Pour les articles homonymes, voirDémocratie libérale (homonymie).
| Démocratie libérale | ||||||||
Logotype officiel. | ||||||||
| Présentation | ||||||||
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| Président | Alain Madelin | |||||||
| Fondation | (CELRI) (FNRI) (Parti républicain) (Démocratie libérale) | |||||||
| Scission de | Union pour la démocratie française() | |||||||
| Disparition | ||||||||
| Scission dans | Pôle républicain, indépendant et libéral(1998) | |||||||
| Fusionné dans | Union pour un mouvement populaire | |||||||
| Positionnement | Centre droit àdroite | |||||||
| Idéologie | Libéralisme économique Libéral-conservatisme Europhilie | |||||||
| Affiliation nationale | Union pour la démocratie française(1997-1998) | |||||||
| Couleurs | Bleu,blanc etrouge (drapeau français) | |||||||
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Démocratie libérale (DL) est unparti politiquefrançais, fondé en 1997 et dissous en 2002. Classé aucentre droit voire àdroite de l’échiquier politique, il est présidé parAlain Madelin durant son existence.
Issu duParti républicain, Démocratie libérale est d’abord membre de l'Union pour la démocratie française, avant de prendre son autonomie et de connaîtreune scission en 1998, lorsque le parti soutient l’élection de présidents de conseils régionaux UDF avec les voix duFront national.
Auxélections européennes de 1999, le parti noue une alliance avec leRPR qui n’est pas un succès.
Alain Madelin se porte ensuite candidat à l’élection présidentielle de 2002, où il obtient 3,9 % des suffrages exprimés alors que la majorité des élus de son parti s’était ralliée àJacques Chirac. DL se dissout peu après dans l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
Immédiatement après lesélections législatives anticipées de 1997, qui voient la victoire de lagauche plurielle, leParti républicain (PR) annonce réunir une convention extraordinaire. Fondé en 1977 par le président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing à la suite desRépublicains indépendants et présidé parFrançois Léotard, le Parti républicain est une composante importante de l’Union pour la démocratie française (UDF), une coalition decentre droit lancée par Giscard d'Estaing en 1978 et dont Léotard prend la tête en 1996 face àAlain Madelin.
Chronologie des partis FNRI/PR/DL et de leurs présidents | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Le Parti républicain est alors en pleine difficulté. Impliqué dans des affaires definancement occulte, il n’a plus réellement de chefs de file — François Léotard se consacrant à la direction et l’UDF,Gérard Longuet étant poursuivi en justice et Alain Madelin se tenant en retrait — et a subi le départ des giscardiens en 1995 avec la création duParti populaire pour la démocratie française (PPDF) parHervé de Charette. Alors qu’il revendiquait 80 000 adhérents au début desannées 1990, il n'en compterait plus que 33 000 en 1997. En outre, à la suite des élections législatives, le parti compte pour la première fois de son histoire moins d’élus queForce démocrate (FD), l’autre composante notable de l’UDF, moins à droite que le PR[1].
La convention nationale statutaire et extraordinaire du Parti républicain se tient àLevallois-Perret (Hauts-de-Seine) moins d’un mois après le second tour des élections législatives, le.
L’événement consacre un élargissement du parti, qui rallie des membres issus d'autres composantes de l'UDF, notamment des ex-adhérents directs — tels queCharles Millon ouMarc Laffineur —, des membres duPPDF, commeJean-Pierre Raffarin,Dominique Bussereau ouJean-François Mattei, un dissident notable deForce démocrate en la personne deClaude Goasguen, ou encore des membres de la « société civile », à l'instar du jugeThierry Jean-Pierre[1],[2]. Le PR intègre également le club Idées Action d’Alain Madelin[a], pour qui la campagne menée par l’UDF aux dernières élections législatives n’était pas suffisamment à droite et qui menaçait de faire scission[1].

Craignant une scission de l’UDF, François Léotard consent à confier la présidence dugroupe UDF à l’Assemblée nationale àFrançois Bayrou (FD) et à soutenir son ancien rival Alain Madelin pour lui succéder à la tête du PR, marquant au passage la réconciliation deschiraquiens (Madelin) et desballaduriens (Léotard). Avec 59,9 % des suffrages exprimés, Madelin est élu contreGilles de Robien (37,3 %), ancien président du groupe UDF à l'Assemblée, etPhilippe Mathot (2,8 %), ancien député des Ardennes qui se présentait comme« le représentant des jeunes et des militants de base »[4]. Tenant de l’aile gauche du parti, hostile à un libéralisme purement économique, Gilles de Robien réalise un score jugé honorable à l’issue d'une campagne très courte[5],[6].
À l’issue de la convention, le Parti républicain est renommé « Démocratie libérale, républicains indépendants et républicains », dite « Démocratie libérale » (DL)[5]. Sonlogo est un dauphin, en guise de métaphore du rebond[7].
À la suite desélections régionales de, la direction de Démocratie libérale, qui comprend plusieurs anciens militants de groupes étudiants d'extrême droite (dont Alain Madelin lui-même), soutient l'élection de présidents de conseils régionaux UDF avec les voix duFront national (Jean-Pierre Soisson enBourgogne,Jacques Blanc enLanguedoc-Roussillon,Charles Baur enPicardie etCharles Millon enRhône-Alpes). Cette consigne, qui vise à empêcher la victoire de candidats de gauche, s'oppose à celle donnée par les instances de l’UDF. Jacques Blanc est exclu de cette dernière mais pas de Démocratie libérale, qui le met simplement« en congé »[8],[9].
Dans ce contexte,François Bayrou, président deForce démocrate, propose à Démocratie libérale de constituer« un grand parti du centre », en remplacement de l’UDF, pour contrer le FN. Exprimant son refus de« dissoudre la famille libérale » dans un« centre mou », Alain Madelin fait adopter par DL, qui le suit à 84,2 % des voix, une motion indiquant que« le pacte fondateur de l'UDF est devenu caduc ». Pour sauver la confédération, François Léotard propose alors la fusion de ses composantes, tandis queGérard Longuet etAlain Lamassoure militent au sein de DL pour sa survie. Finalement, le, le parti d’Alain Madelin quitte l’UDF et devient indépendante, tout en acceptant de rester dans l’Alliance pour la France, une coalition entre le RPR dePhilippe Séguin et l'UDF qui sera éphémère[10],[11].

Le, trente députés, majoritairement issus dugroupe UDF (dont Alain Madelin), forment un nouveau groupe à l'Assemblée nationale, intitulé Démocratie libérale et indépendants (DLI)[b],[13]. LeJournal officiel du suivant indique que le groupe compte désormais parmi ses membresJacques Blanc, exclu de l’UDF et suspendu de Démocratie libérale, qui connaît alors une scission[14]. Au12/13 deFrance 3 du, Gilles de Robien déchire sa carte d’adhérent, dénonçant un« acte de complicité très clair » avec l’extrême droite[9]. Des membres-fondateurs du parti hostiles à Jacques Blanc et qui étaient favorables au maintien du parti au sein de l’UDF créent alors lePôle républicain, indépendant et libéral (PRIL)[c] : c’est notammentGilles de Robien,Alain Lamassoure,Renaud Donnedieu de Vabres,François Sauvadet,Jean-Pierre Fourcade, tandis queFrançois Léotard etGérard Longuet s’y associent. Proches de cette ligne, les parlementairesJean-Pierre Raffarin,Dominique Bussereau,Denis Jacquat etJean-François Mattei constituent un éphémère « Courant libéral et réformateur » au sein de DL[2].
En,Jean-Pierre Soisson, élu en 1998 à la présidence duconseil régional de Bourgogne grâce à des voix du FN puis réélu avec les voix de gauche, s’apparente au groupe. D’une façon générale, les députés DLI revendiquent une certaine indépendance par rapport au parti, en particulier au fil des années. À la fin de laXIe législature, en 2002, le groupe compte 43 députés, contre 30 à ses débuts[2],[15].

Lors desélections européennes de 1999, Démocratie libérale fait liste commune avec leRPR. Alain Madelin doit ainsi figurer en deuxième position sur une liste conduite par le président du parti gaulliste,Philippe Séguin, qui défend un discours social. Alors qu’il a des relations relativement froides avec le président de DL, Séguin estime ne pas être suffisamment soutenu par la droite et démissionne à moins de deux mois avant le scrutin.Nicolas Sarkozy, qui présente un profil plus proche de Madelin, le remplace. Mais le nouveau duo peine à marginaliser la liste de droiteeurosceptique deCharles Pasqua etPhilippe de Villiers, lui-même ancien du Parti républicain[16].
Finalement, la liste Sarkozy-Madelin arrive en troisième position avec 12,8 % des suffrages exprimés, soit un score en deçà de ce que lui laissaient espérer les sondages. Laliste Pasqua-Villiers finit deuxième avec 13,1 %, tandis que celle conduite par François Bayrou obtient 9,3 %. Sur douze élus de la liste RPR-DL, cinq sont issus de DL : Alain Madelin,Françoise Grossetête (vice-présidente du parti),Thierry Jean-Pierre (trésorier),Hervé Novelli (délégué général) etTokia Saïfi. Tous siègent au sein dugroupe PPE-DE[17].
En, seul candidat, Alain Madelin est réélu à la tête du parti pour un second mandat, recueillant 98,3 % des suffrages exprimés au terme d’un scrutin s’étant déroulé de façon décentralisée dans les fédérations départementales[18].
Consécutivement à l’échec de l’union avec le RPR aux élections européennes, Alain Madelin opte pour une stratégie d’autonomie de Démocratie libérale[7].
En raison de sa défaite aux élections municipales partielles de àAjaccio,José Rossi, président de l’Assemblée de Corse, annonce sa démission de la tête du groupe Démocratie libérale et indépendants. Le modéréJean-François Mattei, partisan d’une union de l’opposition de droite, lui succède après avoir devancéDominique Dord, tenant d’une refondation de DL, etFrançois d'Aubert, un proche d’Alain Madelin. L’ampleur de l’échec du candidat soutenu par les « madelinistes », José Rossi compris, est décrit par la presse comme un véritable camouflet pour la ligne de ces derniers au sein du parti[15].

Le, Alain Madelin annonce qu’il entend être candidat à l'élection présidentielle de 2002 en promettant une réforme constitutionnelle pour mettre fin à l’« extraordinaire concentration des pouvoirs au sommet de l'État »[19]. Il prend pour directeur de campagneHervé Novelli et pour porte-paroleThierry Jean-Pierre[20],[21].Vanessa Schneider deLibération indique qu’il entend« attirer à la fois les adeptes de la nouvelle économie et les partisans d'une droite dure », aidé sur ce dernier point par le soutien deCharles Millon, qui a lancé laDroite libérale-chrétienne[21].
Dès l’annonce de son entrée dans la course à l’Élysée, Alain Madelin suscite le scepticisme de figures de DL, commeJean-Pierre Raffarin, président duconseil régional de Poitou-Charentes et proche de Jacques Chirac, qui dénonce« un exercice de funambule périlleux »[19]. Alors qu'il est entré en campagne très tôt, Madelin est progressivement abandonné par la plupart des élus de son parti, qui rallient la candidature deJacques Chirac[22]. Le, conduits par les présidents de groupes à l’Assemblée nationalePhilippe Douste-Blazy (UDF) etJean-François Mattei (DL), 109 parlementaires centristes, dont 34 des 43 députés de DL, ainsi que 24 de ses sénateurs, signent dansLe Figaro un appel à voter pour le président de la République sortant, faisant ainsi écho à l’« appel des 43 » de 1974 ; ces élus militent également pour une formation unique de la droite avec l’Union en mouvement (UEM)[23].
La fin de la campagne ne joue pas en faveur de Madelin, la sécurité apparaissant comme le thème principal, au détriment de l’économie[24]. Le, à l’issue d’un premier tour de scrutin marqué par une forte abstention, il termine en dixième position (sur seize candidats) avec 3,91 % des suffrages exprimés (1,11 million de voix), réalisant son meilleur score à Paris (6,50 %)[25]. Il arrive près de trois points derrière François Bayrou (6,84 %) et ne parvient pas à franchir la barre des 5 % lui permettant d’obtenir un remboursement substantiel de sesfrais de campagne[7]. Il appelle à la mise en place d'une« droite plurielle » au soir du premier tour[22], puis appelle à voter pour Jacques Chirac face àJean-Marie Le Pen en vue du second tour[26]. Selon une étudeIpsos, 88 % de ses électeurs suivent sa consigne[27].
Le, trois jours après le premier tour de l’élection présidentielle, 39 députés DL sur 43 signent un texte en faveur de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), une formation lancée la veille par des partisans de Jacques Chirac sur le modèle fédérateur de l’Union en mouvement (UEM). Seuls Alain Madelin,François d'Aubert,François Goulard etJoël Sarlot refusent de signer l’appel[2].

Jean-Pierre Raffarin, vice-président de Démocratie libérale, est nomméPremier ministre le par Jacques Chirac, largement élu pour un second mandat face à Jean-Marie Le Pen. Dans un entretien accordé àFrance-Soir juste avant le premier tour du scrutin présidentiel, Alain Madelin s’était implicitement porté candidat à la tête du gouvernement, se prévalant des études d'opinion qui le plaçaient au deuxième rang des « premiers-ministrables », aprèsAlain Juppé ; il sort cependant affaibli de l’élection et pèse moins qu’espéré dans la recomposition de la droite[24].
Avec leRPR et les dissidents de l'UDF menée parPhilippe Douste-Blazy, Démocratie libérale participe auxélections législatives de au sein de l’Union pour la majorité présidentielle, qui remporte la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Seuls deux députés sont élus sous la seule étiquette du parti : Alain Madelin et François d'Aubert[28]. La disparition de DL apparaît alors proche : ses locaux sont vidés et ses employés licenciés, étant envoyés à l'UMP ou dans des ministères[7]. De son côté, Alain Madelin refuse d’entrer au gouvernement ou d’animer un courant au sein du nouveau grand parti de droite[7].
Au cours d’une convention nationale extraordinaire de Démocratie libérale se tenant le à Paris, il est annoncé que les militants de DL ont adopté la motion d'Alain Madelin autorisant la fusion au sein de l'UMP par 15 770 voix pour (84,3 %) et 2 930 voix contre (15,7 %)[2]. Le parti s’autodissout formellement le, lors du congrès fondateur de l’Union pour un mouvement populaire (nouvelle dénomination de l’Union pour la majorité présidentielle), qui réunit également le RPR et la frange « unioniste » de l’UDF, sous la présidence d’Alain Juppé[29].
Sous l'influence d’Alain Madelin, Démocratie libérale défend avant tout lelibéralisme économique. C’est un point de différence avec des personnalités commeGilles de Robien, candidat à la présidence du parti en 1997, et avec l’autre principale composante de l’UDF de l’époque,Force démocrate, qui apparaît plus centriste et démocrate-chrétienne[1].
| Début | Fin | Nom | Élection |
|---|---|---|---|
| Alain Madelin | 59,9 % Gilles de Robien 37,3 % Philippe Mathot 2,8 % | ||
| Alain Madelin | 98,3 % (seul candidat)[18] |
Dans les gouvernementsRaffarinI etRaffarinII, outre le Premier ministre lui-même (Jean-Pierre Raffarin), une seule personnalité issue de DL (sur quinze ministères, hors ministres délégués et secrétaires d'État) occupe des responsabilités : il s'agit deJean-François Mattei, ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées.