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Curnonsky

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Curnonsky
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Beauchamp(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Maurice Edmond SaillandVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Maurice Curnonsky, Cur-Nonsky, CurnonskyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Genre artistique
Distinctions
signature de Curnonsky
Signature
Plaque sur le domicile de Curnonsky auno 14 de laplace Henri-Bergson,Paris8e.
Vue de la sépulture.

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Maurice Edmond Sailland, ditCurnonsky, né le àAngers et mort le àParis, est unromancier,gastronome,humoriste etcritique culinaire français, élu « Prince des gastronomes »[1],[2].

Biographie

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Né à Angers dans un hôtel particulier, 10, avenue de Contades, orphelin de mère, abandonné par son père, il est élevé par sa grand-mère[3],[4]. À l'âge de 18 ans, il s'installe à Paris pour préparer l'École normale supérieure et devenir journaliste. Il commence à rédiger des articles pour des journaux tels queLa Vie parisienne,Le Music-Hall illustré du matin etComœdia.

En complément de ses chroniques, il devient en 1895 un desnègres littéraires deWilly, le premier mari deColette, et publie des romans ainsi que des contes et gazettes. C'est alors qu'il rencontrePaul-Jean Toulet avec qui il écrit trois romans :Le Bréviaire des courtisanes,Le Métier d'amant etDemi-Veuve, paru en feuilleton mais dont Curnonsky signera seul l'édition en volume (Toulet ayant renié leur œuvre).

Curnonsky prête sa plume à la publicité (plaquettes pourPyrex etPrimagaz,Frigidaire, leroquefort,Michelin)[3]. Il écrit régulièrement dansLe Journal (à partir de 1911) et des Contes des 1000 et 1 matins dansLe Matin[5],[6],[7]. Après l'exposition universelle de 1900, il fait partie d'une délégation de presse qui part enExtrême-Orient : il y découvre « l'admirable »cuisine chinoise[8].

À partir de 1921, il publie avecMarcel RouffLa France gastronomique, une collection planifiée de 32 fascicules qui se limitera à 28 à la suite du décès deMarcel Rouff[9]. Énorme travail de recension sur la cuisine régionale et sur les meilleurs restaurants de France qui ne verra son aboutissement qu'en 1933 avecLe Trésor gastronomique de France. Répertoire complet des spécialités gourmandes des 32 provinces françaises, en collaboration avecAustin de Croze[10],[11].

Caricature de Cur dansParis-Soir du 7 décembre 1927.

Le 16 mai 1927, à l'initiative de Pierre Chapelle de la revueLa Bonne Table le Bon Gîte Curnonsky est élu Prince des gastronomes par 3 338 cuisiniers, restaurateurs et gastronomes devantMaurice des Ombiaux, qui sera élu Prince de la Treille[12]. 1929 est une année employée à la création de l'Académie des Gastronomes. En mai 1934, il participe à la création dubimestrielLa France à table sur le thème du Tourisme et de la Table et dont il assure la direction littéraire[13]. En 1938, il lance en Belgique le Club de la bonne auberge, qui deviendra le Club des gastronomes et finalementClub royal des gastronomes de Belgique par brevet du roiAlbert II en 1997.

Quand éclate laSeconde Guerre mondiale, il quitte Paris et s'installe dans une auberge àRiec-sur-Bélon enBretagne[14],[15]. Il retrouve son appartement parisien à la fin de la guerre et reprend son activité de journaliste. Il lance avecMadeleine Decure en juillet 1947 le mensuelCuisine de France, qui devientCuisine et Vins de France en 1948[16] et qui donnera naissance en 1953 à un monumental ouvrage du même nom,3000 recettes les plus réputées des régions de France, édité parLarousse, signé Curnonsky, réédité jusqu’en 1987[17].

La fin de sa vie est une reconnaissance et une consécration : En 1950, il est nommé Grand Maître d'Honneur de laChaîne des Rôtisseurs nouvellement reconstituée[17]. Puis il est Président d'honneur de l'Association professionnelle des chroniqueurs et informateurs de la gastronomie et du vin (APCIG) fondée en 1954[18].

Le, il meurt d'une chute de la fenêtre de son appartement au troisième étage du 14place Henri-Bergson[19], une brochure contenant les discours de diverses personnalités est imprimée à cette occasion[20]. Ses traits nous sont fixés dans plusieurs tableaux de son ami le peintreMaurice Asselin, dont l'un,Curnonsky en Bretagne, est conservé aumusée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc[21].

Germaine Larbaudière, discrète compagne de Curnonsky.

Germaine Larbaudière, un amour fidèle

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Il est inhumé au cimetière deBeauchamp (Val-d'Oise)[22] dans une tombe qu'il partage avec Germaine Larbaudière (1890 -), Mémaine,« le tendre soleil de sa verte vieillesse », Lar devenue la Lolo duGuinoiseau deMarcel Rouff, de dix-huit ans sa cadette[23]. Nièce de l'écrivainGabriel de Lautrec, actrice de théâtre et de cinéma, elle abandonne le spectacle en 1928 pour ouvrir - avec l'aide de Curnonsky - le restaurantL'Hostellerie deJean-Jacques àErmenonville dans un pavillon mis à sa disposition par le vicomte de la Rochefoucault[24]. LeClub des Cent l'inaugure avec le tout Paris, ses mérites decordon bleu sont ensuite reconnus[25],[26]. Le Grand Perdreau, dont Curnonsky est membre depuis 1924 avecMarcel Rouff y organise son repas mensuel en juin 29[27].

Curnonsky l'a connue quand elle avait 17 ans, elle a partagé ses jours et lors de sa mort detuberculose à 41 ans ils se promirent à son chevet, d'être enterrés à côte à côte[28]. Ce qui sera fait 25 ans plus tard conformément aux volontés testamentaires de Curnonsky[29].

Jeanne Sailland, généalogie fantasmatique

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Jeanne Sailland d'Epinatz (3 juillet 1769 - 1 février1793) née àSaint-Nicolas de Saumur, est une desmartyrs d'Angersbéatifiés par lepape Jean-Paul II le 19 février 1984[30],[31],[32]. Elle fut fusillée avec sa mère et ses deux sœurs au Champ desMartyrs d'Avrillé, au nom de quoi Curnonsky se revendique demivendéen[33]. Et dans une logique imaginaire il voit comme conséquence que cent ans plus tard, il soit reconnu inapte au tir lors des exercices de son régiment, le135e régiment d'infanterie au même Champ desMartyrs d'Avrillé[34].

DansLa vie drôle (1987), Jacques Nassif écrit que Curnonsky« s'attribuait la gloire d'appartenir à une vieille famille provinciale qui croyait en Dieu et qui servait leur Roi »,« il avait truqué sagénéalogie et se croyait descendre de l'héroïque Jeanne Sailland »[35].Simon Arbellot participe à accréditer cefantasme (1952)[36]. Jean Vitaux ajoute que la descendance de lamartyre (morte sans enfant) était dispensée parrescrit papal defaire maigre, et fait de cette particularité l'origine de la vocation de gastronome qui s'est éveillée en Curnonsky[31],[37].

Dans sonportrait de Curnonsky paru dansGringoire du 6 mai 1932,René Kerdyk (1885-1945) écrit qu'il« louait Dieu et la [par anticipation]bienheureuse Jeanne Sailland en buvant forcevin d'Anjou, il attendait avec une impatience mal contenue sa canonisation promise parRome... il se voyaitbussolante (serviteur du pape) en vêtement de soie et portanthallebarde ». Il a gardé unressentiment envers l'Eglise de l'échec de ses demandes[38].

Mélanie Rouat et les mères lyonnaises

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C'est par hasard qu'il découvre en 1922 le talent deMélanie Rouat àRiec-sur-Bélon[39]. Il l'incite à ouvrir un grand restaurant dont il fera la promotion avec ses amis et commensaux de sa table. Il se réfugie chez elle pendant laSeconde Guerre mondiale (palourdes de belons farcies, ragoût de congre, bœuf rôti au sarrasin)[40]. Il s'agit d'une de ces cuisinières talentueuses (lesmères) aux spécialités riches de beurre et de crème dont il fréquente assidument les tables spécialement àLyon, commeEugénie Brazier dont il loue lapoularde demi-deuil. Il cite dansParis-Soir (1929) une liste de cuisinières émérites bretonnes[41]. Quand il est à Paris, son idéal est de trouver des petits restaurants de quartier, des bistrots avec une cuisine délicieuse : par exemple celui deMme Guénot,rue de la Banque et son épaule de mouton aux salsifis (« ce fut un délire »)[42].

La gastronomie selon Curnonsky et son temps

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Curnonsky est homme de plume doublé d'un gastronome pratiquant : il mène une vie principalement nocturne, il ne déjeune pas, ses soirées se passent dans les restaurants ou chez des hôtes où il lie une multitude de contacts. La fin de ses nuits est consacrée à l'écriture, il ne se couche jamais avant 7 heures du matin[43]. Son petit appartement, que Germaine met en ordre comme elle peut, n'a pas de cuisine.« Je connais de pauvres bougres comme le Prince des gastronomes ne mangent jamais chez eux pour la raison majeure qu'ils n'ont ni salle à manger, ni cave, ni cuisine, ni cuisinier, ni cuisinière »[44],[45].

Une connaissance doublée d'une sérieuse pratique

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Lagastronomie est une connaissance raisonnée mais surtout une pratique. Curnonsky et son époque multiplient lesacadémies, clubs, associations,confréries, etc. autant de prétextes à de bons repas entre membres. La gastronomie n'est pas une science spéculative :« La Gastronomie est vraiment une Religion au véritable sens de ce mot qui veut dire un lien entre les hommes » écrit-il à plusieurs reprises[16],[46]. Les médecins sont en première ligne mais pas pour leur science en nutrition : le docteur André Robine et Curnonsky pèsent chacun 126 kg quand ils appréhendent l'addition de homards vendus... au poids[42].

Une composante identitaire

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La seule gastronomie aboutie est française, qu'ils soient suisse comme son amiMarcel Rouff, belges commeMaurice Maeterlinck ouMaurice des Ombiaux, tous le clament, de même pour les vins, les fromages...« L’âme et l'esprit d'un peuple s'exprime d'abord par son génie culinaire » (formule deGaston Derys reprise par Curnonsky)[47]. Le discours est clairement essentialiste, Françoise Hache-Bissette et Denis Saillard rapprochent Curnonsky deLéon Daudet etRobert Courtine, mouvance conservatrice, la référence aux grands classiques issus d'Antonin Carème est récurrente[48]. Selon son expérience, lacuisine chinoise« est la seule qui se puisse comparer à la nôtre »[49],[50].Les cuisines ou manières de table étrangères (surtout américaine chez Curnonsky : écouter du Jazz en mangeant, horreur - les États-Unis,« un pays où le vin est interdit »[48],[51],[52]), les falsifications (le faux camembert allemand[53]) sont perçues comme des dangers, de même l'innovation. D'ailleurs, même si le grand débat duhomard à l'Armoricaine ouà l'Américaine est tranché pour l'Américaine... cette recette du chef Peters (Pierre Fraysse) n'a pas grand chose d'américain, mais probablement un lien avec la langouste à la provençale[54],[55] ! Les étrangers ne sont pas la seule menace, la déviance dusnobisme en est une autre :« vers le début de ce siècle, l'éminente et millénaire supériorité de la cuisine française fut menacée par deux fléaux : le snobisme de la cuisine anonyme et cosmopolite qui sévissait dans tous les palaces et caravansérails de l'univers, et le goût suranné de cette cuisine compliquée et tarabiscotée qui tendait à dissimuler les saveurs et les arômes et à présenter sous des noms bizarres et prétentieux des plats où la chimie se mêle à la prestidigitation »[37].

Simple, mais pas si simple…

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Un dernier bon mot du Prince (de gauche à droite : André Robine,Édouard de Pomiane, et le Prince),Figaro illustré, nov. 1932.

La fameuse phrase :« Le plus grand principe de toute vraie cuisine, c'est que les choses aient le goût de ce qu'elles sont » écrite par le chef Georges Poumot (restaurant 33, rue Saint-Roch[56]), citée et approuvée par Curnonsky dans un article deParis-Soir du 26 janvier 1930 concerne le sujet des intrasauces duDr Gauducheau[57]. Son origine se comprend dans ce contexte. Les intrasauces sont une technique nouvelle de sauces injectées à l'aide d’uneseringue dans la viande avant de la cuire. Elle permettait de faire dulapin à la saveur delièvre, dugigot de mouton à la saveur dechevreuil[49]. Pour ce chef elles sont un« cache-misère »,« des artifices »[57]. Curnonsky en l'approuvant ne défend pas une cuisineminimaliste[58].

Il s'honore d'être le champion de la cuisine« simple », soit d'avoir un« dégoût pour les plats qui n'ont pas le goût de ce qu'ils sont »[50]. Il est favorable à des repas de deux plats, voire d'un plat et avec peu de vin :« un repas ne doit jamais être ostentatoire »[59]. De même, il milite pour une simplification des noms des plats sur les cartes des restaurants[60]. Reste que rien n'est simple, dans saDéfense et illustration de la Cuisine simple (1933) où il l'oppose à la fausse grande cuisine desPalaces« qui est la pire de toute » à laquelle il préfère un civet de lièvre ou un navarin d'agneau, avant de se reprendre sur la même page en expliquant que la Grande Cuisine d'apparat atteint l'excellence chez les grands chefs de talent :Escoffier (encore vivant à cette époque),Montagné,Carton ou Colombier. La cuisine des choses qui ont le goût de ce qu'elles sont, poursuit-il, est« la Cuisine bourgeoise, consciencieuse et mijotée qui se fait avec du temps, du beurre et du génie »[61]. Il termine son essai en disant qu'il préfère toutes les cuisines françaises (il en distingue quatre), y compris la régionale et l'impromptue[61].

Curnonsky et le menu du déjeuner annuel de l'Association des gastronomes régionalistes de décembre 1928 chezDrouant par Camille La Broue[62].

…et non unitaire

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Avec la liberté que donnent les trains et les automobiles, l'époque voit naître le tourisme et les guides, des carnets de bonnes adresses. Curnonsky, curieux, infatigable dénicheur de bons coins occupe avecMarcel Rouff etAustin de Croze« la place d'honneur pour les cuisines du terroir »[9],[63].

Curnonsky est férocementrégionaliste et angevin militant. Il consacre une grande partie de son temps à visiter les restaurants des provinces françaises (les unités gastronomiques ne recoupent pas lesdépartements imposés par la République), cuisines multiples, typées, enracinées[48].

Gastronomadisme

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Menu dédicacé à Jean Jules-Verne, petit-fils de Jules Verne, à l'hôtel de Lyon, le 23 février 1935.

Curnonsky estime que« le gastronome doit voyager, comme touriste, lettré, artiste, honnête homme bien entendu, mais aussi à des fins spécialement gourmandes. Le gastronomade va par toute la France chercher tel plat là où on le prépare le mieux, et il l'accompagne de vin et alcool de la même région »[64]. Il quitte Paris« 3 ou 4 mois par an pour inspecter sa principauté. Je suis un fervent et déterminé Gastronomade »[43].

Le premier Gastronomade de sonGaietés et Curiosités Gastronomiques est certainementCharles Coypeau d'Assoucy, infatigable voyageur curieux qui aimait le mouton, gigot ou épaule :

« Gigot que tu me sembles beau ! / Gigot dont mon âme est ravie

Je te suivrai toute la vie, / et t'aimerai jusqu'au tombeau »[61],[65].

Une personnalité attachante

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Le pseudonyme

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Lepseudonyme Curnonsky apparaît dansL'Écho de Paris le 20 mars 1895 sous la signature deWilly (« malgré un nom qui fleure le pianiste polonais, il est bien français... Humour sacré de la Patrie ») et pour la première fois dansGil Blas le 12 juin 1895, Maurice Curnonsky signe un article :Propos en l'air, sur les réjouissances funéraires[66]. Selon ses propres déclarations rapportées par Georges Vogt (1937) à cette époque ses parents« considéraient le métier des lettres comme une déchéance », il adopta le pseudonyme deCur non (pourquoi pas ? - Curnonsky était latiniste) auquel il ajoutasky« par manière de plaisanterie lorsque lesofficiers russes vinrent en France en 1894 »[67].

Après guerre, quand il traite de gastronomie, il signeCur (« Quelle drôle d'idée de choisir un nom étranger pour glorifier la cuisine française ! »[68]).

Diverses supposées origines et dates se rencontrent au sujet de ce pseudonyme : d'après Jacques Nassif il aurait été utilisé en 1893 dans une lettre ouverte sur l'éviction deZola de l'Académie Française[69]. D'aprèsRobert J. Courtine ce seraitWilly qui aurait soufflé :« Cur non sky, comme dirait Virgile » à l'oreille de Cur[68]. Selon Frédéric Martinez ce serait en 1891 qu'Alphonse Allais lui aurait suggéré :« Pourquoi passky ? ». Selon Fernand Woutaz, c'est en 1895 qu'Allais aurait incité Cur à prendre ce pseudonyme[70],[17].

Le pseudonyme collectifPerdiccas signe ses publications avecPaul-Jean Toulet, Sailland-Curnonsky celles avecWilly[1].

La notoriété

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Il a l'éloge facile, selonMarcel Rouff,« Curnonsky passe pour être — dans un souci de ne faire de peine à personne — trop indulgent »[71]. L'homme attire la sympathie :« il emprunte souvent un ton débonnaire et amusé, par ailleurs excellent compagnon de table »[48]. Il n'a pas le don d'éloquence« s'il aime causer à table, il a horreur de parler audessert. Il préfère écouter et goûter la sainte paix desdigestions calmes »[72]. Il aime les calembours (« bien dire et laisser sphère »[73]).La Femme de France (1927) décrit ainsi le Prince des Gastronomes tout juste élu :« M. Curnonsky est à la fois un gourmet délicat, un humoriste impénitent, et un littérateur impeccable »[74].

Curnonsky est un homme de plume. Toute sa vie il écrit« La littérature et la gastronomie sont inséparables, l'une est la fille de l'autre. La gastronomie est née le jour où de grands écrivains ont consacré leur talent aux choses de la table. L'œuvre des cuisiniers n'a de raison de durer… qu’autant que les gourmets en parlent et en écrivent »[72]. Son média favori est la presse, tout le monde connait ses rubriques hebdomadaires dans les Annales de la Gastronomie deParis-Soir.

Un multi-académicien

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Article détaillé : rôle de Curnonsky dans la fondation et le fonctionnement de l'Académie des gastronomes.
Article détaillé : contribution de Curnonsky dans les dictionnaires de l'Académie de l'Humour.

Il fait partie des 20 premiers membres de l'Académie de l'humour née en1923, il en deviendra Président en 1939[75],[76],[33]. Son nom apparaît dans plusieurs de ses dictionnaires[77].

En 1924, il est membre fondateur et restera secrétaire perpétuel de l'Académie des psychologues du goût[78].

En 1929, avec un groupe d'amis écrivains, il fonde l'Académie des Gastronomes, dont il assurera la présidence de l'origine à 1949.

L'Académie du vin de France, conçue au cours d'un repas de journalistes en 1931, est créée en 1933 parRaymond Baudoin (secrétaire général),Maurice Crozet (trésorier), le baronPierre Le Roy de Boiseaumarié, André Robine (Président du Club des Purs Cent) et Léon Douarche, président de l'OIV[79],[80]. Curnonsky est élu membre représentant l'Anjou en 1949[81].

Citations et aphorismes

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  • SelonSimon Arbellot ouFrançois Ascher, Curnonsky serait à l'origine en 1907 du nomBibendum donné au bonhommeMichelin[82],[83]. Affirmation peu vraisemblable puisque dès 1893,Nunc est bibendum précède le slogan« le pneu (ou la semelle) qui boit l'obstacle ». En revanche, c'est bien Curnonsky qui rédige la rubriqueLes lundis de Michelin, signéeMichelin, du 25 novembre 1907 à juillet 1914 dansLe Journal etLes Sports[84],[85],[86]. Elle succède àLe Lundi de Michelin (journall'Auto, du 15 avril 1901 au 16 septembre 1907) qui donnait des informations techniques et pratiques sur les pneus[87],[88]. Elle n'a rapidement plus rien à voir et devient amusante comme par exemple,Le compte rendu du procès entre la Semelle Michelin et l'Enveloppe Lisse avec pour témoins Tesson de Bouteille, Silex et Vieux Fer à Cheval[89].
  • « Plus je vieillis, plus j'aime la jeunesse, les vins jeunes, lesprimeurs, le gibier frais... »[63].
  • « J'ai trop d'urée, j'ai trop duré »[90].
  • Épitaphe anonyme:« Ci-gît Curnonsky. Mort de la tombe voisine, Veille sur tes pissenlits, Il te mangerait les racines. »[91].
  • « le jour se levait à peine, il était 11 heures du matin »[92].
  • « La dégustation, comme l'amour commence par lesyeux, il n'y a point de dégustation sans la caresse du regard »aphorisme repris deLouis Forest[93].
  • « je ne vais pas au restaurant pour manger les rideaux » est une phrase attribué à Curnonsky (on ne va au restaurant pour le décor)[94].
  • « En cuisine comme dans tous les autres arts, la simplicité est le signe de la perfection »[37].
  • « Les cinq de Curnonsky », ses 5 vins blancs préférés : lechâteau-grillet, lacoulée-de-serrant, lemontrachet, lechâteau-chalon etYquem[95],[96].
Lechiffre du Prince des gastronomes : la fourchette, le bon vin et la plume (La France à Table, mai 1934).

Titres et récompenses

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Liste des dignités de Curnonsky donnée parSimon Arbellot (1965)[42]
Titres honorifiques

Postérité

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Chaque année, l'APCIG remet le prixAmunategui-Curnonsky à un journaliste.

Légende de la tarte Tatin

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Une légende tenace prête à Curnonsky non seulement la diffusion (en 1926 dans La France Gastronomique - L'Orléanais) et la notoriété de latarte des sœurs Tatin mais aussi d'avoir inventé la tout aussi légendaire histoire de la maladresse d'une des sœurs qui aurait retourné la tarte dans le four ou encore mis la pâte du mauvais côté[98],[99]. D'une part la recette de la tarte retournée est fort ancienne et la recette des demoiselles Tatin est publiée parAustin de Croze et dans la presse dès1923 et d'autre part comme l'écrit Pierre Leclercq (2018) aucune publication, aucune trace de la conférence de presse de Curnonsky ne fait allusion à la légende de la maladresse.

Article détaillé :Curnonsky et la publication de la tarte Tatin.

Publications

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Prix Saintour de l’Académie française en 1929.
À 80 ans, Curnonsky publie son 63e livre, avec un titrecalembour (Archives Curnonsky, éd. Curnonska, 2007, t. II).

Bibliographie

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  • Simon Arbellot,Curnonsky, Prince des gastronomes, Paris, Les productions de Paris (Hachette), 1965(OCLC17805356).
  • L'Héritage de Curnonsky, avec Jeanne B. Barondeau [Inge Huber], Édition Curnonska, Munich, 2007.
I.Curnonsky à la carte…, 320 p.(ISBN 9783940814012) II.Curnonsky en route..., 320 p.(ISBN 9783940814029) III.Curnonsky souvenirs gastronomiques..., 320 p.(ISBN 9783940814036) (archives de Curnonsky, en français, illustré photos, lettres et cartes de menu).

Notes et références

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Notes

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  1. Paul-Jean Toulet refuse que son nom apparaisse sur la couverture à la vue des illustrations qu'il juge« obscènes ».

Références

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  1. a etbCurnonsky(lire en ligne).
  2. JacquesLebeau,Curnonsky prince des gastronomes: De A à Z, Editions L'Harmattan,(ISBN 978-2-336-35360-9,lire en ligne).
  3. a etb« Curnonsky, Prince des Gastronomes : Archives patrimoniales de la ville d'Angers », surarchives.angers.fr(consulté le).
  4. Portrait de Curnonsky sur le site de Radio-France.
  5. Jean-Jacques Boutaud,L'imaginaire de la table : convivialité, commensalité et communication, Éditions L'Harmattan,,p. 236-237.
  6. « Le Journal 21 avril 1911 », surRetronews(consulté le).
  7. « Le Matin 1 novembre 1908 », surRetronews(consulté le).
  8. « Paris-soir 26 mai 1929 », surRetroNews(consulté le).
  9. a etbJean-RobertPitte,Gastronomie française: Histoire et géographie d'une passion, Fayard,(ISBN 978-2-213-64673-2,lire en ligne).
  10. AlainDrouard,Le mythe gastronomique français, CNRS Éditions via OpenEdition,(ISBN 978-2-271-09119-2,lire en ligne),p. 83.
  11. « Marianne 15 août 1934 », surRetronews(consulté le).
  12. Huber 2020,p. 352.
  13. « Journal des débats politiques et littéraires 27 juin 1934 », surRetroNews(consulté le).
  14. Henriette Parienté et Geneviève de Ternant,La fabuleuse histoire de la cuisine française, Editions O.D.I.L.,,p. 332.
  15. « | Cnap », surwww.cnap.fr(consulté le).
  16. a etbhttp://www.kapandji-morhange.com, « [Curnonsky] [Cuisine de France] [Cuisine et vins de France]. 190 numéros. », surwww.kapandji-morhange.com(consulté le).
  17. ab etcFernand Woutaz,Le grand livre des sociétés et confréries gastronomiques de France, Paris, D. Halévy,, 319 p., p.280.
  18. OlivierNanteau,Portraits toqués: Enquête chez les trois-étoiles, (L'Archipel) réédition numérique FeniXX,(ISBN 978-2-8098-2766-8,lire en ligne).
  19. Henri Temerson,Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette,,p. 43.
  20. « Livret imprimé pour l'inauguration le 22 juillet 1957 par M. Marcel Lévèque, Président du Conseil municipal de Paris, d'une plaque à la mémoire de Maurice-Edmon Sailland, à l'occasion du premier anniversaire de sa mort », surclubdesgastronomes.be,.
  21. Maurice Asselin,Curnonsky en Bretagne, toile déposée par le Centre national des arts plastiques au musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc
  22. Tombe de Curnonsky.
  23. Jacques Lebeau,CURNONSKY Prince BIBENDUM, Paris, L'Harmattan,, 220 p.(ISBN 978-2-343-00827-1,lire en ligne).
  24. Jeanne B. Barandeau,Curnonsky à la Carte, Ed. Curnonska,, 320 p.(ISBN 978-3-940814-01-2), p. 70.
  25. « Paris-soir 4 novembre 1928 », surRetroNews(consulté le).
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