Le territoire de la commune de Daours se divise en deux grands ensembles :
les vallées de la Somme et de l'Hallue au sol tourbeux de formation quaternaire ;
les plateaux avoisinants de formation secondaire ont une assise de calcaire argileux renfermant des sables marneux qui affleurent le long de la falaise bordant la Somme. La partie supérieure du sous-sol est constituée par un lit de silex. Immédiatement au-dessus, se trouvent un lœss jaunâtre et le limon des plateaux appelé aussi terre à brique, de formation quaternaire ancienne. Cette couche de limon est plus épaisse au nord et au sud-ouest de la commune qu'au sud et à l'est[2].
Le relief de la commune se compose de deux vallées, celle de l'Hallue et celle de la Somme dans lesquelles l'altitude atteint une vingtaine de mètres et de deux plateaux :
lePetit Terroir, au nord du village où se trouve le point culminant de la commune au lieu-dit les Ménoques (~70 m) ;
leGrand Terroir situé au sud-ouest du village (altitude ~50 mètres). Le plateau nord (Petit Terroir) est séparé du lit de la Somme par des falaises presque à pic[2].
La commune est située dans lebassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la rivière d'Hallue, la Noelle, le Grand Marais[3], le ruisseau de La Cressonnière[4], le bras de décharge aval rd ecl 15 Daours de vanne bras de décharge au canal de la Somme[5], le bras de décharge rd ecl 15 Daours du confluent du canal de la Somme à la vanne du bras de décharge[6], le Château de Tronville[7] et divers autres petits cours d'eau[Carte 1].
Le bassin qui s'étend sur220 km² est l'un des plus aquifères du nord de la France[11].
Nés de l'extraction de la tourbe, des marais se trouvent dans la commune comme celui des Hallettes. La nappe phréatique est située à quelques mètres de la surface du sol[2].
Confluence à Daours de l'Hallue et de la Somme en 1757.
Le territoire communal est couvert par leschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par lebassin versant de laSomme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[12].
Au, Daours est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[22].Elle est située hors unité urbaine[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[23]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (81,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (67,3 %), zones humides intérieures (8,8 %), zones agricoles hétérogènes (6,2 %), prairies (6,1 %), zones urbanisées (5,5 %), forêts (3,4 %), eaux continentales[Note 4] (2,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,2 %)[26]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le village de Daours et celui de Vecquemont ne forment qu'une seule agglomération, le bâti étant continu. Cependant les deux communes gardent leur autonomie.
Daours s'est développée à la confluence de la Somme et de l'Hallue et la présence d'un bac ou d'un pont a favorisé le développement de la commune au Moyen Âge et aux Temps modernes. L'habitat est groupé autour de l'église et de lamairie-école. Il se prolonge le long de la route de Corbie à Amiens et de celle de Pont-Noyelles.
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 325, alors qu'il était de 307 en 1999[27].
Parmi ces logements, 94,5 % étaient des résidences principales, 1,8 % des résidences secondaires et 3,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 97,7 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 2,3 % des appartements[28].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 77,6 %, stable par rapport à 1999[29].
Transport ferroviaire : La gare de Daours (commune d'Aubigny) est située sur la voie ferrée reliantAmiens àLille. Elle est desservie par des T.E.R. Hauts-de-France.
Transports en commun routiers : la localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau interurbainTrans'80 Hauts-de-France (ligneno 37)[30].
Daours est situé sur la R D 1 qui va d'Amiens àPéronne. Un projet de déviation routière contournant le village est en discussion depuis plusieurs décennies. Il est actuellement au point mort.
Daours est également située sur lecanal de la Somme qui n'est plus fréquenté que pour le tourisme fluvial.
Plusieurs formes désignent Daours dans les textes anciens :Dors en 704 ;Durdis en 843 ;Dorzs en 1140 ;Dursi en 1140 ;Durs en 1144 ;Dorr en 1153 ;Dours en 1159 ;Daours en 1348 ;Dur auXVe siècle ;Dourscha en 1607 ;Doure en 1638 ;D'aours en 1750[31]. Daours viendrait du celteda-our c'est-à-direde l'eau, le « village de l'eau » commeDour-lens (Doullens), en breton :Doualas. La commune de Daours est située au confluent le laSomme et de l'Hallue.
Dans lestourbières, ont été retrouvés des vestiges gallo-romains : vases et monnaies. L'église de Daours serait construite sur l'emplacement d'un temple romain[2].
En825, l'empereurLouis le Pieux céda à l'abbaye de Corbie les droits de péage du pont de Daours puis du bac après sa destruction. En832, le village fut pillé par les Vikings.
Sur les falaises, existait le village disparu de Wagny avec le prieuréSaint-Martin de Wagny (cure fondée en1135)[2].
Le, Gautierde Châtillon (-Porcien), sire de D(a)ours(† 1380 ; fils cadet duGrand-queux etGrand-maîtreJean de Châtillon, † 1363, et d'Eléonorede Roye[34], † 1333, dame de Daours et de la Ferté-lès-Saint-Riquier ; un des fils d'Eléonore et Gautier, Jean de Châtillon, † 1397, est aussi seigneur de Daours, comme son propre fils Charles de Châtillon aux alentours de 1400)[35], exempta l'abbaye de Corbie du droit de péage du bac de Daours.
Jean-Baptiste Vaysse/Vaïsse deLonguevald'Allonville (1687-1754 ; père de Louis-Alexandre Vaysse d'Allonville deRainneville), puis Adrien Va(c)quette deFréchencourt (1668-1749), devinrent seigneurs de Daours dans la1re moitié duXVIIIe siècle. Adrien Vacquette de Fréchencourt fut père d'Adrien-Pierre,Jean-Baptiste de Gribeauval et Marie-Madeleine Vacquette de Fréchencourt (dame de Daours en 1772 ; mariée en 1741 à Jacques-François-Joseph Lequieu/Le Quieu de Moyenneville, 1710-1780 ; mère de Jacques-François-Joseph-Firmin Lequieu de Moyenneville, et de Marie-Thérèse-Victoire Le Quieu de Moyenneville, 1755-1814, dame deSt-Leu, femme en 1775 de Louis-François du Bos deFlers, 1746-1823[39]).
Le 18 août1597,Henri IVbattit les Espagnols devant Daours et les poursuivit jusqu'à Encre (aujourd'huiAlbert, du nom de son seigneur, le connétable-duc Charles de Luynes évoqué ci-dessus). Des fouilles archéologiques entreprises lors de la construction de l'écluse ont mis au jour des armes et des casques. En1615, Daours fut fortifiée par leMaréchal d'Ancre. Jean Hanique, écuyer en était le capitaine en1623.
Du 16 au 19 août1636, les Espagnols pillèrent le bourg et l'incendièrent le4 septembre de la même année.
De1680 à1789, huit maîtres d'école furent élus et rémunérés par les habitants[2].
Le 8 brumairean VII, un instituteur communal fut recruté par la commune. En1806, la commune se dota d'une école primaire. De1821 à1827, se déroula la construction du canal d'Angoulême (canal de la Somme) avec une écluse, par la compagnie Urbain Satoris. En1831-1832, on construisit un pont de bois sur la Somme (coût : 8 613 francs).
En1832, une épidémie à Daours toucha245 malades,15 hommes et13 femmes en moururent. En1843, le chemin de fer arriva dans la commune. La halte de Daours (située sur le territoire de la commune d'Aubigny ne fut en service qu'en1875. En1849,25 habitants moururent à la suite d'une épidémie[2].
Durant les années1860-1865, l'église fut reconstruite en brique pour un coût de 75 000 francs.
Le 23 décembre1870, un épisode des plus ardents de labataille de Pont-Noyelles se déroula à Daours. Le cimetière communal comprend36 sépultures de militaires.
Pendant laGrande Guerre, village de l'arrière, Daours ne connut pas l'âpreté des combats. En1916, un hôpital militaire britannique de campagneClearing Station était installé à Daours. Il fut déplacé vers l'est après le recul allemand de1917. En avril-août1918, pendant l'offensive allemande, un hôpital militaire britannique fut de nouveau installé à Daours.
Enmai 1940, au cours de laBataille de France, l'armée française fit sauter le pont de chemin de fer de Daours. Les soldats de la4e division d'infanterie coloniale opposèrent une farouche résistance aux troupes allemandes mais durent se replier début juin. Les Allemands reconstruisirent le pont en bois et les résistants empêchèrent sa destruction en août1944.
De 1790 à 1801, la commune relève de l'administration et de la justice de paix du canton deQuerrieux.
En l'an VII et jusqu'au 10 germinal de l'an VIII (30 mars 1800), tous les mariages civils du canton sont prononcés au chef-lieu, conformément à l'article IV de la Loy du 13 fructidor de l'an VI (30 août 1798).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[46].
En 2022, la commune comptait 755 habitants[Note 5], en évolution de −7,25 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
À la mi-septembre, chaque année, se déroule, dans le village de Daours, la foire de Saint-Adhélard, devenue au fil des ans une attraction aux diverses activités. Une exposition sur la Grande Guerre est mise en place en 2019 dans la salle de la Cerisaie[52].
En 2009, la population âgée de 15 à64 ans s'élevait à512 personnes, parmi lesquelles on comptait 69,8 % d'actifs dont 64,2 % ayant un emploi et 5,6 % de chômeurs[54].
On comptait157 emplois dans la commune, contre 147 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune étant de 334, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 6] est de 47,0 %, ce qui signifie que la commune offre un emploi pour deux habitants actifs[55].
Au 31 décembre 2010, Daours comptait51 établissements : trois dans l'agriculture-sylviculture-pêche, cinq dans l'industrie, huit dans la construction, trente dans le commerce-transports-services divers et cinq étaient relatifs au secteur administratif[56].
En 2011, cinq entreprises ont été créées à Daours, dont quatre par des auto-entrepreneurs dans le domaine commerce-transports-services divers[57].
La longueur de la nef est de23 mètres, la largeur de la partie centrale est de7 mètres et celle des bas-côtés de 3,5 mètres. Le chœur a une longueur de7 mètres et le porche une profondeur de3 mètres. Incluse dans la façade, la tour du clocher dont les contreforts d'angle montent jusqu'au sommet, a une hauteur de25 mètres ; elle est surmontée d'une flèche dont la hauteur est de15 mètres ; la croix et le coq la rehaussent encore de 2,5 mètres.
À l'entrée du cimetière communal, la commune de Daours a fait ériger un monument à la mémoire de36 soldats français morts pendant laguerre franco-allemande de 1870. L'inscription presque effacée est encore lisible difficilement.
LeCommunal Cemetery Extension est situé sur la route de Pont-Noyelles (D 115) et rassemble 1 231 corps dont760 Britanniques,459 Australiens, huit Indiens, deux Canadiens, un Néo-Zélandais et un Sud-Africain. Auxquels s'ajoutent deux travailleurs chinois (Chinese Labour Corps) décédés les 22 et 29 novembre 1918 et les stèles de quatre autres travailleurs chinois décédés le 10 août 1918 et dont les corps inhumés auWhite chateau Cimetery n'ont pas été retrouvés.
François Ansart,Histoire des églises de la vallée de l'Hallue
G. Hector Quignon,Daours en Amiénois, 1902, 450 p. - nouvelle édition : Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 2009(ISBN978-2-7586-0288-0)
Daniel Pillon et Catherine Roussel,Mémoire de pierre, mémoire des hommes du canton de Corbie, Villers-Bretonneux, Association « Villers-Bretonneux Mémoire »,(ISBN2-9525-411-6-7)
Jules Magnier, instituteur,Notice géographique et historique sur la commune de Daours, 1899, Archives départementales de la Somme
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:05 TU à partir des 262 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/2002 au 01/06/2024.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'indicateur de concentration d'emploi est égal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone, selon la définition de l'Insee.
↑Cédric Merlo, « Le bassin versant de l'Hallue scruté par des étudiants : Un groupe de seize étudiants en master 1 hydrologie et hydrogéologie de l'université de Paris-Saclay s'est intéressé au bassin versant de la rivière l'Hallue au cours d'un stage »,Courrier picard,,p. 10(lire en ligne).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).