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Dejima

32° 44′ 37″ N, 129° 52′ 23″ E
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Dejima
出島 (mul)
Illustration de Dejima datant de 1725.
Illustration de Dejima datant de 1725.
Géographie
PaysDrapeau du JaponJapon
ArchipelArchipel japonais (Kyushu)
LocalisationNagasaki
Coordonnées32° 44′ 37″ N, 129° 52′ 23″ E
Superficie0,009 km2
Côtes0,4 km
GéologieÎle artificielle
Administration
StatutComptoir néerlandais

Site historique du Japon
depuis1922


Site officielnagasakidejima.jpVoir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte :Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Dejima
Dejima
Dejima
Géolocalisation sur la carte :préfecture de Nagasaki
(Voir situation sur carte : préfecture de Nagasaki)
Dejima
Dejima
Dejima
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Dejima(出島?) ou Deshima est une ancienneîle artificielle située dans la baie deNagasaki auJapon et englobée depuis par la ville elle-même. C'était le lieu où lesPortugais (entre1634 et1641), puis lesNéerlandais (de 1641 à1853) commerçaient avec les Japonais. Dejima qui signifie « île extérieure[1]», est parfois aussi écritDeshima (shima signifie « île » enjaponais et se modifie phonétiquement en -jima).

Pendant cette période, les étrangers autres que les Néerlandais de laCompagnie néerlandaise des Indes orientales (Vereenigde Oost-Indische Compagnie ou VOC) n'avaient pas le droit de commercer avec l'archipel. Ces derniers n'avaient pas le droit de quitter l'île artificielle sur laquelle ils étaient installés.

Histoire

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Le Centre d'entraînement naval de Nagasaki avec l'île de Dejima au fond.
Article détaillé :VOC Opperhoofden au Japon.

Construite dès1634 sous les ordres dushogunTokugawa Iemitsu, afin de permettre auxPortugais d'y accoster pour décharger leurs navires[2], Dejima était auparavant isolée des terres sous la politiquesakoku et a été peu à peu entourée de terrains gagnés sur la mer. Elle n’atteindra néanmoins qu'une taille de 120 mètres sur 75 et sera finalement reliée à la terre ferme par un pont, dont le franchissement était lui-même surveillé tant du côté japonais que du côté Portuguais (ces derniers ayant également installé une porte qui fermait l'accès de l’île).

Chassés du Japon quelques années plus tard par larébellion de Shimabara, les Portugais sont remplacés à Dejima par lesNéerlandais jusqu'ici cantonnés sur l'île d'Hirado, à environ 70 kilomètres au nord-ouest de Nagasaki[2].

Après une chute significative du commerce au cours duXVIIe siècle (deux navires par an sont autorisés à accoster à Dejima), laVOC fait finalement faillite en1799 et ses actifs sont cédés au gouvernement néerlandais.

Durant laRévolution française et lesguerres napoléoniennes, lorsque les Pays-Bas furent occupés, puis annexés par les Français, Dejima rompit ses liens avec la métropole. Ainsi, l'île restera le seul endroit au monde où ledrapeau néerlandais continuera de flotter durant cette période sous l’ordre deHendrik Doeff.

À la suite de l'ouverture forcée par lecommodore Perry en1854, leBakufu (le gouvernement desshoguns) y installe en1855 leCentre d'entraînement naval de Nagasaki destiné à permettre aux Japonais d'assimiler les techniques navales occidentales. Le centre sera d'ailleurs équipé du premier navire à vapeur japonais, leKankō Maru (offert par les Néerlandais). L'un des premiers amiraux japonais,Takeaki Enomoto, étudia dans ce centre de formation.

Après avoir obtenu des autorités japonaises l’autorisation de faire du commerce dans la ville même de Nagasaki, les Néerlandais fermeront le poste de Dejima en1857. L’île sera peu à peu englobée dans la ville de Nagasaki, par la récupération de terrains supplémentaires gagnés sur la mer. Au nord, elle est désormais baignée par la rivièreNakashima (ja).

Organisation

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Hendrik Doeff,Opperhoofd de 1803 à 1817.

Dejima était essentiellement constituée d’entrepôts et de maisons d'habitation pour les Néerlandais, mais aussi de logements de fonction pour les fonctionnaires japonais.
Les marchands occidentaux étaient étroitement surveillés par des gardiens et autres veilleurs de nuit placés sous la responsabilité d'un superviseur, l'Otona.
Un certain nombre de commerçants assistés de 150tsuji (interprètes) y résidaient et étaient tous rémunérés par la VOC. Le représentant officiel de la compagnie s'appelaitOpperhoofd ouKapitan. Cependant, le titre ne changea pas lorsque l'île tomba sous l'autorité de l'État néerlandais. Tout au long de cette période, le titulaire devait changer tous les ans, mais cela ne fut pas toujours le cas.

Dejima était directement placée sous la supervision centrale d’Edo, représenté par un préfet appeléNagasaki bugyō, qui était responsable de tous les contacts entre la VOC et toute personne se trouvant dans l'archipel japonais. Celui-ci inspectait également tout navire néerlandais qui arrivait à Dejima, et donc les voiles étaient saisies jusqu'à ce que le bâtiment ait décidé de partir. Les livres religieux (comme la Bible) et les armes étaient scellés et confisqués. De plus, aucun service religieux n’était toléré à Dejima.

Liste des capitaines ouOpperhoofden à Dejima

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Article détaillé :Liste des capitaines ou Opperhoofden à Dejima.

Activités commerciales

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Ukiyo-e deKawahara Keiga:Arrivée d'un navire hollandais (蘭船入港図):Philipp Franz von Siebold à Dejima, utilisant unteresukoppu (télescope), accompagné de son épouse japonaise O'Taki San et de leur petite fille O'Iné.

Les Néerlandais commercialiseront principalement de lasoie, puis plus tard dusucre (qui deviendra alors la principale denrée échangée).
Des peaux decerfs ou derequins seront également rapportées du reste de l'Asie par les Occidentaux, qui feront venir d'Europe deslainages et duverre (les Japonais leur fournissant essentiellement ducuivre et de l'argent.
Ce commerce sera d'ailleurs très profitable pour la VOC qui réalisera de confortables profits à hauteur de 50 %, voire plus. Ainsi, la charge financière que Dejima représentait pour la compagnie se trouvait largement amortie.

À cela s'ajoute à un système d'échanges commerciaux individuels organisé par le personnel de Dejima et les négociants néerlandais nomméKanbang. Celui-ci était autorisé par le gouvernement japonais afin d'obtenir des livres et des instruments scientifiques, et constituait une importante source de revenus pour les salariés. Plus de 10 000 ouvrages étrangers traitant de diverses questions scientifiques ont été vendus de cette manière, et deviendront pour les Japonais de la fin duXVIIIe et du début duXIXe siècle, une source pour les « Études hollandaises », lerangaku.

Reconstruction

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C'est en1922 que l'on prit conscience de l'importance historique du lieu. Le travail de restauration de l'île débuta en1953.

Il existe actuellement un projet de restauration très avancé, qui comprend aussi bien la reconstruction des bâtiments que la reconstitution de l'île elle-même. À ce jour, le contour initial de l'île a été reconstitué, et les bâtiments ont été restaurés. Dejima est un des sites historiques majeurs de Nagasaki.

  • Restauration de Dejima (2006).
    Restauration de Dejima (2006).
  • Canon avec le logo de la VOC à Dejima.
    Canon avec le logo de la VOC à Dejima.
  • Chambre avec tatamis et lit et pot de chambre occidentaux.
    Chambre avec tatamis et lit et pot de chambre occidentaux.
  • Photo aérienne présentant l'ancienne île de Dejima (dont les contours sont marqués en rouge) au sein de la ville moderne de Nagasaki.
    Photo aérienne présentant l'ancienne île de Dejima (dont les contours sont marqués en rouge) au sein de la ville moderne de Nagasaki.
  • Modèle miniature de Dejima comme elle était à l'origine.
    Modèle miniature de Dejima comme elle était à l'origine.
  • Maquette au musée national d'ethnologie à Leyde aux Pays-Bas.
    Maquette aumusée national d'ethnologie àLeyde aux Pays-Bas.

Dans la culture

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Dejima apparaît dans lefilm américainSilence de 2016 lorsque les prêtres catholiques portugais dontCristóvão Ferreira inspectent les marchandisent en provenance de l'extérieur à la recherche d'objets religieux chrétiens et rencontrent des marchands néerlandais.

L'île de Dejima apparaît dans les deux derniers volumes (4 et 5) dumangaShōnenNekogahara écrit et dessiné parTakei Hiroyuki et publié en France parPika entre août 2022 et avril 2023[3]. Elle est le lieu d'où l'officier corrompu de la police secrète Shiriya Abyhei complote avec les Nations étrangères.

Notes et références

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  1. « Dejima : porte du Japon sur le monde à l’époque d’Edo (1600-1868) », surlaculturejaponaiseenfrancais.blogspot.fr,(consulté le).
  2. a etb« DEJIMA: L'île hollandaise de Nagasaki - Japon: le soleil rouge »,soleilrouge.org,‎(lire en ligne, consulté le)
  3. Nekogahara, Pika Édition

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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AfriqueDrapeau des Provinces-Unies
Drapeau des Provinces-Unies
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Amérique
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et Océanie
ArctiqueSmeerenburg
Voir aussi
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