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Dèce

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Cet article concerne l'empereur romain. Pour les trois consuls de la République de Rome, voirDecius Mus.

Dèce
34e Empereur romain
Image illustrative de l’article Dèce
Buste en marbre de Dèce,Glyptothèque de Munich
Règne
D’abord usurpateur puis légitime
automne 249 – juin 251
(~ 2 ans)
Précédé parPhilippe l'Arabe etPhilippeII
Co-empereurHerennius Etruscus (251)
Usurpé parLucius Priscus (249 -251)
Licinien (250)
Suivi deTrébonien Galle etHostilien
Biographie
Nom de naissanceCaius Messius Quintus Decius
Naissancev. 201 -Budalia (Dacie)
Décès (50 ans)
Abrittus (Thrace)
ÉpouseHerennia Etruscilla (av. 227 - 251)
Descendance(1)Herennius Etruscus
(2)Hostilien
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Dèce, appelé aussiTrajan Dèce (Imperator Caesar Caius Messius Quintus Traianus Decius Augustus) (v. 201 - juin 251), sénateur puisempereur romain de 249 à 251. L'empereurPhilippe l'Arabe le charge de défendre les Balkans contre les raids desGoths. Les soldats le proclament empereur, il bat Philippe àVérone et est légitimé avec le surnom de Trajan à l'automne 249. Au début de l'année 250, il impose à tous les citoyens de sacrifier aux dieux protecteurs de Rome, pratique civique et religieuse rejetée par les chrétiens, ce qui entraine des mesures répressives (ditesPersécution de Dèce). Dèce passe la fin de son règne en guerre dans les provinces du bas-Danube. En 251, il associe son filsHerennius au pouvoir et dirige l'Empire avec lui. Tous deux meurent en juin 251 à labataille d'Abrittus contre les Goths.

Ses origines

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Dèce est né vers 201[1] dans le village deBudalia près deSirmium (actuelleSremska Mitrovica) dans laprovince dePannonie inférieure, enIllyrie. Il est ainsi parfois considéré comme le premier de la longue série desempereurs illyriens, qui dirigent l'Empire pendant une grande partie duIIIe siècle[2]. S'il est provincial, né enPannonie inférieure (Voïvodine actuelle, en Serbie), sa famille serait d'ascendanceéquestre ousénatoriale[3].

Sa carrière politique

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Le sénateur

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On ne sait que peu de choses sur la carrière et la vie de Dèce avant 248. Aidé par la fortune non négligeable de sa famille, il progresse dans la hiérarchiesénatoriale. Il se marie dans cet intervalle de temps avecHerennia Etruscilla, elle aussi membre de l'ordre sénatorial et prétendument issue de la vieille aristocratieétrusque, et jouit dès lors de tout un réseau de clientèle en Italie du nord et en Italie centrale[3].

Des inscriptions de cette époque trouvées enTarraconaise (Hispania Tarraconensis) en l'honneur d'un certainQuintus Decius Valerinus laissent à penser, en dépit de l'inexactitude du nom, que, d'une manière ou d'une autre, Dèce a exercé des fonctions de gouvernement dans cetteprovince. De plus, il semble qu'il ait officié, vers le milieu des années 230, en tant quelégat d'Auguste propréteur dans la province deMésie inférieure : En effet, on y retrouve des inscriptions dédiées àAlexandre Sévère au nom du légatQuintus Decius qui laissent à penser qu'il a dirigé la province[4].

Il estconsulsuffect après 234, probablement vers 238/240.

Il devientpréfet de la ville vers 245, au début du règne dePhilippe l'Arabe. C'est une des plus hautes fonctions à laquelle puisse prétendre un membre de l'ordre sénatorial.

En 248, alors que les combats contre lesbarbares accaparent leslégions, deuxusurpateurs se rebellent contre Philippe. Le premier,Jotapien, se soulève enCappadoce contre lerector orientisPriscus, frère de l'empereur. Le second,Pacatianus, est acclamé par les légions deMésie[5] et peut-être dePannonie[6]. Pacatien est vite éliminé, mais les barbares, privés des subsides accordés par Philippe, en profitent pour envahir la Mésie et menacerMarcianopolis et d'autres villes des Balkans[5].

SelonZosime, Philippe, très affecté par ces événements, prononce devant leSénat un discours où il évoque sa volonté de quitter ses fonctions. Le préfet de la ville Dèce l'incite à rester à la tête de l'Empire[7], en retour, il reçoit la mission de rétablir la situation sur le Bas-Danube[5].

Un général proclamé malgré lui

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Buste dePhilippe l'Arabe.

Philippe lui confie alors le commandement d'une armée devant briser la rébellion enMésie et contenir les incursions régulières desGoths[8]. Ce choix permet à l'empereur de donner des gages au Sénat dont les membres se montrent de plus en plus sceptiques à l'égard de ses capacités à diriger l'Empire. Par ailleurs, Dèce étant originaire dePannonie et ayant gouverné laMésie, Philippe espère qu'il parvienne à convaincre sans trop de mal ses opposants de se rallier à lui.

Comme Dèce l'avait prévu, l'agitation retombe vite et les usurpateurs sont tous deux tués par leurs propres troupes. Lorsque Dèce arrive, accompagné de son fils aînéHerennius, à proximité des légions stationnées sur leDanube,Pacatianus est déjà mort.

Il semble que Dèce ait aussitôt mené, comme ses ordres l'y enjoignaient, une expédition militaire contre les Goths, qui se serait révélée victorieuse.

Les troupes de la région duDanube jugent alorsDèce plus compétent que l'empereur Philippe, qui à leurs yeux a le tort de ne plus mener personnellement ses campagnes. Par ailleurs, la peur d'un châtiment et la perspective d'un enrichissement rapide les incitent à acclamer un nouvelusurpateur[9]. Au printemps 249, vraisemblablement contre son gré, ils proclament Dèceempereur[8]. SelonJean Zonaras, loyal ou instruit du sort de ses prédécesseurs, Dèce accepte la proclamation pour calmer les ardeurs des soldats, mais envoie immédiatement des messagers pour informerPhilippe de la situation et le rassurer sur ses intentions[10]. On ne sait évidemment pas quelle est la part de reconstruction postérieure dans ce double-jeu de Dèce : s'agissait-il pour se défendre de prétendre qu'il n'avait accepté l'Empire que contre son gré ? Ou bien s'agissait-il de dire que désormais l'armée faisait le prince et qu'il ne fallait pas aller à son encontre ? Selon Michel Christol, l'énergique Dèce remettait peut-être en question la politique trop prudente de Philippe face aux barbares[8].

Toujours est-il que Philippe ne lui fait pas confiance. En juin 249, il remonte la péninsule italienne à la tête d'une armée composée de 2 légions levées en Italie et des cohortes prétoriennes. Dèce n'a d'autre choix que de marcher à la rencontre de l'empereur légitime à la tête des très aguerris soldats du Danube - six légions et de nombreuses cohortes de cavalerie, ainsi que des auxiliaires. La rencontre des troupes adverses a lieu près deVérone, en Italie, entre septembre et octobre 249.

Appuyé par une écrasante supériorité numérique, et grâce à l'expérience de ses troupes, la bataille tourne à l'avantage de Dèce. Philippe est contraint de fuir et est assassiné quelques jours plus tard par ses propres soldats. ÀRome, son fils,PhilippeII, tout récemment élevé à l'Augustat, est assassiné par lagarde prétorienne. Dèce est désormais le seul maître de tout l'Empire romain, au prix d'un retour à l'instabilité du pouvoir impérial et aux interventions des armées qui les éloignaient des frontières à défendre[8].

L'empereur Dèce

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La restauration de l'autorité impériale

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À son retour à Rome, il est légitimé par leSénat. L'une de ses premières actions est de s'octroyer le nom de l'empereurTrajan, qui a régné au début duIIe siècle et qui est resté dans les mémoires comme un grand stratège et un administrateur populaire[11]. L'empereur est donc systématiquement appelé Trajan Dèce sur sesémissions monétaires[12] et sur lesinscriptions lapidaires[13].

En tant que membre de l'ordre sénatorial (par opposition à Philippe, chevalier d'origine), Dèce suit une politique conservatrice, et revêt les titulatures duprincipat augustéen. Outre lapuissance tribunicienne, il estconsul chaque année de son court règne. Accaparé par la guerre, il confie l'administration civile auprinceps senatusValérien. Déformant cette délégation de pouvoir, l'Histoire Auguste invente la fable que Décius voulut faire revivre la titulature de lacensure[14], magistrature tombée en désuétude[15], que les sénateurs auraient confié à Valérien, qui l'aurait refusé[2],[16].

Dèce essaye également de stabiliser l'Empire en mettant en place une continuité dynastique, comme l'on fait ses prédécesseurs. Tandis que son épouse Herennia Etruscilla reçoit le titre d'Augusta, il associe progressivement ses deux fils,Herennius etHostilien au pouvoir. Ils sont successivementPrinceps Iuventutis (princes de la jeunesse) etCésar, vraisemblablement en juin 250 pour l'aîné, dans le courant de l'année pour son frère. L'aîné, Herennius est faitAuguste (co-empereur) en 251[17]. Ces titularisations s'accompagnent d'émissions monétaires au nom de ces associés[12].

  • La famille impériale
  • Sesterce d'Herennius César
    Sesterce d'Herennius César
  • Sesterce d'Hostilien
    Sesterce d'Hostilien
  • Aureus d'Herennia Etruscilla, Augusta.
    Aureus d'Herennia Etruscilla, Augusta.

Politique conservatrice et exaltation du passé

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La politique de Dèce est ainsi la conséquence d'une volonté affirmée de stabiliser l'État mais aussi de le sortir de la spirale de la crise idéologique et militaire.

Ainsi, l'idéologie impériale est dans la ligne de celles desIer et IIe siècles. Desmonnaies remettent en avant les valeurs traditionnelles : on retrouve ainsi des références à laPietas (obéissance, piété), à laPudicitia (pudeur de la femme romaine), ou encore à l'Uberitas (fertilité). La récente célébration du millénaire de Rome en 247 est prolongée par l'émission exceptionnelle d'un doublesesterce légendé FELICITAS SAECVLI[18]. La glorification des anciens empereurs se marque par l'émission d'une grande série d'antoniniens au nom des empereurs divinisés, lesDivi, d'Auguste àAlexandre Sévère[12].

De même, Dèce s'efforce de relancer les politiques urbaines, interrompues depuis la fin de la dynastiesévérienne. En 250, il effectue la réfection duColisée, qui avait été fortement endommagé en 217 au cours d'un violent incendie, causé, selonDion Cassius, par la foudre[19]. Dèce lance par ailleurs la construction desthermes de Decius (en), sur l'Aventin. Ils ne sont toutefois inaugurés qu'après sa mort en 252. Enfin il fait construire unportique en son honneur sur le forum. La volonté de relancer tant les politiques urbaines que l'effort stylistique sont significatifs des efforts de Dèce pour tourner la page des temps troublés et exalter la gloire passée de l'apogée de l'Empire, auIIe siècle : l'empereur se fait vainqueur aux frontières mais d'abord et avant tout garant de la continuité de l'État et moteur de la politique édilitaire, par un évergétisme impérial relégué au second rang depuis les années 210.

Persécution du christianisme

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Article détaillé :Persécution de Dèce.

L'obligation religieuse généralisée

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LaPiété personnifiée sacrifie en versant de l'encens sur les braises d'un petit autel.Aureus deJulia Domna (211-217).

Au début de 250, désireux de restaurer la piété et la cohésion des peuples de l'Empire autour de État romain, Dèce promulgue un édit dont le texte précis est inconnu, mais qui exige que chacun sacrifie publiquement et individuellement aux dieux romains. Les modalités pratiques sont déduites des certificats individuels de sacrifice (libellus) établis par les autorités locales dont un certain nombre ont été trouvés en Égypte[20],[21].

Au-delà de l'image d'un Empire ressoudé autour de ses valeurs, la principale conséquence de l'édit est une stigmatisation de la communauté chrétienne dont le nombre avait été croissant depuis leIer siècle, et avait connu une période de relative tolérance sous les règnes précédents d'Alexandre Sévère (222-235) et dePhilippe l'Arabe (244-249). Par ailleurs, les chrétiens souffrent, à l'époque, d'une relative impopularité auprès des populations, de par leur refus de s'intégrer à la société et de participer auxfêtes religieuses, et leur rejet des divinités locales. Lacommunauté chrétienne apparaît comme un ferment de troubles sociaux même si les chrétiens n'enfreignent pas ouvertement la loi.

L'ampleur de cette persécution doit être relativisée. D'après les sources écrites, elle frappe surtout la communauté installée à Rome, où l'évêque de RomeFabien y laisse la vie le 20 janvier, les provinces d'Asie Mineure, laSyrie avec le martyre de l'évêqueBabylas d'Antioche le 24 janvier[22] et l'emprisonnement d'Origène, l'Égypte et l'Afrique du Nord, où elle est documentée par la correspondance deCyprien de Carthage[23].

Conséquences de la persécution

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Plusieurs prélats, tels que les évêquesDenys d'Alexandrie etCyprien de Carthage, échappent à l'obligation de sacrifier en se retirant sur leurs domaines à l'écart de la ville[24].Quand ils sont soumis à l'obligation de sacrifier, les chrétiens réagissent diversement :

  • certains se révèlent défaillants (lapsi) et acceptent de sacrifier aux dieux païens. Cyprien de Carthage constate amèrement que ce fut le cas de nombreux membres de sa communauté[24] ;
  • d'autres achètent des certificats de complaisance (libellaticii, « ceux qui ont obtenu le certificat ») et les autorités se contentent de gestes symboliques[20] ;
  • les derniers vont jusqu'au bout de leurs convictions et sont exécutés.

Cependant, la persécution officielle cesse avant la mort de Dèce, en 251. L'Église en sort éprouvée et au bord du schisme, mais invaincue et même fortifiée par ses martyrs[25]. Se pose alors à l'Église la délicate question de la réintégration de ceux qui ont cédé (lapsi). On fit alors des distinctions entre ceux qui ont volontairement sacrifié, ceux qui ont brûlé de l'encens, et les autres qui ont acheté un certificat de complaisance[26]. Des intransigeants, comme le prêtre romainNovatien, refusent toute complaisance à l'égard deslapsi, tandis que le nouvel évêque de RomeCorneille et l'évêque Cyprien de Carthage prônent le pardon, à condition que leslapsi acceptent une longue et sincère pénitence, et une confession publique devant la communauté chrétienne. Lacrise novatienne plonge alors celle-ci dans de graves dissensions, par la suite surmontées.

Lespersécutions de Dèce sont à l'origine de la légende desSept Dormants d'Éphèse (plus tard reprise dans la sourate 18 (La caverne) duCoran).

La crise militaire

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Le péril goth

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Comme tous les empereurs duIIIe siècle, Dèce affronte tout au long de son règne tant lesbarbares que lesusurpateurs[3].

En 250, des bandes deCarpes et deGoths sous le commandement de leur roiCniva franchissent leDanube et envahissent les troisprovinces deDacie. L'armée des Goths se scinde aussitôt, tandis qu'une partie se dirige vers laThrace et assiègePhilippopolis, l'autre, Cniva à leur tête, marche surNicopolis ad Istrum[27]. Le gouverneur deMésie,Trébonien Galle parvient à repousser les Goths à Philippopolis, tandis que Dèce marche à la rencontre de Cniva. Son fils et co-empereur part en avant-garde, Dèce suit avec le gros de l'armée. Le début de l'expédition est un succès : Nicopolis est sauvée et les Carpes sont rejetés de l'autre côté dulimes[28]. Les Goths subissent à cette occasion de lourdes pertes.

Cependant, alors qu'il tente de repousser Cniva hors de l'Empire, Dèce subit un revers àBeroe Augusta Trajana. L'empereur et l'armée doivent se replier, laissant les barbares piller le camp romain et reprendre l'offensive. Cniva marche à nouveau contre Philippopolis, la capitale de la province de Thrace[29]. Persuadé qu'ils prendront la ville sans coup férir, legouverneur de Thrace, Titus Julius Priscus, tente, pour sauver la cité, de s'allier avec les Goths. Il se proclameAuguste et rallie Cniva, le Sénat le déclare aussitôt ennemi public[30]. Toutefois sa trahison est improductive. À leur arrivée, les Goths ravagent la ville, massacrent la population et exécutent Priscus.Pendant ce temps, Dèce se replie avec son armée en Mésie où il effectue une jonction avec l'armée de Trébonien Galle. Au début de l'année 251, il profite de ce que les Goths ramènent leur butin dans leur royaume pour les attaquer et remporte une nouvelle victoire contre eux. Mais cette fois encore, elle n'est pas décisive, leslégions ne parvenant toujours pas à repousser les Goths hors de l'Empire.

Antoninien de Trajan Dèce, émis en 251. Au droit, portrait de l'empereur portant la couronne radiée et le paludamentum. Au revers la légende "VICTORIA GERMANICA" célèbre les campagnes contre les Goths, et entoure une victoire portant un sceptre et une palme.

La mort de l'empereur

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Article détaillé :Bataille d'Abrittus.
Aureus commémorant la victoire de l'empereur Dèce.

Au début de l'année 251, Julius Valens Licinianus profite de l'absence de Dèce pour revêtir la pourpre impériale à Rome. Il semble être un sénateur et avoir bénéficié de la complaisance duSénat mais il est exécuté au mois de mars 251[31]. Il ne laisse aucune émission monétaire[32].

Dèce reprend l'offensive alors queCniva et les Goths refluent vers leur territoire, ralentis par le butin colossal obtenu dans le pillage des villes deThrace, deMésie et dePannonie. Plutôt que de regrouper ses troupes et sécuriser la frontière, l'empereur donne la chasse à Cniva. En juin 251, Dèce parvient à lui couper la route. L'affrontement a lieu dans la plaine de laDobroudja, non loin de la modeste colonie d'Abrittus (Forum Terebronii). Leslégions romaines sont attirées sur une zone marécageuse dont les Goths ont au préalable reconnu les quelques passages sûrs et solides. Les Goths prennent position devant ce marais puis lorsque le combat est engagé, effectuent un repli et attirent l'armée romaine dans le marécage. Ils contre-attaquent ensuite de front et de flanc[33]. Au cours du combat, le fils aîné de Dèce,Herennius Etruscus, est tué. Souhaitant ranimer le moral des troupes, Dèce aurait déclaré que la mort d'un seul soldat était peu de chose. Il périt à son tour peu après, comme une grande part de son armée. Selon les historiens, Dèce et son fils auraient eu un comportement héroïque jusqu'à leur fin[34]. L'événement est important en soi ; à l'exception deGordienIII, mort après la bataille de Misichè des suites de ses blessures, Dèce est le premier empereur à mourir au combat contre un ennemi extérieur. On ne retrouva pas son corps, ce dont se réjouit le polémiste chrétienLactance au siècle suivant« il fournit la pâture aux bêtes sauvages et aux oiseaux de proie »[35],[36].

Le, les troupes survivantes proclamentTrébonien Galle empereur, décision par la suite avalisée par le Sénat. Aurelius Victor, Zosime, et Zonaras insinuent sans preuves que Trebonien serait responsable de la défaite de Dèce[36]. L'une des premières décisions de Trébonien Galle est d'ailleurs d'adopterHostilien, le fils survivant de Dèce. Celui-ci est aussitôt associé au pouvoir, mais meurt au bout d'un mois de règne seulement, peut-être de la peste[25].

Après leur mort au combat, le Sénat accorde l'apothéose à Trajan Dèce et à son fils Herennius Etruscus[25].

Noms successifs

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  • 201, naîtCAIVS•MESSIVS•QVINTVS•DECIVS
  • 249, accède à l'Empire :IMPERATOR•CAESAR•CAIVS•MESSIVS•QVINTVS•TRAIANVS•DECIVS•PIVS•FELIX•INVICTVS•AVGVSTVS
  • 251, titulature à sa mort :

IMPERATOR•CAESAR•CAIVS•MESSIVS•QVINTVS•TRAIANVS•DECIVS•PIVS•FELIX•INVICTVS•AVGVSTVS•GERMANICVS•MAXIMVS•DACICVS•MAXIMVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•III, IMPERATOR•I, CONSVL•III PATER•PATRIAE

Notes et références

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  1. Certains avancent plutôt la date de190. Aucun document de l'époque ne permet de trancher la question.
  2. a etbPetit 1974,p. 450.
  3. ab etcChristolet al. 2021,p. 800.
  4. InscriptonsCILIII, 12519 ;CILIII, 13724 ;AE1985, 00752, ou plus mal transcrit et sujet à cautionAE1977, 00761.
  5. ab etcPetit 1974,p. 449.
  6. Les seuls auteurs à nous renseigner surPacatianus sont les écrivains byzantinsZosime (Histoire nouvelle) etZonaras (Histoire des Romains), qui divergent quant à l'ampleur de la révolte. Tous deux s'accordent pour dire que les troupes de Mésie ont suivi Pacatianius, mais seul Zosime évoque la trahison des troupes de Pannonie.
  7. Zosime,Histoire nouvelle, I,lire en ligne.
  8. abc etdChristolet al. 2021,p. 790.
  9. « Les troupes, voyant qu’il usait de sévérité envers ceux qui s’étaient éloignés de leur devoir, crurent ne pouvoir rien faire qui leur fût si avantageux que d’éviter le danger du châtiment, et d’élire un empereur, qui ayant toutes les qualités nécessaires pour bien gouverner en temps de guerre et en temps de guerre, se déferait de Philippe. »,Zosime,Histoire nouvelle (tome 2).
  10. Jean Zonaras,Histoire des Romains, Philippe.
  11. Christolet al. 2021,p. 801.
  12. ab etcDepeyrot 2006,p. 142.
  13. inscriptionCILXVI, 00154 et des dizaines d'autres sur Epigraphik Datenbank.
  14. Histoire Auguste,Vie de Valérien, 5, 6.
  15. La censure disparait avec le règne de l'empereurDomitien, en85, qui devient à cette datecenseur perpétuel. Tous ses successeurs détiennent la puissance censoriale.
  16. Chastagnol 1994,p. 782-783.
  17. Christolet al. 2021,p. 800-801.
  18. Christolet al. 2021,p. 801-802.
  19. Dion Cassius,Histoire romaine (LXXVIII, 25).
  20. a etbPetit 1974,p. 519.
  21. Christolet al. 2021,p. 802-803.
  22. Christolet al. 2021,p. 802.
  23. Petit 1974,p. 450-451.
  24. a etbChristolet al. 2021,p. 803.
  25. ab etcPetit 1974,p. 451.
  26. Petit 1974,p. 520.
  27. Zonaras, XII, 20.
  28. L'inscriptionCILIII, 01176 d'Apulum qualifie en remerciement Dèce derestitutor Daciae.
  29. Christolet al. 2021,p. 804.
  30. Aurelius Victor,Des Césars, 29 ; pseudo-Aurelius Victor,Épitomé de Caesaribus, 29.
  31. Aurelius Victor,Des Césars, 29, 3 ; pseudo-Aurelius Victor,Épitomé de Caesaribus, 29.
  32. Chastagnol 1994,p. 850.
  33. LéonVI le Sage,Problemata,IV, 6.
  34. Aurelius Victor,De Caesaribus, 29.
  35. Lactance,De Mortibus Persecutorum, 4lire en ligne
  36. a etbChristolet al. 2021,p. 807.

Annexes

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Bibliographie

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Auteurs antiques

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Auteurs modernes

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Hervé Savon, « Compte-rendu de lecture de l'ouvrage ci-dessus »,L'antiquité classique,t. 74,‎,p. 546-547(lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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Précédé parEn fonctionSuivi par
Philippe l'Arabe (244 - 249)
PhilippeII (247 – 249)
Dèce (249 - 251)
avecHerennius (251)
Trébonien Galle (251 - 253)
Hostilien (251)
v ·m
Principat
(27av. J.-C. – 235)
Crise du troisième siècle
(235-284)
Dominat
(284-395)
Empire d'Occident
(395-476)
Article de qualitéEmpire d'Orient
(395-1204)
Empire d'Orient divisé
(1204-1261)
Empire de Nicée
Empire latin
Empire d'Orient restauré
(1261-1453)
Voir aussi
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