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Curaçao

12° 12′ nord, 69° 00′ ouest
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Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirCuraçao (homonymie).

Curaçao
Kòrsou(pap)

Blason de CuraçaoKòrsou (pap)
Armoiries de Curaçao.
Drapeau de CuraçaoKòrsou (pap)
Drapeau de Curaçao.
Image illustrative de l’article Curaçao
Administration
PaysDrapeau des Pays-BasPays-Bas
Statut politiqueÉtat autonome
CapitaleWillemstad
RoiWillem-Alexander
GouverneurLucille George-Wout
Premier ministreGilmar Pisas
Démographie
GentiléCuracien
Population156 115 hab.(2025[2])
Densité352 hab./km2
Langue(s)Néerlandais,papiamento,anglais[1](officielles),espagnol(locale)
Géographie
Coordonnées12° 12′ nord, 69° 00′ ouest
Superficie444 km2
Divers
Monnaieflorin caribéen (XCG)
Fuseau horaireUTC -4
Domaine internet.cw
Indicatif téléphonique599-9
HymneHymne de Curaçao

Code ISO 3166-1CUW, CW
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Curaçao (prononcé : \ky.ʁa.so\ ; enpapiamento :Kòrsou) est l'une desîles Sous-le-Vent située dans lesPetites Antilles, enmer des Caraïbes, formant un État autonome au sein duroyaume des Pays-Bas depuis ladissolution de la fédération des Antilles néerlandaises le. Elle compte 158 665 habitants (2019) pour une superficie de 444 km2. Sa capitale estWillemstad et son code estISO 3166-1 alpha-2 « CW ».

Origine du nom

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De nombreuses théories tentent de trouver l'origine du nom de Curaçao.

La plus probable est qu’elle dérive des motsportugaiscoração, « cœur », oucuração, « art de soigner » - cette dernière version correspondant au soin duscorbut des marins par les fruits de l'île. Une autre version stipule qu'il s'agirait plutôt du nom par lequel les premiers habitants de l'île s'identifiaient ; les premiers explorateurs espagnols désignaient d'ailleurs lesArawaks de l'île d'Indios Curaçaos. À partir de 1525, l’île figura sur les cartes espagnoles commeCuraçote, Curasaote, Curasaore et mêmeCuracaute. AuXVIIe siècle, il apparaît sur la plupart des cartes en langue portugaise comme Curaçao ou Curazao. Sur une carte créée par Jérôme Cock en 1562 à Anvers, l'île est nomméeQúracao[3].

Géographie

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Carte de Curaçao.
Willemstad, capitale de l'île.

Cet État autonome duroyaume des Pays-Bas fait partie du groupe d'îles desPetites Antilles appelé « îles Sous-le-Vent ». Curaçao se trouve dans lamer des Caraïbes, à 41 km à l'ouest deBonaire, à 66 km au nord de la punta Gavilán, sur la côte duVenezuela, et à 78 km à l'est d'Aruba. Les trois îles sont quelquefois désignées sous le sigleîles ABC.

La côte nord-est (au vent) est rocheuse et battue par la houle et le vent alors que la côte sud-ouest (sous le vent) en est abritée et accueille les villes, les plages et la majorité desrécifs coralliens. La végétation de l'île est composée d'unesavane semi-aride parsemée de cactus, d'arbustes épineux. L'île est trop au sud pour être soumise au passage descyclones tropicaux. Le point le plus haut de l'île, leChristoffelberg (du nom deChristophe Colomb), culmine à 375 mètres et se situe dans le Curaçao Christoffelpark, une réserve de faune et de flore.

Les Saliñas sont des lacs salés qui accueillent desflamants roses. L'îlot dePetit Curaçao (Klein Curaçao ennéerlandais) se situe au sud-est de Curaçao.

Histoire

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Article détaillé :Histoire de Curaçao.

L'île de Curaçao, au début de son histoire, fait partie des principaux repaires de pirates. Elle abrite notamment desboucaniers au moment où lapiraterie fut la plus active[réf. nécessaire]. Espagnole jusqu'en 1634, elle sert de base navale aux Hollandais car on peut y charger du sel pour conserver le poisson et approvisionner les expéditions militaires.

Le trafic illégal d'esclaves vers l'Empire espagnol, généré par la disparition de l'« Asiento » portugais en 1640 puis laguerre néerlando-portugaise en Angola (1641-1648), finit par utiliser Curaçao comme point de ralliement, vers la fin des années 1650, en raison de sa proximité avec le Venezuela, le poisson salé servant cette fois à nourrir le nombre croissant d'esclaves en transit. À partir de 1662 ce trafic devient légal, avec la couverture de marchands génois installés de longue date en Espagne et la participation des îles anglaises de laBarbade et de laJamaïque.

Puis vers la fin duXVIIe siècle, des marchands juifs et protestants tissent un réseau de livraison au départ de la petite île. Découvrant que les Amérindiens acceptent de vendre du cacao contre des textiles européens, les navires néerlandais remontent lerío Yaracuy, qui se jette dans l'Atlantique à côté du port deTucacas[réf. nécessaire].

Les Amérindiens et les Espagnols

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Les premiers habitants de Curaçao sont les AmérindiensArawaks qui arrivent duVenezuela.

En1499, l'île est explorée parAlonso de Ojeda qui prend possession de l'île au nom de l'Espagne et décime les Arawaks. Il appelle l'îleIsla de los Gigantes. Au début duXVIe siècle, après avoir dépeuplé l'île par de fréquents raids pour fournirHispaniola en esclaves, lesEspagnols veillent à ce qu'elle soit repeuplée d'Amérindiens. Curaçao est rattachée administrativement au gouverneur du Venezuela (Coro), excepté lors de la concession Welser.

Colonisation néerlandaise

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Handelskade à Willemstad, Curaçao.

Au milieu desannées 1630, laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales (WIC), qui combattait l'Union ibérique au nord du Brésil, dans laNouvelle-Hollande (Pernambouc), cherchait un port d'attache situé directement dans lamer des Caraïbes car les Espagnols venaient de lui prendre celui de Saint-Martin.

La perte définitive des salines de la Punta de Araya, un lagon nouvellement fortifié par les Espagnols à un jet de pierre de la côte vénézuélienne, et celle deSaint-Martin, a fait que les directeurs de la WIC se souciaient de procurer une nouvellesaline pour l'industrie halieutique néerlandaise.

Sur les conseils deJan Janszoon Otzen qui avait été fait prisonnier àTortuga (Venezuela) quelques années auparavant puis transféré à Curaçao afin de lui faire couper du bois avant de le ramener en Europe, la compagnie décida de conquérir l'île.

Otzen avait brossé un portrait idyllique de la géographie de Curaçao. En1634, la compagnie affrète une escadre de six vaisseaux sous le commandement de Joannes van Walbeeck et Pierre le Grand.

Un gouverneur et 38colons européens s'installent sur l'île, où vivent quelque 400 Amérindiens. Les Néerlandais s'aperçurent que les marais salants décrits par Otzen étaient impropres à l'exploitation[réf. nécessaire].

En1635, malgré la formation à Madrid parOlivares d'un conseil spécial pour la reconquête de Curaçao, les Espagnols attendirent l'année suivante. Le faible détachement naval chargé de cette mission ne put même pas s'y rendre[réf. nécessaire].

Déterminée à garder sa possession, laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales reçut l'appui desÉtats de Hollande et desétats généraux néerlandais, l'administration de la nouvelle colonie (et de ses dépendancesAruba etBonaire) étant passée sous la coupe de la chambre amstellodamoise de la compagnie[réf. nécessaire]. Celle-ci fournit rapidement des renforts et des provisions à Walbeeck[réf. nécessaire].

Plaque tournante des corsaires néerlandais

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Dans les années suivantes, laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales oblige ses corsaires à rapporter à Curaçao tout butin acquis aux dépens des Espagnols. Entre-temps, les Néerlandais avaient entamé la construction d'un fort (Fort Amsterdam) et la fondation d'une ville située au fond de la baie deSchottegat,Willemstad, nommée en l'honneur du fils et futur héritier du stathouderFrédéric-Henri,Guillaume II d'Orange-Nassau[réf. nécessaire].

En1642,Pieter Stuyvesant est nommé gouverneur, avant de partir en1647 gouverner laNouvelle-Néerlande.

À partir de 1636, les Néerlandais importent des esclaves auBrésil mais sans investir trop car leur situation militaire est précaire, avec un soulèvement portugais[réf. nécessaire].

À Curaçao, dans la seconde partie desannées 1650, le gouverneur néerlandais Matthias Beck signale une demande des Espagnols en Espagne, mais l'île n'en accueille aucun avant 1658[4].

Curaçao devient la plaque tournante des corsaires néerlandais et des marchands. Leurs navires servent à latraite négrière à l'époque, encore modeste, des colonies françaises, anglaises desÎles du Vent, ainsi que de celles de la terre ferme espagnole[5].

À partir de là, lepapiamento, uncréole à base de créole cap-verdien,néerlandais, d'espagnol, deportugais et delangues africaines, s'implante chez les esclaves.

En1678, une expédition française commandée par l'amiral-comteJean II d'Estrées doit s'emparer de l'île. Après avoir reprisTobago àJacob Binckes, l'expédition s'échoue cependant en route sur les coraux de l'archipel de Las Aves. Curaçao échappe ainsi à la tentative de conquête française[6].

Arrivée des Néerlandais

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Curaçao à la fin duXVIIe siècle.Atlas Van der Hagen (nl),Bibliothèque royale des Pays-Bas.

En 1652, laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales passe contrat avecDavid Cohen Nassi (1612-1685), autorisant les Juifs à cultiver la terre à Curaçao, mais leur refusant la liberté religieuse pleine et entière ainsi que l'autorisation de se livrer au commerce[4]. Nassi,alias Joseph Nunes Da Fonseca et Christovao de Tavora, était unconverso (converti, nouveau-chrétien) ayant vécu enNouvelle-Hollande avant de devenir un colonisateur chevronné[7].

En 1654, laNouvelle-Hollande (Brésil) redevient portugaise, les Pays-Bas capitulant après une quinzaine d'années de guerre auBrésil. Certains de leurs ressortissants s'installent dans les Caraïbes. Ils fondent en 1655 la petite colonie duPomeroon, sur les rives dufleuve du même nom[réf. nécessaire]. La large concentration de négociants et d'armateurs juifs à Curaçao fait de l'île l'épicentre de l'histoire des Juifs aux Caraïbes[réf. nécessaire].

Au Brésil, les planteurs du Maragnon se soulevèrent contre les Néerlandais dès 1642, et tous les Brésiliens en font autant en 1645, puis Fernandès Vieira gagna deux batailles importantes[8].

Entre 1636 et cette révolte portugaise, les esclaves revendus par des bateaux néerlandais sur le marché brésilien étaient tous vendus à crédit, mais à partir de 1644 et 1645 la proportion d'esclaves vendus passe à respectivement 78 % et 100 %, reflet de l’appréhension des Portugais, lesquels sentent que le Brésil risque de leur échapper[9] très prochainement[10].

L'île de Curaçao sert aussi de refuge aux Juifs après leur expulsion de laMartinique et de laGuadeloupe en 1685, en particulier àBenjamin da Costa d'Andrade, qui avait acquis des Amérindiens[11] la technique de préparation du breuvage ducacao dès 1664[12]. À partir de 1693, la colonie devient le centre mondial du commerce du cacao.

Commerce du cacao

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Article détaillé :Histoire de la culture du cacao.

Au début duXVIIIe siècle, une immigration en provenance desPays-Bas, d'autres pays d'Europe et d'Asie fait grossir la population de l'île, jusque là base navale militaire desannées 1630, investie dans les années 1660 par le trafic illégal, à 2 000 personnes. De nombreuses famillesjuives s'installent à Curaçao et construisent en1732 lasynagogue Mikve Israël-Emanuel qui est aujourd'hui la plus vieille synagogue encore vouée au culte enAmérique.

C'est le commerce du cacao et du textile qui a permis cette croissance de l'île ainsi qu'une étape importante dans l'Histoire de la culture du cacao. Pour le cacao, les Néerlandais utilisent une enclave sur la côte duVenezuela,Tucacas, comptoir où cohabitent des juifs et chrétiens de Curaçao, pour obtenir des quantités considérables decacao et detabac[13]. Ils exportent ces denrées versAmsterdam et participent aussi au commerce entre Curaçao et d'autres parties du Nouveau Monde, en important desPays-Bas des toiles delin d'Allemagne, du vin deMadère et deBordeaux, de lacannelle et dupoivre desIndes orientales[14]. Les sépharades utilisèrent leur connaissance de l'espagnol et du portugais pour commercer — légalement et illégalement — avec les colonies espagnoles voisines[réf. nécessaire].

L'essor débute en1688, quand le trésor anglais autorisePieter Henriques, deLondres, à importer 200 tonnes de cacao deTucacas, lieu situé à l'embouchure de laRivière Yaracuy[15], à soixante kilomètres à l'ouest deCaracas, qui devient un comptoir en 1693, juste en face de l'île de Curaçao puis la principale filière d'approvisionnement en cacao acheté aux Amérindiens.

En1693, laguerre de la Ligue d'Augsbourg rapproche laHollande et l'Espagne : leVenezuela tente une ouverture vers les Hollandais, acceptant les marchands de Curaçao àTucacas. Ils s'installent pour collecter lecacao des Amérindiens de l'intérieur des terres[16]. Certains viennent dePomeroon-Supenaam, colonie fondée quatre décennies plus tôt[17]. Cette implantation est le moyen de concurrencer la filière cacaoyère qui émerge auPanama, aux mains des Indienskunas[réf. nécessaire]. Au début duXVIIIe siècle, les Espagnols reprennent plusieurs fois lecomptoir d'échange de cacao contre textiles situé àTucacas et les marchands hollandais se replient sur Curaçao.

XIXe siècle

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AuxXVIIIe et XIXe siècles, les Anglais et les Français occupent brièvement l'île, ajoutant leur influence à la culture locale.

Ère contemporaine

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En1828, Curaçao est réuni avec les autres îles appartenant aux Pays-Bas sous la dénomination d'Indes occidentales néerlandaises, dirigées par le gouverneur général de laGuyane néerlandaise. En 1848, l'ensemble prend le nom de Curaçao.

En1863, l'abolition de l'esclavage aux États-Unis ruine l'économie de l'île en provoquant un exode vers les autres îles desAntilles.

En1914, dupétrole est découvert sous lelac Maracaibo au Venezuela. La compagnie pétrolièreCaribbean Petroleum Company (en) décide alors de construire uneraffinerie sur Curaçao, qui ouvre en mai1918. Dans les années 1960, les440 hectares de la raffinerie de Schottegat sont achetés parShell Curaçao N.V. À partir de laSeconde Guerre mondiale, Curaçao vit principalement du raffinage du pétrole, dutourisme et du placement bancaire.

Le, lesAntilles néerlandaises deviennent un État autonome du royaume des Pays-Bas avec Curaçao comme principale île. En 1969, desémeutes secouent l'ile. En1986,Aruba se sépare des Antilles néerlandaises pour former un territoire à part entière.

Vue de Willemstad, capitale de l'île.

Endécembre 2006 àLa Haye, le gouvernement des Antilles néerlandaises signe avec le gouvernement néerlandais, sur une base non consultative, un accord intitulédéclaration finale qui prévoit la dissolution des institutions politiques communes pour le. Celle-ci est finalement effective le, date à laquelle Curaçao devient un nouveau territoire autonome au sein du Royaume.

Administration

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En tant que « pays autonome », Curaçao dispose de sa propreConstitution, d'un gouvernement, d'unPremier ministre et d'unParlement local. Le royaume des Pays-Bas y exerce sa représentation par le biais d'ungouverneur. Les fonctions régaliennes du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense sont exercées au niveau du Royaume. Sesrelations avec l'Union européenne relèvent du statut despays et territoires d'outre-mer. Elle dispose d'une cour de justice commune à l'ensemble des îles des Antilles néerlandaises, y compris donc les anciennes îles ayant choisi le statut de territorialité locale de l'État desPays-Bas :Bonaire,Saint-Eustache etSaba[18].

Démographie

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La population de Curaçao — 150 000 personnes actuellement — provient de multiples origines (Indiens d'Amérique, Africains, Néerlandais, Espagnols, Portugais, Libanais, Cap-Verdiens), ce qui donne une grande diversité ethnique et culturelle. En témoigne lepapiamento,créole basé sur une multitude de langues et qui est la base de la communication sur l'île.

Curaçao est fortement influencé par lesPays-Bas à cause des siècles decolonisation. L'héritage néerlandais est encore très présent dans l'architecture coloniale et post-coloniale, le système judiciaire, l'éducation, les mouvements de population (de nombreux étudiants partent chaque année étudier aux Pays-Bas, 4 % des Curaciens sont nés aux Pays-Bas, 100 000 habitants de Curaçao vivent désormais aux Pays-Bas et 40 % des touristes viennent d'Europe).

La majorité de la population est d'origine africaine, descendant des esclaves noirs affranchis en1863. Leur héritage est présent dans les influences africaines du papiamento, le genre musical appelétambú (en), la cuisine ou les religions.

La communauté juive n'a jamais connu de lois discriminantes sur l'île et elle s'est très tôt implantée dans le secteur économique, politique et culturel. Durant leXXe siècle, de nombreux juifsashkénazes sont venus sur Curaçao, attirés par la liberté dont ils pouvaient jouir.[réf. nécessaire]

Culture

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Articles détaillés :Cinéma caribéen etListe de films caribéens.

La culture de Curaçao s'est créée sous de multiples influences provenant de continents différents.

Artistes locaux

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Les multiples influences de différentes cultures permettent un important foisonnement d'art créole,contemporain,surréaliste, etc., sous forme notamment depeintures, desculptures, debijoux, qui viennent remplir les nombreuses galeries d'art.

Musique

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Différents styles et genres de musiques et de danses se côtoient et se mélangent (valseautrichienne, dansesespagnoles,polka deBohême,quadrillefrançais, etc.) pour donner de nouveaux styles :

  • letambú (en) : aussi appelé « blues de Curaçao », il fut créé par les premiers esclaves noirs qui, comme ceux desÉtats-Unis, voulaient exprimer leurs frustrations et les difficultés de leur vie ; il se joue avec un tambu (tambour), un kachu (corne de vache), un agan (morceau de fer) et un chapi (houe) ; les femmes peuvent parfois accompagner la musique et donner le rythme en tapant des mains ; la danse s'effectue en couple et alterne séparation des corps et déhanchements ;
  • leseú : c'est la danse traditionnelle effectuée dans les champs pour célébrer les récoltes et la moisson ; elle se décompose enwapa qui imitent les mouvements effectués lors des différentes étapes de la culture d'un champ ; aujourd'hui c'est la danse favorite des 2 000 festivaliers qui défilent àWillemstad chaquelundi de Pâques ;
  • le tumba : c'est une des formes musicales les plus importantes à Curaçao, forme demerengue ayant subi des influences du jazz ; c'est la musique la plus jouée lors du défilé ducarnaval ;
  • les chants des travailleurs : ils étaient chantés lors des travaux des esclaves ; il en existe plus de 1 500 ;
  • lamusique contemporaine : elle est influencée par le merengue, lecalypso, lereggae, lasalsa, lecha-cha-cha et est chantée en papiamento.

Cuisine

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À l'image de ses habitants, la cuisine de Curaçao est très métissée. Outre la cuisine diteinternationale, toujours relevée d'une note locale, les plats sont basés sur la viande de porc, de poulet, la banane, les haricots.

Les plats typiques sont :

  • le yuana : viande d'iguane, également déclinée en soupe (Sopi Yuana) ;
  • le kabritu : viande de chèvre ;
  • le keshi yená : fromage fourré au poulet épicé ;
  • des bonbons et sucreries : sunchi (meringue), panseiku (praline), kokada (noix de coco râpée).

Par ailleurs, l'alcool bleucuraçao, uneliqueur d'orange, est utilisé dans de nombreux cocktails.

Langues

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Article détaillé :Langues à Curaçao.

Les trois langues officielles de l'île sont lepapiamento, lenéerlandais et l'anglais[1]. L'espagnol est aussi assez répandu. La langue la plus parlée, et ce dans toutes les couches de la société, est lepapiamento, uncréole à base d'espagnol, de néerlandais, deportugais, defrançais, d'anglais, delangues africaines et de languearawak.

Le nompapiamento dériverait du portugaispapear qui signifie parler, discuter. Il serait né auXVIIe siècle entre les esclaves africains et leurs maîtres portugais qui tentaient de communiquer.[réf. nécessaire]

Le premier document écrit en papiamento date de1775. Il s'agit d'une lettre entre deux membres de la communauté juive. La reconnaissance officielle de la langue s'est faite en1802 lorsqu'elle fut mentionnée dans un rapport du gouverneur.

Curaçao est une société polyglotte. Les langues parlées sont le néerlandais, le papiamento, l'anglais et l'espagnol. La plupart des personnes sur l'île (85 %) parlent le néerlandais et le papiamento. Beaucoup de gens peuvent parler l'ensemble de ces quatre langues. L'espagnol et l'anglais ont tous deux une longue présence historique sur l'île, avec le néerlandais et le papiamento. L'espagnol reste une langue importante à travers lesXVIIIe et XIXe siècles aussi en raison des liens économiques étroits avec le Venezuela et laColombie à proximité. L'utilisation de l'anglais remonte au début duXIXe siècle, lorsque Curaçao devint une colonie britannique. En fait, après la restauration de la domination néerlandaise en 1815, des officiers coloniaux notèrent déjà une large utilisation de l'anglais sur l'île[19]. L'immigration récente en provenance des îles anglophones des Caraïbes et des Antilles néerlandaises de Saint-Eustache, Saba et Sint Maarten, où la langue principale est l'anglais, ainsi que l'ascendant de l'anglais comme langue mondiale, ont intensifié l'utilisation de l'anglais à Curaçao. Pendant une grande partie de l'histoire coloniale, le néerlandais n'a jamais été autant parlé que l'anglais ou l'espagnol et est resté exclusivement une langue des situations administratives et juridiques, l'utilisation populaire du néerlandais ayant augmenté vers la fin duXIXe siècle et le début duXXe siècle[19]

Historiquement, l'éducation à Curaçao, Aruba et Bonaire a été principalement en espagnol jusqu'à la fin duXIXe siècle. Il y avait aussi les efforts visant à introduire l'enseignement bilingue populaire en néerlandais et en papiamento à la fin duXIXe siècle[19]. Le néerlandais a été la seule langue d'enseignement dans le système éducatif au début duXXe siècle pour faciliter l'éducation des descendants d'employés expatriés de Shell Royal néerlandais (Romer, 1999). Le papiamento a été provisoirement réintroduit dans le programme scolaire au cours du milieu des années 1980. Des débats politiques récents étaient centrés sur la question du papiamento devenant la seule langue d'enseignement. Les partisans de l'instauration du papiamento en tant que seule langue d'enseignement font valoir que cela aiderait à préserver la langue et améliorer la qualité de l'enseignement primaire et secondaire. Les partisans de l'enseignement en langue néerlandaise soutiennent que les élèves qui étudient en néerlandais seront mieux préparés pour l'enseignement universitaire gratuit offert aux résidents de Curaçao aux Pays-Bas. Le1er juillet 2007, date de l'entrée en vigueur, les Antilles néerlandaises déclarent le néerlandais, le papiamento, et l'anglais comme langues officielles, en reconnaissance des communautés néerlandophone, anglophone et de celles qui parlent le papiamento de toutes les îles. Curaçao a décidé de poursuivre cette approche multilingue dans son nouveau statut de pays constituant.

Religions

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Selon lePew Research Center, en 2010, 93,9 % des habitants de Curaçao sontchrétiens,catholiques (73,8 %) ouprotestants (17,8 %)[20].

Littérature

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Sport

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Wladimir Balentien, joueur debaseball natif de Curaçao, lors d'un match au Japon en 2014.

Curaçao est principement connu pour être devenu en 2025 le plus petit pays à se qualifier pour uneCoupe du Monde de Football[22]. Sonéquipe, créé en 2010 en remplacement desAntilles néerlandaises, est constituée d'une grande diaspora néerlandaise.

Curaçao compte plusieurs joueurs debaseball ayant atteint les rangs professionnels. Les joueurs de Curaçao s'alignent avec l'équipe des Pays-Bas lors desClassiques mondiales de baseball.

En 2004, un club deWillemstad remporte la58e édition desSéries mondiales des Petites ligues (Little League Baseball World Series), défaisant un clubaméricain deThousand Oaks enCalifornie ; c'est la première fois que la compétition est gagnée par une équipe des Caraïbes[23].

L'un des jeunes joueurs faisant en 2004 partie de l'équipe de Willemstad estJurickson Profar, qui évolue plus tard dans laLigue majeure de baseball (MLB), le principal championnat de baseball dans le monde. Parmi les autres natifs de Curaçao jouant ou ayant joué en MLB, on compteAndruw Jones,Kenley Jansen,Andrelton Simmons etJonathan Schoop[24].Hensley Meulens, plus tard devenuinstructeur dans la MLB, est le premier Curacien à jouer dans un match de la Ligue majeure de baseball, le 23 août 1989[25]. Le CuracienWladimir Balentien fait quant à lui sa marque dans le baseball professionnel auJapon, devenant en 2013 le premier frappeur de 60circuits de laNPB et battant le record du légendaire baseballeur japonaisSadaharu Oh[26].

Symboles

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Drapeau de Curaçao

Drapeau : le fond bleu symbolise le ciel et la mer. La bande jaune représente le soleil. Les deux étoiles représentent Curaçao et Klein Curaçao, leurs cinq branches faisant référence aux cinq continents dont sont originaires les habitants de Curaçao.

Armoiries de Curaçao

Blasonnement : parti, au premier d'argent à un vaisseau au naturel portant un pavillon des Pays-Bas voguant sur une mer d'azur, au second d'argent au bigaradier terrassé de sinople fruité au naturel, sur le tout de gueules au pal de sable chargé de trois flanquis d'argent (qui est d'Amsterdam).

Le vaisseau rappelle les armes de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, qui fonda une colonie sur l'île. Lebigaradier (plus exactementlaraha) porte les sortes d'oranges amères à l'origine du curaçao. L'écusson aux armes d'Amsterdam rappelle que la colonie appartint à cette ville.

Philatélie

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Timbre de Curaçao à 2,5 centimes de 1873 à l'effigie deGuillaumeIII (roi des Pays-Bas) (no 1 Yvert)

Entre1873 et1948, Curaçao a émis 198timbres-poste, 88 timbres pour laposte aérienne et 43timbres-taxe. Ces timbres étaient valables dans certaines colonies de laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales, soit Curaçao,Aruba,Bonaire,Saba,Sint-Eustatius (Saint-Eustache) etSaint-Martin.

Le, les colonies néerlandaises desAntilles acquièrent le statut de territoire desPays-Bas et sont rebaptiséesAntilles néerlandaises dont elles utilisent les timbres depuis (sauf Aruba qui émet ses propres timbres depuis1986).

Économie

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L'aquarium de Curaçao, lieu de tourisme.

L'économie se fonde sur le tourisme, l'industrie pétrolière, les services financiers ; il est connu commeparadis fiscal. C'est également unpavillon de complaisance. L'île est desservie par l'aéroport international de Curaçao.

L'île compte uneraffinerie de pétrole (dans le port cargo), nomméeIsla, qui est exploitée par la société pétrolière publique vénézuéliennePDVSA, ainsi que la cimenterieCaricement Antilles, propriété du groupe suisseHolcim. Lepont de la reine Juliana, qui passe au-dessus de l'embouchure du port (on accède au port de conteneurs par l'entrée maritime de Willemstad), est l'un des plus hauts des Pays-Bas.

Curaçao dispose d'unebanque centrale commune avecSaint-Martin. Cette banque centrale est responsable de l'émission de la monnaie et de la surveillance des réserves monétaires. La monnaie de 2014, le florin des Antilles néerlandaises (NAf), est appelé à être remplacé par le florin caribéen (CMg). Tous deux sont à parité fixe avec ledollar américain, avec un taux de change de 1 US$ = 1.79 CMg = 1.79 NAf[27].

Patrimoine

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Patrimoine civil

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Musées

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Plage de Port-Marie.

De nombreux musées variés se trouvent sur l'île : maisons coloniales, culture africaine, plantations, musée maritime, culture juive, archéologie ou numismatique.

Forts

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Patrimoine mondial

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  • Le centre historique de la ville a également été reconnu sur la Liste du patrimoine mondial, en 1997, sous le nom « Zone historique de Willemstad, centre-ville et port, Curaçao » en vertu des critères (ii), (iv) et (v) de l'UNESCO[28]. L’architecture du quartier, associe les styles des villes coloniales hollandaises, espagnoles et portugaises.

Patrimoine religieux

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Registre international Mémoire du monde

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Le programmeMémoire du monde (UNESCO, 1992) inscrit en 2011 dans sonregistre international Mémoire du monde les archives de laMiddelburgsche Commercie Compagnie (MCC) aux Pays-Bas, à Curaçao, et au Suriname[29].

Références

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  1. a etb(nl) « LANDSVERORDENING van de 28ste maart 2007 houdende vaststelling van de officiële talen (Landsverordening officiële talen) », surdecentrale.regelgeving.overheid.nl(consulté le).
  2. [1]
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Annexes

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