Lacyberguerre russo-ukrainienne est une composante de la confrontation entre la Russie et l'Ukraine depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. La cyberarmée russe Uroburos existe depuis 2005[2]. Cependant, les premières attaques contre les systèmes d'information des entreprises privées et des institutions publiques ukrainiennes sont enregistrées lors de manifestations de masse en 2013 (l'Euromaïdan). La même année l'opérationArmageddon est lancée, il s'agit d'une campagne russe de cyberespionnage systématique sur les systèmes d'information des agences gouvernementales, des forces de l'ordre et des agences de défense, censée aider la Russie sur le champ de bataille[3].
Entre 2013 et 2014, certains systèmes d'information d'agences gouvernementales ukrainiennes sont touchés par unvirus informatique connu sous le nom deTurla(en)/Snake/Uroborus[3]. En février-mars 2014, lorsque les troupes russesenvahissent la Crimée, des centres de communication sont attaqués et les câbles à fibres optiques de l'Ukraine trafiqués, coupant la connexion entre la péninsule et l'Ukraine continentale[4]. De la même manière, dans la région duDonbass, le trafic Internet entrant ou sortant des républiques séparatistes autoproclamées deDonetsk et deLougansk est progressivement re-routé vers la Russie[5]. De plus, les sites Web, les informations et les médias sociaux du gouvernement ukrainien sont fermés ou ciblés par desattaques par déni de service (DDoS), tandis que les téléphones portables de nombreuxparlementaires ukrainiens sont piratés ou bloqués[3]. Des experts ukrainiens déclarent également le début d'une cyberguerre avec la Russie[6]. Les entreprises decybersécurité commencent à enregistrer une augmentation du nombre de cyberattaques sur les systèmes d'information en Ukraine. Les cyberattaques russes visent des agences gouvernementales de l'Ukraine, de l'Union européenne, des États-Unis, des agences de défense, des organisations politiques et de défense internationales et régionales, des groupes de réflexion, des médias et des dissidents[3]. En 2015, les chercheurs identifient deux groupes de pirates informatiques russes actifs dans la cyberguerre russo-ukrainienne : le soi-disantAPT29 (également connu sous le nom deCozy Bear,Cozy Duke) etAPT28 (également connu sous le nom deSofacy Group,Tsar Team,Pawn Storm,Fancy Bear)[3].
Dès le début de l'invasion russe en 2022, les attaques cyber ont été régulières mais sans impact majeur[7] malgré les annonces et rumeurs de cyberopérations d'envergure à venir[8].
Paralysie du Trésor public d'Ukraine, décembre 2016[21].
Cyberattaque NotPetya de 2017, attaque de masse de la chaîne d'approvisionnement des hackers, juin 2017 utilisant le virusPetya[22]. Selon l'administration présidentielle américaine, cette attaque représente la plus grande attaque de pirates informatiques connue[23].
Cyberattaque de 2022: le 14 janvier 2022, des attaques ont lieu contre certains sites du gouvernement ukrainien, un jour après l'échec des négociations américano-russes sur l'avenir de l'Ukraine au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN)[24],[25]. Les sites piratés par le virus Whispergate affichent le message "Ukrainiens, prenez peur, et préparez vous au pire"[26].
Après l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, plusieurs sites Web gouvernementaux et bancaires ukrainiens majeurs sont atteints. Les services de renseignement américains attribuent les attaques à des assaillants russes, bien que le gouvernement russe nie toute implication[27].
Le 10 mai 2022, l'Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni accusent collectivement la Russie d'être à l'origine d'une cyberattaque ayant eu lieu en février 2022 et ayant conduit à la panne du réseau internet du satelliteKA-SAT. Ce satellite, opéré par des entreprises européennes et américaines, permettait à des citoyens ukrainiens et européens d'avoir accès à internet[28],[29].
Le 5 avril 2022, leService spécial des communications de l’État ukrainien alertait sur des piratages par le biais deTelegram[30]. Le 12 avril 2022, le même service annonçait une tentative de piratage russe contre des installations électriques[31]. Au 9 avril 2022, Victor Zhora, du Service spécial des communications, dénombrait plus de 200 cyberattaques[32] dont plus de la moitié étaient des tentatives de vol d'informations et d'infection par malware.
Attaque de la chaîne « Pervy Kanal », juin 2016 (piratage du serveur corporatif du « canal TV 1 » russe par la Cyber Alliance Ukrainienne des hackers FalconsFlame, Trinity et Rukh8[40],[41]).
Fuites de Surkov, octobre 2016, fuite de 2 337 e-mails et de centaines de pièces jointes révélant les plans pour la prise de laCrimée et pour fomenter des troubles séparatistes dans leDonbass (documents datés entre septembre 2013 et décembre 2014[42]).
L'armée informatique d'Ukraine est créée parMykhailo Fedorov, premier vice-premier ministre et ministre de la transformation numérique, le 25 février 2022. L'effort est lancé lors de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. L'objectif principal est la cyberguerre contre la Russie. Fedorov demande l'aide d'un cyber-spécialiste ettweete untélégramme comprenant une liste de 31 sites Web d'entreprises et d'organisations étatiques russes[43].
Le 28 mars 2022, l'opérateur ukrainienUkrTelecom a subi une baisse de connectivité brutale de 80% attribuée par le service d’État ukrainien chargé de la sécurité informatique à une cyberattaque en provenance de Russie[44].
Le compte d'un blogueur russe qui récoltait de l'argent pour équiper les soldats est piraté. Au lieu de recevoir des drones, il reçoit des sex-toys pour un montant de 23 000 euros[45].
Les opposants biélorusses espèrent que l’affaiblissement de Poutine dans la guerre contre l'Ukraine favorisera le renversement du régime d’Alexandre Loukachenko.En janvier 2022, pour perturber les manœuvres russes préliminaires à l’invasion de l’Ukraine, des pirates informatiques biélorusses du groupeCyber Partisans(en) infectent le réseau de la compagnie ferroviaire publique de leur pays[46]. Ils auraient crypté ou détruit des bases de données destinées à contrôler le trafic, les douanes et les gares. Plutôt que d’utiliser leurransomware pour exiger de l’argent, le groupe déclare qu’il remettrait les ordinateurs en fonctionnement à deux conditions : le retrait des soldats russes deBiélorussise et la libération de cinquante prisonniers politiques qui ont besoin de soins médicaux[47].
↑« Invisible Russian cyberweapon stalked US and Ukraine since 2005, new research reveals »,CSO,(lire en ligne, consulté le)
↑abcde etfJen Weedon, FireEye,Cyber War in Perspective: Russian Aggression against Ukraine, Tallinn, NATO CCD COE Publications,(ISBN978-9949-9544-5-2,lire en ligne), « Beyond ‘Cyber War’: Russia’s Use of Strategic Cyber Espionage and Information Operations in Ukraine »