Ledaguech oudaguesh (hébreu : דָּגֵשׁ, [dāgēš],intensificateur) est un signe diacritique introduit dans le système deponctuation massorétique du texte hébraïque afin de signaler un changementphonétique dans certaines consonnes de l'alphabet hébraïque.
Placé au centre de certaines lettres, il a la même apparence que lemappiq (utilisé avec la lettre heh et, plus rarement l'aleph, afin d'indiquer qu'elles doivent être prononcées) et leshourouq (utilisé pour le vav), mais possède une fonction différente[1].
Il existe deux types dedaguech :
Heinrich Graetz a montré que ledaguech est le premier signe deponctuation massorétique employé, avant même les points-voyelles, pour distinguer l'état absolu de l'état construit et leshva quiescens dushva mobile. L'emploi régulier dudaguech et sa représentation graphique par un point au centre de la lettre semble être particulier au système de vocalisation de l'école massorétique de Tibériade : dans le système dit supra-linéaire de l'école babylonienne, le point n'était à l'origine pas employé du tout, et ledaguech n'était pas indiqué dans tous les cas où il était nécessaire.
L'usage du termedaguech comme nom d'un point indiquant une prononciation intensifiée n'apparaît pas dans les vieux textes massorétiques et dans leMahzor Vitry[2], où le termedaguech indique la prononciation intensifiée elle-même, en contraste avecrafè, la prononciation faible. Il y est fait référence dans lalittérature rabbinique traditionnelle sans utilisation spécifique.
L'usage actuel commence probablement avec les derniersmassorètes, dontAharon ben Moshe ben Asher, et les premiers grammairiens hébraïques, commeSaadia Gaon, qui intitule l'un des traités de son travail grammaticalLivre du Daguech et du Rafè. Saadia, suivi en cela par le lexicographeDavid ben Abraham al-Fassi, conserve ces deux termes même lorsqu'il écrit enarabe, et les décline, alors qu'il existe des termes arabes correspondants (shadid/mushaddad etkhafif/mukhaffaf). Ce sont cependant les termes arabes qui apparaissent dans les écrits deJuda ben David Ḥayyuj et ses successeurs. L'emploi du termedaguech sera rétabli à partir de l'époque d'Abraham ibn Ezra, lorsque les philologues hébraïques écrivent leurs œuvres grammaticales en hébreu.
Il n'y a pas de trace parmi les anciens auteurs de classification des divers usages dudaguech, bien que la relation entre le daguesh et six lettres dont il change la prononciation (beth,guimel,dalet,kaf,pe ettav) était soulignée ; la lettreresh, du fait de sa prononciation double par lesJuifs de laterre d'Israël, a été ajoutée aux six lettres doubles dans leSefer Yetzira et dans les livres de Ben Asher.
Le termedagesh ḳal (daguech doux), dénotant la prononciation « dure », nonaspirée, des lettres, apparaît peut-être pour la première fois dans leMikhlol deDavid Ḳimḥi[3]. Les règles pour ledagesh ḥazaḳ (daguech dur), dénotant le redoublement d'une lettre ont été formulées pour la première fois parÉlie Lévita[4], qui énumère huit cas dans lesquels il se produit. Cette division a été étendue par des grammairiens ultérieurs[5].
Les différents signes qui peuvent être ajoutés à une lettre :
Cet article contient des extraits de l'article« DAGESH » parRichard Gottheil &Wilhelm Bacher de laJewish Encyclopedia de 1901–1906 dont le contenu se trouve dans ledomaine public.
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