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| Archives conservées par | Mémorial de Yad Vashem (O.89/21)[1] United States Holocaust Memorial Museum (1988.77.108) |
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David Donoff, aussi connu sous le diminutif de « Dodo » et le pseudonyme d'André Donnet, né le àParis et mort le àLyon, est unrésistant juif français. Actif au sein desÉclaireurs israélites de France avant-guerre, Donoff rejoint pendant l'Occupation la « Sixième », l'organisation clandestine des Éclaireurs. Il participe à plusieurs réseaux de la Résistance avant d'être tué par laGestapo en 1944.
Les parents de David Donoff sont desJuifs d'Europe de l'Est« venus tout droit du "chtettel" » selon l'expression deFrédéric-Shimon Hammel[2]. Ils quittent leur village situés dans les confins du sud-ouest de l'empire russe, après l'échec de laRévolution de 1905, sévèrement réprimée, et se réfugient en France[3]. Ils s'Installent dans lePletzl, le quartier juif du4e arrondissement de Paris, où le père poursuit son activité d'artisan. Les sept enfants sont envoyés auxÉclaireurs israélites de France de manière à les garder dans une ambiance juive[2]. David Donoff se destine au métier de lamaroquinerie, suivant ainsi les traces de son père, lorsque la Guerre éclate[3].
En 1941, avec d'autres éclaireurs, David Donoff est interné volontaire dans lecamp de Gurs, il y aide les captifs, emprisonnées dans des conditions inhumaines, à améliorer leurs quotidien et fait évader quelques enfants qui seront accueillis dans lamaison des enfants de Moissac[4]. En août 1942, alors que les rafles commencent enzone sud, il aide à disperser les enfants de Moissac, cherchant des planques chez des agriculteurs et au sein d'institutions[4].
À partir de 1943, Donoff passe à Lyon où a été déplacé le siège de plusieurs institutions juives. Il y poursuit son action de sauvetage des Juifs. Donoff collabore avec l'abbé Glasberg et leréseau André qui exfiltre des enfants juifs auChambon-sur-Lignon. Il travaille aussi sous les ordres du majorTony Brooks duréseau Buckmaster mis en place par leSpecial Operations Executive britannique. Brooks n'osant pas aller réceptionner à lagare de Perrache unposte émetteur, c'est Donoff qui s'en charge. Il monte aussi à Lyon un atelier de faux-papiers[5].
Joseph Fisher, le directeur duKKL qui, en collaboration avec leJoint a mis au point un système financement des institutions juives françaises et des activités clandestine de sauvetage des Juifs, charge David Donoff du transfert des fonds de laSuisse vers la France par laligne de chemin de fer Lyon - Genève[4]. Il assure aussi le transport d'armes[5].
Le au matin, Donoff se rend chez Joseph Fisher pour lui annoncer que la Gestapo ne déporte plus les Juifs mais les exécute. Ce dernier étant en réunion avec ses collègues du conseil clandestin du Joint, leur rendez-vous est reporté à11 h 30[5]. Donoff se rend alors au siège d'une œuvre de secours aux immigrantsavenue de Saxe pour fournir de fausses pièces permettant à l'œuvre d'assister les Juifs. La Gestapo se trouve sur place et interpelle Donoff qui est porteur d'une serviette contenant fausses pièces et faux papiers[5]. Donoff tente de s'échapper, poursuivi par deux agents de la Gestapo, il est touché mortellement par leurs tirs. Donoff s'effondre à l'angle de larue Bossuet et de larue Garibaldi. Transporté à l’hôpital Édouard-Herriot, il parvient, juste avant de mourir, de faire prévenir les Fisher par une infirmière. Ceux-ci fuient leur appartement juste avant l'arrivée de la Gestapo[5]. David Donoff meurt à12 h 20 d'unehémorragie interne sur la table d'opération[5].
En janvier 1944, un autre frère Donoff, Robert, lui aussi résistant au sein de la « Sixième », est arrêté à Chambéry avec sa femme enceinte. Ils sont déportés àAuschwitz dans le convoi 67 et y trouvent la mort[6].