Patriarche de Constantinople | |
---|---|
- | |
Patriarche d'Alexandrie | |
- |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom dans la langue maternelle | |
Formation | |
Activité |
Fête |
---|
Cyrille Loukaris ouLucaris (Κύριλλος Λούκαρις) (1572-1638) estpatriarche d'Alexandrie de1602 à1621[1]sous le nom de « CyrilleIII » comme successeur deMélèceIer[2]
Après avoir été appelé à la direction provisoire de l'Église de Constantinople en, il est ensuite nommé à cinq reprises,patriarche de Constantinople sous le nom de « CyrilleIer »[3] :
Né enCrète le, Cyrille Loukaris est un jeune prêtre grec, disciple deMélèce Pigas, et est considéré comme l'un des intellectuels les plus brillants de son époque. Grand latiniste, il part étudier une dizaine d'années enItalie (àVenise et à l'Université de Padoue) où il acquiert une grande maîtrise de la rationalité occidentale.
En 1596, il est l'un des représentants dupatriarche de Constantinople auconcile deBrest-Litovsk, enUkraine, qui fait alors partie du royaume de Pologne et de Lituanie. Au cours de ce concile, six des huit évêques présents font scission et décident de s'unir àRome, entraînant la fondation de l'Église uniate. Cet acte marque profondément Loukaris qui devient dès lors très hostile au catholicisme.
À l'âge de 30 ans, il est élu à la tête dupatriarcat d'Alexandrie, puis devient en 1620 lepatriarche œcuménique de Constantinople. Il consacre alors toute son énergie à combattre l'influence des catholiques romains dans l'Empire ottoman. Souhaitant relever le niveauthéologique de l'Église orthodoxe, il fonde àConstantinople une Académie patriarcale et fait traduire leNouveau Testament engrec moderne.
Dans sa lutte contre l'Églisepapique (selon le terme grec) et leprosélytisme desJésuites qui reçoivent l'appui de nombreux diplomates catholiques, Cyrille Loukaris demande l'aide des ambassades des pays protestants à Constantinople. Il reçoit ainsi deCornelius Haga, ambassadeur des Pays-Bas, toute une littérature théologique protestante qui produit chez lui une influence considérable. Il renforce alors les liens de l’Orient chrétien avec lesÉglises issues de la Réforme, envoie au roiJacquesIer d'Angleterre le fameuxCodex Alexandrinus de laBible, et se lie d’amitié avec le pasteur Antoine Léger, théologien genevois, chapelain à l’ambassade des Pays-Bas.
En1629, est publiée en latin, àGenève, la célèbreConfession qui porte son nom, conforme en tous points aucalvinisme le plus strict. LaConfession adopte en effet la doctrine de lasola scriptura (seule l'Écriture compte), rejette latranssubstantiation (transformation réelle du pain et du vin en le corps et le sang duChrist dans l'eucharistie), refuse la hiérarchie au sein du corps ecclésiastique et condamne la vénération des images ainsi que l'invocation des Saints comme forme d'idolâtrie.Les États protestants croient alors recevoir l'adhésion de l'Église orthodoxe tout entière aux doctrines réformées et s'empressent de faire traduire laConfession de Loukaris en plusieurs langues. En réponse, les puissances catholiques (France et Autriche) interviennent en soutenant financièrement et politiquement un groupe d'évêques orthodoxes qui tente plusieurs fois de détrôner le patriarche.
Après avoir, à plusieurs reprises, été déposé et réinstallé comme Patriarche de Constantinople, Cyrille, accusé de complot avec la Russie, est finalement arrêté sur ordre duSultan en 1638 et meurt étranglé par unjanissaire le.
Son corps, jeté dans leBosphore est ensuite recueilli et inhumé sur l'île deChálki.
Le « calvinisme oriental » de Cyrille Loucaris, réaction excessive contre certaines tendances traditionalistes et ritualistes, déclencha dans l’Église orthodoxe un important mouvement d'opposition de la part des autres responsables orthodoxes. En1672, un synode de l'Église orthodoxe (Synode de Jérusalem) rejeta de manière non équivoque toute tentative de réforme de son enseignement, que ce soit dans un sens protestant ou catholique. Les actes de ce Synode intègrent, en7e chapitre, la Confession de foi du PatriarcheDosithée de Jérusalem qui est une réponse point par point à la Confession de foi de Loukaris.
Ce synode, et d'autres (Concile d'Iași, confession dePierre Movilă…) parvinrent à sauvegarder l’originalité de l’« orthodoxie » face à laRéforme et à laContre-Réforme.
Toutefois, si l'Église orthodoxe réfute vigoureusement la "confession de foi" attribuée à Cyrille, lui-même quoique mis en cause, n'est pas formellement condamné. Ainsi, leConcile de Jérusalem (1672) affirme que"Jamais l'Église d'Orient n'a connu Cyrille pour tel que nos adversaires disent qu'il était, et n'a jamais connu ces Chapitres comme son ouvrage" concédant tout au plus que si ce texte est de lui,"Il l'aurait donné tout à fait en cachette de l'Église" puisque"ce n'est pas la Confession de l'Église d'Orient", avant de remarquer"qu'on a souvent vu Cyrille protester contre, et enseigner le contraire dans l'Eglise" citant pour le démontrer de nombreux extraits de ses sermons et concluant que c'est"seulement parce qu'il n'avait pas écrit contre ces Chapitres qu'il avait été frappé d'excommunication et d'anathème dans deux conciles fort importants".
Aussi, quoiqu'une certaine ambiguïté ait continué à rattacher son nom à cette "confession de foi", leConcile de Jérusalem l'en a personnellement dédouané, et le Saint Synode de l'Église orthodoxe d'Alexandrie (dont il fut patriarche) l'a finalement canonisé en tant quehiéromartyr en 2009[4]
Patriarches de l'Église d'Alexandrie (43–451) | |
---|---|
Papes de l'Église copte orthodoxe (depuis 451) |
|
Patriarches de l'Église orthodoxe d'Alexandrie (depuis 451) |
|
Évêques, archevêques etpatriarches œcuméniques de Constantinople | |
---|---|
Ier – IVe siècle |
|
Ve – VIIIe siècle |
|
IXe – XIIe siècle |
|
XIIIe – XVIe siècle |
|
Depuis le XVIIe siècle |
|