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| Nom de naissance | Daniel Xavier-Marie Balavoine[1] |
|---|---|
| Naissance | Alençon (France) |
| Décès | (à 33 ans) Rharous (Mali) |
| Nationalité | Française |
| Activité principale | Auteur-compositeur-interprète,producteur de musique |
| Genre musical | pop,rock,rock progressif,synthpop,new wave,musique expérimentale,variété française |
| Instruments | Claviers,Fairlight CMI,guitare acoustique,percussions |
| Années actives | 1971 –1986 |
| Labels | Disques Vogue(1971 - 1973) Barclay(1975 - 1986) |
| Influences | Michel Berger Christophe Peter Gabriel Phil Collins Supertramp Queen Tears for Fears Yes The Police |
Daniel Balavoine ([danjɛlbalavwan]), né le àAlençon (Orne) et mort le aux environs deGourma-Rharous (Mali), est unauteur-compositeur-interprète et musicienfrançais.
Débutant à la fin des années 1960 comme chanteur de bal àPau, il reprendBob Dylan, avant d'intégrer de multiples groupes de rock où il signe ses premières compositions[2]. Il se lance en solo en 1973, très inspiré par lerock progressif d'Outre-Manche (Genesis,Supertramp ouQueen)[3].
Porté par satessiture haute et ses vocalises, à mi-chemin entreopéra ethard-rock[4], Balavoine se fait finalement connaître en 1978 avec son troisième albumLe Chanteur et son rôle deJohnny Rockfort dans l'opéra-rockStarmania deMichel Berger etLuc Plamondon. Durant huit ans, il accumule les succès tout en faisant évoluer sa musique durant les années 1980 vers un son pop-rock de plus en plusexpérimental, voire novateur, par sa large utilisation dessynthétiseurs et de laMAO[5]. À sa mort, le chanteur désireux d'entamer une carrière internationale était sur le point de partir pourLondres fonder un groupe anglophone[6]. En dix ans de carrière et huitalbums, Daniel Balavoine a écrit et composé plus d'une centaine de titres et demeure l'un des artistes francophones les plus populaires, grâce à de nombreuxtubes commeMon fils ma bataille (1980),La vie ne m'apprend rien (1980),Tous les cris les SOS (1985) ou encoreL'Aziza (1985).
Il est aussi célèbre pour ses textes engagés et ses prises de positions publiques. Invité récurrent des médias pour son aura de polémiste, Daniel Balavoine n'hésite pas à interpeller le monde politique dans des interventions restées célèbres. Militant au sein de nombreuses associations commeAmnesty International,SOS Racisme ou lesRestos du Cœur (nommé parrain parColuche)[7],[8],[9], lechanteur est aussi reconnu pour son investissement dans des actions humanitaires. Sa passion pour les sports mécaniques le conduit à participer deux fois auRallye Dakar, en 1983 et 1985, d'où il revient bouleversé par la misère. En 1986, à la suite des grandesfamines éthiopiennes, il développe avec d'autres artistes une opération nomméeAction Écoles, avant tout destinée à lutter contre la faim enAfrique. Balavoine, profitant de la logistique duDakar, achemine lui-même des pompes à eau pour la culture duriz auNiger et auMali. C'est au cours de cette opération humanitaire qu'il meurt dans unaccident d'hélicoptère, accompagné du directeur de la courseThierry Sabine.
Daniel Balavoine vit ses premières années au 85, rue de Bretagne àAlençon, où il naît le. Issu d'une famille originaire desLandes et duPays basque, il est le benjamin d'une famille de sept enfants. Il a deux sœurs : Marie-Françoise (née en 1940) et Claire (née en 1943) et trois frères : Bernard (né en 1944), Guy (né en 1946) et Yves (né en 1948). Son frère Xavier meurt d'une méningite foudroyante un an plus tôt, si bien que Daniel pensera être un bébé de remplacement et aura des rapports complexes avec sa famille, jugeant indécents les artistes qui s'épanchent sur leur vie personnelle[10].
Son père Émile est ingénieur en urbanisme et travaille pour leministère de la Reconstruction. Sa mère Élisabeth Lamagdeleine estantiquaire et issue d'une vieille famille du Sud-Ouest de la France. Ils se séparent alors que Daniel a6 ans, les enfants restant chez le père. Il passe la majorité de sa jeunesse dans le Sud-Ouest,Bordeaux,Biarritz puisPau. En 1959, Daniel entre en pension à la suite de la mutation de son père enAlgérie àTizi Ouzou. Il apprécie peu le pensionnat qui lui fait perdre le goût de la religion et provoque chez lui un profond rejet de la discipline qui y règne. Vers11 ans, il entend dans l'établissementShe Loves You desBeatles ce qui — il le confiera plus tard — lui donne goût à la musique[11].
Lycéen aulycée Louis-Barthou de Pau, Balavoine est un élève doué, surtout enlittérature. Il s'implique de très près dans larévolte étudiante deMai 68 et s'imagine alors faire une carrière politique. Mais la fin du mouvement le déçoit, et il décide de se lancer dans la musique.
Après trois mois de terminale, il quitte son établissement en afin de se consacrer à la musique[12].
Il débute comme chanteur de bal et se produit àPau de 1968 à 1971, notamment dans lequartier du Hédas, au Chaudron (actuellement Gusto), en interprétantBob Dylan, mais aussi duhard-rock, commeDeep Purple ouUriah Heep[13]. Intégrant successivement les éphémères groupes derock Réveil, Shake's puis Purple Eruption, il acquiert une petite notoriété locale.
En 1971, il décide d’aller une première fois àParis avec ses amis. De retour à Pau, il est contacté par le groupePrésence afin de combler le départ de son chanteur,Erick Saint-Laurent. De nouveau à Paris, il passe uneaudition au cours de laquelle postule un autre jeune chanteur, du nom deLaurent Voulzy. Balavoine est retenu et commence alors à fréquenter les studios. Un premier45 tours oscillant entrehard rock etslow sort chezVogue : il ne s'en vendra que deux cent quarante-sept exemplaires. Malgré l'échec du disque, le groupe Présence se produit un peu partout en France[14].
En 1972, le groupe signe chezWarner Bros. mais Balavoine le quitte.

Pour assurer le quotidien, Balavoine trouve un emploi de disquaire mais ne renonce pas pour autant à la musique. En 1973, la maison de disquesVogue le rappelle et l'encourage à entamer une carrière solo. Le 45 toursViens vite sort mais obtient à peine plus de succès qu'à l'époque de Présence. Il gardera un mauvais souvenir de cette période en raison des exigences du directeur artistique. Daniel quitte Vogue et, accompagné de son frère Guy, devient choriste. La même année, ils sont engagés dans l'opéra-rockLa Révolution française deClaude-Michel Schönberg, dont la sortie de l’album est suivie, la même année, par un passage auPalais des Sports de Paris.
À la même période,Patrick Juvet prépare son passage à l'Olympia et cherche un choriste avec une hautetessiture. Contacté par sa productrice, Daniel Balavoine est engagé et entame avec l'artiste une tournée au cours de l'année 1974. Leur collaboration se poursuit la même année sur le singleRegarde, dont Balavoine écrit les paroles[15], et pour la conception du prochain album de Patrick Juvet, intituléChrysalide, publié chez Barclay. Daniel Balavoine y écrit et compose la chansonCouleurs d'automne, et écrit trois autres textes de l’album. Patrick Juvet, généreux, lui offre de chanterCouleurs d’Automne. C'est d'ailleurs pendant cet enregistrement que Daniel fait la connaissance d'Andy Scott, ingénieur du son, qui ne le quittera plus[16]. Séduit par la voix de Balavoine,Léo Missir, vice-président et directeur artistique deBarclay, lui fait signer sur-le-champ un contrat de trois albums. Leur collaboration durera bien au-delà.
Le premier33 tours de Daniel Balavoine sort en et s'intituleDe vous à elle en passant par moi[17]. L'album est un échec commercial à sa sortie et sera désavoué par l'artiste lui-même, le jugeant trop frivole[18].
Entre1975 et1976, Daniel Balavoine a formé avec son frère Guy et Patrice Schreider, le groupe Mélodie S.A. qui a sorti deux 45 tours produits par Andy Scott :Et je m’en vais /Si peu d’été (1975)[19] etSally /Autrefois (1976)[20]. Ce dernier single permet à Balavoine de faire l’un de ses premiers passages à la télévision dans l’émission « Les Visiteurs du mercredi », même si le groupe ne rencontre pas le succès escompté[21].
Au cours d'un voyage enPologne[12], Balavoine, heurté par le climat politique ambiant, imagine unalbum-concept autour dumur de Berlin, qu'il enregistre avec ses propres musiciens et son ami ingénieur du son,Andy Scott, bénéficiant de moyens qu'aurait obtenus un chanteur déjà célèbre[12]. IntituléLes Aventures de Simon et Gunther…, le disque, mêlantrock progressif etmusique classique, sort en et bénéficie d'une promotion plus grande que sur l'album précédent[12]. Malgré le succès d'estime, les ventes de cet ovni paru en pleine périodedisco restent faibles (seulement vingt mille exemplaires écoulés) etEddie Barclay s'impatiente des résultats du chanteur et fait savoir à Léo Missir que le prochain album sera décisif. Parallèlement, Balavoine est choriste sur le premier album d'Alain Bashung,Roman-photos[12].
Entre-temps,Michel Berger, qui est en passe d'achever la composition de l'opéra-rockStarmania, cherche un chanteur pour interpréter le rôle deJohnny Rockfort. Impressionné par la prestation de Balavoine à la télévision surLady Marlène (l'unique titre du dernier album ayant réussi à percer en étant diffusé régulièrement à la radio et en étant interprété à la télévision par Balavoine[22],[23]), il l'embauche[24].France Gall, alors compagne de Michel Berger, témoigne :
« La première fois qu'on a vu et entendu Daniel, c'était à la télé : Michel et moi étions assis par terre dans notre chambre de Beauséjour et regardions par intermittence l'émission de Guy Lux. Quand il est entré pour chanterLady Marlène avec un grand orchestre, nous avons eu un choc. Raide comme un piquet, planté derrière son micro sur pied, il a commencé à chanter d'une voix qu'on n'avait jamais entendue, avec un timbre nouveau et unetessiture tellement large et aiguë qu'on en est restés bouche bée. »
Dès lors débute entre eux une grande et fraternelle amitié[25],[26],[Note 1].

En sort l'album studio deStarmania, dont de nombreux titres deviennent en quelques semaines deshits. Daniel y interprèteQuand on arrive en ville,Banlieue nord etSOS d'un terrien en détresse, composé et taillé sur mesure à sa voix. Le disque demeure une des meilleures ventes françaises de l'histoire, cumulant plus de deux millions d'unités vendues[27]. L'œuvre, plus tard adaptée en anglais, est tout aussi bien accueillie à l'étranger.
En parallèle — et après un 45 tours encore peu rentable,Je suis bien, sorti en, bien que lui permettant de bénéficier de l'interpréter à plusieurs reprises à la télévision[12] — Daniel Balavoine enregistre son troisième albumLe Chanteur avec le groupe Clin d'œil[Note 2], dans les bacs quelques semaines avant la sortie deStarmania. Clin d'œil participera aussi aux deux albums suivants. La chansonLe Chanteur, qui donne son titre à l'album, obtient un succès fulgurant et se vend à plus de 500 000 exemplaires[28]. Avec ce titre devenu un standard de son répertoire et qui demeure, aujourd'hui encore, un de ses plus célèbres, Balavoine, lucide et amer, chante les ambitions et les craintes d'un artiste en devenir.Les Oiseaux etLucie seront également extraits du même album.
Cette double réussite, presque simultanée, fait passer Daniel Balavoine du statut de chanteur quasi méconnu à vedette en devenir, ce qui lui permet par la même occasion de renouveler sereinement son contrat chez Barclay.
Du 10 avril au 3,Starmania est joué auPalais des congrès de Paris, où 100 000 personnes défilent au spectacle, qui est enregistré et publié la même année dans l’albumStarmania, le spectacle (live). La distribution, outre Daniel, se compose deFrance Gall,Diane Dufresne,Étienne Chicot,Fabienne Thibeault etNanette Workman, pour ne citer qu'eux. Balavoine marque profondément cette production et sa participation accroît davantage sa notoriété en lui donnant une image de rebelle, voyou et tendre à la fois.
Fort de cette expérience réussie, il enregistre son quatrième albumFace amour / Face amère, qui sort en et comprend notammentLove Linda, dédié à sa nouvelle compagneLinda Lecomte,Rougeagèvre,Ces petits riens (une douce balade pop) etMe laisse pas m'en aller, dont la construction musicale rappelle celle duChanteur. Sans réel tube, le disque est moyennement accueilli par le public, tout en étant salué par la critique qui lui décerne leprix Raoul-Breton[29]. ÀLille, authéâtre Sébastopol, le 24 novembre 1979, il donne le premier récital à son nom[12],[30].
Balavoine se produit à l'Olympia du 31 janvier au, où 1 200 spectateurs par soir viennent le voir[12], obtenant un accueil favorable des critiques professionnels[12]. Il a voulu ce passage à l’Olympia, dont il a lui-même produit le spectacle, malgré l’absence de tube dans son précédent album[31]. Toujours en ce début d'année 1980, il apparaît dans le filmAlors… Heureux ?, jouant le rôle d'un brancardier homosexuel. Il en compose la bande originale, qu'il interprète avec le groupe Clin d’Œil et avec Andy Scott comme ingénieur du son, qui sort en 45 tours la même année[32].
En, il revient avec l'albumUn autre monde, disque contenantMon fils ma bataille (inspiré du divorce de son guitariste et ami Colin Swinburne),Je ne suis pas un héros (initialement écrit pour l'albumÀ partir de maintenant deJohnny Hallyday) etLa vie ne m'apprend rien. Ces tubes deviennent des incontournables de son répertoire, tout comme, dans une moindre mesure,Lipstick Polychrome. L'album rencontre un énorme succès commercial, avec 500 000 exemplaires vendus[33].

Fort du succès des nouvelles chansons, Daniel réinvestit la scène de l'Olympia du 10 au 14 mars 1981. Il fait salle comble et enregistre son premier album en public,Balavoine sur scène, qui paraît en. Il entame ensuite une grande tournée et participe le 22 octobre au concert100 artistes pour les prisonniers d'opinion, au profit d'Amnesty International[34].[Quand ?].
Parallèlement, Daniel fait ses débuts de présentateur à la télévision, surAntenne 2. En compagnie deJoëlle Mogensen (ex-chanteuse du groupeIl était une fois), il présente le un nouveau concept d'émission de variétés baptiséTout nouveau, tout beau. L'aventure tournera court et s'arrêtera à ce premier numéro[35].
Durant l'hiver 1981, il part àIbiza enregistrer un sixième 33 tours avec de nouveaux musiciens, parmi lesquels lebatteur américain Joe Hammer. À 30 ans, Balavoine veut amorcer un virage musical plus rock et électronique, s'écartant de plus en plus de l'acoustique. En avril sortVendeurs de larmes, porté par la chansonVivre ou survivre qui devient très vite untube.Dieu que l'amour est triste,Soulève-moi et le titre éponyme de l'album sont aussi des succès notables. Le disque rencontre un grand succès et obtient le prix Diamant de la chanson française.
Estimant que ses productions sont maintenant dignes de concerts plus imposants, il investit la plus grandesalle de spectacle parisienne de l'époque, lePalais des sports, où il joue à guichet fermé du 9 au. Les moyens mis en œuvre sont importants et Balavoine offre au public un grand spectacle. Séduit par l'acoustique du lieu ainsi que son ambiance, il restera fidèle à cette salle.
Balavoine se voit également proposer un rôle secondaire au cinéma dans le filmQu'est-ce qui fait craquer les filles... (1982).
Passionné desports mécaniques, Balavoine participe en janvier auParis-Dakar. Tombé en panne à la première étape, il suit la caravane en touriste et découvre l'Afrique. Électrochoc pour Daniel Balavoine qui prend violemment conscience de la famine et de la pauvreté du continent[34]. Revenant avec des images dures, il déclare :« Lorsqu'on voit au détour d'un village un môme à quatre pattes en train de ramasser des mouches pour les manger, il n'y a plus rien à dire ».
Durant l'été, il part enÉcosse composer son septième albumLoin des yeux de l'Occident. Sorti en et réputé être son album le plus engagé[36], les textes évoquent les femmes dutiers monde avecPour la femme veuve qui s'éveille, la torture avecFrappe avec ta tête, la drogue avecPoisson dans la cage, les dictatures d'Amérique du Sud avecRevolucion. Notons également :Partir avant les miens, dont le texte à l'annonce de sa mort sonnera comme étrangement prémonitoire. Musicalement, le disque, inspiré parPeter Gabriel, mêle sonorités électroniques et ambiancesworld music avec l'emploi de percussions africaines. Toutefois, l'album se vend moins bien que les précédents (250 000 exemplaires).Patrick Moraz, anciennement claviériste pour le groupe britanniqueYes joue les claviers sur la chansonPartir avant les miens.
Durant l'année, Balavoine participe au conte musicalAbbacadabra avecFrida du groupeABBA, avec laquelle il enregistre le singleBelle.
Pendant trois semaines, à 18 h 30, il tient une chronique quotidienne de 2 minutes 30 sur une éphémère radio95.2. Il réagit à l'actualité en rédigeant des billets d'humeurs. En, il préfigure lesRestos du cœur dans une de ses chroniques en émettant l'idée d'une grande« banque alimentaire ».Certains politiques[Lesquels ?] font comprendre au chanteur qu'il n'a pas à se mêler de tels sujets[37].
L'idée sera reprise par Coluche, à l'origine desRestos du cœur[38]. SelonFabien Lecœuvre :
« À l'époque, son idée a déclenché un raz de marée médiatique. Politiques, journalistes et même des artistes lui ont reproché son idée et lui disaient : « Qu'il se contente de chanter ». SeulColuche a pris la défense de Balavoine. D'ailleurs, il reprendra son projet et créera Les Restos du Cœur quelques semaines plus tard. »

Il publie en février 1984 le clip dePour la femme veuve qui s'éveille, un des premiers en France tournés selon le format des courts métrages deMTV entre les studios deForest National et leSénégal.
Balavoine entreprend une tournée marathon à travers la France durant l'hiver-printemps 1984.
Le, naît son fils Jérémie. Dans l'émoi et à titre promotionnel pour sa rentrée parisienne, il compose un 45 tours inéditDieu que c'est beau illustrant d'une manière métaphorique l'accouchement avec des références omniprésentes à laGenèse.Frida Lyngstad, du groupe Abba, est l'une de ses choristes sur cette chanson ; il lui compose d'ailleurs le titreThe Face pour son albumShine (1984).Dieu que c'est Beau est le premier titre de Balavoine à entrer auTop 50, nouvellement créé.
Sa tournée se clôture auPalais des sports du 21 au 30 septembre, où est enregistré le double album liveBalavoine au Palais des sports. Daniel Balavoine présente au public un spectacle qui utilise les faisceauxVari-Lite[Note 3] et la technologieHF (sans fil). Le décor est très dépouillé, Balavoine privilégiant largement la lumière et le rendu sonore, qu'il désire irréprochable. Les orchestrations des titres fluctuent entreworld music ethard-rock.
Durant l'année, il compose et écrit l'albumVivre avec la Musique pourCatherine Ferry, où il expérimente pour la première fois l'échantillonneurFairlight CMI qu'il vient d'acquérir pour un prix exorbitant[39].
Le, Balavoine se lance dans son deuxièmeParis-Dakar comme copilote deJean-Luc Roy à bord d'unToyota. Ils arriveront àDakar trentième[40].
Il devient arrangeur musical et ouvre une « cellule artistique » destinée à promouvoir le son reconnaissable de ses albums et sa technique de production réputée « raffinée » chez d'autres artistes[41]. Admirative de Balavoine,Jeanne Mas restera sa première et dernière cliente. Le chanteur lui réalise deux titres :Cœur en stéréo etOh Mama.
L'année 1985 marque l'entrée dushowbiz dans le monde de l'humanitaire. Les artistes du monde entier se mobilisent pour l'Éthiopie qui subit alors unefamine effroyable. À l'initiative deBob Geldof qui a crééBand Aid l'année passée, un concert planétaire est donné le auStade de Wembley qui est marqué par des performances scéniques, comme celle deQueen.
Une délégation française, composée deMichel Berger,France Gall,Jean-Jacques Goldman et Daniel Balavoine, est présente. Attristé que contrairement à plein d'autres pays il n'y ait pas eu de concert solidaire en France à cette occasion, le groupe décide d'en organiser un. Ce sera le concert desChanteurs sans frontières, coorganisé parRenaud àLa Courneuve le. Daniel Balavoine y chante en duoJe marche seul avecJean-Jacques Goldman[42] etIl jouait du piano debout avecFrance Gall. Le concert en plein air, dont le prix des places fut jugé trop onéreux, avec seulement 15 000 spectateurs est considéré comme un échec[43], mais le disqueSOS Éthiopie se vend bien. Balavoine qualifie le concert de« concert sans spectateurs ».
Durant l'été, Balavoine retourne enÉcosse pour enregistrer son huitième album studio.Sauver l'amour paraît en. Le33 tours est également diffusé enCD (format d'écoute encore rarissime à cette époque), ce qui, en bon amateur de nouvelle technologie, fait le bonheur de Daniel Balavoine. L'album est marqué musicalement par l'utilisation de l'échantillonneurFairlight CMI, permettant une large gamme de sonorités nouvelles et encore inédites en France où l'appareil est peu utilisé[39].
Sur les neuf chansons que compte l'album, quatre deviennent des tubes :L'Aziza, en hommage à sa femme juive-marocaine Corinne, le plus grand succès de l'album dont les ventes en single dépassent le million d'exemplaires[44] et lui vaut d'être classéno 1 duTop 50 un mois après sa mort tragique,Sauver l'amour (no 5 au Top 50),Aimer est plus fort que d'être aimé (non classé au Top 50, mais succès radiophonique) et l'hymne de la solitudeTous les cris les SOS. La quasi-totalité des titres traitent d'un problème politique ou social : une jeunesse incomprise pourPetite Angèle, le sujet grave des enfants soldats avecPetit homme mort au combat, la rupture avecNe parle pas de malheur et la sécheresse (eta fortiori la famine en Éthiopie) avecUn enfant assis attend la pluie qui clôt l'album. Après sa mort, on apprendra que l'artiste avait cédé en secret tous les droits de cette dernière chanson au profit de l'Afrique[réf. nécessaire]. Toute la fin de l'année 1985 est consacrée à la promotion du disque. 1 240 000 exemplaires de l'album sont vendus (et 1 580 000 singles)[45], ce qui en fait la meilleure vente toutes catégories confondues du chanteur.
Il participe à plusieurs manifestations parmi lesquelles, les premièresVictoires de la musique, le 23 novembre, qu'il préside pendant une partie en remettant un prix àJean-Michel Jarre et au groupeTéléphone. Le 7 décembre, il reçoit le prix de la chanson anti-raciste pourL'Aziza des mains deHarlem Désir au nom deSOS Racisme. Militant de la première heure au sein de cette association, il était inscrit comme militant de base au comité deColombes, son lieu de résidence. Quelques jours plus tard, le 14 décembre, il participe au lancement officiel desRestaurants du cœur par son amiColuche. Balavoine en est le premier parrain[46].
Par sa volonté d'être sur tous les fronts, le chanteur se voit extrêmement médiatisé durant cette période.
Le, il participe à sa dernière émission en tant que chanteur,Succès made in France, animée parDésirée Nosbusch, où il interprète pour la dernière fois la chansonl'Aziza. Lors de cette émission, il est interviewé par l'animatrice pour évoquer les grands moments de sa carrière, où il précise que lePalais des Sports était sa salle de concert fétiche et que sa prochaine tournée commencera par des concerts dans cette salle en septembre 1986.
Le représentant en France deBand Aid,Lionel Rotcage, l'encourage ainsi queMichel Berger,France Gall etRichard Berry à s'investir dans l'opérationAction Écoles[47] qui consiste à créer des comités d'élèves dans tous les établissements scolaires de France afin de lever des fonds et de financer des projets précis sur le continent africain.
Parmi ces projets, Daniel Balavoine se voit confier la responsabilité de l'opérationPompes à eaux pour l'Afrique, qui l'amène à repartir sur leParis-Dakar, non pas en tant que concurrent, mais comme ambassadeur desParis du cœur (une action humanitaire visant à installer des pompes à eaux dans des villages africains, en profitant de la logistique du rallye). Il supervise, avec l'aide du créateur et directeur de la courseThierry Sabine, ce programme en prenant appui sur le rallye. Il est alors prévu que Balavoine, alors en repos à Biarritz pour les fêtes de fin d'année, parte dix jours en Afrique (du 6 au 16 janvier 1986) pour mener à bien l'opération. Le 6 janvier, il est àTamanrasset en Algérie et part rejoindre le staff du rallye-raid.
Ainsi, le, on le voit assister à l'installation d'une des pompes à eau solaires dans un village voisin d'Agadez au Niger. C'est sa dernière apparition télévisée, bien qu'il existe un court film amateur tourné quelques heures avant sa mort.
Il rejoint ensuite àNiamey (Niger) le rallye le 13 janvier 1986 pour la journée de repos[48].
Présent lors duParis-Dakar 1986 en tant qu'ambassadeur de l'action humanitaire desParis du Cœur (Action Écoles), Daniel Balavoine négocie pendant une bonne partie de la journée du 14 janvier avec le gouverneur deGao, dont les autorités bloquent une partie du convoi acheminant les pompes à eau. Le matin dans le petit avion qui l'emmenait deNiamey (Niger) àGao (Mali), il donnait sa dernière interview filmée, volée au détour d'une conversation. Vêtu d'un sweat blanc et apparaissant très fatigué, il renouvelait sa confiance en son opération humanitaire au terme d'un échange bref.
AvecThierry Sabine présent à ses côtés, ils donnent en fin d'après-midi le coup d'envoi d'un match de football entre l'équipe deGao et celle deMopti organisé dans le cadre du Paris-Dakar. La cérémonie s'éternise et le jour décline. Cette journée est décrite par tous les protagonistes comme l'une des pires de l'épreuve, avec un fort vent de sable, fluctuant tout au long de la journée. Thierry Sabine doit rejoindre par hélicoptère le bivouac deGourma-Rharous, arrivée de l'étape à 250 km du site. Daniel Balavoine n'est pas prévu à bord. Plusieurs journalistes présents pour la couverture du rallye et prévus à bord ont ce jour-là échappé à la mort.Patrick Poivre d'Arvor,Yann Arthus-Bertrand,Jean-Luc Roy ou encorePatrick Chêne se seraient trouvés embarqués si deux avions en provenance de Bamako ne s'étaient pas posés par hasard sur le tarmac deGao. Tous choisirent de s'y disperser[49].
Nathalie Odent, journaliste auJournal du Dimanche etVSD, ainsi queJean-Paul Le Fur, technicien radioRTL, les remplacent dans l'hélicoptère.Jean-Luc Roy, sur la proposition de Thierry Sabine, auprès duquel Balavoine réclamait de temps à autre un baptême de l'air en hélicoptère, cédera sa place au dernier moment au chanteur qui finira, après quelques hésitations, par monter à bord, pressé par le temps[50].
À 17 h 15, l'appareil décolle. Le piloteFrançois-Xavier Bagnoud commence par suivre le fleuve Niger (un repère plat et simple) afin de limiter tout risque. Une heure plus tard, ils se posent une première fois àGossi pour donner le coup d'envoi de la deuxième épreuve chronométrée et repartent au coucher du soleil bien que l'hélicoptère ne soit pas équipé pour voler de nuit. Vers 19 heures, François-Xavier Bagnoud, n'y voyant plus rien décide d'atterrir vingt-deux kilomètres avant l'arrivée. Les conditions sont exécrables, la nuit est tombée et le vent de sable remonte en puissance.
Thierry Sabine appelle par radio le bivouac et demande qu'on leur envoie un véhicule pour terminer le parcours. Il sort de l'hélicoptère et croise un concurrent immatriculé 198. D'un ton calme et rassurant, il réitère sa demande d'aide au pilotePierre Lartigue et au copilote Bernard Giroux.Claude Brasseur, témoin de leur ultime arrêt, décrira pourtant Thierry Sabine très énervé à l'idée de rester immobile sous l'autorité de son pilote[51][source insuffisante].
De manière inexplicable, ils redécolleront quelques instants plus tard en prenant en chasse le 4 × 4 de Charles Belvèze et de son coéquipier Jacquie Giraud, se guidant à partir des feux rouges arrière du véhicule. Les deux témoins décriront l'appareil comme volant en rase-motte à une dizaine de mètres au-dessus d'eux à très haute vitesse. Le terrain réputé vicieux, ce dernier accroche, après que le 4x4 a viré sur la gauche pour la contourner, le sommet d'une dune de 30 mètres incapable d'apprécier la déclivité progressive du terrain. Rapidement déstabilisé, l'hélicoptère bascule vers l'avant et se désintègre sur près de cent cinquante mètres. Il heurte dans sa chute un ou plusieursacacias. Il est alors 19 h 20 ; l'accident se produit à seulement huit kilomètres et cinq minutes de vol du bivouac de Gourma-Rharous (approximativement16° 49′ 52″ N, 1° 52′ 23″ O), en plein désert malien. Le pilote,François-Xavier Bagnoud et les quatre passagers, Nathalie Odent, Jean-Paul Le Fur, Daniel Balavoine et Thierry Sabine, meurent sur le coup.
Si l'accident en lui-même, même s'il est mal compris faute de témoins, restea priori lié aux conditions météorologiques difficiles, la raison de leur dernier décollage semble irrationnelle et demeure à ce jour inexpliquée. Durant longtemps, la seule et unique réponse qui ait été avancée est la thèse d'une blessure, se fondant sur la découverte degazes, à l'endroit de leur arrêt. Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme suffisamment grave pour s'envoler en urgence et ainsi arriver le plus vite possible à destination, et ce, malgré le danger[52][source insuffisante].
Le corps de Daniel Balavoine est, dans les jours qui suivent, rapatrié en France pour y être inhumé. Son cercueil est exposé un temps au public au funérarium dumont Valérien àNanterre.
Ses obsèques furent célébrées le àBiarritz (Pyrénées-Atlantiques), où il repose désormais, au cimetière de Ranquine[53],[54].
En 2015, Jean Pernin publieDaniel Balavoine, meurtre déguisé?, une contre enquête sur l'accident qui révèle de nombreuses zones d'ombre : explosif retrouvé sur la queue du rotor arrière de l'hélicoptère, faux témoignages, le rapport d’accident jamais rendu public... D'après des témoignages et des documents, Pernin avance l'hypothèse d'un assassinat causé par la découverte d'untrafic d'armes[55],[56].
La mort de Daniel Balavoine intervient à un moment charnière, où le chanteur bouillonne de projets et rêve d'entamer une carrière internationale. Il désire s'exporter outre-Manche et créer un groupe[57].
Voulant repartir de zéro, Daniel Balavoine devait s'envoler et s'installer àLondres dès. Son introduction sur le marché du disque anglais se serait réalisée par l'intermédiaire de l'ex-chanteur deGenesis,Peter Gabriel, avec qui Daniel Balavoine était en pourparlers en vue d'une collaboration artistique, et dePeter Hammill, membre fondateur deVan der Graaf Generator, qui, outre des maquettes que le chanteur lui avait envoyées, travaillait d'ores et déjà à une adaptation de la chansonSauver l'Amour en anglais. Entièrement anglo-saxonne et réservée, du moins pour un premier temps, au marché britannique, cette nouvelle production nomméeBicycle (du nom de ses éditions personnelles[Quoi ?]), chantée en anglais, aurait été pour lui l'occasion de renouer avec ses débuts, mais aussi de gagner l'estime de tout le milieu rock en allant s'imposer enGrande-Bretagne. L'équipe aurait été la même que pour l'enregistrement deSauver l'amour, composée, outre Balavoine, du batteur Joseph Hammer, du guitariste John Wooloff et du claviériste Matt Clifford (plus tard claviériste desRolling Stones), le tout accompagné d'Andy Scott à la réalisation. Un 45 tours à titre expérimental serait sorti au cours de l'année 1986, puis, selon le succès, un premier album en anglais vers fin 1987[58].
En parallèle, Balavoine voulait continuer sa carrière française, mais de manière moins intense que la décennie écoulée. Sa salle fétiche, lepalais des Sports, devait à nouveau l'accueillir pour trois semaines de concerts, une durée exceptionnelle, dès la fin[59]. Il n'était d'ailleurs pas exclu que la formation anglaise s'occupe de la première partie du spectacle en interprétant des inédits. Le spectacle aurait inauguré une tournée qui se serait étendue de laFrance auxPays-Bas, en passant par l'Allemagne, jusqu'en mars 1987. Elle aurait rejoint celle deJeanne Mas au palais des Sports de Lyon, où les deux artistes envisageaient de donner un spectacle en commun.
Le chanteur, estimant que son métier n'est pas une fin en soi, disait vouloir mettre un terme à sa carrière autour de la quarantaine pour pouvoir commencer autre chose — politique, production, cinéma, écriture, etc. — sans savoir encore. Dans une interview en février 1984 sur Europe 1, il déclarait être très intéressé par l'écriture d'un roman[60]. Certaines personnes de son entourage affirment qu'il aurait quand même continué la musique[61].
En à peine huit ans de succès (1978-1986), Balavoine laisse près d'une vingtaine de tubes. Nombre d'artistes ont interprété ultérieurement des chansons de son répertoire, tels queFlorent Pagny,Liane Foly,Léna Ka,Jeanne Mas,Nicole Rieu,Pascal Obispo,Patrick Fiori, la troupe desEnfoirés,Marie Denise Pelletier ouGrégory Lemarchal.
Il est fréquemment diffusé sur les ondes (en 2003, ses titres étaient diffusés en moyenne une fois par heure) et souvent repris à la télévision.
Il jouit encore aujourd'hui d'une grande popularité, en témoignent les ventes de ses principales compilations :L'Essentiel (paru en 1995) vendue à 720 000 exemplaires etBalavoine sans frontières (paru en 2005) atteignant les 150 000 copies[62]. Ses actions humanitaires et prises de positions sont unanimement saluées[47]. Boudé durant un temps par la nouvelle génération[63], il est désormais salué par des rappeurs commeSoprano[64] etYoussoupha[65], et des chanteurs commeMickaël Miro[66],Christine and the Queens[67].
Quatre jours après sa mort,Jean-Jacques Goldman lui a rendu hommage en direct dansChamps-Élysées en lui dédiant sa chansonConfidentiel, dont les paroles reflètent son état d'âme vis-à-vis du disparu.
Alors qu'elle remporte le concours « Tremplin de la musique du Festival de Wallonie » en 1986,Lara Fabian décide de faire figurer sur la face A de son premier 45 tours la chanson écrite et composée en hommage à Daniel Balavoine par Marc LerchsL'Aziza est en pleurs. Remarquée par Claude Rappé de RTL, elle sera sélectionnée par le producteur Hubert Terheggen pour représenter le Luxembourg à l'Eurovision 1988. En 1986, le chanteurEnriqué Fort sort le singleTe revoir Daniel.
Michel Berger a écrit et composé pourFrance Gall la chansonÉvidemment (sur l'albumBabacar, en 1987), en hommage à Daniel Balavoine. Il lui a également fréquemment dédié sa chansonLa Minute de silence lors de concerts. Michel Berger écrira sur son dernier disqueDouble jeu, la chansonLa lettre en hommage à Daniel Balavoine et sa compagne, Corinne.
Lors de sa tournée 1986-1987,Jeanne Mas interprèteLucie dans son tour de chant. Elle choisira de reprendre systématiquement une chanson de Daniel Balavoine lors de ses tournées en France.
En décembre 1987,Julie Pietri rend à son tour hommage au chanteur lors de sesconcerts à l'Olympia, en interprétantLa vie ne m'apprend rien.
Dans son albumRocktambule (1988),Catherine Lara inclut sa chansonI.E.O., écrite à partir de titres et paroles de chansons de Daniel Balavoine.
De même,Francis Cabrel enregistre sur son albumSarbacane (1989) la chansonDormir debout dans laquelle il rend hommage à« l'homme qui courait après Lucie » et« l'homme qui pouvait sauver l'amour ».
En1990,Johnny Hallyday inscrit pour la première fois à son répertoireJe ne suis pas un héros, chanson qui lui était au départ destinée, et la dédie lors de son tour de chant à Daniel Balavoine. Sortie en single, cette version live devient un tube et cela malgré la censure qui l'interdit de radio et de télévision durant laGuerre du Golfe[68]. (voiralbum liveDans la chaleur de Bercy).
En 1997,les Enfoirés reprendrontSauver l'amour, puis en 2004Tous les cris les SOS comme hymnes officiels.
En 1999,Liane Foly inclut une reprise deLa vie ne m'apprend rien sur son albumAcoustique.
En 2000, une sélection d'artistes composée deDavid Hallyday,Florent Pagny,Francis Cabrel,Hélène Ségara,Jean-Louis Aubert,Khaled,Liane Foly,Marc Lavoine,Roch Voisine etStephan Eicher reprennent ses chansons sur l'albumBalavoine hommages….
En 2004, la troupe desEnfoirés fait deTous les cris les SOS son hymne de l'année.
Le 17 avril 2004, l'astéroïde(214081) Balavoine a été nommé en sa mémoire.
En 2005, dans l'attente du vingtième anniversaire de sa mort, laStar Academy reprendJe ne suis pas un héros et lui rend hommage sur un album de reprisesStar Academy chante Daniel Balavoine.
En 2010, le rappeurSoprano lui rend aussi hommage dans sa chansonHiro en affirmant vouloir remonter le temps pour « boycotter » son décollage.
Marc Lavoine a pour sa part interprétéSauver l'amour en duo avec Joana Balavoine (née le[69]), fille de l'artiste disparu, lors de l'émissionDaniel Balavoine, Évidemment diffusée en juin 2011.
En 2015, le rappeurYoussoupha revisite le court titrePour faire un disque sorti en 1982.
En 2016, à l'occasion des trente ans de la mort du chanteur ce sontBessa,Cats on Trees,Christophe,Damien Loretta,Emmanuel Moire,Florent Pagny,Jenifer,Josef Salvat,Marina Kaye,Nolwenn Leroy,Ours,Raphael,Shy'm,Zaho,Zaz etChristine and the Queens qui lui rendent hommage sur l'albumBalavoine(s). Bien qu'ayant obtenu un succès commercial, cet album hommage est très critiqué[70],[71].
En 2017,Matthieu Chedid (-M-) rend hommage au chanteur en interprétant lors de sa tournéeLamomali, album aux accents profondément inspirés du Mali le titreSauver l'amour accompagné de l'artiste malienneFatoumata Diawara. Cette reprise chantée en chœur par le public du festivalFrancofolies sera présente sur l'album liveLamomali Airlines sorti en novembre 2017.
En 2020,Benjamin Biolay reprendTous les cris les SOS sur la réédition de son albumGrand Prix.
Le 4 juin 2020, le rappeur Gips reprend le titre phareL'Aziza pour lui rendre hommage, puis déclare le 13 janvier 2021 dansBriiips Vol. 2 : « J'suis pas comme Balavoine j'ai le flow mais j'ai pas la voix. »
En 1972 il se marie avec Dominique Schroo[72], qu'il rencontre auGibus. Une femme qu'il épouse à 20 ans, contre la volonté de sa mère. Ils se séparent en 1974 et divorcent en 1979. Il évoque leur relation dans la chansonCouleurs d'automne (1974)[73].
De 1974 à 1977 il partage la vie deCatherine Ferry, révélée à l'Eurovision en 1976, et tombée amoureuse du chanteur lors d'un concert de son groupePrésence. Il lui dédie la chanson l'Enfant aux yeux d'Italie (1975), en référence à ses originessiciliennes. Catherine Ferry quitte le chanteur, réputé jaloux et volage[74],[75]. Chanteuse elle-même, il devient son producteur, compositeur et arrangeur jusqu'à sa mort. Sur lerallye Dakar en 1986, il était en train de lui adapter en français la chansonThe Face (1984), qu'il avait composée pourFrida (ex-ABBA) deux ans auparavant.
En 1977 il rencontreLinda Lecomte, jeuneMontoise programmatrice musicale à laRTBF, lors de la promotion de son albumLes Aventures de Simon et Gunther… Linda lui inspire les titresLove Linda etRougeagèvre (1979). Daniel Balavoine partage alors sa vie entreMons et la banlieue parisienne. Elle participera aussi à l'écriture de quelques chansons pour Catherine Ferry dontBonjour Bonjour (1982) etVivre avec la Musique (1984). Le chanteur met brutalement fin à cette relation en 1982[76].
C'est au cours d'une manifestation en 1981 qu'il rencontre sa dernière compagne et mère de ses deux enfants, Corinne Barcessat (dite Coco Balavoine)[77], alorsattachée de presse[78]. Balavoine navigue alors entreBiarritz et sa maison rue Félix àColombes. De cette relation, officialisée lors de l'enregistrement deVendeurs de larmes qui se déroule en décembre 1981, naîtront deux enfants : Jérémie (1984), à qui il dédie la chansonDieu que c'est beau, et Joana (1986), née cinq mois après la mort du chanteur. Daniel Balavoine écriraL'Aziza (1985) en hommage à Coco, juivepied-noir, née àCasablanca. Elle est aujourd'hui mariée au réalisateur de télévisionSerge Khalfon (avec qui elle a eu deux autres enfants). Son fils Jérémie Balavoine est devenu musicien. Sa fille Joana est chanteuse du groupe de musique Gentle Republic[69]. Pour la première fois, en 2016, Joana Balavoine parle de son père dans un documentaire-événement qui lui est consacré :J’me présente, je m’appelle Daniel[79]. En 2021, elle fait part de son combat contre la drogue dans une bande dessinée,Les Lions endormis, publiée aux éditions Grand Angle[80].
Il fait sensation le, lors d'un débat au journal de midi surAntenne 2 au cours duquel il prend à partieFrançois Mitterrand (encore dans l'opposition et premier secrétaire duParti socialiste) et par la même occasion les journalistes présents sur le plateau, les accusant d'ignorer les problèmes de la jeunesse dans une tirade restée célèbre. Les médias l'érigent alors en porte-parole de cette même jeunesse, un rôle qu'il réfute et dont il désirera toujours se défaire estimant que ce n'était pas du tout son intention[12]. Il devient néanmoins un invité incontournable desémissions-débats, devenant un « bon client » aux yeux desmédias. Après cette intervention, il est catalogué comme chanteur engagé dans l'esprit du grand public[81].
Le chanteur est l'invité de l'émission d'information7 sur 7 le, jour de l'attentat du Drakkar auLiban où son frère Yves — militaire — est basé. Il lance sous le coup de l'émotion :« J'emmerde les anciens combattants ! »; phrase adressée à tous ceux qui souhaitent à la jeunesse« une bonne guerre »[82]. Il poursuit avec véhémence et colère dans une diatribe profondément antipolitique etantimilitariste. Son propos fait scandale et deux semaines plus tard, il s'explique publiquement dans une émission deMichel Drucker, ce qui n'empêche pas l'annulation de certains de ses concerts du fait de manifestations d'anciens combattants, notamment àAvignon[36].
En bon ami, il soutient à l'époque la candidature deColuche à l'élection présidentielle de 1981. Après le retrait de ce dernier,François Mitterrand lui demande de se joindre à sa campagne. Balavoine, sensible aux idées degauche, chante dans la première partie de ses meetings pendant quelques semaines avant de se rétracter, refusant ce qu'il estime être unerécupération politique. Il déclarera plus tard :« Je ne fais pas de politique, je fais du sentiment politique »[83].
Son écriture, engagée par les sujets traités, brosse le portrait de facettes sensibles de la société : célébrité, divorce, enfance, argent et réussite sociale, travail, guerres, drogue, torture, politique, amour, tolérance et racisme, drames humanitaires, vie et mort, etc.
Il inclut dans une grande majorité de ses chansons la notion d'espoir au sein d'un environnement désespérant :Vivre ou survivre etTous les cris les SOS illustrent bien cette idée, autant textuellement que musicalement. Balavoine est fréquemment montré comme appartenant à une certaine mouvanceromantique.
« Je ne fais pas de la variété, cela n'a rien à voir avec la musique deMichel Sardou »[84], résumait Daniel Balavoine.
Durant toute sa carrière, il n'a de cesse de blâmer les critiques rock qui, à son sens, censurent son statut de « rockeur » et ne reconnaissent pas à part entière son travail, ou tout simplement ne considèrent pas sa musique comme étant du rock/pop. Cette quête permanente de reconnaissance artistique fut plus ou moins récompensée en 1984, année où l'émissionLes Enfants du rock lui consacre un portrait. Il gardera toutefois une profonde amertume envers cette presse spécialisée. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il voulait partir en Angleterre, avec l'ambition de fonder un groupe de rock qui lui aurait assuré une légitimité à long terme.
Grand détracteur de la catégorie « variétés », du moins dans le sens péjoratif qu'on lui donne, il essaie, à la moindre interview et par tous les moyens, d'échapper à cet étau, à son goût hautement réducteur. Balavoine définit la musique comme prioritaire sur les textes, sans pour autant les dénigrer, se distinguant ainsi du modèle français de tradition plutôt littéraire ne voulant en aucun cas être comparé à des poètes tels queJacques Brel,Léo Ferré ouGeorges Brassens.
Il désire faire la synthèse entre la musicalité rock anglaise et la langue française, à laquelle il reste viscéralement attaché (il chante en 1978Le français est une langue qui résonne), déplorant le diktat sur les marchés du disque d'une mondialisation linguistique anglo-saxonne :« Pour moi, je suis amoureux de laFrance et de la langue française. Il est temps que le français soit une langue qui s'assume dans la chanson »[83].
Daniel Balavoine est l'un des rares chanteurs français à avoir introduit des instrumentaux dans ses albums studios :Correspondances (dans l'albumLes Aventures de Simon et Gunther… en 1977),Un autre monde (dans l'albumhomonyme en 1980) etLa Danse (dansVendeurs de larmes en 1982).
Issu de la nouvelle scène française émergeant au milieu desannées 1970, à savoir lesMichel Berger,Alain Souchon,Francis Cabrel,Laurent Voulzy,Renaud ouJean-Jacques Goldman, il se distingue par sa volonté de mettre en avant l'instrumentation électronique, et d'utiliser principalement les synthétiseurs (dans la deuxième moitié de sa carrière).
Il n'hésitait pas à critiquer une majorité d'artistes françaisétablis, qu'il accusait alors de faire de la musique de« music hall », pas assez en rapport avec les attentes de la jeunesse tendant à se tourner davantage vers la musique anglo-saxonne[85].
Il prend pour modèle essentiellement le groupeGenesis et ses membres :Phil Collins, mais surtoutPeter Gabriel, détenteur d'un univers bien particulier, idole du chanteur. Une collaboration entre les deux artistes avait même été envisagée[86].
Balavoine était enthousiaste face à l'arrivée des nouvelles technologies (leCD naissant etl'informatique), motivé par la perpétuelle recherche de sons nouveaux. C'est dans cette optique d'innovation qu'il s'essaye même à laworld music avecPour la femme veuve qui s'éveille dont découle l'albumLoin des yeux de l'Occident.
On note que son achat duFairlight CMI marque un tournant décisif dans sa carrière. Grâce à ce matériel, il est l'un des premiers à avoir expérimenté le concept duhome studio[39] : l'informatisation de la musique lui permet de composer et travailler chez lui. L'échantillonneur Fairlight, permettant d'enregistrer des sons réels puis de les échantillonner pour pouvoir ensuite les jouer, lui octroie un éventail presque infini de possibilités musicales.
En découlent des airs inédits, telle l'intro deTous les cris les SOS matérialisée par un vrai sifflement de train, mêlé à destaiko japonais[87]. Les percussions ainsi que les effets synthétiques (synthèse proche de l'orgue ou du violon) occupent un rôle qui ne cessera de croître, devenant ainsi priorité surSauver l'amour.Sauver l'amour ne peut pas être non plus réduit à un album de « laboratoire », album dont certains morceaux seraient d'ailleurs qualifiés d'électro-pop aujourd'hui, le solo de guitare deL'Aziza joué en une prise au retour duLive Aid par John Woolloff[88] est un parfait contre-exemple et révèle que certains titres requièrent toujours beaucoup de spontanéité.
Le chiffre de 20 millions de disques vendus apparaît parfois dans les médias[89]. Or, en faisant le détail de chacun de ses disques (albums et singles), ses ventes réelles avoisinent plutôt les 7 millions en France[90].
L'« Association Daniel-Balavoine »,loi de 1901, a été créée en mars 1986 par les amis et la famille pour répondre à l'appel de ceux qui souhaitaient continuer l'action enAfrique de l'Ouest de Daniel Balavoine etThierry Sabine, tous deux décédés dans le crash du 14 janvier précédent. Son but principal est de fournir desmotopompes d'irrigation pour la culture duriz auSénégal, enMauritanie et auMali (tracé duParis-Dakar). Ce matériel est destiné auxcoopératives villageoises pour leur permettre d'atteindre l'auto-suffisance alimentaire. L'association se veutapolitique, sans position religieuse, et ouverte à tous[91]. L'association est notamment animée par sa sœur Claire[92],[93].
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