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Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789

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Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
Données clés
Description de cette image, également commentée ci-après
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789,Le Barbier, vers 1789[1], huile sur toile, 71 x 56 cm, Paris, musée Carnavalet.À gauche, le peuple français se libérant des chaînes de l'Ancien Régime et portant la couronne de la souveraineté ; à droite, l'Être suprême, tenant un sceptre et montrant un delta lumineux portant en son centre« l’œil suprême de la Raison qui vient dissiper les nuages de l'erreur qui l'obscurcissaient » (l'œil de la providence)[2], d'inspiration maçonnique[3].
Présentation
TitreDéclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
AbréviationDDHC
PaysDrapeau du Royaume de FranceRoyaume de France
Langue(s) officielle(s)Français
TypeDéclaration des droits incluse dans lebloc de constitutionnalité
BrancheDroits de l'homme,Droits civiques des Français,Citoyenneté française,Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Rédacteur(s)Champion de Cicé et le Sixième bureau,Préambule parMirabeau etMounier
LégislatureAssemblée constituante
AdoptionDu 20 au 26 août 1789
Signature
PromulgationLouisXVI
ModificationsAucune

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LaDéclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789[N 1] (parfois abrégée enDDHC) est un texte fondamental de laRévolution française qui énonce un ensemble dedroits naturels individuels et communs, ainsi que les conditions de leur mise en œuvre. Ses derniers articles sont adoptés le[A 1].

La Déclaration est un des trois textes visés par lepréambule de laConstitution française du 4 octobre 1958. Sa valeur constitutionnelle est reconnue par leConseil constitutionnel depuis 1971[9]. Ses dispositions font donc partie dudroit positif français, et se placent au plus haut niveau de lahiérarchie des normes en France.

Histoire

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Lettres patentes de Louis XVI donnant en 1789 laDéclaration des droits de l’homme et du citoyen.

L’Assemblée dutiers état, réunie àVersailles par la convocation desÉtats généraux pour trouver une solution fiscale audéficit de l’État et passer outre au refus des parlements régionaux, se déclareAssemblée nationale en réunissant le 17 juin 1789 lestrois ordres dont elle décide l'abolition, puis s’institueAssemblée constituante, et décide de rédiger une déclaration des principes fondamentaux à partir desquels sera établie une nouvelleConstitution. Elle se réunit pour cela après avoir pris lesdécrets des 4, 6, 7, 8 et 11 août 1789 sur la suppression desdroits féodaux, qu’elle reprendra dans l’article 1.

Jean-Joseph Mounier, député du Dauphiné.

Le,Jean-Joseph Mounier, député du Dauphiné, propose que la Constitution soit précédée d'une Déclaration[10],[11],[A 2]. De nombreux députés rédigent des projets de déclaration[12] : le premier est deLa Fayette[13],[14] (dont on dira que les projets ultérieurs ne sont que le commentaire[15]), puis vinrent ceux de Target[AP 1], Mounier[AP 2], Mirabeau[AP 3], Sieyès[AP 4] et Gouges-Cartou[AP 5].

Le, l'Assemblée nationale constituante décrète que la Constitution sera précédée d'une déclaration des droits. LaNuit du 4 août 1789 est restée comme étant l'une des dates majeures de laRévolution française, grâce à la séance nocturne de la Constituante au cours de laquelle fut votée l'abolition des privilèges féodaux. Il est important de noter que cette nuit fut précédée de débats majeurs, dont ceux de la journée, au cours desquels le députéPierre Dupont de Bigorre (1740-1793), député dutiers état pour la sénéchaussée de Bigorre, proposa que la future déclaration des droits qui s’annonçait soit accompagnée d’une déclaration desdevoirs. Après l'intervention du marquis de Sillery, l'abbé Grégoire déclara :

« L'on vous propose de mettre à la tête de votre constitution une déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Un pareil ouvrage est digne de vous ; mais il ne serait qu'imparfait si cette déclaration n'était pas aussi celle des devoirs. Les droits et les devoirs sont corrélatifs ; ils sont en parallèle ; l’on ne peut parler des uns sans parler des autres ; de même qu’ils ne peuvent exister l’un sans l'autre, ils présentent des idées qui les embrassent tous deux. C’est une action active et passive. On ne peut donc présenter une déclaration des droits sans en présenter une des devoirs. Il est principalement essentiel de faire une déclaration des devoirs pour retenir les hommes dans les limites de leurs droits ; on est toujours porté à les exercer avec empire, toujours prêt à les étendre, et les devoirs, on les néglige, on les méconnaît, on les oublie[16]. »

Malgré la proposition de l'abbé Grégoire et d'autres soutiens, le projet d'intégrer les devoirs dans la Déclaration a été rejeté après un long débat à l'Assemblée : 570 voix contre 533, après 62 heures de session. L'idée n'a donc pas été retenue dans le texte final de la Déclaration, qui demeurera centrée sur les droits et n'intègrera pas explicitement les devoirs[17].

Le, la Constituante décide la création d'uncomité de cinq députés chargés d'examiner les différents projets de déclaration, les fondre en un seul et de présenter celui-ci dès le[18]. Le, elle procède à l'élection de ses membres :Démeunier,La Luzerne,Tronchet,Mirabeau etRedon[19]. Le comité s'acquitte de sa tâche : le, il présente unprojet de déclaration des droits de l'homme en société en dix-neuf articles précédés d'un préambule[20].

Le, la Constituante décide que le texte de laDéclaration des droits de l'homme[N 1]et du citoyen sera discuté, article par article, à partir d'un projet de vingt-quatre articles proposé par le sixième bureau, dirigé parJérôme Champion de Cicé[AP 6],[AP 7],[N 2]. Ce projet sera modifié en profondeur au cours des débats.

Le texte a été voté article par article du au par l'Assemblée constituante. Le, elle en adopte le préambule et les trois premiers articles[21],[AP 8],[AP 9] ; le, lesarticles 4 à 6[19],[AP 10],[AP 11] ; le, lesarticles 7 à 9[19],[AP 12] ; le, l'article 10[19],[AP 13] ; le, lesarticles 11 à 13[19],[AP 14],[AP 15] ; le, les quatre derniers articles[19],[AP 16],[AP 17],[AP 18],[AP 19].

La discussion s'interrompt le après l'adoption de l'article 17 relatif audroit de propriété, afin de laisser la place à la discussion des articles de la Constitution elle-même[A 1],[22].

Le, la Constituante adopte la motion suivante, proposée parJean Joseph Mougins de Roquefort[23],[24],[25] :

« L'Assemblée nationale décrète qu'elle borne quant à présent laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen aux dix-sept articles qu'elle a arrêtés, et qu'elle va procéder sans délai à fixer la Constitution de la France pour assurer la prospérité publique, sauf à ajouter après le travail de la Constitution les articles qu'elle croirait nécessaires pour compléter laDéclaration des droits. »

Le, sous la pression de l'émeute,LouisXVI accepte laDéclaration ainsi que lesdix-neuf articles de la Constitution déjà adoptés par la Constituante[26].

Promulguée par le roi par deslettres patentes données àParis, le, cetteDéclaration des Droits de l'homme et du citoyen qui comportait dix-sept articles, suivie des dix-neuf articles de la Constitution et d'un certain nombre de décrets de l'Assemblée nationale pris entrecelui du qui« détruit entièrement le régime féodal » et celui du qui décrète« que tous les parlements du royaume continueront de rester envacance », est la dernière ordonnance royale[N 3]. Le, ces lettres patentes sont enregistrées auParlement et à lachambre des comptes de Paris[26].

LaDéclaration est le préambule de laconstitution de 1789, et restera celui de laConstitution de 1791[27].

Sources

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Origine des articles

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Préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (Archives nationales).
Estampe des 17 articles des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 (musée de la Révolution française).

LePréambule, ajouté au projet deChampion de Cicé, a été rédigé parMirabeau etJean-Joseph Mounier[28],[22], député dutiers état qui avait fait adopter leserment du Jeu de Paume, tous deuxmonarchiens, c'est-à-dire partisans d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise[29].

Tandis que le texte du sixième bureau se plaçait« en présence du suprême législateur de l'univers »[A 3], l'invocation de l'« Être suprême » a été ajoutée au cours de la séance du 20 août[A 4].

Le texte de l'article 1,« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », synthétise lesdécrets des 4, 6, 7, 8 et 11 août 1789, abolissant la société d’ordres.

L'article 2 proclame quatre « droits naturels etimprescriptibles de l'homme », à savoir laliberté, lapropriété, lasûreté et larésistance à l'oppression. Mais il s'avère difficile d'en trouver l'origine exacte, étant donné l'hétérogénéité desthéories du contrat social, et le flou qui entoure la notion même de droit naturel qui, comme le reconnaissaitDenis Diderot, auteur de l'article correspondant dans l'Encyclopédie, « est une des plus importantes et des plus difficiles à déterminer ». Sans trop s'avancer, on peut affirmer que laliberté est liée à la notion delibre-arbitre d'Augustin d'Hippone, plus connu sous le nom de Saint Augustin, (début duVe siècle), et lapropriété avait été étudiée, après d'autres auteurs beaucoup plus anciens, parJohn Locke dans sonTraité du gouvernement civil (1690).

L'article 3, qui attribue lasouveraineté à laNation, s'inspire des thèmes desremontrances des Parlements, portées par les nombreux membres du club desAmis de la Constitution, plus connu sous le nom deClub des Jacobins, mais aussi du célèbre pamphlet de l'abbé Sieyès, qui propose de confier la souveraineté à la nation, entité abstraite et distincte de la personne physique qui la dirige.

L'article 6, directement inspiré de l'œuvre du philosopheJean-Jacques Rousseau, a été proposé parTalleyrand. Lu à la tribune du comité de constitution le[A 5], ce qui deviendra l’article 6 de la déclaration des droits prenait la forme suivante :« La loi étant l’expression de lavolonté générale, tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par représentation à sa formation ; elle doit être la même pour tous »[30].

Les articles 7, 8, 9 (non rétroactivité des lois pénales) sont dus aumarquis de Bonnay[31].

L'article 10 garantissant la liberté d'opinion est introduit à l'initiative du marquis de Bonnay[31].

L'article 11 est proposé par le ducLouis Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (1743 - tué le 4 septembre 1792 par des volontaires qui faisaient la chasse aux aristocrates).

L’article 16, associant Constitution et organisation de laséparation des pouvoirs, est un principe antérieurement admis avec la séparation des ordres spirituel, politique et économique. Mais les trois pouvoirs politiques auxquels renvoie implicitement cet article, à savoir le législatif, l’exécutif et le judiciaire, relèvent notamment de la conception proposée parMontesquieu depuis 1748 dansDe l'esprit des lois.

Les autres articles affirment certains principes généraux du droit ou de la procédure tels que la positivité du droit, le caractère contradictoire des procédures.

C’est une œuvre de circonstance, une proclamation générale, un texte tourné vers le passé avec pour objectif d'en finir avec l'Ancien Régime ; mais également un texte tourné vers l’avenir en promouvant laphilosophie des Lumières et son idéal rationaliste[32].

Société des amis des droits de l'homme et du citoyen

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Une société politique est fondée sous ce nom à Paris le pour défendre et développer les principes des droits de l'homme. Elle est plus connue sous l'appellation declub des Cordeliers, à cause de l'ancien couvent où elle tenait ses réunions à Paris.

Influence de la révolution américaine

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LaDéclaration des Droits américaine de 1791.

Larévolution américaine, qui a précédé laRévolution française, a influencé les débats de l'Assemblée constituante française autour de laDéclaration des Droits de l'homme et du citoyen[33]. Parmi les députés, siégeaient en effet treize hommes qui étaient allés enAmérique du Nord ou qui admiraient larévolution américaine : ce groupe informel des « Américains » est constitué des nobles envoyés en Amérique, comme officiers, par le roiLouisXVI pour soutenir laguerre d'indépendance américaine. Il comprenaitle marquis de La Fayette[34], levicomte de Noailles (qui proposala fin des privilèges et des droits seigneuriaux le), lesfrères Lameth, lemarquis de Ségur, le comteMathieu de Montmorency, le duc deLa Rochefoucauld d'Enville (qui traduit laConstitution américaine de 1787 en français) ; on peut ajouterle marquis de Condorcet qui avait publié en 1786, en le dédiant au Marquis de Lafayette,De l’influence de la révolution d’Amérique sur les opinions et la législation de l’Europe. Il écrit notamment :« …ceux qui, par leur exemple ou par leurs leçons, indiquent à chaque législateur les lois qu'il doit faire, deviennent après lui les premiers bienfaiteurs des peuples (p. 21) », l'influence américaine est surtout l'exemple de la mise en œuvre de principes révolutionnaires énoncés dans sadéclaration d'indépendance, Condorcet admettant, en introduction, que ces principes sont issus des philosophes européens[35].

La Déclaration française peut être rapprochée dupréambule de laDéclaration d'indépendance des États-Unis de 1776, en particulier« tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certainsdroits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ».

De son côté, laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen pose dans son article 1 que« tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux » et dans son article 2 que« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. » On a bien dans les deux textes la déclaration de droits inaliénables ou imprescriptibles, c'est la même chose, il y a un droit qui est commun : la liberté, mais en Amérique il y a deux autres droits qui sont le droit à la vie et le droit au bonheur qui sont ignorés dans la déclaration française qui en propose trois autres : la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

Les députés américains n'ont pas semblé plus gênés que leurs homologues français par l'inégalité de naissance que constitue la condition de l'esclavage.

Philippe Joutard souligne plus particulièrement la ressemblance entre les trois premiers articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,« les plus célèbres », et les deux premiers articles de laDéclaration des droits de l'État de Virginie, qui a elle-même« directement et clairement inspiré les débuts de laDéclaration d'indépendance américaine ». Il souligne également que« si de multiples expressions et concepts évoquent les droits virginiens, la tonalité générale est différente. Osons le dire, la Déclaration française est beaucoup plus timorée en matière d'affirmation d'une liberté qui doit être soigneusement encadrée »[36].

Par ailleurs, la révolution américaine présente de nombreuses différences avec la Révolution française. Elle recouvre principalement les événements liés à l'indépendance américaine vis-à-vis de la monarchiebritannique, dont le principal facteur déclenchant est un refus du montant de taxes jugées injustes selon le slogan« No taxation without representation ». Les treize colonies à l'origine de la guerre d'indépendance ne sont unifiées que depuis 1775. Lorsque la première constitution américaine est rédigée, celle de Virginie, elle s'inspire, de ladéclaration des droits de 1689 et des travaux des philosophes britanniques (John Locke,Henry Home,Thomas Hobbes) ainsi que des philosophes des lumières (Charles de Montesquieu), qu'ont lu les acteurs de la révolution américaine, tels queBenjamin Franklin ouThomas Jefferson[37]. Laconstitution fédérale américaine de 1787, qui a rejeté l'incorporation d'une déclaration des droits, est une première application limitée de ces nouveaux principes philosophiques. C'est en ce sens pratique qu’elle a pu influencer la déclaration française. La fin de sa ratification par les treize États américains date du, soit après la date de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. L'incorporation des principaux droits individuels à la constitution des États-Unis fait l'objet d'unedéclaration des droits, qui a été incorporée à la constitution sous forme d'amendements en 1791 (date de la ratification), soit deux ans après la déclaration française des droits de l'homme. De plus, ces droits sont spécifiquement énoncés, pour contrebalancer le pouvoir du gouvernement fédéral, ils ne concernent pas les États américains[38]. Ce n'est qu'auXXe siècle que cette position de principe a été revue. La perspective américaine (qui se réfère à laCommon law Britannique) est assez différente de la perspectivepositiviste et globalisante française[39][pas clair].

Controverse entre Jellinek et les historiens français

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La question des sources de la Déclaration française a suscité une controverse empreinte de nationalisme au sein de l’historiographie. Dans une brochure de 1895[40], le constitutionnaliste allemandGeorg Jellinek présentait l’œuvre française comme une simple héritière des Déclarations anglo-saxonnes (Pétition des droits,Déclaration des droits), elles-mêmes inspirées du protestantisme luthérien. Traduite en français en 1902, dans un contexte de montée des tensions entre France et Allemagne, elle donnera lieu à une réplique aussi peu nuancée, portée par l’un des fondateurs de l’École libre des sciences politiques en 1872,Émile Boutmy (lui-même protestant) : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen serait bien le fruit du génie français, nourri de laphilosophie des Lumières et de Rousseau[41].

Travaux préparatoires

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Pendant les travaux préparatoires, plusieurs articles sont proposés et ne sont pas retenus.

Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau propose en particulier un article sur le « droit naturel qu'a tout citoyend'être armé »[42]. Cet article 10 déclarait que « Tout citoyen a le droit d'avoir chez lui des armes et de s'en servir, soit pour la défense commune, soit pour sa propre défense contre toute agression illégale qui mettrait en péril la vie, les membres, ou la liberté d'un ou de plusieurs citoyens »[43]. La proposition fut rejetée comme par le comité préparatoire comme étant évident de nature, l'absence de ce droit pouvant mener à une inégalité entre les citoyens armés et ceux désarmés étant une forme de tyrannie[44].

Le députéFranck Marlin rappelait, en février 2007, dans l'exposé des motifs d'une proposition de loi déposée à l'Assemblée nationale, que« les membres du Comité ont considéré à l'unanimité que "le droit déclaré dans l’article X non retenu était évident de sa nature, et l’un des principaux garants de la liberté politique et civile que nulle autre institution ne peut le suppléer" »[45].

Contenu

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Analyse générale

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La Déclaration comporte un préambule et dix-sept articles, qui mêlent des dispositions concernant les droits de plusieurs catégories juridiques depersonnes[46] :

  • les « droits des hommes » (tous les hommes,français, étrangers, prisonniers, ennemis)[N 4], qui reprennent des dispositions dudroit des gens,
  • les « droits des citoyens » (sous-entendu les citoyens français)[N 5], qui définissent les droits civiques, rappellent ou renforcent les libertés publiques,
  • et les « droits de la Nation » (la Société)[N 6] ; ils comportent la souveraineté, le droit de faire des lois, d'organiser la force publique, de voter les contributions, d'avoir une représentation, de demander des comptes à ses agents, de diviser les pouvoirs publics, et sont à proprement parler constituants, au sens où ils organisent les différents pouvoirs entre eux[46].

Préambule

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La Déclaration pose les principes de la société, base de la nouvelle légitimité. Chaque article condamne les institutions et les pratiques de l’Ancien Régime (absolutisme, administration centralisée) :« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. » La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen légitime la rébellion des députés contre laroyauté en déclarant, comme quatrième droit imprescriptible de l’homme, la « résistance à l’oppression ».

Les constituants déclarent dans le préambule les droits qui appartiennent à tout individu de par la nature même, ce ne sont pas des droits créés ou accordés par les révolutionnaires et qui pourraient être perdus, mais desdroits naturels constatés et imprescriptibles, qui sont au nombre de quatre, énumérés dans l'Article deux.

Contenu des articles

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Panneau de céramique près du monument aux morts présentant la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen àBarjols, dans leVar.

Article 1

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Article détaillé :Article 1 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789.

L’article 1 énonce leprincipe d’égalité selon lequel« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » C’est à la fois l’aboutissement et la principale requête du programme révolutionnaire, à savoir l’abolition de la société d’ordres et de privilèges de l’Ancien régime[N 7].

L’égalité est affirmée en tant que principe régissant l'attribution des droits, avec comme conséquences l’égalité devant l’impôt àl’article 13 (satisfaction des revendications dans les cahiers de doléances) et plus généralement l’égalité face à la loi àl’article 6 (égalité dans l’accès aux charges publiques sans autres distinctions que les capacités individuelles).

Le principe d'égalité se retrouve constamment repris dans la législation révolutionnaire et républicaine, puis dans les déclarations de droits internationales, en s’étoffant :

Article 2

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L’article 2 rappelle que le but de toute associationpolitique doit être « la conservation desdroits naturels et imprescriptibles de l’homme ». Il énumère quatre droits identifiés par laphilosophie des Lumières auXVIIIe siècle :

Les droits naturels et imprescriptibles de la Déclaration de 1789 sont antérieurs aux pouvoirs établis, ils sont considérés comme applicables en tout temps et en tout lieu.

De nombreux articles sont consacrés à la liberté, énoncée en premier dansl'article 2 :l’article1er (« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », lesarticles 4 et 5 (qui cherchent à définir et à circonscrire la liberté, limitée seulement par laloi et définie par« tout ce qui ne nuit pas àautrui »), lesarticles 7, 8 et 9 (qui précisent les caractères de la liberté individuelle face au droit pénal : présomption d’innocence, obligation d'une motivation légale). Lesarticles 10 et 11 sur laliberté d'opinion,de presse etde conscience font de la liberté d'expression la première des libertés.

La propriété,« droit naturel et imprescriptible de l'homme » selon l’article 2 est, en outre,« inviolable et sacré[e] » (article 17). Selon cetarticle 17,« La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité »[N 9].

Article 3

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L'article 3 dispose que le principe de touteSouveraineté, donc l'autorité suprême (absolue et inconditionnée), réside essentiellement dans laNation, c'est lasouveraineté nationale. Elle ne peut être exercée par undespote, ni parune partie du peuple, ni parla somme de tous les individus[53].

Article 5

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L'article 5 prescrit que la limitation de la liberté individuelle n’est admissible qu’à condition d’être inscrite dans une base légale, ce qui constitue l'une des pierres angulaires de l'État de droit[54]. Les articles qui définissent le citoyen dans l’organisation du système politique sont beaucoup plus vagues, et orientés par la défiance vis-à-vis de l’Ancien Régime.

Article 6

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L’article 6 est relatif à la loi et précise leprincipe d'égalité. Il précise que « la loi est l’expression de lavolonté générale. [...] Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».

Article 10

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L'article 10 pose les principes de la liberté d'opinion, y compris au niveau des croyances religieuses, du moment que « leur manifestation ne trouble pas l'ordre public » établi par la loi

Article 13

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Dans l'article 13, il est indiqué que la contribution aux finances publiques doit être répartis entre citoyens capables :« Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés »[55].

Article 14

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Dans l'article 14 le droit de contrôle des finances publiques est précisé :« Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée »[55]

Article 15 à 17

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Les articles 15 à 17 posent les principes fondamentaux de l'État de droit et de son fonctionnement[54].

L’article 15 dispose que les agents publics sont responsables de leur administration puisque la société a le droit de leur en demander compte.

L'article 16 pose le principe de laséparation des pouvoirs.

Contexte de l'adoption de la Déclaration

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Les Constituants manient des idées générales, des concepts théoriques, bien plus qu’ils ne cherchent à connaître les conditions concrètes de gouvernement d’un peuple. Ils ont posé des principes transcendants. LaDéclaration des droits de l'homme et du citoyen a une valeur générale. Selon le mot deJules Michelet, elle constitue le « credo du Nouvel Âge », mais rien n’est précisé quant à son application concrète ; ce sera le travail des législateurs. Ce texte sera révéré par tous les régimes se rattachant à la tradition républicaine.

Critiques

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Dès les premières années, laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen a été critiquée. Ainsi, revenant dans sesMémoires sur la période de son élaboration, le premier président de la constituante,Jean Sylvain Bailly précisait :

« la Déclaration des droits avait un grand nombre de partisans et quelques adversaires ; tous avaient raison et elle était à la fois nécessaire et dangereuse ; nécessaire pour marcher suivant l'ordre des idées politiques ; dangereuse pour le peuple qui se méprend facilement et qui ne sait pas qu'il n'y a point de droits sans devoirs ; que pour jouir des uns, il faut se soumettre aux autres. Il en devait naître une infinité de prétentions[56]. »

Elle a été critiquée également en ce qu'elle nierait le particulier au profit d'un homme abstrait, universel et inexistant, et en second lieu au motif inverse qu'elle n'atteindrait pas réellement à l'universalité, mais correspondrait aux intérêts d'une classe ou d'une autre fraction de la société[réf. nécessaire][57],[58]. On l’a aussi quelquefois décriée en la réduisant à« une péripétie réformiste, détournée de son sens initial par des démagogues obtus »[59].

Critique de Proudhon

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DansQu'est-ce que la propriété ?, publié en 1840, le précurseuranarchistePierre-Joseph Proudhon critique« la rhétorique des nouveaux législateurs » qui ont rédigé la Déclaration.

« Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi ; déclaration ambiguë et redondante. Les hommes sont égaux par la nature : est-ce à dire qu'ils ont tous même taille, même beauté, même génie, même vertu ? Non : c'est donc l'égalité politique et civile qu'on a voulu désigner. Alors il suffisait de dire : Tous les hommes sont égaux devant la loi. Mais qu'est-ce que l'égalité devant la loi ? [La Déclaration] suppose une inégalité de fortunes et de rangs à côté de laquelle il est impossible de trouver l'ombre d'une égalité de droits[60]. »

Proudhon en conclut donc que la Déclaration des droits laisse prospérer des inégalités, en opposition aux droits naturels qu'elle affirme dans son article premier :

« Cet édifiant article de la Déclaration des droits, […] suppose plusieurs sortes d'inégalités civiles, ce qui revient à dire d'inégalités devant la loi : inégalité de rangs, puisque les fonctions publiques ne sont recherchées que pour la considération et les émoluments qu'elles confèrent ; inégalité de fortunes, puisque si l'on avait voulu que les fortunes fussent égales, les emplois publics eussent été des devoirs, non des récompenses, inégalité de faveur, la loi ne définissant pas ce qu'elle entend par talents et vertus[60]. »

Par la suite, il remet en cause lapropriété de manière générale et premièrement considérée comme undroit naturel, aux côtés de laliberté, lasûreté et l'égalité, dans la Déclaration. Il prend l'exemple des impôts, qu'il reconnait comme essentiels pour subvenir aux charges du gouvernement, et se demande pourquoi le riche devrait payer plus que les pauvres. Selon son raisonnement, si la propriété est un droit naturel, la société tout entière doit la protéger ; or si l'État institue un impôt proportionnel, il se doit de rendre plus ou autant (sous la forme du service public ou autres) qu'il n'a pris sans quoi il n'y a pas d'égalité des droits et dans ce cas« la société n'est plus instituée pour défendre la propriété, mais pour en organiser la destruction ». Il finit par la conclusion que la propriété n'est pas un droit naturel[61].

Critiques de Burke et de Bentham

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Le philosophe et homme politique conservateur irlandaisEdmund Burke a émis une critique retentissante de la Déclaration dans son texte de 1790Reflections on the Revolution in France (Réflexions sur la Révolution en France). Burke est un partisan du droit naturel, bien qu'il juge qu'aucun droit de l'homme ne peut en être directement déduit. Dans son pamphlet, il dénonce la« fiction monstrueuse » que représente pour lui l'égalité, qui ne pourrait susciter que des« idées fausses et des attentes vaines ».

Le philosophe anglaisJeremy Bentham, ducourant utilitariste, émet également une critique cinglante de la Déclaration, dans son ouvrageAnarchical Fallacies, écrit entre 1791 et 1795 (publié en français en 1816). Dans un passage mémorable, auquel on se réfère habituellement sous le titre« Nonsense upon Stilts » (comprendre « un non-sens sur des échasses »), il commente la Déclaration article par article sur un ton ironique et acerbe. Bentham, peut-être par simple gain d'arguments, refuse de lire la Déclaration comme un texte normatif, mais s'ingénie au contraire à la comprendre comme la constatation d'un état de fait. Ainsi, son propos demeure essentiellement rhétorique. Il y développe sa critique la plus connue sur le droit naturel : ce droit n'aurait aucune base ontologique, aucune existence réelle.« Ce qui n'a point d'existence ne peut être détruit – ce qui ne peut être détruit n'a besoin d'aucune chose pour le préserver de la destruction. Les droits naturels sont un simple non-sens : des droits naturels et imprescriptibles, un non-sens rhétorique – un non-sens sur des échasses »[62]. Bentham est prêt à admettre la reconnaissance de droits subjectifs s'ils sont fondés sur le principe d'utilité. Il dénie pourtant toute légitimité « naturelle » aux droits de la Déclaration, qui ne seraient que le reflet des ardeurs de ceux qui les ont promus.

David Hume approuvera l'opinion de Bentham sur l'inexistence ontologique des droits naturels[réf. nécessaire].

Critique marxiste

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Karl Marx a dénoncé le caractère « formel » des droits garantis par la Déclaration, donnant la préférence à la recherche de l'« égalité réelle » des citoyens. La condition desprolétaires auXIXe siècle montrerait qu'ils n'ont guère bénéficié de l'effet de cette déclaration, qui ne prévoyait pas de moyens effectifs pour permettre l'amélioration de la condition ouvrière, et mettait en place des droits qui étaient en théorie au profit de tous alors que seule une minorité pouvait les exercer à son profit exclusif.

Ainsi la Déclaration est dénoncée par Marx dansLa Question juive comme représentant les intérêts de la classe bourgeoise individualiste, qui a rédigé la Déclaration à l'Assemblée nationale constituante ; c'est particulièrement le cas de la sanctification du droit de propriété, dans l'article 17.

La Déclaration de 1789 a aussi été critiquée par les Montagnards, principaux auteurs de la Déclaration de 1793, qui met des limites au droit de propriété privée et donne plus de pouvoir au peuple. Ce n'était pas suffisant pourBabeuf et la « conjuration des Égaux », considéré comme le premier mouvement d'inspiration socialiste, qui demandent en 1795 lacollectivisation des terres et des moyens de production pour mettre en œuvre « l'égalité parfaite ». Ils demandent aussi la mise en œuvre de laConstitution de l'an I, ou constitution montagnarde, qui prévoyait notamment le suffrage universel masculin.

Critique féministe

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Olympe de Gouges écrit en 1791 laDéclaration des droits de la femme et de la citoyenne, pastiche de la Déclaration de 1789. Elle critique par ce texte l'application juridique et politique de la Déclaration aux seuls hommes. Elle tente, sans succès, de le soumettre à l'approbation de l'Assemblée.

Olympe de Gouges est guillotinée le pour avoir proposé dans une de ses brochures que le peuple, par référendum, choisisse la forme du régime politique qui convient à la France : gouvernement républicain centralisé, fédératif ou monarchique. Les révolutionnaires ne tolèrent pas qu'elle puisse remettre en cause la République. Ils la font interpeller et arrêter : le prétexte est ainsi trouvé par ses puissants ennemis pour la réduire au silence. Le, le journalLe Moniteur avertit toutes les femmes qui manifesteraient la prétention de s'immiscer dans la sphère politique :« Elle voulut être homme d'État, et il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d'avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe ». Ainsi, cette tentative d'affirmation de son identité féminine et la légitime revendication de l'égalité des droits civils et politiques des deux sexes, se solda par un échec[63].

Pierre Guyomar présenta, pour sa part, devant l'Assemblée, le, un ouvrage intituléLe Partisan de l'égalité politique de tous les individus[A 6], dans lequel il plaide en faveur d'une application de la Déclaration et des droits qu'elle contient à l'ensemble des individus, quel que soit leur sexe.

Droits des habitants des colonies

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La Déclaration des droits de l'homme a été également critiquée en raison de sa non-application aux habitants des colonies, l'Assemblée constituante n'ayant pas aboli l'esclavage à Saint-Domingue ni décidé l'égalité politique des étrangers et des autochtones. Ce n’est que le que la Déclaration déclarant que tous les hommes naissent et demeurent libres sera appliquée à Saint-Domingue[64],[65] parSonthonax, l'esclavage ayant étéaboli le23 juin de la même année par la nouvelle Déclaration des droits de l’Homme.

Applicabilité juridique

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L'application de ce texte a été critiquée, notamment par lespositivistes.

Sous laIIIe République, leslois constitutionnelles des et et ne renvoyaient pas à laDéclaration de[66]. MaisMaurice Hauriou (-) etLéon Duguit (-), deux éminents juristes, ont soutenu qu'elle avait une valeur juridique[66]. La thèse de Duguit a été combattue d'abord parAdhémar Esmein (-) puis parRaymond Carré de Malberg (-)[67]. Celui-ci a écrit :« La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, si tant est qu'elle soit toujours en vigueur, n'a donné qu'une formule philosophique trop vague pour enchaîner le législateur ».

Sous laIVe République, laConstitution du comporte, d'une part, unpréambule qui renvoie à laDéclaration de et, d'autre part, unarticle 81 qui dispose que« tous lesnationaux français et les ressortissants de l'Union française ont la qualité de citoyen de l'Union française qui leur assure la jouissance des droits et libertés garantis par le préambule ». Dès, l'ordre judiciaire reconnaît que laDéclaration de est un texte dedroit positif : le, en se fondant sur l'article 6 de laDéclaration, letribunal civil de la Seine déclare nulle la condition insérée dans son testament, par une grand-mère, révoquant un legs fait au profit de sa petite-fille au cas où celle-ci épouserait un juif[68],[69]. Ce n'est que le que leConseil d'État accepte, pour la première fois, d'examiner au fond un moyen tiré de la méconnaissance de laDéclaration de, en l'occurrence de ses articles 8, 9 et 10[70].

Sous laVe République, lepréambule de laConstitution du renvoie à laDéclaration de. LeConseil constitutionnel a d'abord attribué valeur constitutionnelle par sa décision du, Liberté d'association qui fonde la doctrine du « bloc de constitutionnalité », selon l'expression deLouis Favoreu. Cette décision vise « la Constitution (de 1958) et notamment son préambule », or le préambule de laConstitution de 1958 rappelle que laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen reste en vigueur.

À partir de cette décision, leConseil constitutionnel, se posera de plus en plus comme le défenseur des droits et libertés publiques constitutionnelles, mais surtout sur la base du renvoi au préambule de l'ancienne Constitution de 1946. Cette tendance est encore accentuée depuis l'instauration de laQuestion Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) par larévision constitutionnelle du, permettant uncontrôlea posteriori des lois par le Conseil constitutionnel.

Postérité

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Du point de vue juridique

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La Déclaration de 1789 a inspiré, auXIXe siècle, un grand nombre de textes similaires dans de nombreux pays d’Europe et d’Amérique latine. La tradition révolutionnaire française est également présente dans laConvention européenne des droits de l'homme signée àRome le[71].

En France, d'autres droits ayant une valeur constitutionnelle sont apparus depuis la déclaration de 1789.

Ce sont tout d'abord ceux qui figurent dans lepréambule de la Constitution du 27 octobre 1946[72], et qui sont repris dans le préambule de laConstitution de 1958 qui y fait référence :

Ces droits sont appelésdroits sociaux. Le dernier droit (obtenir des moyens convenables d'existence) découle d'une définition différente du mot « droit » : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen détermine la légitimité des actes, alors que ces droits définissent des garanties matérielles.

Ce sont ensuite ceux qui figurent dans laCharte de l'environnement, adoptée en2004, notamment celui qui figure dans l’article 1 de cette charte :« Chacun a le droit de vivre dans unenvironnement équilibré et respectueux de la santé. »

Dans une décision rendue, le Conseil constitutionnel fait primer le préambule de la Charte de l’environnement et le onzième alinéa du préambule de la Constitution de 1946 sur l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, consacrant la préservation de l’environnement comme enjeu supérieur à la liberté d'entreprendre, y compris pour les effets que les effets à l'étranger d'activités exercées en France[73].

Du point de vue historique

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La première traduction en espagnol a été l’œuvre du ColombienAntonio Nariño (1765-1823), qui a diffusé le texte imprimé en80 à 100 exemplaires dès 1793, alors que commençait la lutte pour l'Indépendance dans la vice-royauté espagnole de la Nouvelle Grenade.

Depuis 2003, l'ensemble des documents divers ayant trait à la proclamation et à l’entrée en vigueur du texte de laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen est classée par l'UNESCO sur leregistre « Mémoire du monde » recensant les collections du patrimoine documentaire d’intérêt universel, dans le but d'en assurer la préservation.

Cet ensemble de documents, qui prennent sens l’un par rapport à l’autre, est conservé par lesArchives nationales et laBibliothèque nationale de France, qui ont fait une proposition de classement conjointe. C’est par leur réunion que l’on comprend la portée tant symbolique que politique de la Déclaration, ainsi que le contexte historique dans lequel elle a été rédigée.

Quelquesodonymes contenant la date du26 août 1789 rappellent, en France, l'adoption finale de la Déclaration des droits de l'homme.

Notes et références

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Notes

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  1. a etbLe mot « homme » dans l'expression « droits de l'homme » ne prend pas de majuscule[4]. Certaines sources écrivent le mot avec une majuscule (« Homme »), soit par erreur, soit par volonté d'englober plus explicitement tout le genre humain, et non seulement les êtres humains masculins comme peut le sous-entendre l'absence de majuscule[5],[6]. Pour ce texte, certaines sources écrivent le titre en mettant des majuscules à tous les substantifs, notamment des sites institutionnels français commeLégifrance[7] ou le site de l'Élysée[8].
  2. Jérôme Champion de Cicé était un bon connaisseur de la philosophie politique deThomas d'Aquin, dont est issue la distinction entredroits naturels etdroits du citoyen. Il venait d'être nomméchancelier de France parLouisXVI.
  3. « À ces causes et autres à ce mouvant, de l'avis de notre Conseil, Nous avons par ces présentes signées de notre main, ordonné et ordonnons l'envoi des décrets ci-inclus (…) Car tel est notre bon plaisir. En témoin de quoi nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes. Donné à Paris, le troisième jour de novembre, l'an de grâce mil sept cent quatre-vingt-neuf, & de notre règle le seizième.Signé LOUIS.Et plus bas, Par le Roi, de Saint-Priest. Et scellé du grand sceau de cire jaune. À Paris, de l'Imprimerie nationale. 1789. »
  4. Par exemple les articlesnos 1, 2, 3, 4, 7, 9, 10.
  5. Par exemple, les articlesnos 6, 14.
  6. Par exemple les articlesnos 3, 6, 12, 13, 14, 15, 16.
  7. voir par exemple « Droits de l’homme et libertés fondamentales » Henri Oberdorff, LGDJ, Lextenso,2e édition.
  8. C'est le seul droit de l'homme dont sont temporairement privés les prisonniers de droit commun
  9. Si le mot « propriété » est au singulier dans le texte donné par les Archives parlementaires pour lajournée du 26 août 1789, comme dans les versions modernes (texte de la Déclaration sur le site du Conseil constitutionnel), le texte officiel du1er octobre 1789 choisit, lui, le pluriel :« Les propriétés étant un droit inviolable et sacré (…) ».

Références

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  1. « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen », surMusée Carnavalet - Histoire de la ville de Paris,(consulté le).
  2. JeanEhrard et PaulViallaneix,Les Fêtes de la révolution: Colloque de Clermont-Ferrand, [du 24 au 26] juin 1974 : actes, Société des études robespierristes,(lire en ligne),p. 560.
  3. JulieViroulaud, « Jean-Jacques-François Le Barbier l'Aîné et les francs-maçons : autour d'une œuvre d'inspiration maçonnique, La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen »,La Revue du Louvre et des musées de France,no 4,‎.
  4. Emploi de la majuscule, Manuel de rédaction et d’édition de l’Organisation des Nations Unies.
  5. « Droits humains pour tou-te-s ! - L’Argumentaire », surdroitshumains.fr(consulté le).
  6. « Qu’y a-t-il dans un mot ? - Pour un langage non sexiste des droits humains », suramnesty.org,(consulté le).
  7. « Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 », surlegifrance.gouv.fr(consulté le).
  8. « La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen », surelysee.fr(consulté le).
  9. Décisionsno 71-44 DC « Liberté d'association » du 16 juillet 1971 etno 73-51 DC du 27 décembre 1973, qui l'ont intégrée dans lebloc de constitutionnalité en raison de la référence faite à la Déclaration dans lepréambule de la Constitution de 1958.
  10. s:Rapport de Mounier au nom du comité chargé du travail sur la constitution. (Séance du 9 juillet 1789.)
  11. Putfin 1978,p. 181 etn. 2.
  12. Putfin 1978,p. 181.
  13. s:Projet de Déclaration des Droits de l'Homme présenté par La Fayette à l'Assemblée Nationale (Séance du 11 juillet 1789).
  14. s:Histoire politique de la Révolution française/Chapitre 2.
  15. Séance du mercredi 19 août 1789 à l'assemblée nationale.M. l'abbé Bonnefoi : « Après avoir comparé les divers plans de déclaration des droits avec celle de M. la Fayette, j'ai vu que cette dernière est le texte dont les autres ne forment que le commentaire. ».
  16. « Vers la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen – 4 août 1789 », surclio-texte.clionautes.org(consulté le)
  17. « DROITS ET DEVOIRS PART III », surwww.lafrancmaconnerieaucoeur.com(consulté le)
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  44. Honoré-Gabriel Viktor Riquetti comte deMirabeau,Mirabeau Peint Par Lui-Même, Ou Recueil des Discours qu'il a prononcés, des Motions qu'il a faites, tant dans le sein des Communes qu'a l'Assemblée Nationale constituante; De Puis le 5 Mai 1789, jour de l'ouverture des États-Généraux, jusqu'au 2 Avril 1791, époque de sa mort; Avec un Précis des Matiéres qui ont donné lieu a ces Discours et Motions; le tout range par ordre Cronologique: Tome Premier, Chez F. Buisson, Imprimeur-Libraire, rue Hautefeuille, n°. 20,(lire en ligne),p. 221
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  61. Pierre-JosephProudhon,Qu'est-ce que la propriété ?, Le Livre de Poche, 1840 (première édition), 445 p., Chapitre II, Paragraphe premier : de la propriété comme droit naturel.
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  63. Debré et Bochenek 2013,p. 22.
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  2. Projet de déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Mounier,p. 289,col. 1, à 290,col. 1.
  3. Projet de déclaration des droits de l'homme en société de Mirabeau,p. 438,col. 2, à 439,col. 2.
  4. Mémoire sur la déclaration des droits de l'homme en société de Sieyès,p. 422,col. 1, à 424,col. 1.
  5. Projet de déclaration de droits de Gouges-Carto,p. 427,col. 1, à 431,col. 2.
  6. Projet de déclaration des droits de l'homme et du citoyen du6e bureau,p. 431,col. 2, à 432,col. 2.
  7. Adoption duProjet de déclaration des droits de l'homme et du citoyen du6e bureau comme base de discussion,p. 459,col. col..
  8. Adoption du préambule,p. 463,col. 1.
  9. Adoption desarticles1er, 2 et 3,p. 463,col. 2.
  10. Adoption desarticles 4 et 5,p. 464,col. 2.
  11. Adoption de l'article 6,p. 466,col. 1.
  12. Adoption desarticles 7, 8 et 9,p. 472,col. 2.
  13. Adoption de l'article 10,p. 480,col. 2.
  14. Adoption de l'article 11,p. 483,col. 2.
  15. Adoption desarticles 12 et 13,p. 484,col. 2.
  16. Adoption de l'article 14,p. 487,col. 2.
  17. Adoption de l'article 15,p. 489,col. 1.
  18. Adoption de l'article 16,p. 489,col. 1.
  19. Adoption de l'article 17,p. 489,col. 2.

Références aux débats de l'Assemblée nationale constituante

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  1. a etbArchives parlementaires,1re série,t. VIII,débats du 26 août 1789,p. 489.
  2. Archives parlementaires,1re série,t. VIII,débats du 9 juillet 1789,p. 214.
  3. Le texte du projet du sixième bureau est annexé, avec celui des autres projets, au compte rendu de la séance du 12 août (Archives parlementaires,1re série,t. VIII,débats du,p. 431).
  4. Archives parlementaires,1re série,t. VIII,débats du 20 août 1789,p. 462 et 463.
  5. Archives parlementaires,1re série,t. VIII,débats du 21 août 1789,p. 465.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, tome 63,débats du 29 avril 1793,p. 591.

Voir aussi

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Articles connexes

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Déclarations universelles

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Déclarations françaises postérieures

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Déclarations spécifiques

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Déclarations locales

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Divers

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Bibliographie

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Liens externes

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