Le détroit de Bering doit son nom au navigateurVitus Béring (1681-1741), un explorateurdanois au service de la marinerusse qui a traversé le détroit durant l'été1728[1].
En,Karl Bushby et l'aventurier français Dimitri Kieffer ont franchi le détroit à pied. Ils ont traversé une section gelée de90 kilomètres de long en15 jours.
Il y a 20 000 ans, le niveau de la mer dans le détroit de Béring était plus bas de 100 mètres par rapport à aujourd'hui.
Pendant la dernière ère glaciaire, le niveau de la mer était suffisamment bas pour permettre le passage à pied entre l'Asie et l'Amérique du Nord à l'emplacement de l'actuel détroit de Béring. Appelée aujourd'huiBéringie, cette voie aurait été empruntée par les premiers humains ayant peuplé le continent américain. Il y a entre 12 000 et 30 000 ans[2], des tribus sibériennes ont ainsi franchi le détroit pour aller peupler l'Amérique, ainsi que diverses espèces animales, telles que lebison d'Amérique, originaire d'Asie du sud. Située à la même latitude que l'Islande, la zone du détroit est caractérisée par des températures extrêmement basses (jusqu'à−50°C) et des vents violents.
Il semble que le premier Européen à traverser le détroit de Béring fut l'EspagnolLorenzo Ferrer Maldonado en 1588, alors qu'il cherchait le détroit d'Anián. L'explorateur a remis un mémorial à la couronne espagnole, qui l'a gardé secret[3]. En1648, lecosaqueSemen Dejnev avait descendu lefleuve Kolyma avec sept navires, était entré dans l'océan Arctique puis avait franchi le détroit avec trois d'entre eux et était revenu sur les côtes russes par le Pacifique. Cependant, le rapport qu'il fait de cette expédition passe inaperçu et ne fut redécouvert qu'en 1736[4].
À la demande dePierreIer de Russie, le DanoisVitus Béring est chargé de déterminer si l'Alaska et la Sibérie sont ou non reliées entre elles. Il embarque sur un navire construit auKamtchatka et franchit le détroit durant l'été 1728. Il tente une nouvelle expédition dans la région en 1741, débarque sur le sol américain, mais succombe au retour dans une petite île où son bateau s'échoue, et qui porte désormais son nom.
La Petite Diomède (États-Unis, à gauche) et la Grande Diomède (Union soviétique puis Russie, à droite) : la frontière du « rideau de glace ».
Pendant laguerre froide, le détroit de Béring constitue lafrontière entre lesÉtats-Unis et l'Union soviétique. L'île de laGrande Diomède, alors en URSS, n'est qu'à trois kilomètres de l'île de laPetite Diomède, aux États-Unis. Traditionnellement, les peuples autochtones de la région traversent fréquemment la frontière pour visiter leurs proches, participer à des fêtes saisonnières, ou pour le commerce traditionnel. Ces traversées sont interdites pendant la guerre froide[5]. La Grande Diomède, côté soviétique, est vidée de ses habitants et militarisée[6].
La frontière acquiert ainsi le surnom de « rideau de glace » (Ice Curtain)[7], en référence au « rideau de fer » coupant l'Europe en deux. Le, la nageuse américaineLynne Cox contribue symboliquement à apaiser les tensions américano-soviétiques en traversant la frontière à la nage[8] ; elle est félicitée conjointement parRonald Reagan etMikhaïl Gorbatchev lors d'un entretien àWashington.