Le nomallemand du Danube estDonauÉcouterⓘ, enslovaque il s'appelleDunaj, enhongroisDuna, encroate,serbe etbulgare il s’appelleDunav (en cyrilliqueДунав), enroumainDunărea, enrusse etukrainienДунай (Dunaï), enanglais (comme enfrançais)Danube et enturcTuna. Tous ces noms proviennent du latinDanubius qui serait le nom d’une divinité des fleuves[2]. Cet étymon indo-européen se retrouve dans le sanscritdānu qui signifie « rivière » ou « courant ». D’autres noms de cours d’eau européens reprennent peut-être cette même racineindo-européenne : leDonets, leDniepr, leDniestr, leDon en Russie, leDon au Royaume-Uni etDão au Portugal. Il peut aussi faire penser àDanaos ou auxDanaïdes.
En allemand, la terminaisonau vient de l'hydronyme germanique*awa et le terme « Donau » est utilisé depuis1763. Dans des documents allemands plus anciens, on retrouve aussi les terminologies « Tonach » et plus tard « Donaw ».
Les autres appellations sont enlatinDanubius ouDanuvius[3] et engrec ancienἼστρος (Istros)[4].
Sous le nom d'Istros (engrec ancien :Ἴστρος /Ístros), le Danube est l'un des25 fils deTéthys et d'Océan, cités parHésiode dans saThéogonie, où il relate la création dumonde :
Une autre version minoritaire en fait le fils deThémisto, l'une des cinquanteNéréides, conquête amoureuse deZeus duquel elle enfanta Istros[5]), dieu-fleuve du Danube[6].
Le mythe desArgonautes rapporte que, pour rentrer àArgos, ils ont remonté l'Istros (Ister) à partir duPont-Euxin (mer Noire) jusqu'à sa source et qu'ils sont ensuite revenus enmer Adriatique par une autre branche du fleuve[7].Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.) remarque l'impossibilité de la chose et attribue cette légende à l'homonymie entre l'Istros (Danube) et la région appelée l'Istrie au nord de la mer Adriatique[8]. C'est le Danube qui se jette dans l'Inn à Passau (Allemagne) ; les anciens auraient remonté non le Danube mais l'Inn (au débit supérieur) jusqu'à sa source (près de St-Moritz), où se situe une importanteligne de partage des eaux (vers le Rhin et la mer du Nord, vers le Danube et la mer Noire, et vers le Pô et la mer Adriatique).
L'embouchure méridionale du Danube était occupée par la cité grecquemilésienne d'Istros ou Histria fondée vers leVIIe siècle av. J.-C. Le fleuve marquait la frontière entre le monde grec et le mondescythe.
Confluent de l’Inn (à gauche) du Danube (à droite) et de l’Ilz àPassau (« Dreiflüssestadt » cité des trois fleuves),Allemagne.L’Isar, un des affluents alpestres du Danube, ici au nord deMunich.
Le Danube est un des seuls grands fleuves européens (avec le Pô) à s’écouler d’ouest en est. Il atteint, après un parcours de 2 852 kilomètres[1] (longueur abrégée), la mer Noire dans la région dudelta du Danube (4 300 km2), enRoumanie et enUkraine. Contrairement aux autres fleuves, les kilomètres du Danube sont comptabilisés depuis l’embouchure jusqu’à la source, le point « zéro » officiel étant matérialisé par le phare deSulina en bordure de la mer Noire. Ne sont donc pas pris en compte le parcours de laBreg, le cours initial du Danube, et le parcours principal dans sondelta. Le bassin versant du Danube a une superficie de 802 266 km2[1].
Issus principalement desAlpes, les affluents les plus importants du Danube affluent rive droite. Une étymologie commune a donné le même nom à deux d'entre eux : le Morava. De la source à l’embouchure, les affluents majeurs sont :
Des bassins hydrographiques d’Europe, celui du Danube est l’un des plus vastes. Les lignes rouges correspondent aux principales lignes de partage des eaux européennes.
Lerégime pluvio-nival complexe du Danube rend compte de ces diverses influences. Jusqu’àUlm, il subit l’influence océanique avec un maximum d’abondance hivernale. Puis, ses affluents alpins — leLech, l’Isar, l’Inn, l’Enns, l’Ybbs — rendent le Danube alpestre à 80 %[10]. Le fleuve est alors sensible à la rétention hivernale et la fusion nivale lui donne àLinz un débit minimum en décembre et un maximum en mai ou juin (pour une moyenne de 1 710 m3/s)[9]. L’influence nivale reste sensible jusqu’àVienne (débit moyen de 2 237 m3/s), le maximum de juin étant encore grossi par les averses estivales propres à l’Europe centrale[9]. Ces précipitations sont responsables d’inondations catastrophiques, le Danube roulant jusqu’à5 fois son débit habituel : 8 000 m3/s en juin1965 et1970, 9 000 m3/s en juillet1899. ÀBudapest et àBratislava, la fonte hivernale de la plaine maintient le maximum d’abondance en mai-juin. L’apport des eaux de laTisza et de laSave rendent les hautes eaux plus précoces, désormais au printemps (avril-mai), et creusent les basses eaux de juin à septembre (c’est le cas àGiurgiu où le débit atteint 5 900 m3/s)[9]. À partir desPortes de Fer, le Danube devient sensible au régime climatique annonçant celui de lasteppe russe et donnant des débits estivaux très bas[10].
Les hivers rudes liés auclimat continental font que le Danube charrie des glaces presque tous les ans et se trouve pris à un quelconque point du cours (les défilés, surtout) un an sur deux ou trois. Il peut s’ensuivre, lors du dégel, des inondations en amont du barrage de glace (celles de mars1956 ont été les plus importantes). Les principaux dégâts sont enregistrés en Hongrie dont la plaine est régulièrement envahie par les eaux, ce qui a nécessité une politique d’aménagement avec construction de digues et rectification du cours.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : embouchure du Danube (Données calculées sur 15 ans)
Le Danube semble fin 2011 connaître une situation exceptionnellement basse (de l'Allemagne au Bas-Danube, en passant par l'Autriche et la Hongrie) à cause d'un manque d'eau. Les barges ne peuvent être chargées à pleine capacité, le chenal s'est réduit au point que là où 6 barges passaient en largeur, seule une peut circuler (début décembre 2011), ce qui réduit aussi l'activité des ports[11].
D’un point de vue géologique, le Danube est beaucoup plus ancien que leRhin dont le bassin versant enAllemagne du sud est en concurrence avec celui du Danube. Ceci entraîne quelques particularités.
LeRhin est le seul fleuve alpin qui s’écoule vers le nord en direction de lamer du Nord. Ce faisant, il récupère les eaux européennes qui s’écoulent vers le nord et sépare certaines parties de l’Allemagne du Sud en deux.
Jusqu’à la dernière période glaciaire, le Rhin ne commençait qu’à l’extrémité sud-ouest de laForêt-Noire. L’eau desAlpes, qui de nos jours s’écoule dans le Rhin, était transportée à cette époque et ce jusqu’à la période de laglaciation de Riss vers l’est par le Danube originel. Le cours de celui-ci passait plus loin au nord le long d’une ligne Wellheim – Dollnstein –Eichstätt –Beilngries –Riedenburg.
Les gorges de l’actuelJura souabe, aujourd’hui dénuées de cours d’eau, sont des restes du lit de cet ancien fleuve qui était nettement plus important que le Danube que nous connaissons. Après qu’une partie de la plaine du Rhin supérieur a été formée par l’érosion, la plus grande partie des eaux descendant des Alpes a changé de direction pour rejoindre le Rhin[9].
Jusqu’à la période actuelle, une partie des eaux du Danube se perd dans la roche calcaire poreuse du Jura souabe et rejoint le Rhin situé plus bas. Comme ces grandes quantités d’eau érodent de plus en plus cette roche calcaire, on suppose que le Danube supérieur disparaîtra un jour complètement au profit du Rhin.
Près d’Immendingen, le Danube s’assèche presque complètement car ses eaux s’infiltrent dans le sol et, en passant par des rivières et des grottes souterraines, rejoignent l’Aachtopf distant de quatorze kilomètres qui alimente lelac de Constance et donc indirectement le Rhin. On appelle ce phénomène lespertes du Danube. Il s'agit là d'un phénomène decapture. Lorsque les eaux sont très basses, les eaux du Danube s’infiltrent en totalité dans le sol et il est alors seulement alimenté par leKrähenbach(en) (qui devientde facto la source du Danube en été), et l'Elta(en). Comme ces périodes de sécheresse ont fortement augmenté ces dernières années, une partie de l’eau du Danube a été dérivée de cette zone à travers une galerie souterraine. La galerie, ainsi que la chute d’eau artificielle qui fait partie de l’ouvrage, se trouvent après la sortie du village d’Immendingen et débouchent à Möhringen an der Donau.
Jusqu’à la région située en aval deVienne, le régime du Danube l’apparente plutôt à un fleuve de montagne et ce n’est qu’ensuite qu’il présente les caractéristiques d’un grand fleuve de plaine. Des facteurs comme la fonte rapide des neiges ainsi que les fortes précipitations du milieu alpin favorisent un gonflement brutal du fleuve et le déclenchement d’inondations. En régularisant le cours d’eau et en supprimant une partie des zones inondables, l’homme a amplifié ce phénomène : l’étendue des inondations a augmenté au cours duXXe siècle. Les inondations les plus fortes au cours du dernier siècle ont eu lieu en1954,1988,2002 et2013[10].
La contribution des différents pays riverains au débit du Danube est la suivante[15] : Autriche (22,1 %), Roumanie (17,6 %), Allemagne (14,5 %), Serbie (11,3 %), Bosnie (8,8 %), Croatie (6,4 %), Hongrie (4,3 %), Ukraine (4,3 %), Bulgarie (3,7 %), Slovénie (3,1 %), Slovaquie (1,9 %), Tchéquie (1,2 %), Moldavie (0,7 %).
La population située sur le bassin hydrographique danubien s'élevait à81 millions en 2005.
Dix pays se trouvent en bordure du Danube. Le fleuve sert de frontière sur une longueur de 1 070,9 kilomètres soit 37 % de sa longueur totale. Quatre pays ne se situent que sur un seul rivage (laCroatie, laBulgarie, laMoldavie et l’Ukraine).
Part des pays riverains. Source : Commission du Danube, Budapest, janvier 2000-mars 2004. (modifier)
Le Danube se forme vraiment à 1,4 kilomètre à l’est deDonaueschingen, enAllemagne, au confluent des deux ruisseaux laBrigach et laBreg, ce que rappelle la rengaine scolaire « Brigach und Breg bringen die Donau zu Weg » (« Le Brigach et la Breg mettent le Danube en route »), ce qui équivaut au proverbe français « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».
Ses affluents droits sont l’Iller à Neu-Ulm, leLech près de Marxheim (à l’est deDonauworth) et l’Isar près deDeggendorf ainsi que l’Inn àPassau ; ses affluents gauches sont laWörnitz à Donauworth, l’Altmühl aprèsKelheim, laNaab et leRegen près de Ratisbonne. Beaucoup de rivières plus petites sont également des affluents du Danube comme laRiß, la Rot, la Große Lauter, la Blau, la Günz, laBrenz, la Mindel, la Zusam, laSchmutter, la Paar, l’Abens, la Große Laber, laVils ainsi que l’Ilz, l’Erlau et la Ranna.
Le Danube passant sous le « pont de pierre » (« Steinerne Brücke ») àRatisbonne, Allemagne.
ÀPassau, c’est d’abord l’Ilz qui s’écoule par la gauche dans le Danube et juste après c’est l’Inn par la droite[12]. L’eau de l’Inn qui provient desAlpes est verte, l’eau du Danube est bleue et l’eau de l’Ilz, qui provient d’une région marécageuse, est noire[19]. La prédominance de l’eau verte de l’Inn une fois les trois cours d’eau réunis est due d’une part à la grande quantité d’eau charriée par l’Inn lors de la fonte des neiges ainsi qu’à la grande différence de profondeur de l’Inn et du Danube (1,90 mètre pour le premier contre 6,80 mètres pour le second). En fait l’eau de l’Inn « surnage » au-dessus du Danube.
Les édifices remarquables situés le long du Danube allemand sont en particulier l’abbaye de Beuron, le château princier àHohenzollern-Sigmaringen, lacathédrale gothique d'Ulm avec la plus grande flèche au monde (161,6 mètres), l’abbaye de Weltenbourg et la « Befreiungshalle », toutes deux situées près deKelheim, le pont de pierre (1135) et lacathédrale Saint-Pierre à Ratisbonne ainsi que le « Walhalla » à dix kilomètres à l’est deDonaustauf. Entre l’abbaye de Weltenbourg et Kelheim se situe l’intéressante vallée, du point de vue paysager et géologique, du « Donaudurchbruch ».
L'abbaye de Melk au bord de laMelk à sa confluence avec le Danube.LaPagode de la paix, construite sur une des rives du Danube àVienne,1983.Le Danube et le « Nouveau Danube » (à gauche) passantVienne.
Aucun pays n'est associé de manière aussi étroite au Danube que l'Autriche, aussi bien par la valse duBeau Danube bleu que par son sobriquet populaire de « Monarchie du Danube » qui fut donné à l'Empire austro-hongrois du fait qu'il s'étendait sur environ 1 300 kilomètres le long du fleuve.
L'Autriche n'a aujourd'hui plus que350 kilomètres du fleuve sur son territoire[20], ce qui place ce pays à la sixième place des pays riverains. Par contre, les cours d’eau de presque tout le pays alimentent le Danube et donc lamer Noire. Seul le Land duVorarlberg fait partie dubassin versant duRhin (mer du Nord) ainsi qu'une toute petite partie du Nord-Ouest du Land deBasse-Autriche qui alimente laLainsitz (Vltava (Moldau)>Elbe>mer du Nord). Quelques kilomètres à peine après la ville allemande dePassau se trouve la frontière de l'Allemagne avec l’Autriche, suivie par la « boucle de Schlögen » où le Danube effectue un virage de 180°. Un peu plus de70 kilomètres après la frontière, le Danube traverseLinz, la troisième plus grande ville d’Autriche. Le fleuve passe alorsMauthausen,Enns (située au confluent des rivièresEnns et Grein), où se trouve l'endroit le plus profond du Danube en Autriche, puis atteint après90 kilomètresMelk où le fleuve reçoit les eaux de la Melk au pied de l'abbaye.
Ensuite, le fleuve passe sur près de36 kilomètres au milieu d’un des paysages les plus pittoresques de la vallée du Danube, laWachau (classée aupatrimoine mondial par l’UNESCO), qui s’étend deDürnstein jusqu’àKrems[21]. Déjà proche de lafrontière slovaque, le Danube traverse encore la capitale autrichienne,Vienne. La ville fut durant des siècles la ville danubienne la plus grande et la plus importante mais de nos jours elle doit partager ce statut avecBelgrade etBudapest. Le fleuve a permis à la ville de devenir une importante place économique et encore aujourd’hui le Danube est un axe commercial important entre l’Est et l’Ouest. Afin de réduire les effets néfastes des inondations, le fleuve y a été régulé artificiellement[21]. La ville tient son nom d’un affluent, laVienne (Wienfluss), qui rejoint le Danube à cet endroit.
Les affluents autrichiens importants sont l'Inn (rive droite ; à la frontière allemande), l'Aist (rive gauche), laTraun (rive droite), l'Enns (rive droite), l'Ybbs (rive droite), laTraisen (rive droite), laKamp (rive gauche), laVienne (rive droite), laSchwechat (rive droite) et laLeitha (rive droite) qui fut historiquement importante car elle servait defrontière avec la Hongrie jusqu'en1921.
Vienne est également le siège de la Commission Internationale pour la Protection du Danube (Internationale Kommission zum Schutz der Donau, IKSD), fondée en 1998[22].
Lors de son entrée enSlovaquie, le Danube marque d’abord lafrontière avec l’Autriche puis à45 kilomètres seulement deVienne, il traverseBratislava, la capitale slovaque, où il est rejoint par la rivièreMorava. Finalement, il matérialise encore la frontière entre la Slovaquie et laHongrie[23].
Les villes situées le long du fleuve en Slovaquie sont, en dehors deBratislava déjà citée, essentiellementKomárno, un centre peuplé par la minorité hongroise en Slovaquie, où leVáh, la plus grande rivière slovaque, conflue avec le Danube. Le Danube ne rencontre alors plus que leHron àŠtúrovo et une rivière nomméeIpeľ enslovaque ou Ipoly enhongrois dans le village deChľaba avant d’atteindre lafrontière hongroise[23].
En suivant le Danube qui forme alors la frontière entre laHongrie et laSlovaquie, la première ville importante rencontrée estGyőr, au confluent du Danube et de laRaab. Près du confluent avec l’Ipeľ, près deSzob, le Danube passe entièrement la frontière et est désormais hongrois sur ses deux rives. Un peu plus loin, le fleuve rencontre la chaîne de montagnes de Börzsöny et se retrouve enserré par les montagnes de Gerecse et Pilis au sud[23]. Vient ensuite la « boucle du Danube », près deVisegrád, où le fleuve pivote de 90° vers le sud. Il s’écoule ensuite dans cette direction sur près de500 kilomètres, au lieu d’ouest en est comme ce fut le cas jusqu’à cet endroit.
Après avoir parcouru environ40 kilomètres, le Danube traverse la plus grande ville de son périple,Budapest (1,8 million d’habitants), la capitale de laHongrie. Le Danube quitte à cet endroit la moyenne montagne et pénètre dans lagrande plaine hongroise dont le fleuve marque la limite ouest. Après avoir traversé plusieurs villes plus petites commeDunaújváros,Baja, Paks et Kalocsa, le Danube quitte le territoire hongrois juste aprèsMohács.
Avec seulement137 kilomètres, laCroatie a, après laMoldavie, la plus petite part du Danube sur son territoire. Le fleuve arrive en Croatie àBatina, un port danubien situé au point de rencontre de la Croatie, de laHongrie et de laSerbie. La ville croate la plus importante située au bord du Danube estVukovar, qui a subi des dégâts importants lors de laguerre de Croatie. Une autre grande ville croate,Osijek, se situe également à proximité du fleuve, à environ vingt kilomètres du confluent du Danube et de laDrave, son second plus long affluent.
Sur une longueur de 217 km, lafrontière entre la Croatie et la Serbie est grossièrement orientée du nord au sud. En partant du nord, elle démarre autripoint entre les deux pays et laHongrie et s'infléchit vers l'est, jusqu'à la ville serbe deBačka Palanka. Elle bifurque alors vers le sud, puis l'ouest, et de nouveau le sud, jusqu'à rejoindre le tripoint avec laBosnie-Herzégovine.
Au début, la Croatie (rive droite) se partage le Danube avec laSerbie (rive gauche). Près deBačka Palanka, le Danube forme une boucle et traverse alors la Serbie vers le sud-est en s’éloignant de la frontière croate et se rapprochant de la frontière roumaine.
À seulement25 kilomètres de la frontière hongroise, se situe la première ville importante de Serbie, la ville portuaire d’Apatin, qui fut jadis peuplée quasi exclusivement par des descendants d’émigrés allemands duXVIIIe siècle et ce jusqu’à la fin de laSeconde Guerre mondiale.
En aval de cette ville, le fleuve passeNovi Sad dont les ponts ont été gravement endommagés en1999 lors de laguerre du Kosovo[27]. Pendant plus de six ans, la circulation entre les deux parties de la ville s’est effectuée à l’aide d’un pont flottant de fortune. Ceci perturba la navigation sur le Danube car le pont ne fut ouvert que trois fois par semaine[27]. Depuis la mise en service du « Pont de la Liberté » le, la navigation sur le fleuve peut à nouveau se faire sans embûches.
Après avoir parcouru70 kilomètres supplémentaires, le Danube atteint Belgrade, la troisième plus grande ville riveraine du fleuve avec 1,6 million d’habitants. Le site est habité depuis 7 000 ans, ce qui en fait une des plus vieilles cités habitées en permanence sur les berges du Danube. Elle est construite autour du confluent avec laSave et son centre est dominé par l’imposante forteresseKalemegdan[27].
Au niveau de laBulgarie, le Danube marque la frontière entre le nord de ce pays et la Roumanie : c’est la rive droite qui est bulgare sur470 kilomètres. Pour la Bulgarie, c’est la seule voie navigable du pays, qui le relie à l'Europe centrale et à l'Allemagne. Des douze ports danubiens bulgares, les plus importants sontVidin,Lom,Oryahovo,Nikopol,Svichtov,Ruse,Tutrakan etSilistra.
Il n’existe que deux ponts, le plus ancien relie depuis1954 la plus grande ville danubienne bulgare,Ruse, et la ville roumaine deGiurgiu. En 2013, unsecond pont est inauguré entre les villes deCalafat enRoumanie et deVidin enBulgarie.
Mais des bacs relientVidin àCalafat,Nikopol àTurnu Măgurele ainsi queSvichtov àZimnicea. Dans le port de Svichtov, le Danube atteint son point le plus méridional : en aval de là, il remonte vers le nord en territoire roumain, et quitte le territoire bulgare juste après Silistra.
Sur 1 075 kilomètres soit environ un tiers de sa longueur totale[28], le Danube longe ou traverse laRoumanie, qui possède donc la plus longue part du fleuve. Au début, celui-ci forme la frontière avec laSerbie et laBulgarie puis, dans la région située entre leBărăgan et laDobrogée, il contourne le plateau dobrogéen par le nord avant de se jeter dans lamer Noire après avoir marqué lafrontière avec l'Ukraine.
Le fleuve longe au sud-ouest les montagnes duBanat, traverse les spectaculaires « Portes de Fer », séparant lesCarpates occidentales roumaines desBalkans et dangereuses par leurs tourbillons avant les travaux desannées 1970, puis passe àOrșova et àDrobeta-Turnu Severin. Là, le fleuve tourne vers le sud et passe devant Gruia, Pristol, Cetatea,Calafat, puis vers l’est jusqu’àIslaz où la rivièreOlt se jette dans le Danube. Il forme sur400 kilomètres la frontière avec laBulgarie. Ce faisant il passe par les villes deDăbuleni,Corabia,Turnu Măgurele,Zimnicea,Giurgiu (située juste en face de la ville bulgare deRuse),Oltenița, où la rivièreArgeş rejoint le Danube, etCălărași. Puis il forme la limite ouest du relief deDobrogée et passe àCernavodă, Topalu,Hârșova,Giurgeni et Gropeni avant d’atteindre les villes plus grandes deBrăila etGalați. Quarante-sept kilomètres après avoir passé cette dernière ville, le Danube se divise en trois bras par deuxdiffluences formant undelta où se trouvent les ports deTulcea etSulina, et qui aboutit à lamer Noire[29]. Sur une centaine de kilomètres aprèsGalați, le cours du Danube sert de frontière entre la Roumanie au sud, et au nord laMoldavie (sur340 mètres) et l’Ukraine (le reste, la frontière suivant le bras le plus septentrional du Delta, celui deChilia, dont le delta secondaire est ukrainien).
Après la frontière moldave, la rive gauche du Danube devient ukrainienne et le fleuve marque la frontière entre laRoumanie et l’Ukraine sur47 kilomètres, desservant les ports deReni en Ukraine et d'Isaccea en Roumanie[30]. Le Danube se divise ensuite en trois bras: deux d’entre eux,Sulina etSaint Georges, coulent en Roumanie, desservant les ports deTulcea etSulina ; le troisième, le plus septentrional,celui de Chilia, continue à servir de frontière sur encore56 kilomètres et dessert les ports ukrainiens d’Izmaïl,Kilia et Vylkove (Vylkove) où commence leCanal de Bystroe. Après Vylkove, le bras de Chilia passe entièrement en Ukraine et se déverse quelques kilomètres plus loin dans lamer Noire. Ici aussi, deuxdifférends territoriaux subsistent entre l’Ukraine et la Roumanie, concernant l’îlot Maican sur la rive droite (roumaine) dubras de Chilia, mais ukrainien, et legolfe de Musura à l’embouchure de ce même bras enmer Noire.
Lesbouches du Danube enmer Noire forment un milieugéomorphologiquement en évolution rapide, notamment au niveau du delta secondaire du bras de Chilia que l’alluvionnement ne cesse d’agrandir. Le débit d’eau douce abaisse la salinité de la mer à moins de10 grammes de sel par litre (contre 35 en moyenne mondiale). Tant du côté roumain qu’ukrainien, une « réserve naturelle de la biosphère » protège ce milieu dans le cadre duprogramme MAB (« Man and Biosphere ») desNations unies, mais la situation géopolitique aux frontières est de l’Union européenne empêche les deux directeurs MM. Băboianu (roumain) et Voloshkevitch (ukrainien) de collaborer autant qu’ils le souhaitent, car le point de passage frontalier autorisé le plus proche est àGalați, 250 km vers l’ouest et en amont du delta du Danube.
L'évolution des bouches du Danube de l'Antiquité à nos jours (de nombreuses cartes historiques n'en tiennent pas compte, et figurent anachroniquement le rivage actuel).
Ruines romaines de Drobeta-Turnu Severin sur le Danube.
AuVIIe siècle av. J.-C., lesGrecs remontaient le fleuve en venant de lamer Noire en passant par la ville de Tomis, l’actuelleConstanța. Leur voyage de découverte vers l'amont prit fin près deDrobeta, point à partir duquel les tourbillons des « Portes de Fer », étroit et encaissé défilé, rendaient impossible aux navires de l'époque la progression vers lesCarpates du Sud et lesmonts Métallifères serbes.
Pour lesRomains, à partir de37, le Danube forme la frontière entre leurImperium et leBarbaricum du Nord, entre le monde policé et urbanisé régi par la loi, et un monde plus libre régi par la coutume. Pratiquement de sa source à son embouchure[33], uneflotte permanente, laclassis, y était entretenue. Tant que le fleuve ne gelait pas, cette flotte suffisait à empêcher lesGermains, lesDaces et lesSarmates de traverser, car ils n'avaient pas de technologie pour la contrer. Lorsque le fleuve gelait, leslégions stationnées sur la rive droite du fleuve, prenaient le relais.Marc Aurèle remporte plusieurs victoires sur lesMarcomans grâce à laclassis. Les Romains dominent le fleuve jusqu'àValentinienIer (364-375) exception faite de quelques années très froides (256 à259, lorsque les bases et de nombreux bateaux sont pris par surprise).
La Route Charlemagne, qui fut utilisée entre1096 et1099 par l’armée deGodefroy de Bouillon lors de lapremière croisade, longea également le Danube deRatisbonne jusqu’àBelgrade. Environ340 ans plus tard, l’armée ottomane prit la même route dans le sens inverse. Le Danube fut pour elle l’artère principale pour le transport de troupes et de ravitaillement durant sa campagne à travers l’Europe du Sud-Est. Le fleuve permettait auxOttomans d’avancer rapidement et dès1440 ils livraient les premières batailles pour Belgrade située à 2 000 kilomètres de l’embouchure du fleuve. La conquête de la ville ne réussit toutefois qu’en1521 et quelques années plus tard à peine, en1526, l’armée ottomane a vaincu le royaume de Hongrie lors de la premièrebataille de Mohács. Comme le roiLouis II de Hongrie fut tué pendant la bataille, laHongrie fut intégrée à l’Autriche desHabsbourg[36]. Cet évènement marque la naissance de la « monarchie danubienne ».
En1529, les Turcs atteignentVienne, le cœur de l’Europe centrale, mais y sont battus. Ainsi fut stoppée l’expansion des Ottomans le long du Danube et à partir de labataille de Mohács de1687, ils perdent peu à peu du terrain et de la puissance. Le refoulement progressif des Turcs reposait essentiellement sur l’initiative de l’Autriche puis de l’Autriche-Hongrie qui y gagnait en puissance alors qu’en parallèle, elle était rejetée duSaint-Empire romain germanique puis de la zone germanique[37]. À côté de l’Autriche, l’Empire ottoman restait tout de même l’un des facteurs politiques les plus importants de l’Europe du Sud-Est jusqu’à la perte définitive de ses territoires desBalkans lors desguerres russo-turques (1768–1774)[38] et desguerres balkaniques en 1912-1913. Le Danube joua alors non seulement le rôle d’artère militaire et commerciale mais également de lien politique, culturel et religieux entre l’Orient et l’Occident.
Il faut aussi souligner le rôle du fleuve lors de la guerre de lacinquième coalition en 1809, qui ont vu s'opposer l'Autriche et l'EmpereurNapoléonIer. Après ses défaites du mois d'avril, l'armée autrichienne se replie derrière le Danube et force Napoléon à la rejoindre de l'autre côté, s'il veut obtenir la paix avec l'Autriche[39], ce qui aboutira aux batailles d'Essling et deWagram[40].
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Danube est un des principaux axes de transport du pétrole roumain, alors la principale source d'approvisionnement allemand, vers les usines du Reich[41]. Durant l'été 1944, laRoyal Air Force y larguera plus de 1 500 mines, entreGiurgiu etBratislava[41] En quelques mois, ces mines couleront plus de 250 navires dont 29 tankers et en endommageront plus de 200 autres[41] soit un ratio exceptionnel d'un navire touché pour 3 ou 4 mines lancées. Ce minage interrompra presque entièrement le trafic sur le fleuve[41].
Après laSeconde Guerre mondiale, une nouvelle réglementation du trafic fluvial qui devait remplacer les accords de Paris de1921 fut élaborée en1946. Tous les pays limitrophes du fleuve ont participé à la conférence deBelgrade de1948 sauf les pays vaincus, l’Allemagne et l’Autriche. Lors de la signature du traité, il fut également signé un avenant qui accepta l’Autriche au sein de lacommission du Danube. LaRépublique fédérale d'Allemagne n’a pu intégrer la commission qu’en1998, presque cinquante ans après la conférence de Belgrade, à cause de rejets de la part des Soviétiques. Actuellement, seuls les pays danubiens bénéficient de la liberté de commerce et de navigation sur le fleuve.
Le Danube a trouvé l’écho culturel le plus important dans la musique, avec la célèbrevalse viennoiseLe Beau Danube bleu composée parJohann Strauss (fils). Cette œuvre a été composée par Strauss lorsqu’il voyageait sur le Danube.
Le deuxième plus grand fleuve d’Europe a également laissé beaucoup de traces dans les cultures des pays limitrophes. Le Danube est ainsi intimement lié à l’histoire de la Roumanie, parce qu’il servit de décor aux confrontations entreRomains etDaces mais surtout parce qu’il est l’axe de la région d’origine despeuples romans orientaux.
À côté de nombreux contes et légendes, des écrivains ont également été inspirés par le Danube, d’Ovide jusqu’àPierre Esterházy, qui se sont intéressés au thème du fleuve à la fin duXXe siècle[42].
LeDanube, essai-fleuve deClaudio Magris, où il explore le fleuve de sa source à son débouché en traversant l’histoire de laMitteleuropa (l’Europe centrale)[43].
Dans son romanEuropolis, paru en 1933 et traduit en 2016 en français par Gabrielle Danoux,Eugeniu P. Botez, évoque amplement l'embouchure du Danube, à Sulina.
The Willows, la plus connue des histoires courtes de l’écrivain spécialiste de l’horreur Algernon Blackwood, est centré sur un voyage descendant le long du Danube[45].
The Ister de David Barison et Daniel Ross (189 minutes,2004), vainqueur du Prix de l’Association québécoise des critiques en2004 et du Prix du Groupement national des cinémas de recherche, toujours en2004 :documentaire s’inspirant d’une conférence deMartin Heidegger donnée en1942[48].
Le Danube est aussi l’objet d’une collection de films documentaires de Ulrike Bartels, Joël Jenin et Dieter Zeppenfeld[49].
LeDonauwellen est un gâteau allemand dont le nom signifie : laVague du Danube[50].
Donaukinder est une chanson du groupe allemand « Rammstein » se trouvant dans le CD bonus de leur dernier albumLiebe Ist Fur Alle Da.
Sur les centaines de kilomètres de son parcours, le Danube traverse des zones climatiques et de paysages variés qui expliquent la variété de la faune et la flore en bordure du fleuve. Ceci fait aussi du Danube uncorridor biologique majeur duréseau écologique paneuropéen, en particulier pour ses aspectstrame bleue et pour laconnectivité écologique entre mer Noire etEurope centrale. Malgré des interventions humaines nombreuses et importantes le long de son cours, de nombreuses sections du Danube présentent toujours une fortenaturalité et jouent un rôle de réservoir debiodiversité, en partie grâce à la mise en place d'aires protégées dans les zones les plus sensibles ou vulnérables.
Malgré des efforts en matière de lutte contre la pollution de l'eau, le Danube reçoit encore unepollution chronique (agricole, industrielle et urbaine) provenant de plusieurs grandes régions agricoles et industrielles, et des retombées atmosphériques.Il fait parfois l'objet de pollutions aiguës, à la suite d'accidents industriels (retombées de Tchernobyl,Accident de l'usine d'aluminium d'Ajka).
Au total, ce sont plus de300 espèces d’oiseaux qui vivent en bordure du Danube. Ce fleuve figure parmi les routes de migration d’oiseaux européennes les plus importantes et les zones encore vierges situées sur ses rivages sont autant d’aires d’hivernage, de repos et de nidification, parfois pour des espèces rares comme lehibou grand-duc, lemartin pêcheur, lepygargue à queue blanche, lacigogne noire et lemilan noir. Les parcs naturels des Donauauen (plaines alluviales), de « Kopački rit » et en particulier du delta du Danube sont des zones protégées exceptionnelles[51].
Un autre lieu d’hivernage et de repos important est le parc naturel de Kopački rit, une région marécageuse encore vierge situé dans le Nord-Ouest de laCroatie où nidifient plus de260 espèces d’oiseaux parmi lesquelles des espèces aussi rares que lepygargue à queue blanche[52].
Lesesturgeons n’arrivent plus jusqu’à Vienne à la suite de la construction du barrage de la « Porte de Fer » mais, favorisées par une protection renforcée de l’environnement et par la renaturalisation des rives, des espèces rares de poissons ont à nouveau pu être acclimatées, en particulier enAllemagne et enAutriche. Ainsi, lepoisson-chien (Umbra krameri), un minuscule parent dubrochet supposé disparu depuis1975, a été redécouvert en1992. On rencontre plus de150 espèces de poissons dans le delta du Danube, qui est le royaume desesturgeons et dubéluga européen[54],[55].
Des espèces d’arbres que l’on rencontre souvent dans les prairies alluviales à bois tendre sont lepeuplier blanc (Populus alba), l’aulne blanc (Alnus incana) ainsi que lesaule blanc (Salix alba). Dans les prairies alluviales à bois durs, on peut noter la présence dufrêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia) que l’on rencontre en aval deVienne ainsi que l’orme et lechêne pédonculé. Dans le Danube même, on trouve des plantes aquatiques rares comme le piège à loup (Aldrovanda vesiculosa) et l’utriculaire[56].
À côté de la progression de la pollution liée à l’industrie (rupture de digue minière deAjka), à l’agriculture, au tourisme et aux eaux usées[57] ainsi qu’à la régularisation par des digues, des barrages, des écluses et des canaux, ce sont surtout les grands projets qui perturbent fortement l’écosystème du Danube. Une protection internationale efficace de celui-ci s’avère difficile car ce ne sont pas moins de dix pays, dont certains des plus pauvres d’Europe, qui veulent profiter économiquement de leur situation au bord du fleuve[58].
Dans les accords du conclus entre laTchécoslovaquie et laHongrie, la construction (entreGabčíkovo, près deBratislava, etNagymaros enHongrie) d’un énorme ensemble de barrages et d’écluses destinés à la production d’énergie a été décidée[59]. Les premières études pour le projet avaient vu le jour dès1956[59].
Des craintes furent émises par des experts hongrois etautrichiens quant à la destruction des prairies alluviales autrichiennes, des paysages le long de lafrontière slovaco-hongroise et de la mise en péril de la distribution d’eau potable àBudapest que le chantier entraînerait[60]. Après que les travaux liés au projet furent déjà ralentis en1983, le mouvementDuna Kör (« Danube malade ») fut créé en1984 àBudapest et 140 000 personnes signèrent la pétition contre le barrage ; une manifestation de 40 000 personnes eut lieu en1988 devant le parlement hongrois. Après lachute des régimes communistes en Europe en1989, laHongrie s’est retirée du projet sous la pression de la population[59].
LaHongrie accusa alors laSlovaquie de dériver de l’eau du Danube dans le nouveau canal artificiel de Gabčíkovo-Kanal. Lacour internationale de justice a rendu le verdict que les accords de1977 sont toujours valables et que les deux pays devraient trouver un terrain d’entente pour mener le projet à terme. Aucun compromis n’a encore été trouvé et cette situation envenime les relations entre laHongrie et laSlovaquie jusqu’à aujourd’hui.
C’est en1964 que laYougoslavie et la Roumanie commencèrent à construire ensemble une centrale hydraulique, achevée en1972 et située entre lesCarpates du Sud et les monts métallifères serbes, en aval des « Portes de Fer ». Le barrage a créé un lac artificiel de150 kilomètres de long, le niveau de l’eau montant de35 mètres[61]. Pour ménager une voie navigable permettant le passage des bateaux, deuxécluses ont été construites et les rochers flanquant les rapides ont été dynamités[62].
Le lac du barrage a englouti la ville d’Orșova, cinq villages et l’île d'Ada Kaleh, habitée depuis1669 par des Turcs (qui ont quitté laRoumanie et sont retournés enTurquie). En tout, ce sont 17 000 personnes qui ont dû être déplacées et de nombreux lieux culturels ont été perdus[63]. Pour l’environnement également, la construction du barrage n’est pas restée sans suite : ainsi lesesturgeons ne peuvent plus remonter le Danube pour frayer[64].
Afin de limiter les dégâts culturels et écologiques, certains éléments de la flore et de la faune ainsi que des biens archéologiques, culturels et historiques ont été déplacés et conservés dans deux parcs nationaux et dans des musées. Les parcs nationaux créés à cet effet sont celui deĐerdap enSerbie créé en1974[65] et celui des « Portes de Fer » enRoumanie, créé en2001.
Le cargo moldaveBlue Sky M peut transporter desconteneurs ou des automobiles.
En1995, le gouvernement moldave a créé la sociétéTerminal S.A., une coentreprise à participation grecque pour l’aménagement d’unport et d’uneraffinerie de pétrole à l’est deGiurgiulești. Ce port a été vivement contesté pour quatre raisons :
les doutes sur la nécessité même de ce port, alors que la Moldavie aurait pu négocier aisément des facilités d'accès aux ports roumains ou ukrainiens voisins deGalați etReni, directement reliés à son réseau routier et ferroviaire ;
en cas d’avarie, les polluants arriveraient en quelques heures dans ledelta du Danube tout proche, sans être dilués, ce qui menace fortement cet écosystème protégé.
Le gouvernement moldave n’en eut cure et en1996, laBERD lui a octroyé un crédit de plus de19 millions de dollars et détient de ce fait 20 % de la société. 41 % sont détenus par la société moldaveTirex-Petrol et 39 % par la société grecqueTechnovax[66]. Les travaux ont débuté en[67] mais les contestations se sont avérées réalistes et depuis2001 le gouvernement moldave a dû annoncer vouloir vendre sa part. Des intéressés russes et azerbaïdjanais se sont fait connaître en2003[68], permettant l’achèvement des travaux commencés et l’inauguration, le[69], d’une gare fluviale. Le trafic n’en reste pas moins épisodique.
Le, le chantier ducanal de Bystroe fut ouvert enUkraine[70]. ReliantVylkove sur lebras de Chilia auliman de Sasyk (Conduc), ce canal permet aux péniches fluviales d’éviter le passage par l’embouchure maritime, à une vingtaine de kilomètres plus à l’est. Éléments discordants : aucun port ne borde celiman peu profond, le passage en mer versOdessa reste incontournable, et ce canal entraîne d’une part la nécessité de draguer le liman (dont les boues anoxiques àH2S04 tueront la biodiversité) et draine la zone humide de Drakulija-Zhebrijany-Primorske (Drăculia-Jibrieni-Gălileşti), accélérant le débit et augmentant l’érosion des berges. Des organisations de défense des milieux, le gouvernement roumain et le commissaire de l’environnement de l’Union Européenne ont donc, vainement, protesté contre ce canal[71]. Bien que l’Ukraine possède les deux rives de l’embouchure dubras de Chilia ainsi que les deux rives du principal chenal navigable au niveau de l’archipel de Kyslica (Chisliţa), le gouvernement ukrainien a accusé ces protestations de « dissimiler les intérêts hégémoniques de laRoumanie qui voudrait monopoliser du trafic fluvial », a poursuivi les travaux et inauguré l’ouvrage le[72]. Le trafic, là encore, reste très modeste.
Le Danube est une importante source d’eau potable pour dix millions de personnes qui vivent le long du cours d’eau. Dans leLand duBade-Wurtemberg, la société qui fournit l’eau potable à la région située entreStuttgart,Bad Mergentheim,Aalen et l’arrondissement d'Alb-Danube utilise de l’eau traitée du Danube à hauteur de 30 % sur les trente millions de mètres cubes distribués en2004. D’autres villes commeUlm ouPassau utilisent également encore pour une grande part de l’eau du Danube comme eau potable.
EnAutriche en revanche, 99 % de l’eau potable est puisée dans les nappes phréatiques et des sources et seulement très rarement, par exemple pendant des périodes de canicule, dans l’eau du Danube. La même chose vaut pour laHongrie qui utilise de l’eau des nappes phréatiques à 91 %. Les autres États situés le long du Danube central s’abstiennent de puiser l’eau potable dans le Danube à cause de la forte pollution de celui-ci. Seules des communes situées sur son rivage enRoumanie, où le fleuve est à nouveau plus propre, utilisent à nouveau de l’eau du Danube (Drobeta-Turnu Severin,delta du Danube).
Cinq États riverains utilisent le Danube comme source d’énergie significative ; il s’agit de l’Allemagne, de l’Autriche, de laSlovaquie, de laSerbie et de laRoumanie. Pour les autres États, soit il manque le contrôle territorial partiel du Danube pour une construction autonome (laCroatie, laBulgarie et laMoldavie ne disposent que d’une seule rive du fleuve), soit il n’y a pas la possibilité politique comme enHongrie où l’opinion publique y est défavorable, soit le cours du Danube ne le permet pas comme enUkraine.
EnAutriche, la situation est complètement différente même si la construction de la première centrale hydroélectrique ne remonte qu’à1953. Aujourd’hui, l’Autriche est le pays enEurope, juste après l’Islande et laNorvège, dans lequel l’énergie hydraulique représente la plus grande part de la production énergétique et 20 % de la production totale d’énergie est assurée par les centrales du Danube. Mais cette évolution n’a pas que des côtés positifs : la monoculture de l’énergie hydraulique, qui enAutriche est essentiellement concentrée le long du Danube et ce de la frontière allemande jusqu’àVienne (à l’exclusion de laWachau), modifie le tracé et la vitesse du débit du cours d’eau et empêche l’inondation périodique des forêts alluviales écologiquement de grande importance. De plus, les écluses forment des barrières artificielles pour les poissons et d’autres organismes vivants qui ne peuvent plus se déplacer librement dans le fleuve.
EnSlovaquie, l’énergie hydraulique est, avec 16 % de la production totale, la deuxième source énergie la plus importante après lecharbon. Et la plus grande partie de cette énergie est produite par la centrale de Gabčíkovo-Nagymaros, initialement prévue pour être exploité en coopération avec laHongrie qui s’est finalement désistée (voir ci-dessus).
Aujourd’hui la plus grande centrale hydroélectrique enEurope est la centrale de la « Porte de Fer » qui, après un chantier de huit ans, est exploitée depuis1972 par laSerbie et laRoumanie. L’énergie hydraulique est une source d’énergie importante pour ces deux pays avec respectivement 37,1 % et 27,6 % de la production totale.
Le Danube n’est navigable qu’à partir deKelheim, à presque500 kilomètres de sa source, sur une distance totale de 2 415 km jusqu’à l’embouchure[73]. Lecanal duMain au Danube, qui conflue avec celui-ci près de Kelheim, permet d’effectuer la liaison fluviale entre lamer du Nord et lamer Noire en passant par leRhin et leMain[73].
En ce qui concerne la navigation danubienne, le fleuve est divisé en trois tronçons :
Le Danube figure parmi les plus anciennes et les plus importantes routes commerciales européennes. Dès la Préhistoire, le fleuve servait de moyen de transport, par exemple pour les fourrures qui étaient transportées le long du fleuve sur des radeaux. L’époque romaine vit la naissance de la navigation avec des bateaux qui furent souvent, après avoir effectué un long et périlleux voyage, démontés et vendus comme bois de construction une fois leur port d’arrivée atteint car si on ne pouvait pas gagner suffisamment lors du voyage retour à contre-courant, plus fastidieux et plus lent, on préférait l’éviter. De ce fait, les bateaux destinés à la navigation sur le Danube étaient de construction plus simple et moins nécessiteuse en bois que les radeaux. Des embarcations plus grandes, avec des longueurs de trente mètres et deux tonnes de charge utile, nommées bateaux ordinaires de Kelheim ou d’Ulm, étaient néanmoins parfois chargées de marchandises plus onéreuses, comme levin ou lesel alimentaire, et tirées à contre-courant. Durant des siècles, les bateaux, souvent regroupés en convois, ne pouvaient être tirés à contre-courant que le long des chemins de halage, d’abord par des hommes puis, à partir duXVe siècle, par des animaux de trait[74].
Ces convois debateaux étaient organisés de manière stricte et regroupaient jusqu’à soixantechevaux et autant d’équipages. À côté des bateaux qui transportaient la marchandise, d’autres bateaux qui transportaient des cordages, des vivres et des chevaux de rechange faisaient aussi partie du voyage. À cause des nombreuses ramifications du fleuve et de ses nombreux bas-fonds, un tel convoi ne se déplaçait que très lentement. Souvent on ne franchissait que quelques kilomètres par jour. Régulièrement, on devait changer de rivage avec les chevaux, la météo et le niveau des eaux du fleuve ralentissaient aussi la progression[74].
Desmonoxyles datant de la Préhistoire ont été trouvés par George Vâlsan et Vasile Pârvan dès le début duXXe siècle, etHérodote les mentionne aussi, mais ce sont lesGrecs, lesPerses, lesMacédoniens et lesRomains qui ont fait de la navigation sur le Danube une industrie et un art militaire, comme on peut le voir, par exemple, sur laColonne Trajane. Le relais fut ensuite pris, à partir duIVe siècle, par l'Empire romain d'Orient, que nous appelonsbyzantin, avec sesdromons, ses ouzies, ses libournes et des ophidies[75], mais aussi par les bateaux effilés les peuples du nord :Slaves etVarègues, dont l'architecture se perpétue dans les « lotcas » desLipovènes actuels.
Durant celle-ci, il n'y eut pas d'hostilités sur le fleuve entre les états riverains, situés dans les mêmes alliances entre les mêmes dates (après avoir été des satellites de l'Axe, Roumanie et Bulgarie basculèrent toutes deux du côtéallié fin août-début septembre1944), maisil y en eut avec laWehrmacht et laKriegsmarine en retraite : des ports commeGiurgiu,Roussé,Severin,Vidin ouZimnicea subirent de gros dégâts. Par ailleurs les bateaux à vapeur et à aubes du fleuve furent nombreux à servir auxtransferts forcés de populations. Ainsi, les flottes hongroise et roumaine convoyèrent, affrétées par leReich nazi conformément aupacte Hitler-Staline, des centaines de milliers de personnes appartenant auxminorités allemandes vers l'amont (Vienne, pour y être emmenées par train vers leWartheland) et, affrétées par l'organisation sionisteAliyah, basée àBucarest et dirigée par Eugen Meissner et Samuel Leibovici, autant deJuifs fuyant laShoah vers l'aval (Sulina, pour y embarquer sur les navires maritimes duSMR à destination d'Haïfa ouIstanbul). Beaucoup de ces bateaux, qui ont tourné jusque dans lesannées 1960, rouillent à présent dans les ports riverains.
La Commission actuelle du Danube est la troisième : elle a été créée par la Convention de Belgrade du relative au régime de la navigation sur le Danube. Actuellement, à part les navires de la police fluviale, des garde-frontières et des douanes, il n'y a pas de flottes militaires sur le Danube, à l'exception de la sectionukrainienne.
Tous les pays héritiers de l'Autriche-Hongrie ont eu une flotte de navires à vapeur et à aubes après1918, pour la plupart de construction allemande et autrichienne, quelques-uns de construction tchécoslovaque ou roumaine.
À l’origine, le Danube était un fleuve marchand ouvert, utilisable par tout le monde. Mais chaque pays riverain prélevait quand même des taxes douanières. Dans letraité de Paris de1856, le droit au libre échange sur le Danube fut réglementé pour la première fois et une commission européenne du Danube fut créée, s’appuyant sur le texte des accords ducongrès de Vienne de1815 sur la navigation libre.120 ans plus tard, le, ce droit fut à nouveau entériné lors de la conférence de Belgrade. La navigation sur le Danube est permise aux bateaux de toutes les nationalités à l’exclusion des navires de guerre étrangers. Le respect de ces règles et la conservation de la navigabilité sont surveillés par lacommission internationale du Danube.
Bateau d’excursionPrinz Eugen dans laWachau, Autriche.Bateau d’excursionMoldova dans leDelta du Danube.
En plus d’une centaine de bateaux-hôtels qui circulent principalement entrePassau,Budapest et lamer Noire, il existe de nombreux bateaux qui font des excursions journalières, en particulier enAllemagne dans la région de Passau et enAutriche dans la région de laWachau, ainsi que d’innombrables petites embarcations de plaisance.
Le Danube constitue aujourd’hui un des deux grands ensembles européens du transport de marchandises par voie fluviale, le premier étant constitué par le Rhin dont le trafic se montait en2000 à300 millions de tonnes.
Contrastant avec le dynamisme du Rhin, le trafic marchandises sur le Danube a fortement chuté entre1980 et2002 passant de 90 à39 millions de tonnes. Cette évolution s’explique par la conjonction de plusieurs phénomènes[78] :
les changements politiques dans les pays de l’Est et le passage à l’économie de marché ont modifié la donne dans le domaine du transport réduisant la part modale du transport fluvial : développement du transport routier, chute de la production de l’industrie lourde ;
la première crise yougoslave entre1992 et1995 s’est accompagnée d’unembargo de l’ONU qui a entraîné une forte chute du trafic sur le Danube ;
la deuxième crise yougoslave entre1999 et2002 avec la destruction du pont deNovi Sad a bloqué le trafic local[73] ;
un changement de méthode statistique intervenu en1990 excluant les transports sur une distance inférieure à deux kilomètres explique une partie de la chute du trafic intérieur dans le tableau ci-dessous.
A contrario, l’ouverture du canalMain-Danube en1992 a entraîné une croissance du trafic sur le Haut Danube.
Trafic de marchandises sur le Danube en milliers de tonnes. Le trafic international est compté au départ du pays. Source : Commission du Danube Budapest (2006). (modifier)
L’importance de la pêche, de laquelle vivait toute la population durant leMoyen Âge à certains endroits, a régressé fortement au cours desXIXe et XXe siècles. EnAllemagne par exemple, il ne subsiste plus qu’un seul pêcheur du Danube entreStraubing etVilshofen an der Donau. EnAutriche, la pêche est encore un peu pratiquée autour des villes deLinz etVienne mais dans ledelta du Danube, elle est encore pratiquée de manière plus intensive.
Dans le bassin du bas-Danube, l’un des étudiants d’Ernst Haeckel (l'inventeur de l'écologie), le naturaliste et géographeGrigore Antipa mit en place à partir de1898, avec l'appui du roiCarolIer, unsystème de gestion rationnelle des ressources naturelles des zones humides ayant pour but de faciliter la navigation, d'augmenter la production de poisson et de cannes, et de diminuer labiomasse des moustiques, sans contrarier les équilibres écologiques ni le rôle de filtre et d'éponge à crues que jouent les zones humides[80].
Vignes près de Spitz (Wachau).Maison d'hôte,Delta du Danube.
Le Danube est également une région viticole, dans deux pays essentiellement. La région qui produit les vins de meilleure qualité est laWachau, enAutriche, où sont cultivés principalement les cépagesgrüner Veltliner,riesling etchardonnay[81].
EnHongrie, la vigne est cultivée sur presque tout le long du Danube entreVisegrád et la frontière sud du pays. La capitale du vin hongrois est Vác. Durant l’ère socialiste, les vins hongrois, autrefois réputés, perdirent beaucoup en qualité mais depuis lesannées 1990 le vignoble hongrois connaît une renaissance.
Un troisième pays, l’Allemagne, produit également un peu de vin près de Bach an der Donau, entreRatisbonne etStraubing. Il s’agit là d’une curiosité économiquement insignifiante mais qui reste la dernière relique culturelle, jadis bien vivante, du vin bavarois importé par les romains.
À côté des nombreux centres d’intérêts célèbres situés le long du Danube, de nombreux paysages et parc nationaux (déjà décrits ci-dessus) sont également importants pour le tourisme. Il existe aussi de nombreux endroits, en particulier sur le Danube supérieur non navigable, où l’on peut pratiquer lecanoë, labarque et lepédalo. Le fleuve est par ailleurs bordé de belles pistes cyclables, enAllemagne et enAutriche surtout (Eurovéloroute 6[82]).
La navigation de croisière fluviale est aussi très active sur le Danube où, en dehors du tronçon très fréquenté deVienne àBudapest, certains bateaux naviguent également dePassau jusqu’au delta. Dans la haute saison ce sont plus de 70 bateaux de croisière qui sillonnent le fleuve.
Le Danube à Ritopek, dans la banlieue deBelgrade (Serbie).Boucle du Danube à hauteur deDevín, près deBratislava (Slovaquie), à la frontière austro-slovaque. À droite : l'embouchure de laMorava, dont l'eau plus limpide contraste avec la couleur limoneuse du Danube.
↑ab etcLe Danube,Encyclopaedia Universalis 10, article d’André Blanc et de Pierre Carrière.
↑AndréBerthelot et JulesToutain, « VIII. Religions de la Grèce et de Rome »,Annuaires de l'École pratique des hautes études,vol. 15,no 11,,p. 36-37(lire en ligne, consulté le)
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↑abc etdMarinela Simota,L'exemple et l'expérience du Danube, compte-rendu d'une conférence donnée à Lyon, juin 2001« Lire en ligne »[archive]. Consulté le 14 juin 2008.
↑Chiffres du tracéde facto sur letalweg actuel du Danube ; selon les revendications Croates (talweg du Danube avant la régularisation duXIXe siècle), le tracé serait rallongé de 62 km, incluant par endroits les deux rives actuelles.
↑Chiffres du tracé sur letalweg actuel du Danube face à la rive croate, reconnude jure par la Serbie.
Stefanescu, Constantin-Mircea,Nouvelles contributions à l’étude de la formation et de l’évolution du delta du Danube : essai d’interprétation de la morphogenèse du delta à l’époque historique à partir de la toponymie, de l’histoire et des cartes anciennes, Paris, Bibliothèque nationale, 1981.
Coll.,Rapport d’information sur l’exemple que constitue pour la liaison Rhin-Rhône et les voies navigables françaises, l’achèvement de l’axe fluvial à gabarit européen Rhin-Main-Danube, Sénat, Troisième session extraordinaire de 1993-1994 ; fait au nom de la Commission des affaires économiques et du plan, Paris, Sénat, 1994.
Robert, Éric,L’Affaire relative au projet Gabcikovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie). Un nouveau conflit en matière d’environnement devant la Cour internationale de justice ? / Éric Robert.Studia diplomatica, volume 47 (1994-5),p. 17-52.
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Kovács, Péter,Quelques considérations sur l’appréciation et l’interprétation de l’arrêt de la Cour internationale de justice, rendu dans l’affaire Gabcikovo-Nagymaros. German Yearbook of International Law, volume 41 (1999),p. 252-266.
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