Danemark-Norvège (endanois :Danmark-Norge,norvégien :Danmark-Norge ouDanmark-Noreg) est le nom historique donné à l'ancienne entité politique, l'union formée entre le royaume deDanemark et celui deNorvège, incluant les dépendances norvégiennes d'Islande, duGroenland ainsi que lesîles Féroé.
Les habitants de cette union étaient principalement desDanois, desNorvégiens et desAllemands, mais incluaient également desFéroïens, desIslandais et desInuits dans les territoires d'outre-mer de la Norvège, une minoritésami dans le nord de la Norvège, ainsi que d'autres peuples indigènes. Les villes principales de Danemark-Norvège étaitCopenhague,Christiania,Altona,Bergen etTrondheim, et les langues officielles étaient le danois et l'allemand, mais le norvégien, l'islandais, le féroïen, le sami et le groenlandais étaient également parlés localement[1],[2].
En 1380,Oluf Håkonsen hérite du royaume de Norvège, après la mort de son pèreHåkon VI, marié à la mère d'OlufMarguerite Ire. Marguerite Ire fut souveraine de Norvège après la mort de son fils en 1387, jusqu'à sa propre mort en 1412. Le Danemark, la Norvège et laSuède formèrent l'union de Kalmar en 1397. Après le départ de la Suède en 1523, l'union fut dissoute. À partir de 1536/1537, le Danemark et la Norvège formèrent uneunion personnelle, qui s'est développée en 1660 en un État que les historiens appellent aujourd'hui Danemark-Norvège, appelé parfois à l'époque « royaumes-jumeaux ». Avant 1660, l'union Danemark-Norvège étaitde jure unemonarchie élective et constitutionnelle dans laquelle le pouvoir du roi était limité ; mais une modification de la constitution du Danemark, propagée par la suite à la Norvège, en fit une desmonarchie absolue les plus strictes d'Europe.
L'union dano-norvégienne dura jusqu'en 1814[3], quand letraité de Kiel décréta que la Norvège (à l'exception des îles Féroé, de l'Islande et du Groenland) soit cédée à la Suède. Ce traité ne fut pas reconnu par la Norvège, qui tenta de résister, entraînant laguerre suédo-norvégienne de 1814. La Norvège entra alors enunion personnelle moins contraignante avec la Suède, jusqu'en 1905, quand cette union fut dissoute pacifiquement.
Le terme « royaume du Danemark » est parfois utilisé pour parler des deux pays lors de cette période, étant donné que le pouvoir politique et économique émanait de la capitale danoise, Copenhague. Ce terme couvre le « territoire royal » desOldenbourgs dans son état de 1460, excluant les « territoires ducaux » deSchleswig etHolstein. L'administration utilisait deuxlangues officielles, ledanois et l'allemand, et pendant plusieurs siècles, il existait à la fois une chancellerie danoise et une chancellerie allemande[4].
Depuis leXIXe siècle, l'union dano-norvégienne est perçue comme de plus en plus favorable en Norvège, les historiens ayant démontré que l'économie norvégienne a prospéré durant cette période et que la Norvège était l'un des pays les plus riches durant l'entièreté de l'union avec le Danemark. Les historiens ont également noté que la Norvège était considérée comme un état séparé, avec sa propre armée, système judiciaire et autres institutions, et une autonomie importante dans ses affaires internes, étant gouvernée par une élite locale s'identifiant comme norvégienne, bien qu’œuvrant au nom du roi du Danemark. Les norvégiens étaient également représentés dans l'armée, les services civils et les élites de Danemark-Norvège, ainsi que dans l'administration des colonies, notamment des Caraïbes. La Norvège a pu bénéficier militairement de la force combinée de l'union Danemark-Norvège lors des guerres avec la Suède, et économiquement grâce à ses relations commerciales avec le Danemark, dans lesquelles l'industrie norvégienne a pu faire jouir d'un monopole au Danemark, tandis que ce dernier fournissait la Norvège en produits agricoles[5],[6].