La commune de Culan est située à l'extrême pointe sud du département duCher au nord de la région naturelle de laChâtaigneraie. C'est un pays vallonné, debocage, encore que les « bouchures » (haies) et les « têteaux » (chênes étêtés aux branches taillées près du tronc, leur donnant une allure de poteau) sont souvent sacrifiés pour agrandir les champs et faciliter la culture.
La commune est baignée par l'Arnon. En amont, a été construit unbarrage au lieu-dit les Chetz, sur la commune deSidiailles, dont la retenue de 90 hectares alimente en eau potable 20 000 habitants répartis sur une quarantaine de communes.
Au, Culan est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39,2 %),terres arables (39 %), zones agricoles hétérogènes (12,9 %), forêts (5,5 %), zones urbanisées (3,3 %)[16].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Prahas, à 1,5 km à l'est du chef-lieu, ancien siège de la paroisse jusqu'au début duXVIIe siècle. Aujourd'hui chapelle Saint-Vincent, à proximité de laquelle se trouve toujours le cimetière de la commune. Ce lieu de culte donnait lieu à unpèlerinage[17]. Prahas était anciennement le siège d'une seigneurie, qui appartenait, à la veille de laRévolution, à Jean Baptiste Desjobert, notaire royal,bailli de la justice de Culan, anobli par une charge desecrétaire du roi. L'un de ses fils, Jean Baptiste Desjobert de Prahas (1752-1836), qui fut maire de Culan, en prit le nom. La petite-fille de celui-ci, Ombeline (1834-1898), hérita du domaine de Prahas et le transmit à la famille Duchier de Jupille ; il est encore entre les mains de ses descendants.
Le territoire de la commune de Culan est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête,orage,neige, grand froid,canicule ousécheresse), mouvements de terrains etséisme (sismicité faible). Il est également exposé à deuxrisques technologiques, letransport de matières dangereuses et larupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque deradon[18]. Un site publié par leBRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[19].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Culan.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[20]. Cet aléa est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 97 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 514 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 509 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[21],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[18].
La commune est en outre située en aval dubarrage de Sidiailles, de classe A[Note 2]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à larupture de cet ouvrage[24].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Culan est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[25].
Le château, indiqué commecuslenum castro dès leXIIe siècle[26], tirerait son nom d'une racine très ancienne, *Kul, signifiant hauteur ou défense[27]. La forme a évolué au cours des siècles de Cuslenc vers Culant puis Culan[28].
Laparoisse était située à l’origine à Prahas, jusqu’à la construction duchâteau de Culan. Le château a créé un pôle d’attraction, et le village s’est petit à petit presque entièrement déplacé, jusqu’à ce que le village d’origine ne soit qu’un simple hameau[29].
Lors des combats de laLibération de la France, afin de retarder les troupes allemandes du sud-ouest qui remontaient vers laNormandie ou qui se repliaient vers l’Allemagne, les réseaux de laRésistance ont fait sauter des ponts routiers. Celui de Culan, qui permet à laRN 143 d'enjamber l'Arnon devant la forteresse, a été dynamité une nuit de juin 1944. Une arche s’est écroulée, empêchant tout passage. En amont de l’Arnon, à 500 mètres à vol d’oiseau, le pont « romain » a également été dynamité. En revanche le viaduc, situé à 200 mètres en aval, n'a pas été saboté, la ligne de train ne présentant pas d'intérêt stratégique[réf. nécessaire].
Les troupes allemandes, qui arrivaient deMontluçon, ont donc été obligées de traverser à gué la rivière, réquisitionnant des chevaux pour tirer leurs matériels. Elles ont séjourné à Culan moins de 24 heures, sans commettre d’autres exactions que de menus vols de nourriture. Une deuxième arche du pont devait s’écrouler par la suite. Il a été reconstruit à l’identique dès la fin de la guerre[réf. nécessaire].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2022, la commune comptait 777 habitants[Note 3], en évolution de +7,47 % par rapport à 2016 (Cher : −2,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Lesaut à l'élastique est une activité sportive qui se pratique depuis le viaduc, face au château de Culan[40]. Le saut s'effectue depuis l'arche la plus haute du viaduc, d'une hauteur de 55 mètres[41],[42].
Bourg rural, Culan organisait deux grandes foires annuelles : celle de « la louée », à la fin du printemps, où les petites gens de la campagne venaient louer pour une année leurs services aux propriétaires (aujourd'hui on dirait : saisonniers). Et la principale, celle du « 10-de -Mai », lors de laquelle s'échangeaient sur le champ de foire les troupeaux de moutons, les porcs, les volailles et en général la production agricole du canton, ainsi que les produits issus de l'artisanat et du commerce local. Cette foire est restée très active jusqu'au milieu desannées 1970. Une autre foire, sorte de seconde chance pour les « invendus », se déroulait dans les mêmes conditions le25 mai. Ces rendez-vous ont progressivement perdu de leur importance. Aujourd'hui, seule subsiste la foire du « 10-de-Mai » qui se déroule en fait le dimanche le plus proche de cette date. Lesbovins et lesovins se vendent désormais au "Cadran" deChâteaumeillant (il s'agit d'une sorte de vente aux enchères électronique : les animaux sont présentés sur un ring, les enchérisseurs appuient sur un bouton dissimulé sous leur pupitre, les prix s'affichent au cadran. Tous les lundis matin pour les bovins et un vendredi sur deux pour les ovins).
Dans les années 1980, il y avait encore à Culan deux chemiseries qui employaient plusieurs dizaines de mécaniciennes en confection. Ces fabriques travaillaient "à façon" (sur commande). Elles sont aujourd'hui fermées, victimes comme toute la branche textile de la concurrence mondiale et de la course aux bas prix.
Depuis le début desannées 2000, attirés par des prix immobiliers très accessibles et par la proximité de l'autoroute A 71Clermont-Ferrand -Bourges -Vierzon (échangeurs àSaint-Amand-Montrond-Orval en venant du nord et àVallon-en-Sully ouMontluçon en venant du sud), des Européens (Néerlandais, Britanniques) achètent dans les environs des maisons et fermettes pour en faire des résidences secondaires ou principales (pour la retraite). Car si cette région est très agréable avec de jolis paysages bocagers, les possibilités d'emploi y sont limitées, ce qui explique le lent et régulier déclin démographique de cette commune et de ses environs.
Lechâteau de Culan est la principale attraction touristique qui draine chaque année des milliers de visiteurs. La forteresse (construite à partir duXIIe siècle) se dresse fièrement sur le rocher qui surplombe la rivière. Ses remarquableshourds d'époque constituent un grand intérêt tant au point de vue historique qu'architectural[43]. Le château est classé et partiellement inscrit au titre desmonuments historiques en 1926 et 1956[44].
À proximité du château de Culan, dans des ruelles pentues, quelques belles maisons duMoyen Âge.
Le pont routier : au début duXIXe siècle l'État modernise laroute nationale deTours àClermont-Ferrand. Dans la traversée de Culan, le pont enjambant l'Arnon est achevé en 1843, les expropriations des terrains ayant débuté en 1818. Avant cetouvrage d'art, la route passait dans le faubourg en longeant les remparts au sud et en passant sur le pont "romain".
Leviaduc en pierre surplombe lechâteau de Culan. Il offre une belle vue sur la vallée de l'Arnon, le village et la forteresse. Ce viaduc comporte deux tronçons, l'un de cinq arches, le second de onze, certains piliers s'enfoncent à cinquante mètres dans le sol. Il a été construit en 1883 pour laligne de Châteauroux à La Ville-Gozet ouverte l’année suivante. Elle est fermée en 1987, ne recevant les dernières années de son exploitation que des trains de marchandise. Elle est aujourd'hui une propriété privée. Les rails ont été enlevés, les maisons de garde-barrière vendues, ainsi que le bâtiment voyageurs de la gare de Culan. L’emprise des voies est au fil du temps grignotée par les jardins, la campagne et lesronces.
L'église est dédiée àsaint Vincent. C’était autrefois la chapelle du château, réservée aux seigneurs. Elle est citée dans une bulle papale de 1115. Y subsistent des chapiteaux duXIIe siècle. En 1624, construction du clocher pour leprince de Condé, seigneur de Culan. En1630, elle devient église paroissiale. Les chapelles latérales sont des rajouts tardifs. D'importantes rénovations ont été menées à la fin duXIXe siècle. À l’intérieur, unharmonium sans intérêt dont les sonorités font offense aux tympans délicats.
Il existait depuis leXIIe siècle unprieuré dépendant de l'abbaye deDéols au lieu-dit Prahas. Il a servi d'église paroissiale jusqu'en1630. À cette date, le prince de Condé obtint de l'évêque que la chapelle du château devienne église paroissiale de Culan. Le prieuré de Prahas fut maintenu jusqu'à laRévolution, en1714 ses cloches furent descendues et transportées dans l'église de Culan. Le prieuré a été démoli au début duXXe siècle et remplacé par une petite chapelle, à l'entrée du cimetière communal. La dévotion à Notre-Dame de Prahas fait l'objet d'un pèlerinage annuel[46].
La gare (aujourd'hui maison privée), construite en 1884.
La mairie, place Saint-Ursin, construite en 1863.
La poste : construiteroute de Saint-Amand en 1894, est devenue une maison particulière. Le bureau actuel a été réalisé à la fin des années 1960 sur la place du Champ-de-Foire.
Camping. Un étang d'une dizaine d'hectares (baignade interdite, pêche autorisée), un camping municipal, un office de tourisme sur le foirail, un point accueil pour camping-car, tous commerces et professions médicales. À une dizaine de kilomètres, la retenue d'eau deSidiailles dans un site pittoresque et protégé permet baignade et sports nautiques (pas de bateau à moteur). À 12 kilomètres,Châteaumeillant, le chef-lieu de canton, et sonvin AOC (les rouges et rosés, dits gris), à 6 kilomètres,Vesdun, l'un des« centres de la France ».
François Maulmond (1772-1838), général des armées de la République et de l'Empire, né à Culan et décédé àMontargis.
Philippe-Ernest Legrand (1866-1953), helléniste, membre de l'Institut, mort à Culan où il s'était retiré.
Maurice Estève (1904 -2001),artiste-peintre autodidacte. Homme discret, il partageait son temps entreParis et Culan, où il est né et décédé. Il passe son enfance à Culan : [j'ai]« jusqu'à l'âge de quatorze ans, […] été élevé à Culan par mes grands parents qui étaient des paysans illettrés mais auxquels ne faisaient défaut ni la sensibilité, ni l'intelligence. Je faisais la lecture à ma grand-mère qui avait conscience de l'existence d'un univers auquel elle n'avait pas accès. »
Marc Flament (1929 -1991), militaire, photographe de guerre, auteur de romans historiques et pour la jeunesse, propriétaire du château de Culan de jusqu'à sa mort.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[23].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Chazaud, Martial-Alphonse (1827-1880), éditeur scientifique,Fragments du cartulaire de La Chapelle-Aude / recueillis et publiés par M. Chazaud,, Moulins, impr. de C. Desrosiers,, 281 p.(lire en ligne),p. 59.
↑Archives départementales de l’Indre,Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009,p. 54.
↑« Guy Courzadet, le maire de Culan, est décédé : Guy Courzadet, le maire de Culan s'est éteint samedi matin à l'âge de 78 ans à l'hôpital de Montluçon »,Le Berry républicain,(lire en ligne, consulté le)« Élu en 1995 et doyen des maires du canton, le maire qui en était à son troisième mandat, a beaucoup amélioré la vie de sa commune natale à laquelle il était particulièrement attaché ».
↑« Le maire Jean-Claude Gross a été médaillé »,Le Berry républicain,(lire en ligne, consulté le)« En 2001, tu vis à Culan où tu es élu adjoint jusqu'en mars 2011. Le décès du maire, notre ami Guy Courzadet te permet d'accéder à cette place grâce à la confiance des conseillers municipaux ».