Ledais (dulatindiscus, « disque, plateau circulaire ») est un ouvrage d'architecture et de sculpture enpierre, enmétal, debois sculpté ou detissus, qui sert à couvrir untrône, unautel, unechaire, uncatafalque, une statue dans uneniche, une œuvre d'église ou la place où siègent, dans les occasions solennelles, certains personnages.
À l'origine, le dais désigne un« plateau où l'on disposait les mets », puis le mot évolue phonétiquement auXIIe siècle endeis, table d’honneur dressée sur uneestrade, en usage duXIIe au XVIe siècle. Cette plateforme est généralement située au fond des salles debanquets médiévaux où le seigneur mange sur une table haute. Cette estrade est généralement surmontée d'une tenture, d'où l'assimilation du dais à un toit, une couverture (usage attesté avant 1350).
Cette assimilation fait que le dais a désigné par la suite une pierre saillante qui couvre des statues à l’extérieur ou à l'intérieur des édifices religieux et civils duMoyen Âge, les artistes de l'époque jugeant inconvenable d’adosser une figure de saint ou de personnage célèbre à un mur, sans préserver sa tête de la pluie ou de la poussière par une sorte de petitauvent. Sa forme est généralement empruntée à celle d'une tente ou d'un pavillon.
Enfin, le dais a désigné toute couverture d'un mobilier honorifique[1].
Le dais est le plus souvent suspendu (à la manière d'unciel de lit) mais parfois porté de fond (s'appuyant sur des fondations) ou en surplomb (dais de statue). Tantôt isolé, tantôt adossé à un mur, il prend auXVIe siècle une spécialisation honorifique avec le sens moderne debaldaquin qui est généralement garni detentures (étoffe ou tapisserie)[2].
Le dais de procession est un baldaquin mobile pouvant abriter leSaint sacrement, l'huile sainte, des reliques, une statue ou un haut dignitaire. Il est souvent constitué d'une armature en bois munie de quatre, six ou huithampes, couverte d'un ciel de lit (pièce d'étoffe de soie ou de velours blanche ou rouge), et de quatre pentes souvent ornées de broderies[3].
Le dais du trône mythologique deSalomon est décrit comme « un grand trône d'ivoire recouvert d'or affiné, avec un dais rond derrière lui et des accoudoirs »[réf. nécessaire].
Ce siège royal est peut-être réalisé en ivoire massif, mais la technique présentée comme généralement employée pour la construction duTemple de Jérusalem laisse penser qu'il aurait plutôt été enbois recouvert d'or affiné et richement décoré de panneaux d'ivoire incrustés.
Dans lejudaïsme, lahouppa est le dais nuptial sous lequel lesmariés se tiennent durant les bénédictions nuptiales.
Dans lechristianisme, cette vélation nuptiale (velatio nuptialis) ou dite « cérémonie du poêle » (déformation dulatinpallium), exigée par lesPères de l’Eglise auxpremiers siècles du christianisme, reprend vraisemblablement celle de la tradition juive, pour être majoritairement abandonnée de nos jours[4].
Le dais portatif est également utilisé dans laliturgie catholique. Il s'agit d'un ouvrage à quatre pieds, recouvert de tentures. Employé lors desprocessions, il est alors porté par quatre hommes, tandis que le célébrant se tient dessous, tenant par exemple leSaint-Sacrement.
Le dais royal et sondosseret richement décoré appartenaient aumobilier médiéval des châteaux. Ils étaient l'interprétation même de lamonarchie de droit divin. On connait l'existence des dais royaux médiévaux par des sources écrites ou des représentationsenluminées. Lorsque ce dais était en place, la tête du roi assis sur son trône se trouvait juste au-dessous du dosseret. Une magnifique et rare représentation est le dosseret dudais deCharles VII, authentifié en 2008, et entré dans les collections dumusée du Louvre, le[5].
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