viaduc en amont et aval du site de la gare, 1 500 appartements et bureaux, un petit jardin et un parking souterrain pour les voitures et les vélos sont créés. Les travaux de terrassement et l'excavation du tunnel ferroviaire ont commencé fin 2008 ; le dernier train à rouler sur le viaduc passe le. Le tunnel a été mis en service le et officiellement ouvert en sous le nom deWillem van Orange (Tunnel Guillaume d'Orange)[58]. En 2017, les bureaux municipaux dans l'immeuble construit au-dessus de la gare souterraine ont été officiellement mis en service. Le coût total de l'investissement pour les bureaux municipaux s'est élevé à 82,3 millions d'euros[59]. Les travaux de construction pour l'ensemble du projet devraient se poursuivre jusqu'en 2023[60].
En 2005, avec l'adoption du plan de zonage de Technopolis, le développement du parc scientifique de l'Université technique de Delft, dans le sud-est de la ville, a commencé, de nombreux instituts, des start-ups et des entreprises internationales s'installent. L'enseignement supérieur devient alors de plus en plus concentré autour du campus de l'Université technique de Delft, avec des branches de l'Université des sciences appliquées Inholland et de l'Université des sciences appliquées de La Haye construites à côté du campus de l'Université technique. Le, le bâtiment de la faculté d'architecture de l'Université technique de Delft subit un lourd incendie[61]. Le sinistre a duré un peu moins d'une douzaine d'heures. Ailleurs sur le campus, des bâtiments ont été réaménagés pour reloger cette faculté.
La construction du Harnaschpolder a commencé en 2009 après qu'une partie du polder soit transférée à Delft par la municipalité deMidden-Delfland en 2004. Dans le Harnaschpolder, environ 1 300 maisons ont été construites.
En partie à cause des projets d'urbanisme importants dans le quartier de la gare, le budget municipal a connu d'importants déficits financiers en 2014[63]. Delft a demandé une aide financière à la province d'Hollande-Méridionale et au gouvernement national[64]. La réalisation du projet a entraîné une perte de dizaines de millions d'euros pour la municipalité de Delft[65]. En réponse à ces importantes pertes, le gouvernement municipal a procédé à des économies et a augmenté les impôts locaux. En 2016, Delft était, dans le groupe des plus grandes municipalités des Pays-Bas, celle où les coûts de logement étaient les plus élevés[66]. En 2016, les problèmes financiers ont pris fin et la municipalité a annoncé qu'elle réduirait à nouveau les coûts[67].
De nos jours, Delft a un profil de ville étudiante. L'Université de technologie de Delft (Technische Universiteit Delft ouTU Delft) est très réputée, aussi bien aux Pays-Bas qu'à l'étranger. Avec ses 24 703 étudiants, la TU est devenu un pilier de la formation et de la recherche (au niveau technologique) aux Pays-Bas. L'institut de recherche national (TNO) possède toujours des laboratoires à Delft. Delft est aussi le siège de l'UNESCO-IHE, le plus grand institut d'éducation sur la ressource en eau.
La plupart des monuments de Delft se trouvent dans son centre historique, c'est-à-dire dans la partie de la ville qui se trouvait dans la muraille qui entourait la ville (aujourd'hui disparue).
Bien qu'ayant subi deux catastrophes, d'une part le grand incendie de 1536 impliquant la destruction d'une grande partie du centre-ville à l'ouest et d'autre part l'explosion de l'entrepôt de poudre à canon en 1654, le visage de la vieille ville de Delft est cependant resté en grande partie inchangé depuis la fin duXVIIe siècle, époque à laquelleVermeer a peint son tableauVue de Delft.
Au centre se trouve la grande place du marché (Grote Markt)1, sur laquelle a lieu tous les jeudis le marché et où se trouvent la nouvelle église (Nieuwe Kerk)2 à l'est et la mairie à l'ouest3. Les deux autres côtés de la place sont encadrés par de belles maisons à pignons qui abritent des restaurants, des cafés, des boutiques et des magasins de souvenirs.
LaNieuwe Kerk (nouvelle église) sur la placeGrote Markt.
Le peintreVermeer a grandi près de la place du marché, dans l'aubergeMechelen5, dirigée par sa mère, qui était située dans une rue attenante, auVoldersgracht 25. Il a ensuite déménagé avec sa propre famille dans une maison sur leOude Langedijk, de l'autre côté de l'église. Les deux maisons n'existent plus[68]. Veermeer est enterré dans lavieille église de Delft.
Derrière l'hôtel de ville se trouve un café-restaurant De Waag7, tenant son nom de l'ancienne balance de la ville. L'un des droits les plus importants liés à l'octroi duprivilège urbain obtenu par Delft en 1246, était l'exploitation d'unebascule publique. Selon une ordonnance de la ville, les commerçants étaient tenus de faire vérifier les poids supérieurs à dix livres sur les balances de la ville. Cela a encouragé un commerce honnête, nécessaire au développement de Delft en tant que marché et centre commercial régional. La bascule publique a probablement été ouverte à cet endroit après l'incendie de la ville en 1536. En 1644, il a été agrandi par une maison voisine. Cette extension est toujours visible dans les chambres d'hôtes actuelles. La bascule a été utilisée jusqu'en 1960, après quoi le bâtiment a servi de théâtre jusqu'en 1995. Depuis 1996, il abrite le café De Waag.
6 Bâtiment de la bourse aux grains, puis marché de viandeVleeshal
Depuis cet emplacement (rue Cameretten), vers leWijnhaven (port à vin) et leBotermarkt (marché au beurre), s'étend le canalOude Delft, bordant le plus ancien quartier résidentiel et le plus chic du centre. Le canal Oude Delft est bordé par laVoorstraat, le quartierHypolytusbuurt et leKoornmarkt.
La maison Renaissance deOude Delft 39 avec les lettres VOC en façade est l'Oostindisches Huis9, et a abrité à partir de 1602 le siège de la Chambre de Delft de laCompagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC). Depuis 1989, le bâtiment rénové abrite des appartements privés de luxe sous le nom de "Oostindiëplaats".
Fronton du Oude Delft 167, décoré de blasons.
Au numéro 167 de la rueOude Delft se trouve laGemeenlandshuis10, une maison construite en 1505 dans un style gothique brabançon luxuriant et qui est l'un des rares bâtiment ayant survécu au grand incendie de 1536. La façade en grès est largement décorée d'armes.
Le premier propriétaire de la maison était Jan de Huyter, huissier de justice de Delft et du Delfland. Plus tard, le bâtiment a appartenu àPhilippe de Hohenlohe-Neuenstein qui était marié à Maria van Nassau, seconde fille deGuillaume d'Orange.
Depuis 1645, cetteGemeenlandshuis (littéralement maison communale) est le siège de l'Office des eaux du Delfland (le territoire de Delft, ayant donné son nom plusieurs siècles plus tard à la communauté de communes du même nom). L'entrée principale de l'Office des eaux est aujourd'hui située dans la Phoenixstraat, de l'autre côté du bâtiment dans la grande rue de la gare. Le bâtiment abrite également une vaste collection de cartes anciennes du Delfland.
Jardin du Prinsenhof.
Tout près se trouve le Prinsenhof11, l'ancien monastère de Sainte-Agathe à la place Sainte-Agathe 1, oùGuillaume d'Orange résidait et fut assassiné en 1584. Depuis 1951, le Prinsenhof abrite le Stedelijk Museum, qui possède entre autres une vaste collection de cartes topographiques, de sculptures médiévales et de porcelaines de Delft, ainsi qu'une exposition permanente concernant lesiècle d'Or. Le musée comprend l'ensemble du couvent gothique bourguignon, avec ses sols en carreaux anciens et ses fenêtres à plomb donnant sur un jardin romantique.
La vieille Église (Oude Kerk) dont la tour est inclinée depuis sa construction.
L'église possède trois orgues et une cloche pesant près de 9000 kilos, le bourdon de 1570, qui, pour des raisons de sécurité, ne sonne plus qu'à des occasions spéciales.
La porte de Rotterdam, à l'extrême sud du centre-ville de Delft.Vue de Delft de Veermeer (1660).
À l'extrême sud du Vieux Delft, le Kapelsbrug14 marque l'emplacement de deux anciennes portes de la ville : d'une part la Rotterdamsepoort (littéralement la porte deRotterdam), que l'on peut encore voir au premier plan à droite sur la gravure et sur le célèbre tableau de Vermeer intituléVue de Delft, ainsi que la Schiedamspoort, la porte deSchiedam, à gauche.
Les deux portes furent construites entre 1396 et 1514. Elles ont été détruites entre 1834 et 1836[70]. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une seule des huit portes médiévales de Delft : l'Oostpoort, la porte Est15 située au sud-est du centre. Le pont qui joignait le centre-ville, via la porte de Rotterdam, à la rive d'en face arrivait au niveau de l'actuelle Hertog Govertkade et n'existe plus. Les portes de Rotterdam et de Schiedam donnaient sur unbassin portuaire, le Zuidkolk16 (pièce d'eau visible au premier plan sur la gravure et la Vue de Delft de Vermeer). Ce bassin marque l'emplacement au sud de la ville où laSchie est déroutée pour contourner Delft à l'est. De l'autre côté du port se trouve le Hooikade, l'endroit d'où Vermeer a peint sa fameuse vue.
Vue sur le moulin avant les travaux (depuis le sud).
Vue sur le moulin après les travaux (depuis le nord).
Vue sur la Phoenistraat depuis le moulin, après les travaux, avec la nouvelle gare de Delft à l'arrière-plan.
Jusqu'à il y a quelques années, il se trouvait au milieu d'une artère très fréquentée appelée la Phoenixstraat, et était coincé entre la ligne de chemin de fer surélevée et la ligne de tramway. En 2012, dans le cadre de la restructuration complète du quartier de la gare de Delft, l'ensemble du moulin à vent d'une masse de 1 100 tonnes a été soulevé pour permettre le creusement du tunnel de l'actuelle voie ferrée, puis reposé. Le moulin, toujours en activité, fabrique depuis 2015 de la farine biologique disponible à la vente[4].Concernant l'architecture récente à Delft, il convient de mentionner la bibliothèque de l'Université technique de Delft (TU Delft)20, un bâtiment de 1997 qui a remporté plusieurs prix, disposant d'une pelouse pour profiter du soleil sur son toit incliné. Depuis 2015, un nouveau bâtiment de la gare de Delft21 remplace l'ancien datant de 1885. La mairie de Delft se trouve également dans ces nouveaux locaux, dans les étages en verre.
Bibliothèque de la TU Delft.
Gare de Delft.
Plafond de la nouvelle gare de Delft représentant un ancien plan de la ville aux couleurs de la faïence de Delft (bleu et blanc).
L'histoire de Delft montre que la bière a été très déterminante pour la croissance, notamment économique, de la ville[71].
Dans de nombreusesvilles médiévales, l'utilisation de l'eau a obligé les habitants à choisir entre deux sources principales de revenus : soit la brasserie soit l'industrie du tissu. Ces deux intérêts étaient contradictoires : la bière nécessitait beaucoup d'eau salubre et fraiche, tandis que les drapiers et les tanneurs polluaient l'eau dans une large mesure. À Delft, les gens ont choisi de brasser de la bière, car ils considéraient que la bière était la meilleure boisson pour le commun des mortels. Au contraire, les riches buvaient surtout du vin ; c'était une boisson abordable pour eux. Le lait était à peine consommé à cette époque, car beaucoup étaient intolérants au lactose et le lait se gâtait rapidement[71].
Le brassage de la bière a bénéficié d'une eau de bonne qualité. L'eau était abondante dans les canaux de Delft. Afin de répondre aux exigences de pureté de l'eau, qui était légèrement acide, a été obtenue à partir de la tourbière située au nord de la ville. Ces sols tourbeux se sont révélés adaptés non seulement à l'extraction de la tourbe comme combustible, mais aussi à la culture des céréales nécessaires à la fabrication de la bière et dugruit encore utilisé à l'époque pour aromatiser la bière. Pour éviter la pollution de l'eau des canaux nécessaires aux brasseries, il a été décidé que leslatrines ne pourraient plus être déversées dans les canaux, mais qu'elles pourraient désormais être vidées dans desfosses d'aisance. Dans la partie orientale de la ville, cependant, il y avait aussi une ancienne industrie du cuir et du textile. Grâce à toutes sortes de barrages, les deux flux d'eau sont restés séparés[71].
Les nombreuses brasseries[72] dont la ville était riche produisaient non seulement pour la population locale, mais la bière était également exportée vers la province deZélande et laFlandre. Vers 1550, Delft était la ville la productrice en bière de tous les Pays-Bas[71].
Le brassage de la bière engendrait de nombreuses activités annexes, comme la fabrication de fûts de bière par lestonneliers, ainsi que de la main-d’œuvre pour l'approvisionnement en matières premières et le transport des fûts à travers la ville, ainsi que des transporteurs avec des bateaux pour exporter la bière sans oublier les négociants en bière et les aubergistes[71].
Les grands brasseurs gagnaient tellement d'argent vers 1500 qu'ils pouvaient se permettre d'équiper leurs maisons de façades en pierre naturelle, comme Jan de Huyter[73]. Beaucoup de ces maisons sont encore reconnaissables à leurs détails, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ces bâtiments sont situés sur les deux principaux canaux de Delft : le Oude Delft et le Nieuwe Delft, parallèles et traversant Delft du nord au sud[71].
Laguerre de Quatre-Vingts Ans a provoqué un déclin des marchés de vente dans lesPays-Bas méridionaux catholiques et, en raison de la concurrence des producteurs de bière deRotterdam et deHaarlem, le nombre de brasseries a fortement diminué, passant de plus de 80 en 1600 à 17 en 1670, alors qu'en 1740, seules 10 étaient encore en activité. Les habitudes de consommation ont également changé, puisque le thé, le café et le cacao ont commencé à être importés des colonies par laCompagnie néerlandaise des Indes orientales et consommés, et que le vin est devenu abordable pour de nombreux habitants de Delft[71].
Aux grandes heures de l'industrie de la brasserie à Delft, les bières produites avaient pour nom la Pharao, l'Israël, la Moselair et la Delftsche kuyte.
Dans de nombreuses anciennes brasseries de bière, des manufactures de céramiques ont été installées, car beaucoup d'équipements pouvaient encore être réutilisés et les volumes de travail dans ces bâtiments délaissés étaient fonctionnels pour cette nouvelle industrie. Les noms historiques des brasseries ont été pour la plupart conservés, comme la Griex A et la De Dissel. La dernière brasserie encore en activité à Delft était la Crowned 'P' (anciennement la Crowned 'B' et avant cela la Het Vliegend Hert (« le cerf-volant »), qui a fonctionné jusqu'en 1922.
BrasserieDe Koperen Kat.
Depuis 2011, Delft dispose à nouveau de sa propre brasserie municipale (De Koperen Kat), qui porte le nom des traditionnelles marmites en cuivre dans lesquelles on brassait la bière, associé à une partie du nom de famille de son fondateur Rolf Katte[74]. Cette brasserie, située sur la Schieweg (le long ducanal de la Schie menant àRotterdam), brasse plus de 12 types de bières, qui sont principalement servies par les établissements de restauration locaux. En raison de son succès grandissant, notamment parce qu'elle est également en vente dans les supermarchés de la région de Delft, et de sa popularité auprès des étudiants de Delft, la brasserie est passée d'une production initiale de1 000 litres par six semaines à9 000 litres par mois. L'une de ces 12 bières est unetriple (8 °C) ayant pour nom Balthasar en référence àBaltazar Gérard, l'assassin deGuillaumeIer d'Orange. D'autres font référence à des éléments culturels de Delft comme la D'Oostporter (pour la porte de l'est, dernier vestige du rempart), la Parel van Delft (pourla jeune fille à la perle deVeermeer, natif de la ville), ou encore la Delftse Donderslag (pour le coup de tonnerre de Delft, c'est-à-dire l'explosion de la poudrière).
Polygoonjournaal de 1976. Aperçu de la fabrication de la faïence bleue de Delft Aandacht suivi, à une 01:40, de la bourse aux antiquités de la ville de Delft.Une tulipière en faïence.
AuXVIe siècle, des potiers flamands[75] ont introduit la glaçure à l'étain dans le nord des Pays-Bas pour remplacer l'ancienne glaçure au plomb. Cette poterie à glaçure d'étain est née en Italie auXVe siècle et est mieux connue sous le nom demajolique. Les premiers produits de Delft en étain étaient désignés sous le terme debonita. À la fin duXVIe siècle, les navires portugais d'abord, puis les néerlandais ont introduit aux Pays-Bas la porcelaine chinoise en provenance de la région deNanjing, avec sa peinture bleue caractéristique. À l'arrivée de ces produits, les majoliers de Delft, ne savaient pas encore fabriquer de la vraie porcelaine, et ont commencé à en faire des imitations. Il s'agissait alors d'une poterie rouge recouverte d'une surface blanche opaque, sur laquelle étaient appliquées des décorations colorées. Face au succès des porcelaines chinoises, considérées comme des biens luxueux très prisés en Europe, les artisans de Delft ont amélioré leurs produits jusqu'à atteindre une poterie de plus en plus fine, appelée faïence, et améliorer leur technique afin de pouvoir créer des décors de plus en plus complexes. Delft est alors devenu un centre de production important aux Pays-Bas dès la moitié duXVIIe siècle.
La faïence de Delft comprend des objets de toutes sortes, tels que des services de table, des vases, des statues, ainsi que des plaques murales et descarreaux décoratifs.
Legermuseum, musée de l'Armée (jusqu'en 2013), collections déménagées àSoesterberg afin de rejoindre celles du musée militaire de l'armée de l'air néerlandaise.
Museum Nusantara, musée de l'Indonésie et des anciennesIndes néerlandaises (jusqu'en janvier 2013).
Jan Timman (1953-), grand-maître d'échecs, a grandi à Delft.
Adrianus Eversen (1818-1897), artiste-peintre néerlandais, y est mort.
Reinier de Graaf (1641-1673), médecin et anatomiste néerlandais, résidant de 1666 jusqu'à sa mort, il a donné son nom à l'hôpital de Delft.
Max Le Grelle, comte (1881-1922), conseiller communal, fondateur de la banque M. Le Grelle et Co et de la Katholieke woningbouw Vereeniging Sint Hyppolytus.
Louise de Coligny (1555-1620), femme de Guillaume d'Orange, elle y résida jusqu'en 1619.
Palamedes Palamedesz (1607-1638), artiste-peintre de batailles et de portraits, a travaillé et est mort à Delft.Buste d'Agneta Matthes, dans le parc du même nom à Delft.
Carel Fabritius (1622-1654), peintre hollandais, a emmenagé en 1651 à Delft, après son mariage avec Agatha van Pruyssen.
Balthasar van der Ast (1593 ou 1594-1657), peintre néerlandais, ayant vécu à partir de 1632 à Delft.
Jan Steen (1626-1679), peintre néerlandais, ayant vécu de 1654 à 1657 à Delft, patron de l'aubergeDe Roscam dans la rue Oude Delft 74.
Pieter de Hooch (1629-1684), peintre et dessinateur néerlandais, a vécu de nombreuses années à Delft, vraisemblablement de 1652 à 1661.
Agneta Matthes (1847-1909), veuve de l'entrepreneur Jacob van Marken, gérante de l'Agnetaparks, un ensemble d'habitations ouvrières pionnier pour son époque, permettant le logement décent des ouvriers de la fabrique de levure de Delft et de leurs familles.
Petrus Jacobus Kipp (1808-1864), pharmacien, chimiste et fabricant d'instruments de chimie (notamment l'appareil de Kipp), patron de la pharmacie de la rue Oude Delft 162.
Pierre van Hauwe (1920-2009), musicien, a vécu de 1946 jusqu'à sa mort à Delft.
Vitrail de l'hôtel de ville d'Edam où figure le blason de la ville de Delft.
Les armoiries de Delft durant l'annexion française au début duXIXe siècle.
Les armoiries de Delft consistent en un bouclier argenté avec au centre une barre noire verticale, souvent représentée avec des vagues, qui représente un fossé (« delft »[77]) rempli d'eau. L'écu est sommé d'une couronne et tenu par deux lions rouges. En héraldique, les armoiries sont décrites comme suit :
Blason
D'argent au pal de sable, l'écu timbré d'une couronne de cinq fleurons d'or, avec pour support deux léopards lionnés affrontés de gueules[78].
Détails
Attribuées le 24 juillet 1816 par le Conseil suprême de la noblesse à la municipalité néerlandaise de Delft.
Ce blason séculaire a été officiellement établi le par la Haute Cour de la Noblesse néerlandaise[79] alors qu'il était utilisé depuis des siècles selon différentes variantes.
On sait que le pal au centre des armoiries symbolise le canal le plus ancien de la ville: leOude Delft. Le blason le plus ancien, datant de 1260, utilisé durant la période de 1299 à 1416, montre déjà une barre verticale; à la différence prêt que de chaque côté du pal figure une forteresse avec trois tours. Le blason suivant, de 1472 à 1600, avait une représentation similaire, mais les forteresses ont été remplacées par des tours avec des fanions ornant un mat à leur sommet. Sur une version datant de 1444 à 1758, les armoiries ont été réellement représentées sous la forme d'un blason. Il y a une porte gothique avec un lion à l'intérieur. Sous la porte se trouve un bouclier avec un pal. Ce qui est exactement représenté sur cette arme n'est encore pas tout à fait clair. Il s'agit probablement d'un poteau noir sur un champ d'argent, comme on peut le voir sur l'un des vitraux de l'hôtel de ville d'Edam (ci-contre).
Les armoiries de Delft accrochées sous la porte gothique contenant le lion peuvent également être un autre blason basé sur les petits sceaux que la ville portait. Le premier blason de la période allant de 1583 à 1654 montre un bouclier avec le pal central orné d'un ruban, accroché à une branche. Ce blason est tenu des deux côtés par un lion grimpant. Une deuxième armoirie de la période de 1658 à 1719 montre un blason sans branche, mais tenue par les deux lions. Sur la troisième version, utilisée de 1725 à 1810, le blason est recouvert d'une couronne à cinq feuilles tenue par les lions.
Pendant la période d'occupation française suivant laRévolution française, Delft a obtenu le droit d'ajouter un quartier au blason. Ce quartier libre consistait en un champ bleu avec un N doré surmonté d'une étoile, et qui faisait référence àNapoléonIer. Le quartier libre était un symbole de puissance qui distinguait les villes de seconde classe des meilleures villes de l'empire. Le blason a également reçu une couronne en argent[80]. On ne sait pas si ce quartier a jamais été utilisé.
Après la fin de l'ère française, la ville a reçu un nouveau blason qui ressemblait beaucoup à celui utilisé avant l'introduction des armoiries napoléoniennes. Le nouveau blason comporte un certain nombre d'adaptations par rapport à l'ancien : les deux lions porte-bouclier regardent le spectateur et la couronne est au-dessus du bouclier. L'ancien blason ne portait pas de couronne et le nouveau porte une couronne funéraire.
Toutes les versions des armoiries, sur les sceaux et autres, représentent les lions qui ne font pas face au spectateur. On ne sait pas très bien pourquoi, selon les archives de la Haute Cour de la Noblesse néerlandaise, le dessin montre effectivement des lions en train de regarder le spectateur[78]. La Haute Cour de la Noblesse néerlandaise utilise le dessin comme document officiel et non sa description telle qu'adoptée en 1816. Le blason officiel est donc celui des lions regardant le spectateur. Une autre différence entre le dessin et la description est la couronne. Le dessin montre une couronne dorée de trois feuilles avec deux groupes de trois perles entre les deux. La description fait cependant référence à cinq feuilles avec quatre perles entre elles.
Le drapeau de la ville reprend le code couleur des armoiries, il est composé de trois bandes horizontales, dont la bande intérieure est noire et les bandes extérieures blanches. Le drapeau n'a été officiellement adopté par le conseil municipal qu'en 1996, mais il est utilisé depuis des siècles, par exemple sur les navires de laCompagnie néerlandaise des Indes orientales née à Delft, qui a pour port d'attache leDelfshaven, ou sur certains plans de Delft dès leXVIe siècle.
↑Le 13 août 1396, Delft reçoit l'autorisation du comte Albrecht de Bavière de reconstruire le rempart autour de Delft. Le 13 août est le jour de la Saint Hyppolyte.
↑Des fouilles archéologiques ont déterminé que ce canal historique suit partiellement le cours de l'actuelVliet, la continuation de la Schie au nord de Delft
↑Il n'en reste aujourd'hui que la porte d'entrée et des bâtiments plus récents entourent une place portant le nom "Bagijnhof".
↑WalterScott,A Collection of Scarce and Valuable Tracts: On the Most Interesting and Entertaining Subjects, T. Cadell, W. Davies,(lire en ligne),p. 373–74
↑un soldat professionnel gallois et politicien (né vers 1542 – mort en 1595)
↑LaVesting Holland est le nom de la zone stratégique centrale de la défense nationale néerlandaise entre 1922 et 1940. Cette zone englobe la partie des Pays-Bas qui était considérée comme vitale et qui devait et pouvait tenir bon pendant longtemps, elle coïncide à peu près avec l'actuelleconurbation de Randstad.
↑Frans S. A. Beekmann, Franz Kurowski:Kampf um die Festung Holland 1940.
↑a etbLoo de Jong:Het Koninkrijk der Nederlanden in de Tweede Wereldoorlog Staatsuitgeverij, 1969–1991,(ISBN90-12-08220-X).