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| Delahaye | |
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| Création | 1894 |
|---|---|
| Dates clés | 1895 :1re voiture sans chevaux 1898 : Delahaye et Cie 1935 : intégration deDelage 1938 : victoire aux 24 heures du Mans-Trémoulet/Chaboud |
| Disparition | 1954 |
| Fondateurs | Émile Delahaye |
| Forme juridique | Société par actions |
| Siège social | Paris |
| Activité | Construction d'automobiles et de camions |
| Produits | Automobiles de luxe et de course |
| Site web | www.clubdelahaye.com |
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Delahaye était un constructeur français d'automobiles de luxe, depoids lourds et de véhicules d'incendie, pionnier de l'automobile depuis1895.
La firme repritDelage en1935 puis disparut en1954 rachetée parHotchkiss.
Son modèle le plus célèbre était letype 135, très remarqué dans les concours d'élégance et remportant aussi bien lerallye de Monte-Carlo que les24 Heures du Mans durant lesannées 1930.

Si la marque automobile Delahaye est née en 1894 à Tours dans la ville natale de son créateur, la société du même nom existe depuis 1879. En effet,Émile Delahaye, le créateur de la marque né en 1843 et ingénieur des Arts et Métiers, rachète en 1879 l'entreprise de Julien Bréton spécialisée dans la construction de machines pour le moulage et la production debriques. Mais très vite, l'orientation vers la fabrication de moteurs et de pompes va être prise, avant finalement de prendre la direction de l'automobile. Grand ingénieur et homme curieux, il entreprend et crée en 1888 unmoteur à combustion interne pour les bateaux. Il décide alors deux ans plus tard de l'appliquer à l'automobile alors naissante.
Et en 1894, lors du premier salon automobile se tenant à Paris, Delahaye dévoile sa première voiture : latype 1, premièreautomobile à recevoir l'allumage électrique commandé. Elle est dotée d'un moteur arrière entraîné par courroie, dont la puissance alors avoisine le cheval vapeur. Cette auto est entièrement conçue et fabriquée par Delahaye, comme toutes les autos qui suivront. Émile Delahaye choisit comme publicité et comme moyen marketing, afin que l'on reconnaisse à leur juste valeur ses voitures, d'engager ses voitures dans des courses réputées. Et il participa également à descoursesautomobiles dès la fin duXIXe siècle, notamment avecErnest Archdeacon en 1896, dans la courseParis-Marseille[1], au volant d'une de ses autos. Rapidement, les résultats portent leurs fruits (dont l'une des plus grandes qualités est une solidité extrême, qui suivra la marque tout au long de son existence) et l'un des tout premiers clients sera laduchesse d'Uzès. Mais croulant sous les demandes, sa petite usine de 75 personnes ne peut toutes les satisfaire et sa santé diminuée complique les choses. Est alors décidé en 1897 de s'associer avec Morane et Desmarais, possédant une entreprise mécanique à Paris.
En 1898, Paul Desmarais et Georges Morane ( -, président du conseil d'administration, chevalier de la Légion d'honneur, et trésorier de la Chambre syndicale des constructeurs d'automobiles) portent sur les fonts baptismaux la société des automobiles Delahaye, situé au n°10rue du Banquier et n°11rue Pirandello dans le13e arrondissement de Paris (1898-1954)[2]. À partir de 1898, la gamme s'échelonne à travers le monocylindre de 1,4 ch et les bicylindres de 4,5 et 6 ch.
La marque construisit aussi descamions en s'inspirant d'un modèle deDaimler, avec un moteur de 2cylindres monté à l'arrière et unetransmission àcourroies etengrenages.



1901 est l'année où Émile Delahaye quitte les rênes de l'entreprise qu'il a créée. Sa santé fragile l'ayant beaucoup amoindri, désormais ses deux associés sont seuls chefs de l'entreprise. Les moteurs à 4 cylindres font leur apparition chez Delahaye. La 10B a droit à deux 2,2 L de 9 et 12 ch mais le haut de gamme de la marque, arrive à tirer 28 ch d'un 4,9 L. La marque dispose donc, dès 1904, pas moins de 2 bicylindres et trois 4 cylindres, dont le plus huppé est un 8 L.
L'activité de compétition automobile sera suspendue deux ans avant la mort du fondateur, en 1905. Cette année-là, la transmission àcardan apparaît auSalon de Paris sur des voitures de série. Très vite, les modèles se succédèrent et s'élevèrent en luxe et en puissance. La vente vers l'exportation débute et, en Allemagne, des Delahaye sont vendues sous la marque Presto dès 1907, tandis qu'aux États-Unis, les modèles 20 et 30 ch le sont par White. Auparavant, le modèle 32, 12/16 ch avait été équipé d'un bloc-moteur avec soupapes latérales. En 1911 apparaît le modèle 44, équipé d'un V6 et d'une boîte quatre vitesses.
Dès 1906, la marque produisit unepompe à incendie montée sur uncamion, qui pouvait transporter quinze pompiers vers les lieux d'interventions. En 1909, Delahaye introduisit le type 36, un camion de 3,5 tonnes decharge utile avec un moteur de 24 CV. En 1913, la marque aligne les types 59, 60, 62 et 63, avec des charges utiles comprises entre 2,5 et 3 tonnes.
LaPremière Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre orienteront la production vers les camions, lesmachines agricoles, les pompes à incendie, les canots automobiles de compétition et les moteurs pour l'industrie lourde. Le type 59 est le camion qui s'illustrera en 1916 en ravitaillant l'armée dans labataille de Verdun.


La paix revenue, aux côtés d'une 15 CV et d'une 18 CV, la marque présente et vend à une clientèle aisée la 10 CV type 87, remplacée début1927 par la type 107 à soupapes en tête. En1926, Delahaye présente une nouvelle pompe incendie, d'une capacité de1 800 litres par minute, avec enrouleurs de tuyaux amovibles montée à l'arrière d'un camion.
Pour résister à la concurrence française - (Citroën etRenault) - et à la surproduction générale[4], une entente est constituée de 1927 à 1931 avecChenard et Walcker etRosengart, leConsortium des grands constructeurs. Ainsi, chaque partenaire va fabriquer des modèles communs vendus par les trois firmes. De cette association naissent les six-cylindres 2,5 et 2,9 litres de 1928.
En 1929, le radiateur en V est remplacé par un radiateur à ailettes de type américain. En 1930, sont lancées deux nouvelles quatre-cylindres et une grosse six-cylindres : le modèle 126, qui marque le renouveau de la marque.
Au Salon de Paris 1931, la marque se relance, grâce à un robuste et performant moteur 6 cylindres en ligne type 103. Il existe une version pour camion, pour lesquels il est aussi prévu un premiermoteur diesel de10 litres àinjection directe construit sous licenceFiat.

Après un premier investissement au capital deChaigneau-Brasier en 1930, Delahaye rachète en 1933 ce qui reste des usines d'Ivry de cette firme qui avait eu ses heures de gloire avant la Grande guerre, pour y produire ses camions et ses véhiculestout-terrain. C'est à partir de cette année là que, tout en conservant la fabrication secondaire de camions et de matériels incendie, la marque s'oriente plus ouvertement vers le luxe et le prestige, sous l'impulsion de la famille Morane alors détentrice de la société. La participation aux grandes compétitions automobiles devient une obligation.
En 1934, sortent la Super 12 de 2150 cm3 et la 18 CV Super-Luxe, toutes deux dotées d'une suspension avant indépendante chose encore très rare à cette époque.
En juillet 1935,Delage, fort réputé, est repris à son tour par Delahaye qui poursuit sa politique tournée vers le prestige. À l'automne 1935, la marque lance son modèle le plus célèbre, latype 135 alliant le luxe et les performances, version surbaissée et améliorée de la Super-Luxe type 138 à roues avant indépendantes, présentée au Salon 1933. La type 135 remporte les24 Heures du Mans et leRallye Monte Carlo. Son moteur 6 cylindres est ensuite abaissé à 105 chevaux pour le type 148, version « tourisme » du type 135. La société produit également un moteur quatre-cylindres 2,2 litres, à soupapes en tête qu'elle vend àAmilcar pour son modèle Pégase.
À partir du printemps 1937, les corps desapeurs-pompiers utiliseront le camion type 119 équipé d'unegrande échelleMagirus pendant plusieurs décennies.
En 1937, Delahaye lance latype 145, dotée d'unmoteur V12 de 4,5 litres avec uneboîte de vitesses Cotal et un essieu arrière De Dion ; elle atteint 265 km/h avec ses 238 ch. Elle remporte l'épreuve de Million avecRené Dreyfus. Fin août, Delahaye s'adjuge le record de vitesse à146,5 km/h de moyenne sur 200 km avec la type 145. Latype 165 V12 en est issue. Cette voiture, dessinée parFigoni & Falaschi, fait sensation auSalon de Paris de 1938 avec sa couleur rouge vif, l'accentuation de ses lignes très aérodynamiques, par une profusion de chromes, sonpare-brise escamotable dans le tablier et le carénage de ses roues avant.
Pendant laSeconde Guerre mondiale en avril 1941, le Comité d'organisation de l'auto (COA) obligera les constructeursBernard, Delahaye,Laffly,Simca etUnic à se regrouper au sein de la GFAGénérale Française Automobile.« Concentration d'entreprise, réduction de la gamme, choix de la grande série, il est clair qu'en 1942, le gouvernement de Vichy imagine de moderniser l'industrie automobile française pour la rendre plus compétitive, et ainsi mieux l'intégrer dans une plus vaste entité largement dominée par l'Allemagne »[5]. Les initiales GFA figurent sur les emblèmes de radiateur de toutes les voitures d'après-guerre, même après la disparition de ce groupe en 1952.
Début 1946, un camion de 5 tonnes decharge utile àcabine avancée sera lancé. Le type 163 existera avec un moteur dieselPanhard et ne sera pas remplacé après 1954. Côté voitures, la production des types 134, 135 et 148 reprendra mais avec des moteurs plus puissants cette fois. L'avenir est plutôt morose pour les marques de voitures de luxe en ce lendemain de guerre, où reconstruction et économie sont les maîtres mots. Mais Delahaye, grâce à sa gamme de camions et d'utilitaires et sa gamme de matériel incendie, survit. Delahaye se rapprochera des frères Seynave, pour créerDelsey, le fabricant debagages (le deuxième mondial en 2005).

Au Salon 1947, la nouvelletype 175 bénéficiera d'un moteur de4,5 litres, d'unessieu arrière De Dion et de freins hydrauliques. Mais la période ne fut pas favorable à la vente de voitures de luxe, de plus pour Delahaye lechâssis est dépassé, et la 175 est impossible à mettre au point. Ce fut un échec ruineux. Elle est toutefois victorieuse au Grand Prix de l'Automobile Club de France à Compiègne en 1949 et uncoach type 175 S remportera lerallye de Monte-Carlo en 1951.
Début 1950, unpick-up type colonial est lancé, équipé du moteur 6 cylindres, type 103 de80 ch SAE. Le type 171 existera en pick-up étroit puis en pick-up large (Salon 1950), présenté en cabine plateau, fourgon, break, ambulance et châssis-cabine jusqu'en 1954.
À partir de 1951, le4x4 VLR (Véhicule léger de reconnaissance) à la technique sophistiquée (moteur enalliage léger et quatre roues indépendantes) sera livré à l'armée française. Celle-ci préféra finalement laJeep américaine plus simple et assemblée sous licence parHotchkiss. Au Salon apparaît letype 235 de 3,5 litres basé sur un châssis du type 135 modernisé. Il sera produit à 84 exemplaires, dont beaucoup seront carrossés parHenri Chapron. Le succès fut de courte durée et ce malgré le record qu'établira une 235 lors de la traversée du continent africain du Cap à Alger en 1953.
Delahaye disparaît quand la marque sera absorbée parHotchkiss le.



Autres victoires et podiums notables en Sport:
(Nota Bene : l'écurie Lucy O'Reilly Schell obtient alors d'autres résultats probants, Lucy obtenant deuxCoupe des dames lors desCritérium Paris-Nice 1934 et 1935, et finissant deuxième durallye Monte-Carlo 1936 avec son époux Harry[6].)
(victoires enregistrées par celle-ci entre 1936 et 1950);
(Nota Bene: également2e duGrand Prix des Frontières 1938 -Mazaud-, et4e du Grand Prix d'Allemagne 1939 -Dreyfus-.)
Autre « exploit » (douteux) à mettre au « palmarès » de la marque, la chevauchée furieuse du truandPierre Loutrel (dit Pierrot le fou), le 26 septembre 1946. Au volant d'une superbe Delahaye (ayant appartenu au consul de Suède à Paris), Loutrel (dont la monture habituelle est plus souvent uneTraction Avant 15-6) réussit à exfiltrer ses complices (dontJo Attia), assiégés dans uneguinguette des bords de la Marne (àChampigny) par de très importantes forces de police, dirigées par lepréfet Luizet. Ils seront obligés d'abandonner la voiture, trouée comme une passoire par les rafales de mitraillette et tous pneus crevés, mais parviendront quand même à s'enfuir[8].

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