Dassault Falcon Jet (États-Unis : Teterboro (New Jersey), Little Rock (Arkansas), Wilmington (Deleware)), Dassault Falcon Service (France : Le Bourget), Sogitec (Suresnes, Bruz), Aero Precision repair & Overhaul Company Inc. (États-Unis : Deerfield Beach (Floride), Midway Aerospace (États-Unis : Monroe (North Carolina)
Le groupeDassault Aviation est un constructeur aéronautiquefrançais fondé en 1916 parMarcel Dassault et qui reste le dernier groupe d'aviation au monde détenu par la famille de son fondateur et portant son nom.
C'est uneentreprise multinationale qui emploie 14 600 personnes en 2025, dont 77 % enFrance et opère une flotte recensant plus de 2 150 avions d'affairesFalcon en service et plus de 1 000 avions de combat en service dans 90 pays.
L'exportation représente 68 % du chiffre d'affaires en 2024[4].
Ses activités, couvrant l’amont (conception, développement et production) et l’aval (vente et support)[5] s’organisent autour de :
l’aéronautique avec la création d’une centaine de prototypes et la vente de plus de 10 000 avions[6] dans 90 pays depuis 1945, principalement desavions d'affaires qui représentent 36 % de l'activité en 2024 (Falcon) et également desavions militaires (Mirage 2000,Rafale) ;
les activités spatiales (études des véhicules spatiaux, systèmes sols detélémesure et activités pyrotechniques) ;
les services (Dassault Procurement Services, Dassault Falcon Jet et Dassault Falcon Service) ;
les produits et services aux systèmes d’aéronautiques et de défense (Sogitec Industries).
Dans l'activité principale d'exportation d'avions d'affaires à réaction haut de gamme, Dassault Aviation occupe en 2012, une part de marché de 29 % en troisième position mondiale derrière leCanadienBombardier et l'AméricainGulfstream Aerospace (filiale deGeneral Dynamics)[7].
Depuis le, la direction du groupe Dassault Aviation est assurée parÉric Trappier. Lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires du, son mandat à la présidence de l'entreprise est renouvelé pour quatre années avec les administrateursCharles Edelstenne etOlivier Dassault. Loïk Segalen est quant à lui confirmé commedirecteur général délégué[8].
Après un intermède au cours des années 1920, une nouvelle équipe est formée en 1930 et réalise successivement toute une série d'appareils allant du trimoteur postal entièrement métalliqueMB.60 au bombardier lourdMB.210 en passant par le quadrimoteur de transportMB.160 et le chasseur monoplaceMB.152.
En 1935, la société, qui dispose d'une protection sociale, d'une organisation du travail et d'une grille de rémunérations en avance par rapport au reste de l'industrie, accorde une semaine de congés payés à ses ouvriers.[passage promotionnel]
Disposant librement de son bureau d'études, Marcel Bloch crée, le, la « Société anonyme des avions Marcel Bloch (SAAMB) » en regroupant ses moyens dans le but de concevoir et réaliser des prototypes qui seront fabriqués par les sociétés nationalisées. Mais, l'indépendance ne dure pas. Le 17 février 1937, le ministère de l'Air intègre le bureau d'étude à la SNCASO.
Marcel Bloch, ne pouvant plus construire d'avions, se lance alors dans la fabrication de moteurs puis d'hélices et fait construire une usine à Saint-Cloud en 1938[10], une autre àDorat[11] et fondeBordeaux-Aéronautique, le[Note 1].
LaSeconde Guerre mondiale, entraîne le refus de collaboration avec l'envahisseur, l'internement[12] et la déportation à Buchenwald le de Marcel Bloch, la dispersion de ses collaborateurs.
Jusqu'à la mi-1944, le meilleur avion de reconnaissance en service au cours de la Seconde Guerre mondiale, leFw 189 est produit en grande quantité, à l'usineFocke-Wulf deBrême et à l'usine de Bordeaux-Mérignac, dans la France occupée.
Dès son retour en avril 1945, Marcel Bloch intègre à la SAAMB les usines de Saint-Cloud, Boulogne et Talence. Le, les actionnaires l'adaptent à son nouveau fonctionnement en la transformant en uneSociété à responsabilité limitée qui s'appelle « Société des Avions Marcel Bloch ». Il crée des filiales pour faciliter la gestion de la société : le, l'usine deSaint-Cloud devient la « Société des Moteurs et Hélices Marcel Bloch » qui est renommée le, « Saint-Cloud Avions Marcel Bloch ». Le même jour, sont constituées les sociétés Boulogne Avions Marcel Bloch àBoulogne-Billancourt et Talence Avions Marcel Bloch àTalence.
Dassault Mystère IV MD 454.
Bordeaux-Aéronautique est dissoute le ; la société reprend son activité et conçoit rapidement, en 1947, pour l'armée de l'air française, un bimoteur de transport et de liaison, leMD 315 Flamant, à partir des plans du Ba 30.
Marcel Bloch change son nom enMarcel Dassault, ce patronyme ayant été, pendant la guerre, le pseudonyme de son frère Paul, un des chefs de la Résistance. La « Société des Avions Marcel Bloch » devient la « Société des Avions Marcel Dassault » le.
Le, le Conseil d'administration de la « Société Talence Avions Marcel Dassault » décide, pour prévenir une éventuelle fermeture de l'usine de Talence située en ville, d'ouvrir une usine sur l'aérodrome de Mérignac pour le montage et les essais en vols du Flamant. En effet, c'est la volonté du ministère de l'Air de l'époque. Par la même occasion, « Talence Avions Marcel Dassault » devient « Mérignac Avions Marcel Dassault ».
Le, le colonel Auguste Le Révérend est nommé gérant directeur général des trois filiales, car Marcel Dassault souhaite se présenter aux élections législatives. Il conserve la direction technique et industrielle en tant qu'ingénieur conseil.
Dassault Ouragan israëlien en 1965.
C'est l'aviation à réaction, en 1951, qui permet à Dassault[13] de réaliser les premières exportations (Inde, Israël) de l'industrie aéronautique française d'après-guerre. En effet de sa propre initiative, Dassault se lance dans l'étude duMD-450Ouragan qui est le premieravion à réaction de conceptionfrançaise construit en série, il marque une étape importante dans l'histoire de l'aéronautique nationale française.
Étendard IVM et Super Étendard sur leFoch en 1983.
Directement dérivé de l'Ouragan, leMystère II est le premier avion français à franchir lemur du son en 1952, avec le piloteRoger Carpentier. LeMD 454 Mystère IV consacre le succès de Dassault lorsque les États-Unis en commandent 225 appareils dans le cadre d'un accord de l'OTAN. Des appareils issus de cette lignée, l'Étendard IV M et son successeur, leDassault Super-Étendard équiperont ultérieurement (en 1962 et 1978) les porte-avions françaisClemenceau etFoch, ainsi que lamarineargentine.
LaSociété des avions Marcel Dassault se spécialise. En 1953, le Département Réacteurs est créé. L'année suivante, c'est le Département Électronique qui s'installe à Argenteuil.
Le, Bention Grebelsky, qui vient de changer son nom en Benno Claude Vallières (son nom de guerre), est nommé second gérant de Saint-Cloud Avions Marcel Dassault[14].
Conformément aux directives gouvernementales encourageant le regroupement des entreprises, Marcel Dassault décide de concentrer toutes ses sociétés d'aviation en une seule : la société Saint-Cloud Avions Marcel Dassault. Le, il notifie au Comité de Direction que Benno Claude Vallières sera dans l'avenir le gérant de l'ensemble des activités aéronautiques Marcel Dassault, Cellule, Moteur et Électronique.
Un Mirage IIIE de l'Escadron de Chasse 2/4La Fayette en 1986.
Le, la Générale aéronautique Marcel Dassault (GAMD), dont la gérance est confiée à Benno Claude Vallières, est créée en réunissant les trois sociétés Mérignac Avions Marcel Dassault, Boulogne Avions Marcel Dassault et Saint-Cloud Avions Marcel Dassault[15].
Le premier vol du prototype MD 550-01 a lieu le 25 juin 1955 démarrant le programmeMirage III qui marque le passage à Mach 2 et une nouvelle augmentation à l'exportation en mettant en place la famille d'avions Mirage.
En 1957, est créé le Département Engins pour l’étude d’engins air-sol et sol-sol.
La coopération deSud-Aviation avec la Générale aéronautique Marcel Dassault (GAMD) amorcée auparavant se poursuit dans les années 1960 pour des avions civils (Super-Caravelle, Mystère 20 et Mercure) et militaires (Balzac, Mirage III V, Spirale). Elle se réitère avec leConcorde, avec laBritish Aircraft Corporation etSud-Aviation.
Le département des ventes à l’étranger qui est chargé de la prospection et de la vente est réorganisé le 26 avril 1961, séparant les deux activités civile et militaire de façon distincte.
L’activitéélectronique de Dassault s’étant beaucoup développée, le Centre d’études et de recherches électroniques (CEREL) est créé et s’installe à Saint-Cloud. Le, il change de statut pour être une SARL,Électronique Marcel Dassault, puis, le, une Société anonyme en gardant le même nom.
En 1962, un nouvel ensemble industriel est créé àArgonay enHaute-Savoie (appelée alors Argonnex).
Le début des années 1960 marque le lancement par Dassault d’avions civils de qualité. Des solutions techniques venant du bimoteur de liaison Communauté couplées à d'autres, prises du Mystère IV, permettent de créer le biréacteur d'affairesMystère-Falcon 20, premier avion de la famille Mystère-Falcon. Une fois encore, les États-Unis apportent la consécration à un produit de la société puisque c'est laPan Am qui, la première, commande en série cet appareil et lui ouvre les portes du marché américain.
En 1965, Marcel Dassault décide de changer la raison sociale : le nom de Générale Aéronautique Marcel Dassault ne reflète plus l’activité de la société du fait du départ du Département Électronique. Il en revient donc à son nom d’origine : Société des avions Marcel Dassault.
En 1967, laGuerre des Six Jours entreIsraël et ses voisinsarabes assoit définitivement la renommée de la qualité des appareils Dassault.
La participation à la force nucléaire française à travers le programmeMirage IV permet à Dassault d'acquérir des techniques nouvelles notamment dans le domaine des hautes températures. La diversification des recherches dans ledécollage vertical (Balzac V) et laflèche variable (Mirage G) est lancée. Les programmes d'avions àailes en flèche développés dans le même temps donnent naissance auMirage F1 qui équipe onze armées de l'air dans le monde.[Lesquelles ?]
Le transport civil est également abordé avec leMercure, biréacteur petit et moyen-courrier de 150 places dont s'est équipéAir Inter.
Le, à la demande de l'État, la Société rachèteBreguet Aviation qui garde son individualité juridique, technique, industrielle et commerciale. Son bureau d'études travaille avec celui de Dassault, mais il conserve son homogénéité. À compter du, les deux sociétés se rapprochent aboutissant à une fusion. Elle est approuvée le (avec effet rétroactif au). Laraison sociale est aussi modifiée enAvions Marcel Dassault-Breguet Aviation (AMD-BA).
Ce rapprochement permet une plus large ouverture à la coopération internationale par l'intermédiaire des programmes d'avion de patrouille maritimeAtlantic puis Atlantique 2, d'avion d'attaque et d'appuiJaguar et d'avion d'entraînementAlpha Jet. L'adaptation aux techniques de pointe se poursuit au cours des années 1970 avec le programme d'avions de chasse à aile deltaMirage 2000 et leMirage 4000 qui voient l'introduction d'innovations technologiques telles que les matériaux composites et les commandes électriques de vol. Le logiciel de Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO)CATIA, commercialisé dans le monde entier, met en avant le savoir-faire de Dassault dans le domaine de la haute technologie.
C'est en 1974, àLittle Rock, que Dassault Aviation a installé son usine de finition des avions d'affairesFalcon. Convoyésgreen (en peinture d'apprêt) depuis laFrance (Mérignac), ils reçoivent sur place tous leurs équipements définitifs, aménagements intérieurs et peinture selon la demande des clients.[passage promotionnel]
La veille technologique dans le domaine spatial permet, dès les années 1960, le lancement du missile MD-620, l'étude des transporteurs spatiaux TAS 1 et 2 ainsi que d'un projet de protection thermique pour lanavette spatiale américaine. Dassault Aviation réalise les principaux éléments[Lesquels ?] de la chaîne pyrotechnique de la fusée européenneAriane.
En 1984, AMD-BA prend une participation majoritaire de 70 % dans la société SOGITEC qui devient filiale de Dassault spécialisée dans la simulation d'entraînement et la documentation technique informatisée.
Le groupe Dassault qui jusqu'alors était considéré comme un fleuron de l'industrie française, commence à subir à partir de janvier 1986[16] de violentes critiques dans les médias qui répandront souvent l'idée que le groupe est en difficulté, en particulier parce que le Rafale sera un échec financier et commercial pour de nombreux commentateurs.
Serge Dassault.
Marcel Dassault décède le etson fils Serge devient président des AMD-BA le 29 octobre.
Face à la régression du marché aéronautique mondial, aussi bien dans le domaine militaire que dans le domaine civil, il apparaît que le potentiel de production de la société est beaucoup trop important et qu'il convient de le diminuer rapidement. C'est ainsi qu'entre 1987 et 1992, les effectifs spécifiques fabrication passent de 6 200 à 3 000 pour atteindre 2 400 fin 2000, soit une diminution de 60 %. De 1986 à 1996, le nombre de salariés est passé de 16 000 à 9 000. La préparation duXXIe siècle passe par une rationalisation industrielle et une adaptation des activités civiles et militaires.
Le, lors du comité central d'entreprise, Serge Dassault annonce un plan industriel de relance qui prévoit 5 % de gain de productivité par an pendant 5 ans avec la fermeture de quatre sites : Sanguinet, Villaroche, Boulogne et Istres usine.
En 1988, le 9, Rond-point des Champs-Élysées devient le nouveau siège social et la Générale de mécanique aéronautique (GMA) est intégrée aux AMD-BA avec la fusion des bureaux d'études prototype et série.
En mars 1989, le site de Toulouse-Colomiers est fermé.
Le, Benno-Claude Vallières, président d'honneur des AMD-BA, décède.
Le, AMD-BA devient Dassault Aviation.
Prototype Dassault Rafale A.
En 1991, lesRafale C01, Rafale M01 et Mirage 2000-5 effectuent leurs premiers vols. L'année suivante, l'atelier de construction des prototypes est transféré de Saint-Cloud à Argenteuil et les ateliers de fabrications des commandes de vol sont transférés à Argonay.
Le est signé un accord de coopération avec Aérospatiale et le 23 décembre, un communiqué du ministre de la Défense et du ministre de l'Économie et des Finances annonce un rapprochement structurel entre l’Aérospatiale et Dassault Aviation ainsi que le renforcement dans leur capital de la Société de gestion et de participations aéronautiques (SOGEPA), holding regroupant une partie des participations de l'État dans les deux groupes.
Les premiers vols duRafale B01 et duFalcon 2000 sont réalisés en 1993.
En 1995, a lieu le premier vol duFalcon 900EX et Falcon Jet Corporation devient Dassault Falcon Jet.
Le se tient l’inauguration de la nouvelle usine de Dassault Falcon Jet à Little Rock.
En 1999, pour la première fois dans l'histoire de la société, la part de l'activité civile dans le chiffre d'affaires de la société est plus importante que la part de l'activité militaire (68 % contre 32 %).
La société américaineAtlantic Aviation basée àWilmington,Deleware, est achetée en octobre 2000.
Le, Dassault Aviation est la première société française certifiée Iso 9001/2000 par leBVQI[17].
En une quinzaine d'années, grâce au développement de l'informatique, les bureaux d'études industriels sont passés de la planche à dessin à l'ordinateur modélisant en volume : la maquette physique a disparu au profit de la maquette numérique virtuelle permettant de produire un premier objet directement opérationnel. Cette véritable révolution industrielle a été possible grâce aux logiciels de gestion de cycle de vie des produits (PLM :Product Lifecycle Management) deDassault Systèmes.
La technologie du « plateau virtuel », permettant de faire travailler, ensemble et de manière simultanée, tous les bureaux d’études dans des délais courts, a été déployée pour le programme du tri-réacteurFalcon 7X.
C'est ainsi que, pour la première fois, les pièces primaires et l’assemblage physique du premierFalcon 7X, à Bordeaux-Mérignac, ont été réalisées sans le moindre ajustement ou rattrapage.
Dassault Aviation fait partie des cinq créateurs, en 2009[18], deBoostAeroSpace, lehub numérique aéronautique européen[19].Inventeur du logiciel deconception assistée par ordinateur,CATIA (« Conception Assistée Tridimensionnelle Interactive Appliquée ») qui permit la création en 1981 deDassault Systèmes pour en assurer le développement et la maintenance, Dassault Aviation adopte fin mai 2018 la plateforme 3DEXPERIENCE de Dassault Systèmes pour remplacer l’ensemble des solutions PLM (Product Lifecycle Management) des programmes d’aéronefs civils et militaires[20].
Atteint par la limite d'âge de 75 ans Charles Edelstenne est remplacé le parÉric Trappier.
La première production en série de Marcel Dassault, l'Hélice Éclair, s'était montrée efficace dans la défense du ciel de Verdun, il y a 100 ans, en 1916[21],[22]. À cette occasion, le 14 octobre 2016, La Poste émet un timbre commémoratif. Pour ce centenaire, un spectacle grand format a été présenté au Grand Palais en avril 2016[23],[24],[25].
Depuis 2016 : développement de la gamme Falcon et succès commercial du Rafale
La première livraison d’unDassault Falcon 8X a lieu le 5 octobre 2016[26], faisant suite à sa certification en juin 2016 par l’EASA[27] et la FAA.
En mai 2017, leDassault Falcon 8X, triréacteur à très long rayon d’action, a obtenu l’approbation pour opérer sur le London City Airport, l’un des aéroports les plus difficiles d’accès au monde[28].
Le 28 février 2018, deux mois après l'annulation du Falcon 5X, Dassault Aviation présente leDassault Falcon 6X capable de parcourir 10 200 kilomètres sans escale et d'accueillir 16 passagers. Le premier vol est prévu en 2021[29]. Le 22 août 2023, leDassault Falcon 6X reçoit lacertification de type de l'EASA et de la FAA[30]. Dassault annonce l'entrée en service du Falcon 6X le 30 novembre 2023[31].
Dassault Falcon Archange : Le Falcon Archange (Avion de Renseignement à CHArge utile de Nouvelle GEnération) est unavion de reconnaissance et deguerre électronique basé sur unFalcon 8X. Il est lancé en 2018 en vue de fournir trois avions à l'Armée de l'air française dans le cadre du programme « Capacité Universelle de Guerre Électronique » (CUGE), et remplace les deuxC-160GGabriel[32]. Il effectue son premier vol en 2025[33].
Développement et succès commercial de la gammeRafale
Commercialement, 2016 est marquée par le nouveau succès duRafale avec la vente de 36 Rafale à l’Inde.
Fin avril 2018, Dassault Aviation et Airbus s’associent pour développer leSystème de Combat Aérien Futur (SCAF) amené à compléter puis à remplacer lesEurofighter et lesRafale actuellement en service, entre 2035 et 2040[34].
Le 12 juin 2018, Dassault Aviation, Thales et Safran (GIE Rafale International) signent avec Thales Belgique un accord de partenariat visant à développer en Belgique« un centre d’excellence industriel en cybersécurité. […] cet accord s’inscrit dans le cadre de la proposition de partenariat stratégique franco-belge relatif à l’avion de combat »[35].
En octobre 2025, le cap des 300Rafale produits a été franchi et 533 Rafale ont été commandés fermes par la France et huit pays clients export. 233 exemplaires restent donc à livrer, avec des cadences de production qui sont prévues pour augmenter jusqu’à 4 appareils par mois[36].
Rafale standard F5 : Lancé en 2024 et attendu pour 2033, le standard F5 est la deuxième génération de chasseurs connectés, qui permettra au Rafale d'être accompagné d'un drone furtif de combat, capable d’emporter le futur missile nucléaire hypersonique, l'ASN4G[37],[38],[39]. Le drone de combat collaboratif bénéficie des acquis dunEUROn[40].
En novembre 2025, les autorités ukrainiennes et françaises signent un accord d'intention en vue de l'achat futur de systèmes de défense aérienne et de cent avions de combatRafale[41],[42],[43],[44].
La gamme desavions d'affairesFalcon représente plus de 36 % de l'activité du groupe Dassault Aviation en 2024. Près de 2100 Falcon sont soutenus dans le monde.
Le Falcon 2000 Albatros a été développé dans le cadre du programme Avion de surveillance et d'intervention maritime (AVSIMAR) sur la base du Falcon 2000LXS[47]
Avec une position de2e acteur européen, lesavions militaires de Dassault Aviation sont utilisés par plus de vingt pays dans le monde autour de deux avions de combat :
Mirage 2000 est une référence sur le plan de la disponibilité, de la maintenance, de l'interopérabilité et des performances. 470 Mirage 2000 sont en service dans neuf armées de l'Air à travers le monde et la flotte de Mirage 2000 compte, à son actif, plus d'1,8 million d'heures de vol.
Rafale est le premier avion àaile delta avec unempennage canard rapproché conçu pour se poser sur un porte-avions. Ainsi, en octobre 2024, une campagne d’essais Rafale Marine sur le porte‑avions Charles‑de-Gaulle a validé les fonctionnalités d’aide à l’appontage développées dans le cadre du standard F4. À terme, 26 Rafale Marine pour l’Indian Navy rejoindront les 36 Rafale déjà en service dans l’Indian Air Force[49]. 147 exemplaires de Rafale ont été livrés auxforces armées françaises sur un total de 199 Rafale livrés dans le monde à fin 2019.
Dassault construit des avions depatrouille maritime basés sur les avions d'affaires Falcon[50].
Depuis le début du programmeRafale, ce sont au total 533 Rafale qui ont été commandés à fin octobre 2025 par la France et huit pays clients export[36].
Le groupe est également associé àAirbus Defence and Space et àFinmeccanica (à partir de 2016 Leonardo-Finmeccanica) pour la réalisation duMALE 2020, undrone volant à moyenne altitude et de grande autonomie destiné auxarmées françaises,allemandes etitaliennes. En 2018, la revue de spécification du système est passée[51] et une maquette à l’échelle 1 est présentée ausalon aéronautique international de Berlin. Le 26 avril 2018,Airbus, Dassault Aviation etLeonardo réaffirment leur engagement total envers le premier programme de drone MALE 100 % européen, avec un contrat de réalisation prévu en 2019.
Les systèmes sols de télémesure contribuent à chacun des tirs des lanceurs européensAriane etVega ou russesSoyouz depuis la Guyane.
Le développement du missile MD-620 a permis de démarrer une activité d’études de véhicules spatiaux comme les lanceurs réutilisables TAS (1964-1966) et STAR-H (1986-1992), des véhicules de retour d'orbite avec la participation au programme de l'avion spatial européen Hermès (1985-1993) et au programme X-38 de la Nasa (définition de la forme du véhicule et essais en vol). Sur la base des travaux réalisés pour ces 2 programmes (Avion spatial Hermès et le corps portant X-38), Dassault Aviation étudie des projets de véhicules suborbitaux réutilisables et aéroportés, inhabités (familleVEHRA) et habités (VSH). Vehra pourrait placer, en version intermédiaire dite Medium, des satellites de 250 kg en orbite basse tandis que le VSH est prévu pour le transport de six passagers à la frontière de l’espace.
Dassault Aviation continue de promouvoir l’utilisation des avions d’armes pour aéroporter des mini lanceurs (projet MLA) destinés à placer en orbite basse des petits satellites.
Les activités pyrotechniques s'appliquent pour contribuer à la sécurité des équipages (systèmes d'initiation de sièges éjectables, de séquencement intersiège pour les avions de combat biplaces et des dispositifs de fragilisation et de découpe de verrière) et à de nombreux composants destinés aux lanceurs Ariane-5 et Vega, et au véhicule de ravitaillement de la station spatiale ATV (Automated Transfer Vehicle).
En 2025, à l'occasion duSalon du Bourget, leministère français des armées annonce la signature avec Dassault d'une convention de soutien pour le développement de sonavion spatial Vortex[52]. Ce véhicule aurait des applications à la fois civiles et militaires, telles que le transport vers lesstations spatiales, la récupération d'objets dans l'espace ou le largage de charges utiles[53].
Dassault Aviation a développé un réseau mondial de centres d’entretien, disponibilité des pièces détachées, support AOG et services de formation et a été désigné leader du marché des avions d’affaires en matière de support produit[54].
Dassault Falcon Jet, implantée aux États-Unis (direction générale à Teberboro / New Jersey et sites industriels à Wilmington / Deleware et àLittle Rock / Arkansas), commercialise les avionsFalcon et en réalise les aménagements. En 2016, Dassault Falcon Jet emploie 2 453 collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires de 1 100 millions d'Euros.
Dassault Falcon Service, implantée sur l’aéroport Paris-Le Bourget, France, est la plus grande station-service au monde dédiée auxFalcon pour les opérations de maintenance et également pour la location deFalcon dans le cadre d'une activité de transport public de passagers. En 2016, Dassault Falcon Service emploie 600 collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires de 165 millions d'euros.
Midway aux États-Unis assure la révision et la réparation d'équipements aéronautiques civils pour les équipementiers français, fournisseurs pour lesFalcon ou d'autres avions.
Dassault Falcon Jet a été agréée comme société membre de l’International Aerospace Environmental Group (IAEG), en janvier 2012, en reconnaissance de sa démarche en faveur de la protection de l’environnement, dans l’esprit du Pacte Mondial de l’ONU (Global Compact).
En 2024, le réseau de centres de maintenance Falcon s'est renforcé avec la mise en service d’un centre de maintenance à Kuala Lumpur, en Malaisie, et la poursuite de la construction d’une station-service à Melbourne en Floride[4],[55].
En octobre 2025, Dassault Falcon Jet, filiale à 100 % de Dassault Aviation, a inauguré un nouveau site de maintenance majeur à l'aéroport international de Melbourne Orlando en Floride[56].
Sogitec Industries, fondée en 1964 et filiale à 100 % de Dassault Aviation depuis 1984, fournit aux forces armées et aux opérateurs d’aéronefs civils une gamme complète de produits et services de simulation, formation et de soutien.
Implantée en France àSuresnes,Mérignac etBruz, Sogitec emploie 400 collaborateurs et opère dans les domaines de la simulation et de la documentation technique pour les systèmes aéronautiques et de Défense autour des technologies suivantes :
systèmes de génération d'images et maîtrise des bases de données géographiques ;
systèmes optiques de présentation d'images innovants ;
architectures distribuées de simulation ;
exploitation des données duPLM (solutions de gestion du cycle de vie des produits) et l'amélioration des outils d'élaboration et d'exploitation de la documentation technique.
En octobre 2023, Sogitec a inauguré une nouvelle unité de production de simulateurs àBruz[57].Cette nouvelle unité de production permettra de fournir aux utilisateurs des avions de combat RAFALE, des hélicoptères NH90 et des hélicoptères interarmées légers, les simulateurs nécessaires à la formation, l’entrainement et la préparation opérationnelle. Elle répondra également aux nouveaux besoins en matière de simulateurs de drones.
Au premier semestre 2021, le constructeur aéronautique français annonce avoir réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 3,1 milliards d'euros porté par les ventes de Rafale[59].Sur l'ensemble de l'année 2021, Dassault annonce le doublement de son bénéfice net par rapport à 2020, soit un montant total de 605 millions d'euros[60]. Des chiffres positifs en lien avec l'augmentation du nombre de commandes (notamment pour les Rafale), multiplié par trois à 12,1 milliards d'euros[61].
Dassault a autofinancé et lancé sur fonds privés le développement :
de prototypes d'avions de combat (par exemple :Mirage III etMirage F1), étudiés et construits avec la coopération technique et la participation industrielle des fabricants de réacteurs et d’équipements,
Ces initiatives de développement en autofinancement ont permis la réalisation d’importants programmes, mais certains n’ont pas connu la consécration de la production en série (les titresen italique correspondent aux programmes abandonnés).
Flamant : En octobre 1946, Dassault lance les MB 301 et MB 303, commandés par l'État avec le moteur Béarn, et un avion, à peu près identique, le MD 315, lancé sur fonds propres, et équipé duSnecma 12 S Argus. C’est ce dernier qui est commandé en série sous le nom de Flamant.
Le réacteur MD-30 : En février 1953, Marcel Dassault, constatant que les réacteurs français prévus pour les futurs avions de combat légers ne seraient pas prêts en même temps que les cellules, prend la licence du réacteur anglaisArmstrong Siddeley Viper que sa société développe sur fonds propres sous la désignation MD-30.
SMB-1 : Continuant le développement de la famille Mystère, la Société conçoit sur ses fonds propres, à partir du milieu de 1953, le Super-Mystère B 1.
Mirage III : Dès la fin de 1955, il décide de lancer, sur fonds propres, une version monoréacteur Snecma Atar qui garde l’aile du MD 550 02, qui n’a jamais volé faute de réacteurs, et adopte la loi des aires pour le fuselage. La nouvelle étude prend le nom de Mirage III.
MD 800 : En mai 1964, afin de participer à un nouveau programme OTAN destiné aux Marines de l'Alliance atlantique, la société Dassault a décidé d'étudier, sur ses fonds propres, un appareil biréacteur embarqué doté d’une aile à flèche variable : le MD 800.
Mirage III E 2 : À la mi-1964, Marcel Dassault, conscient de l’impasse où conduisent les avions à gros moteurs, trop chers pour l’exportation, fait étudier par sa Société, sur fonds propres, un petit appareil bisonique, le Mirage III E 2.
Mystère-Falcon 20 : La GAMD lance, sur fonds privés, le programme Mystère 20.
Hirondelle : En mai 1967, le bureau d’études de Mérignac commence l’étude et le développement, sur fonds privés, d’un nouvel appareil équipé de deux turbopropulseurs Turboméca Astazou, directement dérivé des Communauté et Spirale : le MD 320 Hirondelle.
Falcon 30 : Dassault-Breguet poursuit le développement de la gamme Mystère-Falcon avec le Falcon 30, version extrapolée du Falcon 20, capable de transporter 30 passagers. Cet appareil est adapté aux besoins des lignes commerciales de faible fréquentation. Le prototype, réalisé sur fonds propres, effectue son premier vol le 11 mai 1973 à Mérignac, piloté parJean Coureau et Jérôme Résal.
Mirage 2000 : Lors de l’élaboration de la4e loi de programmation militaire, il est apparu que l’armée de l’Air ne pourrait acquérir les 250ACF polyvalents dont elle aurait besoin. En 1973, la Société étudie sur fonds propres un nouveau projet qui puisse s’accommoder des disponibilités budgétaires et le propose au ministère de la Défense qui le garde en secours en cas d’arrêt de l’ACF. En 1975, sans attendre le résultat du « marché du siècle », Marcel Dassault avait tiré la leçon et fait étudier, sur fonds propres, un avion nouveau. Le 18 décembre 1975, en Conseil de Défense, le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, décide l'abandon du programme Avion de combat futur. En prévision de cette annulation, la société Dassault avait proposé deux avions : un biréacteur à aile delta (futur Mirage 4000) qui serait financé par l’État et, pour l’exportation, un monoréacteur à aile delta (futur Mirage 2000) financé sur fonds propres de la Société. Le président de la République estimant qu’il est préférable de doter l’armée de l’Air du monoréacteur, c’est le Mirage 2000 qui est commandé.
Mirage 4000 : Le Mirage 4000 est développé et construit sur les fonds propres des industriels aéronautiques français, en particulier de Dassault qui assure la réalisation de la cellule et l’intégration des équipements. Les réacteurs sont prêtés par l'État selon les modalités définies le 21 juin 1978 par le ministre de la Défense : les Snecma M 53 sont prélevés sur le stock du programme Mirage 2000.
En novembre 2017, dans le cadre desParadise Papers, plusieurs médias affiliés auConsortium international des journalistes d'investigation (dontRadio France,Süddeutsche Zeitung,Le Monde, etCash Investigation) révèlent que Dassault Aviation (tout commeAirbus) a participé en connaissance de cause à un système de fraude à lataxe sur la valeur ajoutée (TVA) utilisé par certains de ses riches clients. Au lieu de vendre un jet privé directement à son client, Dassault Aviation le vend à unesociété écran créée par le client, société écran qui enregistre ensuite le jet à l'île de Man puis le loue au client (celui-ci se loue donc le jet à lui-même, puisqu'il est propriétaire de la société écran), parfois avec d'autres sociétés écrans intermédiaires. Le jet étant exporté, le client (via sa ou ses sociétés écrans) bénéficie d'une exonération de la TVA en France. Une telle exonérationdoit s'accompagner d'un paiement de la TVA dans le pays de destination du produit. Mais l'utilisation de sociétés écrans permet à la société écran d'attester d'une utilisation commerciale du jet (elle le propose à la location, officiellement), ce qui lui permet de ne pas payer non plus la TVA dans le pays de destination, l'île de Man.
Le Monde présente l'exemple du milliardaire russeOleg Tinkoff qui a pu économiser 18,5 millions d'euros au total, lors de l'achat successif de trois jets privés à Dassault Aviation[62],[63]. Au total, 109 avions Dassault ont été enregistrés sur l'île de Man[64].
Dassault Aviation indique en réponse respecter ses obligations fiscales, affirme qu'aucune structure d’optimisation fiscale n’a été mise en place par la société pour échapper à l’impôt français ou à la TVA française et ajoute que« les lieux d’immatriculation et les régimes d’exploitation des avions livrés relèvent quant à eux exclusivement du choix des clients »[65]. En complément d'information, Dassault Aviation explique avoir mis en place sept sociétés de location-financement à l’île de Man, uniquement entre 2008 et 2012, « pour répondre aux besoins de financement de clients » dans un contexte de crise financière[66],[67].
En conclusion de cette affaire, l’examen par le Trésor britannique de la manière dont l’île de Man administre la taxe sur les aéronefs et les yachts n’a révélé aucune preuve d’évitement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), bien qu’il ait recommandé des contrôles de conformité post-enregistrement supplémentaires[68].
Dassault Aviation prône une politique de tolérance zéro en matière de probité et a publié un code anticorruption dès 2017, avec une dernière version en 2023[69].
Le site d’investigationMediapart affirme que l’Agence française anticorruption a « couvert » Dassault : un rapport d’inspection accablant mené par ses services en 2019 pointerait cinq violations de la loi et des indices de corruption en Inde, mais l’agence n’a proposé aucune sanction et n’a pas alerté la justice[70]. En réponse, Dassault rappelle que « les organismes officiels, dont l'Agence française anticorruption, n'ont signalé aucune infraction dans le cadre de ce contrat »[71],[72].
L’espionnage industriel est très développé dans le secteur de la défense et de l’aéronautique; ainsi Dassault Aviation est contraint de mettre en oeuvre des méthodes avancées pour protéger la propriété intellectuelle de ses solutions technologiques innovantes[73].
En décembre 2022, Politico révèle que Dassault Aviation a eu recours aux services de la société de gestion de réputation d'Eric Leandri, Altrnativ, pour enquêter sur le profil d'éventuels candidats à l'embauche[74],[75].
Le Plan d’Étude Amont « Man-Machine-Teaming » (MMT) visant à développer les technologies d’intelligence artificielle nécessaires à l’aviation de combat du futur, a été notifié aux industriels par laDirection générale de l'armement (DGA) en janvier 2018 et a été lancé en mars 2018[78]. Il a été attribué à Dassault Aviation (mandataire système de combat aérien) et àThales (cotraitant, part Interface Homme/Système et capteurs). Il se déroulera sur trois ans[79],[80].
Le principe du MMT est de doter les différents systèmes-machines de davantage d’autonomie et d’intelligence artificielle au service d’une relation Homme-Machine élargie et repensée :
Définir les cockpits et les systèmes autonomes futurs.
Faire progresser les technologies innovantes dans le domaine des équipiers Homme et Machine au sein du système aérien cognitif, en particulier dans l’autonomie décisionnelle et l'apprentissage automatique.
Faire progresser les concepts et technologies dans le domaine des capteurs intelligents / apprenants.
Dassault Aviation a développé une application de réalité augmentée, DassaultAir3D, disponible en ligne, qui permet de visualiser une sélection d’avions Dassault Aviation en 3D ou de prendre place virtuellement à bord du cockpit d’unRafale[81],[82].
Dassault Aviation se classe deuxième desRandstad Awards 2018, devenant l'entreprise préférée de 56% des français[83].Cette étude, qui mesure l’attractivité des employeurs auprès du grand public, est réalisée par l’institut indépendantTNS et porte sur les 250 plus grands employeurs implantés en France[84]. Dassault Aviation avait déjà été classée « entreprise préférée des Français en 2016 » avec 57 % des personnes interrogées souhaitant travailler chez l'avionneur[85].
Selon le palmarès Epoka-IFOP 2025, toutes écoles confondues, Dassault Aviation se maintient dans le trio de tête des entreprises préférées du segment Industrie auprès des étudiants et jeunes diplômés[87],[88].
La fabrication de la structure des avions est réalisée en France. La production annuelle de Falcon représente 7 600 emplois directs et indirects. Un Rafale génère 7 000 emplois directs et indirects, dont 30 % dans des petites entreprises[89].
Dassault Aviation est partenaire de pôles de compétitivité, tels que :
Astech, autour de l'avion tout électrique et de l'éco-conception,
System@tic, sur les outils de conception des systèmes,
Aerospace Valley, sur les matériaux et les filières de production,
Pegase, sur les moyens d'essais,
EMC2, sur les technologies avancées de production et les procédés de mise en œuvre des matériaux.
Activités : sont regroupées toutes les directions générales (Bureau d'Études, Soutien Avions Falcon et Militaires, Qualité, Achats…), la Direction de Programmes et la direction générale de Dassault Aviation
Issu de la victoire du Front Populaire en mai 1936, le gouvernement de Léon Blum souhaite contrôler la fabrication des matériels de guerre destinés aux besoins de la Défense nationale. Le 26 juin 1936, un projet de loi de nationalisation est déposé à la Chambre des députés. Il prévoit d'exproprier avec indemnisation, totale ou partielle, certaines entreprises qui fabriquent des matériels de guerre et de se limiter aux besoins normaux de la Défense nationale. L'aéronautique est concernée au premier chef, car le gouvernement veut faire de ce secteur un des modèles de ses ambitions industrielles et sociales. La loi est adoptée le 17 juillet 1936.
Six sociétés d'économie mixte sont créées[92] au capital de 100 000 francs chacune (environ 69 500 euros 2011), les deux tiers appartenant à l'État. En tant qu'État actionnaire, il nomme à la tête de chacune un administrateur-délégué. Il entend réserver l'outil de production, mais souhaite laisser la possibilité aux firmes qui le désirent de conserver une liberté complète pour les travaux d'études et la réalisation des prototypes, avec les aléas que comportent ces activités.
La production industrielle de série revient aux sociétés nationales qui conservent également une vocation au développement de produits nés dans leurs propres bureaux d'études.
Le ministre de l'Air, Pierre Cot, a compris qu'il hypothéquerait l'avenir en se privant de la collaboration des constructeurs existants. De plus, il ne possède pas dans son ministère de cadres assez qualifiés pour prendre la direction d'une société nationale. Il offre donc ces postes aux industriels expropriés. Henry Potez et Marcel Bloch sont les seuls constructeurs à accepter de signer un accord amiable avec l'État.
Henry Potez touche 38 millions de francs d'indemnités (environ 26,4 millions d'euros 2011). Marcel Bloch touche 27,2 millions de francs (environ 18,9 millions d'euros 2011). Il accepte d'administrer la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO) dans laquelle il investit 5 millions de francs (environ 3,5 millions d'Euros 2011). Il a touché en indemnités d'expropriation (immeubles, matériels et outillages) 15,4 millions pour Courbevoie, 10,7 millions pour Châteauroux, 1,1 million pour Villacoublay soit un total de 27,2 millions de francs (environ 6,46 millions d'euros 2011)[93]. De plus, il partage 9,3 millions avec Henry Potez pour la SASO (Bordeaux et Mérignac).
Le 16 décembre 1936, Marcel Bloch est informé que ses usines de Courbevoie et Villacoublay, son usine et ses terrains de Châteauroux-Déols sont expropriés pour constituer l'essentiel de la SNCASO.
Comme sa société de constructions aéronautiques a été nationalisée, Marcel Bloch n'a plus le droit de construire des avions en série. Il décide alors de créer une nouvelle société qui gère ses droits de licence et peut se livrer à d'autres activités industrielles comme les moteurs.
Le 12 décembre 1936, aux termes d'un acte sous signature privée, sont établis les statuts d'une société anonyme. Le 15 décembre, Marcel Bloch dépose chez un notaire de Paris, les statuts et les attestations de souscription et de versement des actionnaires.
Le1er juin 1977, un peu moins d'un an après le début de l'affaire de Vathaire, le Conseil des ministres décide une prise de participation minoritaire de l'État dans le capital des Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation.
Le 8 juin, lors du Salon du Bourget, Raymond Barre, Premier ministre, confirme la prise de participation de l'État. Cette opération, dit-il, est une mesure de rationalisation de l'industrie aéronautique. Toutefois, l'État ne désire pas assumer la gestion de l'entreprise qu'il estime efficace technologiquement et commercialement[94].
Le Premier ministre charge Jean Blancard d'une mission de coordination entre la SNIAS et AMD-BA en vue de la constitution d'une société holding regroupant la participation de l'État dans ces deux sociétés, mais sans affecter leur autonomie ni leur identité.
La commission des finances du Sénat s'interroge même sur l'opportunité de cette prise de contrôle en précisant que, vu le montant des marchés d'État, on ne voit pas comment la société AMD-BA pourrait avoir une politique industrielle qui n'aille pas dans le sens des objectifs du gouvernement[95].
Dans l'exposé des motifs du projet de loi, l'État estime qu'exerçant des fonctions importantes dans le secteur aéronautique, il convient qu'il se donne les moyens d'assurer la cohésion de la conception et du contrôle des résultats de sa politique. Une participation dans le capital de la société des avions Marcel Dassault-Breguet Aviation lui assurant une minorité de blocage est donc indispensable.
L'interpénétration des productions entre Dassault et la SNIAS, son principal sous-traitant, est un des arguments invoqués par Raymond Barre pour institutionnaliser le rapprochement des deux groupes[96].
Les négociations permettent à l'État d'acquérir une minorité de blocage de 20 % au terme de deux ans, sans débours de fonds et en annulant les créances publiques, soit 540 millions de francs. Ces créances publiques concernent les avances consenties par l'État aux AMD-BA pour le développement de programmes civils comme le Falcon 50 et le règlement des redevances dues par la société à l'État au titre de marchés d'études et de conventions.
Ainsi, l'État prend 20 % du capital par l'intermédiaire de la SOGEPA (Société de gestion de participation aéronautique) avec droit de vote double limité à ces actions à compter du1er mars 1982 et cette première étape passe par la nomination de quatre représentants de l'État au conseil d'administration :Jean Blancard, Jean-Étienne Sriber, Claude Grigaut et André Valls.
Lors de l’entrée en service du Mirage IV, en 1964, François Mitterrand estime que l'État doit s'assurer la maîtrise directe de la fabrication de ces matériels, notamment des avions porteurs de bombes. La Régie autonome qu'il propose serait un établissement public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, placé sous l'autorité et le contrôle du ministre des Armées.
En 1972, le parti socialiste et le parti communiste placent la société Dassault en tête des groupes à nationaliser lors de l'élaboration d'un programme commun de gouvernement.
Les négociations commencent dès août 1981 avec le nouveau gouvernement socialiste. L'État est représenté par le Premier ministre,Pierre Mauroy, assisté de son conseiller,Jean Peyrelevade, ingénieur en chef de l'aviation civile ainsi que par Georges Lemoine, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense assisté de son directeur de cabinet, le contrôleur général Jacques Barthélemy.
Du côté de Dassault, les premiers interlocuteurs sont le président de la société Benno Claude Vallières, assisté du secrétaire général,Charles Edelstenne. La véritable négociation s'engage ensuite avec Marcel Dassault, assisté par Pierre de Bénouville.
Les négociations avec Marcel Dassault représentent un cas unique, car il échappe aux normes industrielles et financières classiques ainsi qu'aux préjugés politiques.
Marcel Dassault comprend que le gouvernement fait de sa nationalisation une question de principe et qu'il ne peut pas l'éviter, il propose alors de modifier les modalités de prise de contrôle par l'État.
Le jeudi 8 octobre 1981, à l'hôtel Matignon, les deux parties signent un accord à la formule originale : Marcel Dassault fait don à l'État de 26 % des actions des AMD-BA ce qui permet à ce dernier d'avoir la majorité à l'assemblée générale grâce aux 20 % déjà acquis avec le droit de vote double.
1992 - 2000, l'évolution vers l'actionnariat privé
Le 23 décembre 1992, un communiqué du ministre de la Défense et du ministre de l'Économie et des Finances annonce le rapprochement structurel entre l'Aerospatiale et Dassault Aviation ainsi que le renforcement dans leur capital de la Société de gestion et de participations aéronautiques (SOGEPA), holding regroupant une partie des participations de l'État dans les deux groupes.
Le 21 février 1996, le président de la République, Jacques Chirac, annonce le rapprochement effectif entre Aerospatiale et Dassault Aviation, interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale et l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement socialiste en avril 1997.
À la suite du transfert à Aerospatiale des actions détenues par l'État (45,76 %) (14 mai 1998), de la création d'Aerospatiale Matra (1999) puis du groupe privé européenEADS, Dassault Aviation se retrouve, le 4 septembre 2000, dans la situation d'une entreprise détenue par deux actionnaires privés (Groupe Dassault : 49,93 % et EADS : 45,76 %).
La création du ministère de l'Air et de la société des avions Marcel Bloch
La création du ministère de l'Air en septembre 1928 donne à Marcel Bloch (qui prendra le nom deMarcel Dassault en 1949) l'opportunité de revenir à l'aviation qu'il avait abandonnée en 1918. Afin de relancer l'aéronautique française, il est décidé de créer une Direction générale technique et industrielle confiée à Albert Caquot. Ce dernier lance une politique de prototypes destinée à rattraper le retard des avions français.
De 1928 à 1932, Marcel Bloch embauche, dans la Société des avions Marcel Bloch, des ingénieurs, dontHenri Deplante, Paul Deplante et Benno-Claude Vallières. Rapidement, leurs prototypes d'avions militaires et civils sont choisis et commandés par l'État. Devant l'abondance de travail Marcel Bloch organise, rationalise et sous-traite le plus possible de travaux pour soulager au maximum son bureau d'études.
Le secret de sa réussite est simple. Il a su gagner en anticipant leurs besoins, la confiance des trois importants clients : la Marine, l'Armée de l'air et Air France.
L'État choisit Dassault pour les avions de combat.
En 1966, les pouvoirs publics désirent restructurer l'industrie aéronautique. Pierre Messmer, ministre des Armées de 1960 à 1969, souhaite continuer à spécialiser les sociétés : Nord Aviation doit se consacrer aux engins balistiques, Sud-Aviation aux activités concernant les transports civils et militaires ainsi que les hélicoptères et Dassault aux avions de combat. Il déclare : « La polémique sur le partage civil / militaire ne m'a pas beaucoup gêné. L'urgent pour moi était de spécialiser ou de faire fusionner les sociétés nationales de constructions aéronautiques pour mettre de l'ordre. En ce qui concerne les avions d'armes, il y avait une telle supériorité des avions Dassault que le choix s'imposait naturellement. Sud-Aviation avait des ambitions, mais avait perdu la main, donc on ne leur donnait plus l'occasion de faire des avions d'armes. Si Marcel Dassault a gagné, c'est parce qu'il était le meilleur ».
Le gouvernement demande alors à Marcel Dassault de racheter la société Breguet Aviation fondée, en 1911, par Louis Breguet et appartenant à Sylvain Floirat depuis 1955. Ce dernier estime que Breguet ne rapporte pas assez, il veut s'en séparer pour développer ses activités dans Matra et dans les médias.
Le contrôle par l'État des contrats militaires
Sur le territoire français, toute activité de commerce, de fabrication ou intermédiation de matériels de guerre, armes et munitions est soumise obligatoirement à une autorisation préalable de l'État. À l'exportation, une procédure spéciale s'applique non seulement aux matériels de guerre, armes et munitions, mais aussi aux matériels assimilés. Les transferts de technologies, savoir-faire et informations sensibles entrent également dans ce cadre.
Le régime de contrôle des exportations de matériels de guerre et matériels assimilés est précisé par l’arrêté du 2 octobre 1992. L’autorité de décision est le Premier ministre, sur avis de la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG). Présidée par le secrétaire général de la Défense nationale et de la sécurité nationale, elle est composée du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Défense et du ministère de l’économie et des finances.
La CIEEMG exprime ses avis dans le cadre des directives générales approuvées par les autorités politiques.
Dassault Aviation est inscrit au registre de transparence desreprésentants d'intérêts auprès de laCommission européenne. L'entreprise déclare en 2016 pour cette activité des dépenses annuelles de moins de 300 000 euros[97].
L’expérience a montré qu’il était souhaitable de simplifier l’appellation de la Société Avions Marcel Dassault - Breguet Aviation, sa longueur s’avérant d’un usage peu pratique, notamment dans les relations commerciales et internationales.
Le 19 juin 1990, le Conseil d’administration substitue à la dénomination sociale Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation celle de Dassault Aviation. Cette modification est assortie de la possibilité, pour chaque filiale ou société sœur, d’associer à son nom celui de Dassault ainsi qu’un vocable représentatif de sa spécialité qui l’identifie immédiatement au sein du groupe.
Logo Dassault Aviation - 2014
La Société reçoit aussi un logotype, retenu à la suite d’un concours interne lancé en septembre 1988, et qui symbolise[98] :
l’élan de la Société vers l’avenir ;
la forme aérodynamique à l’aspect d’un « delta » nom qui, en outre, dans le code radio de l’aéronautique, suggère le D initial de Dassault ;
le trèfle à quatre feuilles, talisman de Marcel Dassault qu'il aurait trouvé dans un champ pendant les vacances d'août 1939, lui aurait porté chance et permis de rentrer vivant de sa déportation àBuchenwald ;
l’ouverture du delta qui oriente vers des idées nouvelles, vers la coopération.
Depuis 2014, le logo Dassault Aviation s’utilise en 1 couleur (monochrome) : métal (de préférence), gris, blanc ou noir, afin de le rendre plus lisible, plus visible et plus moderne.
↑En 1939, Marcel Bloch, toujours pressé, continue de recruter. Le1er février, il embaucheClaude de Cambronne : « AprèsSup'Aéro, je travaillais dans une compagnie d'assurance qui ne couvrait que le risqueaviation de tourisme, j'étais directeur des expertises. Marcel Bloch m'a proposé d’entrer dans sa Société en me disant : " Je vous propose une situation chez moi car nous allons avoir la guerre ". J'ai été très étonné. Plus tard j'ai compris que quand il ouvrait la bouche ce n'était que pour dire des choses sensées. Avec lui, je suis passé du niveau de l'élève de Sup'Aéro au plus haut niveau de la profession. (…) Le 27 novembre 1940, Marcel Bloch reçoit la visite de son collaborateur, Claude de Cambronne. Il lui remet une lettre, manuscrite, destinée à l'Association des anciens élèves de Sup'Aéro dont il est le président : « Mes chers camarades, si l'heure est difficile, ne désespérez pas de l'avenir. (…) Après cette guerre où les bateaux, le matériel roulant, les avions commerciaux auront été anéantis, l'aviation commerciale connaîtra un essor inouï car elle remplacera la plupart des moyens de transport. (…) « Nul doute que le gouvernement de l'État français, dans une Europe reconstruite, saura conserver à notre pays la part de production aéronautique qui revient à notre technique et à notre position géographique dans le monde. (…) « Président de votre Association, je reviendrai un jour me placer à côté de vous et mon concours amical vous sera comme toujours acquis. » (…) Bordeaux Aéronautique a été créée, le, selon acte sous seings-privés déposé chez maître Bonnel, notaire à Paris, le. Sur les actions, 650 appartiennent àMarcel Bloch, 655 àAndré Curvale, 390 àHenri Deplante et 260 à Claude de Cambronne, qui sont les principaux actionnaires. (Extrait de la biographie deClaude Carlier,Marcel Dassault : La légende d'un siècle,Éditions Perrin, mai 2002)
↑L'organisation d'une cérémonie aux Invalides est un geste rare pour un industriel ; la précédente concernait son pèreMarcel Dassault, le 22 avril 1987[46].
↑Association française des utilisateurs du net (AFNeT) - Janvier 2009 - BoostAeroSpace : Le hub numérique européen de l'aéronautiquehttp://www.afnet.fr/agir/boostaerospace/
↑Anne Michel et Maxime Vaudano, « « Paradise papers » : comment Dassault participe au système de fraude à la TVA sur les jets privés à l’île de Man »,Le Monde,(lire en ligne)
↑Création en 1936 des 6 sociétés d'économie mixte : Sociétés nationales de constructions aéronautiques du Nord (SNCAN), de l'Ouest (SNCAO), du Sud-Ouest (SNCASO), du Sud-Est (SNCASE), du Midi (SNCAM) et du Centre (SNCAC)