Poète majeur (Il sommo poeta ou simplementIl poeta) duMoyen Âge, il est l'auteur de laDivine Comédie, souvent considérée comme la plus grande œuvre écrite dans cetidiome et l'un des chefs-d'œuvre de lalittérature mondiale.
À l'origine, « Alighieri » s'écrivait « Allighieri », avec deux « L ». Le second « L » a été omis. L'ancienne orthographe est cependant utilisée sur lepiédestal de la statue du portique dupiazzale des Offices, àFlorence. De même, laDivina Commedia d'Ugo Foscolo, éditée par laTorino Tipografia Economisa en 1852, est attribuée à « Dante Allighieri ».
Durante (syncopé en « Dante ») degli Alighieri naît entre la mi-mai et la mi-[3],[4] dans la familleflorentine desAlighieri (dont le nom, dans sa forme originale, estAlaghieri), favorable à la faction desguelfes (favorables aupape) et qui aurait joué un rôle important dans la vie de la cité. Son père,Alighiero di Bellincione, était un guelfe blanc, mais il ne souffrit pas de la vengeance des gibelins, favorables à l'empereur, après leur victoire à labataille de Montaperti, et ce salut donna un certain prestige à la famille.
La mère de Dante,Bella degli Abati (Bella est un diminutif deGabriella, mais signifie aussi « belle physiquement »), mourut en 1278, alors que Dante avait treize ans (le père mourut quatre ans plus tard, en 1282). Alighiero emménagea peu de temps après avec une nouvelle compagne,Lapa di Chiarissimo Cialuffi, et eut avec elle deux enfants, le demi-frère de Dante, Francesco, et sa demi-sœur, Tana (Gaetana).
Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage[5] fut négocié avec Gemma, fille du FlorentinMesser Manetto Donati, qu'il épousa en 1292[6].
L'éducation de Dante est peu connue ; on présume qu'il étudie à domicile. Il séjourne sans doute quelque temps àBologne et reçoit àFlorence les enseignements des écolesfranciscaines deSanta Croce et deRémi de Florence et des écolesdominicaines deSanta Maria Novella et deBrunetto Latini. Il rencontre des poètes et noue une solide amitié avecGuido Cavalcanti. Il est quasi certain qu'il étudie la poésie toscane, au moment où l'école poétique sicilienne, un groupe culturel originaire deSicile, a commencé à être connue enToscane. Ses centres d'intérêt le portent à découvrir lesménestrels, les poètes provençaux et la culture latine. Évidente est sa dévotion pourVirgile« Tu se' lo mio maestro e 'l mio autore; tu se' solo colui da cu' io tolsi lo bello stilo che m'ha fatto onore. », écrit-il dans laDivine Comédie[7].
Dante a de nombreux enfants avec Gemma, il est probable que seuls Jacopo, Pietro et Antonia aient été ses enfants légitimes. Antonia entre dans les ordres sous le nom de sœur Béatrice. Un autre homme, Giovanni, se réclame de sa filiation et l'accompagne lors de son exil, mais aucune preuve n'existe que ses prétentions soient justifiées.
C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nomBeatrice (dite « Bice ») di Folco Portinari, elle épouse un certainSimon de Bardi et meurt en 1290. On sait peu de chose d'un amour dont l'histoire est sublimée dansVita nuova. Dans cette œuvre composée entre 1292 et 1294, Dante décrit sa première rencontre avec Béatrice, alors qu'il est âgé de neuf ans, puis sa deuxième, advenue neuf années plus tard (il expliquera plus tard le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice)[8]. Il y évoque sa passion, puis son désespoir à la mort de Béatrice. Il raconte la crise profonde qui s'ensuit, son errance et son aventure avec une « noble dame » (sans doute une allégorie pour désigner la philosophie), et enfin son repentir. Bien queVita Nuova soit probablement inspiré par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l'existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figureallégorique (certains considèrent encore aujourd'hui que dansLa Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice lathéologie).
Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieuAmour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang.Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle. Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans laVita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la traditionmystique (la nuée de feu par exemple) croise la traditioncourtoise (l'histoire du cœur mangé), les appels aux « Fidèles d'Amour » et les rassemblements de dames invitent à des lecturesésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la foiseschatologique (la mort de Béatrice comme horizon) et mystérieuse. En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte (par référence à l'hagiographiefranciscaine notamment)[9], et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait véritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de lagentilissima (la très noble, la très courtoise), Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun (« Florence a perdu sa Béatrice », écrit le poète).
LaVita Nuova, qui se distingue déjà du courantstilnoviste, se compose d'une trentaine de poèmes, des sonnets pour la plupart, qui brûlent d'une ardeur amoureuse et mystique à la fois[9]. Quarante-deux chapitres enprose commentent les vers au fur et à mesure. Dante achève son œuvre par une annonce introduite après le dernier sonnet comme une vision paradisiaque. Il écrira quelque chose que jamais personne n'a écrit pour chanter la gloire de l'être-aimé. Peut-être pensait-il déjà à laDivine Comédie.
Dante Alighieri, Piazza Santa Croce, Florence, 1865,Enrico Pazzi
Dante joue un rôle très actif dans la vie politique deFlorence. Dans les troubles qui agitent alors lapéninsule italienne, Dante est unguelfe ardent : il se signale dans plusieurs expéditions contre lesgibelins d'Arezzo, deBologne et dePise, et contribue beaucoup par sa valeur à la victoire deCampaldino (1289), remportée sur ceux d'Arezzo, ainsi qu'à la prise du château deCaprona, enlevé aux Pisans (1290).Il remplit avec succès un grand nombre de missions politiques et est nomméprieur deFlorence au titre du bimestre courant du au, c'est-à-dire qu'il devient un des magistrats suprêmes de l'exécutif. Mais les guelfes, qui dominent à Florence, se sont divisés en deux factions : lesNoirs, favorables à la politique papale deBoniface VIII, et lesBlancs, partisans d'une plus grande autonomie de la ville. En 1300, le pape Boniface VIII revendique le vicariat impérial sur les communes toscanes. À partir de ce moment-là, Dante s'engage de plus en plus fermement du côté desguelfes blancs, c'est-à-dire contre la politique d'ingérence du pape. En, membre du Conseil des cent, il se rend àRome pour tenter une ultime démarche de conciliation. Pendant ce temps,Charles de Valois, représentant du pape, se rend à Florence et s'empare de la ville avec l'aide desguelfes noirs triomphants. Les procès commencent. Dante apprend sur le chemin du retour qu'il est condamné pourconcussion, gains illicites et insoumission au pape et à Charles de Valois. Il refuse de se présenter en accusé[10].Un deuxième procès, instruit le par lepodestatCante de' Gabrielli da Gubbio, le condamne au bûcher. Tous ses biens sont confisqués, il est exilé avec d'autres guelfes blancs et ne reviendra jamais à Florence. Le décret de bannissement de Dante de la ville de Florence ne sera d’ailleurs révoqué qu’en 2008[11].
Sarcophage contenant les ossements de Dante à Ravenne.
Dans les premiers temps de l'exil, Dante songe à assiéger la ville, aux côtés d'autres exilés guelfes blancs ou gibelins. Mais il y renonce bientôt et se met à errer de ville en ville, luttant contre la misère, cherchant protection auprès des cours de l'Italie du nord :Forlì,Vérone,Sienne,Mulazzo ou encoreArezzo. En, il se trouve à Padoue et en octobre de la même année àSarzana pour la signature du traité dePaix de Castelnuovo(it). Il s'arrête finalement àRavenne chez lepodestatGuido Novello da Polenta. Il y meurt de lamalaria dans la nuit du au, après avoir fait de vains efforts pour rentrer dans sa patrie.Son tombeau, qui date de 1780, commandé par le cardinal légat Luigi Valenti Gonzaga, se trouve à Ravenne, via Dante Alighieri en bordure du couvent franciscain, au centre historique de la ville. Encore aujourd'hui, les Florentins voudraient bien récupérer son corps pour le placer dans un sarcophage prévu dans soncénotaphe qu'on peut voir, élevé parLuigi de Cambray Digny avec les statues deStefano Ricci, dans la nef de labasilique Santa Croce de Florence, mais Ravenne refuse toujours de restituer à cette ville les restes d'un personnage qu'elle a banni.
Les années de l'exil sont pour Dante une période d'intense activité intellectuelle. En 1303, il se penche sur la question de la langue vulgaire et il en fait l'objet d'un traité enlatin :De vulgari eloquentia. Le thème central de l'œuvre est l'éloquence de la langue vulgaire[12] : il tente de trouver un vulgaire illustre, digne d'assumer les caractères de langue littéraire.
Ce traité assume une grande importance comme traité de stylistique et de métrique. Selon le projet originel, ce traité aurait dû être divisé en4 livres, mais le travail de Dante s'achève au chapitre XIV du livre II. Le premier livre est consacré à l'origine des langues, puis à l'analyse des différentsdialectes italiens. Dante arrive à la conclusion qu'aucune langue vulgaire n'est supérieure à une autre et donc susceptible de s'imposer. Il met donc son espoir dans la constitution d'une langue vulgaire unitaire qui pourrait être répandue dans toute la péninsule italienne. Dans le deuxième livre, Dante montre qu'une langue vulgaire mais soignée peut être utilisée pour les plus nobles sujets, et peut même s'appliquer au style tragique. Dante définit comme vulgaire la langue que l'enfant apprend de sa nourrice, pendant que la grammaire (c'est-à-dire le latin) est une langue immuable et artificielle. Pour cela, la langue vulgaire doit être considérée comme la plus noble.
Il apparaît qu'en 1305 Dante cesse la rédaction duDe vulgari eloquentia sans l'avoir achevé, puisqu'il n'a écrit que deux livres sur les quatre initialement prévus. Il semble qu'il mette alors en pratique ses idées puisqu'il se lance dans la rédaction d'une œuvre monumentale en toscan : leConvivio. Il y aborde les sujets habituellement traités en latin tels que : les hiérarchies angéliques, l'éloge de la philosophie et de la science comme voie de l'épanouissement de l'homme, l'exaltation de la noblesse comme valeur intellectuelle et morale conquise par l'individu. Il semble que Dante se donne pour mission d'ouvrir les portes de la culture et de la science antique et contemporaine au plus grand nombre. Cela dit, certains passages duConvivio visent à défendre l'auteur des accusations portées contre lui. Il dit son amertume d'avoir été rejeté parFlorence, sa ville natale qui l'a élevé en son sein. LeConvivio devait initialement comporter quinze traités, mais seuls les quatre premiers seront achevés[13].
Dante revient au latin pour exprimer ses opinions politiques dans son traitéDe Monarchia[14], rédigé entre 1310 et 1313. C'est peut-être le décès d'Henri VII en 1313 qui lui donnera l'idée de ce nouveau traité. En effet, avec la mort du monarque disparaissent tous les espoirs de Dante de voir un jour l'autorité impériale restaurée sur la péninsule, au détriment de celle dupape. Dans le premier livre du traité, Dante fait l'éloge de lamonarchie universelle comme système politique idéal pour garantir la justice et la paix et, par conséquent, le bonheur des hommes. Le deuxième livre vise à montrer que c'est le peuple romain qui doit posséder l'autorité suprême, car il est héritier de l'Empire romain selon le droit, c'est-à-dire selon la volonté de Dieu, et non seulement selon la force. Enfin le troisième et dernier livre traite des rapports entre l'empereur et le pape, tous les deux tirent leur autorité de Dieu, mais chacun doit l'exercer dans son propre champ de souveraineté : le domaine spirituel pour le pape et le domaine temporel pour l'empereur. Le traité est jugé dangereux pour la lecture des fidèles, à cause de ses adeptes. Il n'est pas jugé hérétique et sortira de l'Index en 1881. Il y a été mis en 1559.
Dante est également l'auteur probable deQuaestio de aqua et terra, un court traité portant sur les positions respectives dessphères de l'eau et de la terre, qui vise à prouver que l'eau n'est nulle part plus haute que les terres émergées.
En dehors des traités, il nous est parvenu de lui deuxéglogues en latin construites à la manière deVirgile, dont il est, depuis sa jeunesse, un fervent admirateur. Ces textes sont des réponses adressées àGiovanni del Virgilio, qui enseigne alors larhétorique à l'université de Bologne et qui reproche à Dante d'avoir écrit laDivine Comédie entoscan plutôt qu'en latin.
Le recueil desRimes qui réunit 54 pièces est un véritable lieu d'expérimentation poétique. Bien que le rassemblement et l'organisation de ces textes soit postérieur à Dante, il est probable qu'il soit l'auteur de la majeure partie des poésies. Parmi ces expérimentations, on peut retenirRime Petrose qui regroupe deux chansons qui font le portrait d'une femme au cœur de pierre et qui ne sont pas sans rappeler la poésie destroubadours provençaux.
Dante commence la rédaction de laDivine Comédie dès 1306 et la poursuit vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre initiale porte simplement le nom de « Comedia », mais par la suite les principaux commentateurs (en particulierBoccace) et les éditions modernes du texte lui ont adjoint le qualificatif de « divina ». L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontreVirgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple, suit lepurgatoire et enfin leparadis[15]. Il faut à Dante toute lasemaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neuf cercles de l'enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neuf sphères concentriques du paradis. Virgile lui sert de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue duChrist, il n'a pas pu bénéficier dusacrifice du messie. C'est doncBeatrice Portinari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée. Elle lui ouvre la porte du salut, puissaint Bernard conduit le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême.
Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique[16]. Au cours de son périple, Dante va rencontrer une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l'Antiquité comme les philosophes, jusqu'aux personnalités locales contemporaines de Dante. Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes ; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique catholique de description de l'au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche dusalut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d'expériences concrètes. Bien que l'action se situe dans un univers « métaphysique », Dante décrit les lieux avec réalisme et force détails en les peuplant de nombreuses figures célèbres ou anonymes.
Peu après l'expulsion des Guelfes blancs de Florence, les forces militaires des exilés furent confiées au seigneur de Forlì,Scarpetta Ordelaffi. Entre 1302 et 1303, Dante s'était probablement joint à lui pour l'aider à rédiger les documents transcrits et conservés par le chancelierPellegrino Calvi[18]. Flavio Biondo a sans doute vu ces documents dans les archives de la familleOrdelaffi. Son témoignage est considéré comme fiable parMichele Barbi(it), l'un des spécialistes les plus éminents de Dante,Augusto Campana(it), ancienbibliothécaire du Vatican et plus récemment parPaolo Pontari[19] en 2015[17].
À la mort dePino III en 1480, sa dernière épouse,Lucrezia Pico della Mirandola, sœur duphilosophe humaniste, a quitté la ville emportant les précieuses archives contenant les documents dantesques de Forlì. Ces documents n'ont été retrouvés ni àMirandola ni àPiombino. Elle a pu les vendre, lors de son départ pour Piombino enToscane à l'occasion de son remariage avecGherardo degli Appiani(it), aux émissaires du papeSixte IV auquel ils pouvaient servir dans les différends sur les possessions de laRomagne[17].
Cette hypothèse est confirmée par des historiens commeSergio Spada[20] et il est possible que les archives des Ordelaffi aient été fusionnées dans les 85 kilomètres linéaires desArchives apostoliques du Vatican dont bon nombre n'ont pas encore été fouillés.Alberto Casadei(it) propose, en 2020, de constituer, en accord avec les surintendants duVatican et laSocietà Dante Alighieri, un groupe de travail destiné à retrouver, à l'occasion du septième centenaire de la mort du poète, un texte de sa main qui pourrait se cacher dans les archives des Ordelaffi et à récupérer les documents rassemblés par Pellegrino Calvi et consultés par Flavio Biondo, comblant ainsi les lacunes sur la période de l'exil de Dante signalées parMarco Santagata etAlessandro Barbero[17].
Vie nouvelle ouVita nova (1292-1295), publié en 1576,prosimètre (mélange de prose et de vers).
Rimes ouRime (c.1295-1315), recueil de poèmes lyriques.
Le Banquet ouIl Convivio (1304-1307), publié en 1490, traité.
LaDivine Comédie (appelée simplementComedia par Dante ; le titreDivina Commedia remonte à un commentaire de Boccace, écrit entre 1357 et 1362, et popularisé par l'édition de Gabriele Giolitti à Ferrare en 1555) :
Œuvres complètes, traduites et commentées parAndré Pézard, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1965.
La Divine comédie, texte établi, traduit, présenté et annoté parAlexandre Masseron (édition bilingue illustrée de dessins de Sandro Botticelli), Paris, Club français du livre, 1954
La Divine comédie, texte traduit, préfacé et annoté parJacqueline Risset, Flammarion, 1985, et Garnier-Flammarion, trois volumes bilingues, 1992, Garnier-Flammarion, un seul volume, texte français seul, 2010.
La Comédie (Enfer,Purgatoire,Paradis - et Postface), éd. bilingue parJean-Charles Vegliante, Paris, Imprimerie Nationale, 1996-2007. Nouvelle éd.La Comédie - Poème sacré, Paris, Poésie/Gallimard, 2012 (poche bilingue, 20142, 20213).
La Divine comédie, texte traduit et préfacé parRené de Ceccatty, SeuilPoints Poésie, 2017.
Vita Nova, traduction de Georges Nicole, postface et notes de Joël Gayraud, éd. Mille et une nuits, Paris, 1995.Vie nouvelle, éd. critique bilingue deJean-Charles Vegliante, Garnier classiques, 2011
Vingt poèmes, choix, traduction de l'italien et présentation par Armand Farrachi,Éditions de la Différence, coll. « Orphée », Paris, 1994
Enfer,Purgatoire,Paradis, éditions bilingues, traductions, introductions, notes et bibliographies deDanièle Robert, Arles, Actes Sud, 2016, 2018 et 2020.
La Divine Comédie :Enfer (avant-propos deFlorian Rodari, avertissement du traducteur),Purgatoire (avant-propos du traducteur),Paradis, traduit parMichel Orcel, édition bilingue en trois volumes, dédiée à la mémoire de Ph. Jaccottet, La Dogana, Genève, 2019, 2020, 2021.
En 2020, le Conseil des ministres italien a approuvé la date du comme journée officielle de commémoration annuelle de Dante (en italien :Dantedì). Le est choisi parce que c'est, selon les spécialistes, la date du début du voyage enEnfer et de la rencontre avec Virgile[23].
L'étude des écrits de Dante se nomme laDantologie.
Dante a inspiré de nombreux écrivains, notammentHonoré de Balzac, qui lui rend hommage et qui cite son œuvre dansLa Comédie humaine dont le titre est une référence à laDivine Comédie. Il le cite aussi dans de nombreux romans :« Cette Béatrix déjà devenue dans sa pensée ce qu'était Béatrix pour Dante, une éternelle statue de marbre aux mains de laquelle il suspendrait ses fleurs et ses couronnes[24] » ou encore :« Le visage glacé demadame d'Aiglemont était une de ces poésies terribles, une de ces faces répandues par milliers dans laDivine Comédie de Dante Alighieri[25]. »
Selon William Clare Roberts, la structure queKarl Marx a réservé à sonCapital repose sur celle de l'Enfer de Dante : par-delà la description du capitalisme de son temps, ce qui animait l'auteur allemand c'était de faire comprendre les conditions à réunir pour créer un monde affranchi de toute forme de domination[26].
Le papeFrançois lui consacre une Lettre apostolique,Candor Lucis Aeternae, (Splendeur de la vie eternelle) publiée le 25 mars 2021 à l'occasion du septième centenaire de sa mort[29].
DansChants d'utopie, premier cycle de Brice Bonfanti, le chant V du livre 1 prend pour figure Dante Alighieri sous le titre :Mon enfant à nous tous[30]. L'enfant en question semble bien être laDivina Commedia elle-même. La figure de Dante reparaît dans les Chants XXII et XXIII desChants d'utopie, deuxième cycle[31].
1890 : Le compositeur françaisBenjamin Godard compose un opéra intituléDante, créé à l'Opéra-Comique à Paris. L'ouvrage est enregistré en 2017 par lePalazzetto Bru Zane dans sa collection de livre-disques[32]. L'institution publie également sur son site de ressources en ligne (Bru Zane Mediabase) de nombreux documents[33] concernant l'œuvre (livret, iconographie, notice, etc.).
2017 : création parLa Camera delle Lacrime deLes Cercles de l'Enfer, premier volet du projet trilogiqueDante Troubadour, le 10 octobre 2017 au Sémaphore de Cébazat, avec le comédienDenis Lavant.
2018 : création parLa Camera delle Lacrime deLa Montagne du Purgatoire, second volet du projet trilogiqueDante Troubadour, le au Festival de Lanvellec, avec le comédienMatthieu Dessertine.
2019 : création parLa Camera delle Lacrime deLes Sphères du Paradis, troisième et dernier volet du projet trilogiqueDante Troubadour, le 28 mai 2019 à la Maison des Chœurs de Montpellier avec la comédienne Camille Cobbi.
2008 : création parRomeo Castellucci du spectacleInferno, une version scénique deL'Enfer de Dante, représentée dans la cour du Palais des Papes d'Avignon. La même année, dans deux autres lieux d'Avignon, il présente des spectacles inspirés des deux autres volets de la trilogie de Dante,Purgatoire etParadis[35].
1999 :Final Fantasy, développé parSquare (devenu depuisSquare Enix) : DansFinal Fantasy VIII,IX etX, l'attaque « Feu de l'enfer » de l'invocation Ifrit se nommeDivine Comédie en référence à son œuvre laDivine Comédie.
2001 :Devil May Cry, développé parCapcom Production Studio 4, édité parCapcom : Le protagoniste du jeu, Dante, est nommé d'après l'écrivain. De plus, plusieurs personnages, lieux, armes et ennemis du jeu sont largement inspirés de laDivine Comédie.
C'est le portrait de Dante parRaphaël qui a été retenu (après un vote populaire) pour figurer sur la face nationale italienne de la pièce de deux euros.
↑La ville de Florence fête la naissance de Dante le dernier samedi de mai.
↑Les mariages négociés à des âges précoces étaient alors fréquents et constituaient une cérémonie importante qui exigeait des actes officiels signés devant notaire.
↑Dante Alighieri (traduit par P.A Fiorentino), « La divine comédie », surgoogle.fr,.
↑C'est àCastello della Pieve,que le, comme le rappelle une plaque apposée sur la tour du bourg médiéval que Charles de Valois, frère du roi de France décréta avecCorso Donati, recteur deMassa Trabaria l'exil de Dante Alighieri de Florence.
↑éd. par G. W. Coopland, Cambridge, at the Univ. Press, 1969, 2 vol.; trad. en français moderne par Joël Blanchard, Paris, Pocket, 2008, coll. Agora, n° 297.
Eugène Aroux,Dante hérétique, révolutionnaire et socialiste, révélations d'un catholique sur le Moyen Âge (1854)
Claude Fauriel,Dante et les origines de la langue et de la littérature italiennes, cours fait à la Faculté des lettres de Paris, 1854.
Frédéric Ozanam,Dante et la philosophie catholique au treizième siècle, Paris, Débécourt, (1899).[lire en ligne],Essai sur la philosophie de Dante ; il a aussi traduit et commenté Dante :Le Purgatoire
Jules Pacheu,Psychologie des Mystiques chrétiens : Les Faits, les Poèmes de la conscience Dante et les Mystiques - 400 pages, in12, Perrin et Cie, Paris 1909
Jules Pacheu,De Dante à Verlaine, étude d'idéalistes et de mystiques - Dante, Spencer, Huysmans, Verlaine - 288 pages in8 éd. Tralin, Paris, 1912
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Giovanni Papini,Dante vivant. Traduit de l'italien par Juliette Bertrand. Paris, Bernard Grasset, 1934.
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René Guénon,L’Ésotérisme de Dante, Paris, Ch. Bosse,
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Alexandre Masseron était un grand « dantologue », ses travaux furent connus dans le monde entier. Il traduisit laDivine Comédie (Albin Michel), 1949
Paul Renucci,Dante disciple et juge du monde gréco-latin, Clermont-Ferrand, éd. de Bussac, 1954.
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